and you came out of nowhere ♦ bonnie&hayden

Bien content que sa journée soit enfin terminée, Hayden prit sa veste, son sac, et fila non pas en courant de la boutique pour rentrer chez lui. Pressé d'atteindre son canapé, son lit, sa couette... Rien ne pouvait l'arrêter maintenant. Sauf... Des reniflements, des sanglots, … Il s'arrêta net, se retourna alerte au moindres petits indices qui pourraient l'éclairer. Ses pas se faisaient plus lents, puis il se laissa guider par le bruit jusqu'à atterrir entre deux bâtiments un peu plus loin. Il y avait cette fille qui lui était de dos, accroupie sur les quelques marches pour gagner le petit chemin qui descendait la voie. Pleins de questions lui tournaient en boucle dans sa tête, ce qu'il devait faire dans ces moments-là par exemple. Mais en bon gars que sa mère avait éduqué, il s'approcha doucement de la jeune femme. « Est-ce que tout va bien ? » demanda-t-il, juste pour les normes. Autrement dit, il s'attendait tout aussi bien qu'on lui balance à la figure comme un malpropre qu'il aille se faire voir, bien entendu que ça n'allait pas fort, etc … Peut être même qu'il regrettait déjà d'avoir dit ça, mais là n'était pas la question. Il fit un pas de plus, puis un autre, et il commençait déjà à deviner la silhouette, l'identité de la personne. Il l'a connaissait.

- and you came out of nowhere

( ft. Bonnie & Hayden )

Tenir bon, refouler une tristesse constante était devenue mon quotidien depuis un mois. J'apprenais à vivre caché de tous. Personne ne me connaissait vraiment ici et voilà que je venais de ruiner ma seule relation stable. Je ne pouvais plus me retenir, mes larmes coulaient toutes seules. J'avais pour une fois besoin de lâcher prise, un besoin oppressant de refouler toute la haine que je pouvais contenir en moi. J'avais choisi un endroit reculer ou le silence régnait en maître. J'avais besoin d'être seule. Mes reniflements et mes sanglots faisaient écho. J'étais accroupie. La réalité me foudroyait sur place. Je me sentais mal, vraiment mal. Et pour la première fois depuis le décès de mes parents, je lâchais prise. Un bruit me ramena à la réalité. " Est-ce que tout va bien ? " est-ce que tout avait l'air d'aller ? avais-je vraiment l'air d'aller bien. Mes mains se plaquèrent contre mon visage, essayant d'essuyer la marrer de larmes qui coulaient sur mes joues. " Tout va bien " dis-je dans un sanglot, mensonge. Les pas se rapprochèrent tout doucement, mon visage lui se tournait délicatement sur le côtée avant de tomber sur Hayden. Je me mis à soupirer et finis par mettre mes mains sur le visage. " Tu devrais pas être là " dis-je fébrilement.

 Tout va bien » Il le connaissait bien ce tout va bien. Celui qu'on rétorquait pour éviter de dire va voir ailleurs si j'y suis. Et il en avait connu assez pour savoir que c'était souvent dans ces moments-là où justement il fallait être le plus présent. Au risque de s'en prendre une, mais ça, c'était son problème maintenant. Alors qu'il crut reconnaître la silhouette de la jeune femme, il aperçut enfin son visage l'espace de quelques secondes avant d'être dissimulés derrières des mains. C'était bien elle. Bonnie. Son cœur se mit à battre un temps plus rapide. Il l'aimait bien cette fille. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il l'aimait bien. Assez pour avoir eu cette stupide idée d'inventer un de ses rares mensonges pour pouvoir l'approcher. Il se sentait bête, mais tellement béni une fois à ses côtés qu'il se le pardonnerait presque. « Tu devrais pas être là » Hayden baissa la tête une seconde, tentant d'attraper une de ses idées en plein vol. D'un pas hésitant, il se rapprocha encore un peu plus tout en gardant une certaine distance de peur qu'elle ne prenne la fuite. « Je passais dans le coin et... » Non, il n'avait rien de bien intéressant à raconter comme explication. Et puis en inventer une le mettait toujours mal à l'aise. Mentir, ce n'était pas son truc. Et puis c'est un très mauvais menteur. Finalement, il se laissa guider par son instinct et s’essaya sur l'une des marches également sans rien dire. Il n'osait même pas la regarder droit dans les yeux. Du moins pas tout de suite.

