you make me smile. (Nancy)

J'avais beau vouloir oublier, et faire comme si de rien ne s'était passé. Je n'y arrivais pas. Comment ignorer le fait que je m'étais faite violer, à trois jours de Noël ? Je me demandais si les autres victimes de ce tarés arrivaient à gérer la situation. C'était loin d'être le cas pour moi. Je n'étais pas sortie depuis le 22, jour de l’agression, il y a deux jours donc. Mais aujourd'hui, c'est le réveillon de Noël, le 24 décembre, et il fallait que je me bouge. Je ne voulais pas me cacher, je refusais de montrer aux autres que cela m'affectait. D'ailleurs, je ne voulais pas que les autres soient au courant. Et pourtant ce secret était lourd à garder. Alors je décidais que je devais faire semblant d'aller bien, de sourire, de sortir et de m'amuser, même si je n'avais clairement pas le cœur à ça. Un petit effort Tess ! Je m'étais donc habillée, et, courageusement, j'étais sortie de ma chambre dans laquelle je me cachais depuis deux jours. Je savais qui j'avais envie d'aller voir : Nancy. Sa voix me manquait, ainsi que son rire, et sa bonne humeur. S'il y avait bien une personne qui était capable de me remonter le moral, c'était bien elle. Du coup, j'allais frapper à la porte de sa chambre d'hôtel, mais elle n'y était apparemment pas. Shit ! Après avoir longuement hésité, je sortais sur la terrasse de l'hôtel. Il y avait une vue magnifique d'ici, ça donnait envie de s'asseoir à une table en sirotant quelque chose. Apparemment, je n'étais pas la seule à penser ça puisque j'aperçu Nancy. J'essayais de sourire en m'approchant d'elle. Helloooo girl !

Le 24 décembre à la montagne ! Je ne pouvais pas rêver mieux. C'était vraiment une super journée et j'avais décidé de sortir de ma chambre pour voir un peu du monde. C'était la première fois que j'allais a la montagne et j'étais comme une folle. Je n'avais qu'une envie c'était d'aller sauter dans la neige mais je devais trouver un ou une partenaire pour ça.
Je décidai d'aller sur la terrasse de l'hôtel pour profiter un maximum de l'air frais. En plus le paysage était absolument splendide.
Tessy arriva alors et me rejoignit. C'était vraiment une fille super. Toujours joyeuse et on était toujours fourrée ensemble.
Heeeeyyyy Tessy !! Je me levai et allai la prendre dans mes bras. On ne s'était pas vu depuis notre arrivée ici et je n'avais qu'une envie : partager mon enthousiasme avec elle !
Mais je voyais qu'un truc clochait. Je la connaissais bien, très bien même et là quelque chose n'allait pas.
Eh quelque chose ne va pas ? Allez souris, on est à la montaaaaaaagne !, dis-je en tournant sur moi même. Je ne pouvais pas m'empêcher de faire ça. J'étais tellement contente d'être là !

Je prenais une grande inspiration alors que je mettais les pieds dehors après deux jours à être restée enfermée. L'air est pure et fraîche, différente de Cambridge. Et malgré tout, ça fait du bien d'être là, même si j'aurais préféré que les choses se passent différemment. Mais ce qui est fait est fait, n'est ce pas ? Alors je voulais profiter un peu de mes amis, histoire d'oublier. Après avoir rejoint Nancy, que j'avais trouvé sur la terrasse, elle me prit dans ses bras. Elle avait l'air hyper heureuse, excitée comme une gamine, et ça me faisait sourire légèrement. Je vais bien, ne t'en fais pas. Je crois que j'ai du mal à me remettre de mes journées de ski. Je mentais, mais je disais la même chose à chaque personne que je croisais. Je ne voulais pas que l'on s'inquiète pour moi. J'avais pas besoin de pitié. Je croisais mes bras, la regardant tournoyer en s'extasiant du fait que nous étions à la montagne. Je crois qu'elle avait déjà évoqué le fait qu'elle n'y avait jamais été avant le voyage, donc je comprenais totalement qu'elle soit ainsi. Faut profiter de la neige, on n'aura pas l'occasion d'en revoir avant l'année prochaine, à moins qu'il se mette à neiger à Cambridge. Mais bon, je n'y croyais pas trop. Apparemment la vague de froid n'était pas décidé à s'abattre sur la ville pour le moment. J'étais en train de te chercher. J'ai envie d'aller faire de la luge, ou un truc un peu fou aujourd'hui. Avec Nancy, on trouvait toujours des idées totalement farfelues, et cette fois n'allait certainement pas échapper à la règle.

Quelque chose n'allait pas et je le savais. Je la connaissais suffisamment pour savoir quand elle me mentait. Mais si elle le faisait, c'est qu'elle avait ses raisons. On était toujours fourré ensemble et si quelque chose n'allait vraiment pas, elle m'en parlait si elle voulait. Je laissai donc passer. Je comptais bien lui redonner le sourire au moins pour cette journée.
Moi je n'ai pas ce problème, je ne sais pas skier ! Cela ne m'empêchait pas de passer de super journée à la montagne. Comme c'était la première fois, j'avais plein de choses à découvrir.
D'ailleurs, comme le faisait remarquer Tessy, on avait pas eu de neige à Cambridge.
Ah bah ça pour en profiter compte sur moi !
Elle était justement en train de me chercher pour qu'on passe du temps ensemble dans la neige. Rien ne pouvait me rendre plus heureuse.
Je te suis à 100 % ! Quand je pense que je n'en ai jamais fait avant ! Je ne sais pas comment j'ai pu rater tout ça. C'est vraiment génial !
J'avais hâte d'essayer pour la deuxième fois (de toute ma vie) la glissade sur la neige.
On va se changer et on se rejoint à l'entrée ?, proposai-je. Il fallait que je me couvre. A tous les coups, la luge allait finir en bataille !

