Je suis née à New York et d'ailleurs, j'y ai grandit. Je suis issue d'une famille très riche, mon père étant un grand avocat et ma mère travaillant dans le milieu de la mode. Mes parents n'ont eu que deux enfants, deux filles, ma soeur aînée Cheryl et moi, Leyna. Nous n'avions qu'un an d'écart alors tout le monde nous prenait pour des jumelles, et pour cause, notre mère nous habillait de la même façon, nous coiffait à l'identique et nous étions inséparables elle et moi. Je me souviens que ma mère nous achetait les mêmes jouets, à quelques différences près, ma poupée avait des vêtements que celles de Cheryl n'avaient pas et au lieu de nous disputer pour ces quelques différences, nous nous échangions nos jouets, on était quand même assez futées pour des petites filles.
Cheryl était un modèle pour moi, une source d'inspiration, je voulais être comme elle et j'étais sur le point de le devenir mais en grandissant, je me suis découvert d'autre passion, d'autre ambition et être une Cheryl bis ne m'intéressait plus, même si dans le fond, j'admirais toujours cette femme et ce qu'elle faisait. Je me suis découvert une passion pour la médecine et la popularité et je n'étais encore qu'au lycée et tout le monde sait ce qu'il faut faire pour devenir populaire au lycée ? Il faut bien évidemment faire partie des cheerleader et c'est ce que j'ai fait, je me suis inscrite pour en faire partie. C'était bien la première fois que je stressais pour un truc, mais ça prouvait au moins que ça me tenait vraiment à coeur. Et au final, je fus prise dans l'équipe. Je me donnais vraiment à 200% et c'est pour cette raison qu'à la fin de son année de lycée, la capitaine de l'équipe me légua sa place. Concernant les cours, j'étais une élève appliquée, assidue et sérieuse et c'est pour cette raison que je passa une classe au dessus de celle que je devais intégrer, pour faire bref, j'avais sauter une classe, je fus donc au même niveau que Cheryl et je dois dire que j'aimais beaucoup les cours avec elle, ça nous rapprochait un peu plus...
Ma soeur avait rencontré un mec et disons que j'étais très protectrice avec elle, comme elle l'était avec moi et malgré le fait que je trouvais son nouveau copain très sympathique, je ne le sentais pas plus que ça, je l'aimais bien, un point c'est tout et puis, avec les "on dit", j'avais de quoi être inquiète pour ma soeur. Mais bon, après un an d'une relation très forte, je ne pus qu'accepter ce couple mais dans le fond, je me dis que j'aurai due suivre ma première impression, vous allez vite comprendre pourquoi.
C'était au mois de Juin, ma soeur était à la maison, seule avec Jagger, son petit ami, moi j'étais à une fête et mes parents en avaient profité pour se faire une sortie entre eux, c'est tellement mignon, pour une fois qu'ils avaient un moment de libre, pour une fois qu'ils pouvaient être ensemble, sans boulot, téléphone, ou clients... Je n'aurai jamais pensé qu'en une soirée, nos vies allaient être gâchées, anéantit... J'aimais les soirées, mais je n'aimais pas trop m'y éterniser alors avant la fin de la fête, j'étais chez moi, avant mes parents aussi d'ailleurs. En me rendant dans ma chambre pour y déposer mes affaires, je passa devant celle de Cheryl, la porte était entrouverte, je n'aimais pas trop faire ma fouine, mais disons que je suis quand même assez curieuse et en jetant un rapide coup d'oeil je vis les corps de Jagger et Cheryl, sur le sol, le sang qui coulait de leurs blessures, de leurs plaies me paralysa pendant quelques instants et quand je revins enfin je ne pus m'empêcher de courir vers Cheryl, laissant Jagger totalement à l'abandon, je posa une main sur sa poitrine, celle-ci fut recouverte de sang, je pris son pouls, mais il ne battait plus, je tomba sur le sol, à genoux, je ne savais pas quoi faire, je perdais tous mes moyens, un torrent de larme coulait le long de mes joues. Je pris mon téléphone portable dans mon sac à main, mes mains tremblaient, je n'arrivai pas à me calmer, j'appela alors une ambulance, leur expliquant qu'il y avait deux blessés par balle chez moi et j'appela ensuite mes parents, pour les informer de la situation, mais les mots ne sortaient pas, je n'alignais que des mots, bout à bout, qui ne voulaient absolument rien dire tels que "Cheryl, Jagger, coma, blessés, sang". J'avais tellement peur de perdre ma soeur. Mes parents arrivèrent quasiment en même temps que l'ambulance et la police, il y avait deux ambulance et plusieurs voitures de police. Jagger portait un masque pour l'aider à respirer, un ambulancier faisait un massage cardiaque à Cheryl. Mes parents prirent la décision de monter avec Jagger et moi, il était évident que j'allai monter avec ma soeur, mon tout. Pendant le trajet, je ne regardai pas ce qu'il se passait autour de moi, je ne regardais que ma main, pleine de sang, le sang de ma soeur, et mes oreilles se mirent à siffler, enfin, c'est ce que je pensais, en faites, c'était l’électrocardiogramme qui montrait que le coeur de ma soeur ne battait plus. Je m'étais recroquevillée, je ne parlais pas, je regardais le visage éteint de Cheryl.