- and you came out of nowhere

( ft. Bonnie & Hayden )

Fuir était la meilleure des solutions, la solution qui me parraisait la plus évidente et la plus facile. J'essayais de contrôler mes sanglots alors qu'Hayden avançait doucement vers moi. Hayden faisait partie des étudiants que j'appréciais, solitaire, indépendant et discret. Mon regard était hésitant. Pour tout vous avouez Hayden était le premier à voir mon désarroi. Le silence était maitre. " Je passais dans le coin et... " mon regard se posa sur le jeune étudiant et ma tête se pencha légèrement. Il s'installa à côté de moi, j'avalais ma salive et finis par dire. " Tu ne sais pas mentir " dis-je en essayant de sourire. Hayden était le mec tout à fait respectable. Le genre de garçon qu'il était bon d'avoir parfois à ses côtés. Mes mains balayaient une nouvelle fois mes larmes. " Tu n'es pas obligée de te sentir obligée de rester là, tu sais " dis-je en le fixant du regard. J'affichais un sourire forcé et lui fis : " Je vais bien " dis-je en essayant de garder ce sourire et tout en refoulant ce second sanglot qui menaçait de sortir. Vivre sans mes parents était une situation douloureuse. J'avais besoin d'eux et mes bêtises le prouvaient. J'avais couché avec Archie... j'avais couché avec Archie pour oublier l'espace d'un instant les souvenirs de mes parents.

 Pour sûr qu'il préférait savoir plutôt que d'inventer un mensonge qui passerait encore moins. " Tu ne sais pas mentir " Il ne fallait pas avoir un QI digne d'Einstein pour savoir qu'il n'était pas des plus à l'aise, surtout lorsque le cœur s'y mettait. Il sourit à sa remarque, non conscient qu'il s'autorisait à la regarder cette fois-ci. Elle était belle. Même avec des larmes. De vraies larmes. Il n'ajouta rien. Il avait toujours été un piètre menteur, trop honnête pour oser dire ne serait-ce qu'un mensonge et ça en était frustrant. Mais il ne pouvait rien pour changer ça. Top gentil, trop bienveillant, trop tout. Et pas assez fort, pas assez rebelle, rien du tout. Ce n'était pas étonnant qu'il avait toujours été le très bon ami pour tout le monde et c'est tout. " Tu n'es pas obligé de te sentir obligé de rester là, tu sais " Hayden fronça doucement les sourcils. Il rit doucement, haussant les épaules. « Je ne me ses pas obligé tu sais. Je tiens à être là. » Son regard finit par se détourner rapidement, conscient que ça pouvait toujours être mal interpréter, du mois il le pensait. Bref. " Je vais bien " Il sourit de nouveau en hochant de la tête comme pour acquiescer. « Alors ça fait de nous deux piètres menteurs. » Le jeune homme détourna la tête cinq secondes pour fouiller dans ses poches et en sortir un petit paquet de mouchoir avant de le tendre à Bonnie. Quelques secondes de silence régnaient encore. « Je sais qu'on ne se connait pas super bien mais, tu peux m'en parler si tu veux. »

- and you came out of nowhere

( ft. Bonnie & Hayden )

Hayden était quelqu'un que je ne connaissais très peu. Rare avaient été les occasions où nous avions été seules. J'appréciais le jeune étudiant pour sa simplicité et sa discrétion. Un tantinet solitaire, il me ressemblait beaucoup. Le jeune homme était très silencieux, attentif à la moindre parole et à la moindre réaction de ma part. Après quelques paroles, il fronça des sourcils et se mit à rire. " Je ne me sens pas obligé tu sais. Je tiens à être là. " j'affichais un mince sourire. Ses amis avaient de la chance de l'avoir. Dans le genre fidèle, on ne pouvait pas faire mieux. Affirmant que j'allais bien, le jeune étudiant répliqua " alors ça fait de nous deux piètres menteurs " je me mis à sourire une nouvelle avant de finalement grimacer légèrement avant qu'il me tende un paquet de mouchoirs. Je le fixais du regard et finis par lui prendre délicatement. " Je sais qu'on ne se connaît pas super-bien mais, tu peux m'en parler si tu veux. " parler ? voilà mon problème. Je n'aimais pas parler de moi. " Une chose qu'il faut savoir sur moi monsieur le journaliste... je ne parle pratiquement jamais de mes problèmes Wilshire " dis-je en le regardant dans les yeux. Je pris une nouvelle fois la parole et lui dis : " mais je m'en veux d'être comme ça... j'ai couché avec un de mes amis en pensant que cela allait m'aider à oublier mes problèmes. " dis-je en fuyant du regard.