Je n'aimais pas beaucoup mentir à mes amis, surtout ceux dont je suis le plus proche. Mais là, je ne voulais absolument rien dire, j'étais juste pas prête pour le moment. Du coup, je faisais semblant d'être fatiguée, et heureusement, Nancy ne me posa pas de question. Je ne savais même pas s'il elle me croyait ou pas au final. Je peux essayer de t'apprendre avant la fin du séjour si tu veux. proposais-je en souriant alors que Nancy me disait qu'elle ne savait pas skier, ce qui était logique puisque c'est la première fois qu'elle venait à la montagne. Moi je me débrouillais plutôt bien, c'est mon père qui m'avait appris, quand j'étais petite. Mais bon, en attendant le jour où j'apprendrais à mon amie Quincy à skier, je voulais un peu aller me changer les idées en allant jouer dans la neige, comme des enfants. Idée qui parut plaire à la jeune femme puisqu'elle approuva, avant de me dire qu'on se retrouvait ici après s'être changées. Bien, allons nous changer. La dernière à revenir à l'entrée doit monter la luge en haut de la piste, ok ? Ouais, parce que monter la luge, c'est quand même une vraie corvée. J'avais peut-être des chances de gagner, si je me dépêchais un peu.

La proposition de Tessy me fit très plaisir. Apprendre à skier est quelque chose que je souhaite à tout pris faire et voilà que c'est Tessy qui me le proposait !
Ben carrément ouais ! Avec plaisir !
Mais l'heure était à la luge et pas au ski. Tessy me lança un mini défi que je ne comptais pas perdre. Je n'avais aucune envie de remonter la luge.
Ok c'est parti !, dis-je et je partis en courant vers ma chambre. La mienne était un peu plus éloignée de l'entrée par rapport à la sienne mais j'étais motivée à bloc. J'arrivai dans ma chambre, cherchant partout ma tenue d'hiver. J'avais oublié que je l'avais pendue dans la salle de bain. Une fois trouvée, je me changeai à toute vitesse et sortis de la chambre en courant.
J'arrivai à l'entrée persuadée que j'étais arrivée la première mais je découvris Tessy avec la luge dans la main, me la tendant tout sourire.
Oh nan c'est pas juste ! Je suis sûre que tu as triché !, lançai-je en rigolant.
J'attrapai la ficelle de la luge en faisant la moue pour la faire rire.
Bon ben c'est parti ! C'est par où les pistes ?
Encore une fois j'étais toute excitée, j'avais hâte de passer l'après-midi avec Tessy.

Je souriais lorsque Nancy acceptait l'idée que je lui apprenne à skier. Je ne savais pas si nous aurions réellement le temps, ou même si j'étais une très bonne prof de ski. Mais ça valait le coup d'essayer. Et puis ça pouvait être marrant. En attendant, on allait aller faire de la luge. Ça faisait une éternité que je n'en avais pas fait. La dernière revenue dans le hall après s'être changée devais tirer la luge jusqu'en haut de la piste, et autant dire que ce n'était pas la chose la plus amusante. Je courais donc dans ma chambre, non sans rire un peu. J'avais eu raison : passer du temps avec  Nancyne pouvait me faire que du bien. J'avais de la chance d'être une personne organisée. Mes vêtements de neige était soigneusement près, posés sur le dossier d'une chaise. J'avais juste à les enfiler avant de rejoindre le hall de l'hôtel, avec la luge. Mon amie n'était visiblement pas encore là. Ahah, c'est elle qui allait s'y coller. Je la voyais d'ailleurs arriver, toute essoufflée. Je n'ai pas triché ! Moi je croyais que t'avais pris ton temps spécialement pour me faire plaisir. C'est trop gentil. Mais du coup tu te colles de la remonter de la luge. Je lui tirais la langue avant d'éclater de rire. Oui, allons y ! La piste de luge n'est pas loin, il y a à peine quelques minutes de marche. Je lui donnais la corde de la luge en bois avant de sortir de l'hôtel à ses côté. Il faisait froid, mais ce n'était pas désagréable, bien au contraire.

Malgré tout mes efforts, Tessy était arrivée avant moi et j'avais le droit de porter la luge. Elle ajouta une petite pointe d'ironie quand j'arrivai.
Haha très drôle !, dis-je avec le sourire. Moi qui pensait avoir été rapide ...
Elle éclata de rire en me tendant la luge. J'étais contente de la voir comme ça. Elle m'avait pas bien quand on s'était retrouvées sur la terrasse et là je la voyais sourire. Je ne lui fis pas la remarque sinon elle allait le perdre. Du coup je rigolai avec elle.
Allez c'est parti !
On sortit ensuite direction la piste de luge. Le froid était vraiment agréable. J'adorais la montagne. Je pourrais m'y installer toute ma vie !
On devait passer par une petite route pour aller jusqu'à la piste mais cette nuit il avait gelé et je ne le savais pas. Je marchai donc d'un bon pas pour aller jusqu'à notre petite place de jeu.
On y était presque quand sans faire gaffe, je marchai sur une plaque de verglas et me retrouvai sur les fesses. Je n'avais absolument rien compris à ce qu'il venait de se passer.
Je regardai Tessy et j'explosai de rire, pour la je sais pas combientième fois aujourd'hui.
Punaise qu'est-ce que c'était bien de passer du temps avec elle.