cerceï; band-aids don’t fix bullet holes.

Cerceï & Charlie
band-aids don’t fix bullet holes

mise en page par .Stay Away

          Histoire d'être plus concentré à tes travaux, tu décidas de te rendre à la bibliothèque. C'est bien beau d'habiter dans une résidence universitaire, il n'en demeure pas moins que la grande majorité des gens qui y vivent aime bien faire remarquer leur présence. Entre les cris dans les couloirs, la musique trop forte du voisin d'à côté et le claquetis des talons de la voisine d'en haut sur le plancher, c'est plutôt difficile de trouver le calme et ce, à toute heure du jour ou de la nuit. Tu n'as pas à te plaindre, c'est quand même paisible là-bas, mais... Ces jours-ci, tu as besoin de plus. Plus de concentration, plus de temps. C'est surtout pour ça que tu te rendis à la bibliothèque en ce jeudi après-midi pluvieux. Une fois sur les lieux, tu t'installas à une table non loin d'une des grandes fenêtres. Tu étais un peu à l'écart du reste du monde, mais ça te plaisait bien comme ça. Tu passerais incognito et ainsi, tu aurais toute l'intimité désirée pour pouvoir t'avancer.

Après une bonne demie-heure à faire aller tes doigts à une vitesse folle sur ton clavier d'ordinateur, tu détournas finalement le regard. Tu fis un tour d'horizon et tes yeux croisa cette fille, assise non loin de toi. Elle semblait... perturbée. Désorientée, à la limite. Tu te mordis la lèvre en réfléchissant à ce que tu devais faire. Aller à sa rencontre ? Rester là à ne rien faire ? Après une demie-seconde, tu te levas et te dirigea lentement vers elle. Au risque de passer pour une fou furieux qui aborde n'importe qui, tu allais pouvoir avoir le cœur net et l'aider si elle en a besoin. Le psychologue en toi reprendra toujours le dessus, il faut croire. « Bonjour ! » commenças-tu par dire, doucement. Tu ne voulais pas trop... pousser ta chance, voir d'abord comment elle peut réagir à ta présence... ~

J'ai pris une grande décision se matin en me levant. Voir du monde et sortir de ma cachette. Assez d'être de celle à se morfondre sur mon sort. Ce qui m'est arrivée est... Inadmissible, je le souhaite à personne mais je dois arrêter d'analyser sans cesse les choses, comprendre pourquoi il s'en est pris à moi, pourquoi avoir été son pantin et surtout être incapable de me battre contre l'impensable. Assez de faire une auto analyse stupide sur la personne que je suis, je déteste cela, je me déteste... Enfin bref, j'ai pris une douche, je me suis habillée et j'ai décidé d'aller réviser dans un endroit public, la bibliothèque et faire en sorte que la vie continue, comme avant. Je ne vais pas me pourrir la vie, me laisser avoir. J'ai pris mes affaires et j'ai marché à travers les couloirs de l'université, cette angoisse en moi, j'ai essayé de ne pas l'écouter... J'y suis plutôt bien arrivé. Mais une fois installée, mon ordinateur ouvert devant moi, la pile de livres à mes côtés, j'ai commencé à fixer les gens autour de moi et une boule au ventre s'est formée bien malgré moi. J'ai commencer à avoir peur. S'il était là ? S'il m'observait ? Pire, s'il observait sa prochaine victime ? Je suis toute seule, je n'ai personne à qui m'accrocher, je dois vaincre mes peurs toutes seules et je suis incapable... MERDE. Je sursaute quand un mec vient m'aborder. c'est lui ? Je le regarde avec de grands yeux... Il a l'air inoffensif. Non... Il ne faut pas se fier aux apparences. J'avais le physique de la fille qui se fait pas violer et pourtant... Je me pince les lèvres pour ne pas partir en fuyant. « Bonjour ! » Répétais-je par mimétisme avant de me redresser sur ma chaise. La voix tremblante, je prenais en main mon stylo, on sait jamais cette fois ci je ne me laisserai pas faire. « tu veux quelque chose ? »