Nous étions enfin arrivé, les portes du "camion" s'ouvrirent et les ambulanciers s'en allèrent avec ma soeur et en descendant lentement de l'ambulance, je pus remarquer qu'il en fut de même pour Jagger. Mes parents et moi n'avions pas d'autre choix que d'attendre dans la salle prévue à cet effet. 60 longues minutes passèrent avant que quelqu'un ne vienne à nous pour nous annoncer deux nouvelles, une bonne et une mauvaise, comme toujours. J'étais au fond de la salle avec mes parents et quand le chirurgien arriva, ils ne purent s'empêcher de courir jusqu'à lui, voulant à tout prix savoir ce qu'il avait à dire,
« Concernant M. James, son état est stable, il devrait se réveiller dans une heure ou deux, pas plus ». Je vis un sourire se dessiner sur les lèvres de mes parents, je ne comprenais pas pourquoi ils étaient aussi contents, ils connaissaient très bien Jagger, ils savaient ce qui se disait sur lui et par conséquent, ils savaient que tout ça était de sa faute. D'une voix faible et à peine audible, en m'adressant au chirurgien, je ne pus que l'interroger au sujet de l'état de Cheryl, car celui de Jagger m'importait peu à cet instant précis,
« Et... concernant Cheryl, enfin, Mlle Hudson ? », l'expression sur son visage changea totalement,
« Je suis sincèrement désolé mais... Mlle Hudson a succombé à ses blessures... ». Tout mon monde s'écroula, je ne pus contenir mes larmes, je ne pus me contenir, je tomba le long du mur, le mur sur lequel j'étais adossée depuis notre arrivée.
« Vous pouvez tout de même aller la voir ». Je sentis quelque chose se nouer en moi, j'avais l'impression de ne plus pouvoir respirer, mon père s'approcha de moi et me releva, il me prit dans ses bras et c'est accompagné du chirurgien qu'en quelques secondes, je me retrouva dans la chambre de Cheryl. Son corps était là, inerte, sans vie, mon père me posa au sol, debout, je pris la main de Cheryl et ma mère fit de même avec l'autre main. Elle tomba au sol, à genoux, la tête posée contre la main de Cheryl, elle pleurait, elle demandait à Dieu pourquoi il lui avait enlevé son bébé aussi tôt, voir ma mère dans cet état me brisa encore plus de l'intérieur. Par la suite, tout se passa très vite. Je fus chez moi très rapidement, j'avais besoin de dormir, tout simplement, mais je n'y parvint pas. Mes parents quant à eux étaient resté à l'hôpital avec Jagger et Cheryl.
En rentrant chez moi, je dus une nouvelle fois passer devant la chambre de ma soeur pour aller dans la mienne. Je vis alors leur sang sur le sol, leurs affaires sur le lit et au lieu de pleurer, de m'écrouler au sol une fois de plus, une colère noire m'envahit, j'alla me laver les mains pour me débarrasser de ce sang sur mes mains, je balança toutes les affaires de Jagger par la fenêtre et je nettoya toute la chambre de Cheryl, de toute façon la police avait eu le temps de prendre les empreintes et tout ce qu'il y avait à prendre et bizarrement, cela me fit un bien fou. Mais au fil des jours, je perdis ma joie de vivre et savoir que mes parents avaient pardonné Jagger me déprimait encore plus. L'enterrement de Cheryl me brisa totalement et après ça, je passais des jours et des jours dans ma chambre, enfermée à double tour. Je ne profitais pas de mes vacances d'été, j'attendais tout simplement la rentrée pour aller à l'université. Je m'étais inscrite à celle de Cambridge, Harvard et j'y étudiais la médecine, non pas parce que j'en avais spécialement envie, car j'aurai pu aller à la NYU mais, je voulais être près de Jagger, je voulais garder un oeil sur lui.
La rentrée arriva donc et je m'en alla pour Cambridge, pour Harvard plus précisément, je m'installa sur le campus. J'étais toujours dans mon coin, chose qui ne me ressemblais absolument pas habituellement. Je voyais Jagger qui allait et venait, qui profitait, qui s'amusait, qui draguait, alors que moi non. Il fallait que tout ça change, que je redevienne la vraie Leyna et puis, Cheryl n'aurait jamais accepté de me voir descendre aussi bas, elle n'aurait jamais accepté tout ce laisser aller, car oui, je buvais, je fumais, je passais mes nuits en boite et les études, n'en parlons pas, une catastrophe.
Nos problèmes font partit de nous. Où que l'on soit, ils sont avec nous. Quoique l'on fasse, ils sont présents. Jagger pensait sans doute qu'en s'éloignant de New York et des quartiers mal famés qu'il fréquentait avant, ses problèmes s'en iraient, mais se ne fut pas le cas. Celui qui avait tué Cheryl le retrouva et mit fin aux jours de Jagger. J'étais en quelque sorte soulagée. J'étais vengée, ma soeur l'était. Ce qui devait arriver, arriva finalement. J'aurai du vouloir la mort de celui qui avait mit fin à leur jour mais non. De toute façon, aujourd'hui, il pourrit en prison jusqu'à ce que la mort le sépare de sa cellule. Amen ! A présent, j'essaie de profiter de ma vie. On en a qu'une et il faut savourer chaque jour que Dieu fait.