Cerceï & Charlie
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Ça y est. Tu étais sûrement passé pour le psychopathe de service, celui qu'on redoute. Trop tard, tu étais déjà devant la jeune femme, ayant déjà entamé la discussion. Tu ne pouvais plus reculer, sinon ça aurait l'air suspect. « Bonjour ! » répondit-elle plus par politesse que par réel intérêt. Ça, c'est grâce à tes connaissances en langages non-verbal que tu le reconnaissais. Quelqu'un qui est heureux de te saluer va te le laisser voir dans ses gestes, dans ses yeux, dans son expression. Et pourtant, elle semblait être restée de marbre. « Tu veux quelque chose ? » Sa question te prit légèrement par surprise. Tu voulais quoi, au fait ? Qu'elle s'ouvre à toi si facilement ? Là encore, tu passerais pour le psychopathe de service si tu lui disais la vraie raison de ta venue. Mais encore une fois, tu passerais pour un fou à retourner tranquille à tes affaires sans ne rien avoir dit de plus. Allez, Charlie ! Réfléchis ! Après une demie-seconde et quart, tu repris possession de ta parole et ne laissa pas ce muret t'atteindre. Elle avait visiblement besoin d'aide et tu savais pouvoir lui en fournir. « Je... J'ai vue dans tes yeux cette... peur. Cette inquiétude. Je me suis dit que... Tu avais peut-être besoin de support. » finis-tu par dire, un peu gêné. Tu te raclas la gorge avant de reprendre, sur un ton beaucoup plus sérieux. « Je m'appelle Charlie, j'ai un BAC en psychologie... Je reconnais les signaux quand j'en vois et j'avais envie que tu saches que tu n'es pas seule. » Voilà. Au pire tu passerais pour le loser de service, mais tant pis. Elle était maintenant fixée. ~

Je fais une analyse gratuite et je ne le sais même pas. C'est flippant mais c'est une situation que devrait avoir l'habitude d'avoir ses derniers temps. J'ai honnêtement besoin de vacances, les vrais vacances. De celles où j'oublie absolument tout, d'où je viens, ce qui m'est arrivé. J'ai besoin de vacances, je le regarde et je suis bien heureuse d'être dans un endroit public, cet homme est peut-être un fou de psychopathe, j'ai eu ma dose. C'est bon. Super encore un personne qui se sent dans le besoin de m'aider. Concrètement, faut vraiment que je fasse un travail personnel sur comment ne pas exprimer mon malaise en public pour les nuls. BORDEL de merde, c'est pas possible. Je lève les yeux au ciel. « qu... quoi ? » Je me mordille la lèvre, à la fois agacée, énervée et complètement abasourdie. Depuis quoi ? DEPUIS QUAND je fais autant pitié. J'en ai MARRE. MARRE mais bordel de merde. MARRE. Je bougonne avant de prendre mon stylo entre les doigts, pour me calmer et trouver la meilleure façon de l'envoyer chier, en... douceur. « C'est une camera caché c'est ça ? Ai-je l'air si désespérée que cela ? » Certes je ne suis pas à l'aise en public mais quand même j'ai des circonstances atténuantes, non ? Je fronce les sourcils. « C'est plutôt toi, Charlie qui dégage des signaux douteux. » Je me renfrogne sérieusement, je n'ai rien à craindre de lui, je sais pas il ne dégage pas de malveillance. Mais bon sang, c'est carrément flippant ce genre d'échange.

Cerceï & Charlie
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« qu... quoi ? ». Allez Charlie, tu as encore la possibilité de partir. Il est encore temps. Allez ! Part, maintenant. Tu en as trop dit, c'est toi qui passe pour le crétin de service. Il est encore temps de faire demi-tour, faire marche-arrière. Allez, petit bonhomme, tu peux t'en aller... « C'est une camera caché c'est ça ? Ai-je l'air si désespérée que cela ? » Eh non, tu ne peux plus partir maintenant. « No... non ! » commenças-tu, mais tu ne pus terminer ta phrase qu'elle te coupa la parole. C'est plutôt toi, Charlie qui dégage des signaux douteux. Tu soupiras doucement, secouant légèrement la tête à gauche et à droite, cherchant une sortie de secours, quelque chose... Tu pris une grande inspiration avant de reposer ton regard vers la jeune femme. « Écoute, je... Je sais que je peux facilement passer pour un psychopathe étrange et complètement écervelé, mais c'est dans ma nature de vouloir aider les gens et... Je me dis que parler, peu importe à qui, ça fait toujours du bien. Et encore plus quand on ne connais pas personnellement la personne... Alors... J'avais pensé que tu pourrais avoir besoin de mon aide... » dis-tu tout doucement, comme si tu ne voulais absolument rien brusquer, histoire de ne pas en faire encore plus que tu en avais déjà fait. « Sinon, laisse tomber, je... je ne voulais pas t'emmerder. » dis-tu sur un ton vraiment désolé et respectueux, tout de même. Tu t'apprêtas à faire demi-tour pour retourner à ta table de travail... ~