Il était une fois...- Eden, sort de ma chambre s'il te plaît... Arrête d'être collante à ce point ! J'ai envie d'être seule. Assise sur son lit en indien, j'observais ma soeur les yeux écarquillés, Mary était plus grande que moi de seulement deux ans, mes parents l'ont adoptés peu avant ma naissance, personne n'a jamais fait de différence, que le sang qui coule dans ses veines n'est pas le même que le mien j'en avais pas grand-chose à faire, Mary c'est ma soeur, mon modèle et pour finir c'était ma meilleure amie. Oui, c'était, elle qui était tellement proche de moi avait changé subitement, elle n'était plus la même, elle me rejetait et je ne savais même pas la raison. Ce soir-là je voulais des explications, je voulais savoir ce que j'avais pu faire de mal pour qu'elle n'est plus envie de passer du temps avec moi, pourquoi elle me ment sur ce qu'elle fait, prétextant que c'est à cause de son boulot, je n'y croyais pas une seconde mais je ne trouvais aucune solution à part me taire. Une main agrippant mon poignet assez sauvagement, me poussant à me relever et me voilà entraîné vers la porte, je résistais, la freinant, j'avais été tiré de mes pensées, Mary voulait me mettre dehors, voyant que je n'avais pas l'intention de sortir tant que je n'avais pas eu de réponse claire, nette et précise. J'extirpais mon poignet de son attache, mes bras refermés sur ma poitrine je fronçais légèrement les sourcils...
- Mary je veux juste savoir... Je n'avais même pas encore fini ma phrase qu'elle m'avait interrompu, je levais les yeux au ciel, agacé par son comportement, je me dirigeais vers la porte sans même écouter ce qu'elle disait, son blabla habituel sur son taff, je connaissais la mélodie par coeur et je savais d'autant plus que c'était du mensonge.
- Tu sais où se trouve ma porte si un jour tu déciderais de te confier, je suis ta soeur quand même, souviens-toi de cette complicité qu'on a pu avoir autrefois et je suis celle qui ne te jugera jamais si tu voulais me faire confiance un au minimum. J'avais déjà claqué la porte, je savais que ce n'était pas ses quelques mots qui allaient changer la face de notre relation devenue. J'avais retenu mes larmes au plus profond de ma gorge nouée, l'eau salée qui sortait de mes yeux s'était mis à couler à la minute même où la porte s'était refermé. Je respirais un bon coup, séchant mes larmes du dos de ma main, je ne voulais pas qu'on voie le mal que ça me faisait au fond de moi d'avoir en quelque sorte perdu Mary, je ne le montre pas, je veux pas qu'ils aient pitié où qu'elle fasse un pas pour vers moi seulement par pitié et non par amour fraternel.
Je poussais la porte d'entrée doucement, mon sac sur l'épaule, j'étais à bout de forces, c'était la fin de la semaine, les cours devenaient de plus en plus intenses et complexes, je me devait se suivre le rythme, il ne fallait pas que je loupe mes exams', je devais réussir pour la fierté de mes parents. J'avançais dans le salon d'un pas déterminé pour dire bonjour à ma famille, dans le couloir j'entendais deux voix qui m'étaient inconnues du moins pour l'instant... Mes pas devenaient de plus en plus hésitants, c'était peut-être des amis de mon père, des personnes avec qui il travaillait, je ne sais pas.
- Bonjour... Je suis rentré, je monte à la douche ! Tous les regards s'étaient levés sur moi, je me sentait limite mal à l'aise, je ne comprenais pas pourquoi il me fixait tout comme ça, comme si j'étais un animal de foire ou je n'sais quoi, avant que j'ai pu quitter le salon, mon père s'était levé d'un bon, s'approchant de moi doucement, ma mère, elle, était resté assise, souriant de toutes ses dents. Je voyais un homme du même âge que mon père voir un peu plus jeune et un autre plutôt jeune, je n'avais pas eu le temps de bien analyser les traits de leur visage que mon père s'empressa de rétorquer.
- Attend une minute ma fille, je voudrais te présenter quelqu'un ! voici Monsieur Einseberg et son fils Samuel, ils sont là pour qu'on puisse parler de toi. dit-il avec un sourire presque vicieux. De moi ? Pourquoi voulait-il parler de moi ? Je ne les connaissais même pas, je vois pas en quoi je pouvais bien les intéressés.Je m'avançais dans le salon, mon père m'attirant par le bras, je me retrouvais là, planté au milieu de tout le monde, je ne savais pas à quoi tout ça rimait, j'observais le jeune homme brun assis en face de moi sur le sofa en cuir couleur crème que ma mère avait délicatement choisi, elle avait des goûts assez sophistiqués, c'est une femme classée et stricte... Mon regard se reposa sur le brun, nos yeux finirent par se croiser, il n'avait pas l'enthousiasme de son père, il était plus... Discret disons, il ne parlait pas beaucoup, son regard était fuyant, cela voulait dire qu'il en savait déjà plus que moi. La situation commencé à m'agacer, apparemment j'étais la seule qui n'était au courant de rien et je voulais savoir le pourquoi de cette visite non anodine.
- Heu... Pourrait-on avoir l'amabilité de m'expliquer ce qui se passe ? J'ai l'impression d'être une abrutie ou une bête de foire en face de vous tous. Ma mère restait silencieuse encore une fois et c'est mon père qui prit la parole à son tour. Le père de mon.. futur fiancé -WTF- buvait une gorgée de café avant de me lancer un sourire compatissant.
- Eden, tu sais que tu es une jeune femme maintenant ? Ta mère et moi, nous avons pris la décision de t'unir avec Samuel, le fils de Monsieur Einsberg ici présent, avant que tu ne dises quoi que ce soit nous voulons que tu saches que ton bonheur est tout ce qu'il nous importe et Samuel est parfait pour toi, il saura te rendre heureuse je n'en doute pas, c'est un jeune homme ambitieux, avec une bonne situation et... C'était un trop plein d'émotion d'un coup, je ne voulais plus rien entendre, c'en était trop, j'étais d'accord pour faire de grandes études, j'étais d'accord pour écouter et suivre leur conseil, je ne leur ai jamais voulu ou fait du mal mais là c'était trop, je ne pouvais me résoudre à épouser un homme que je ne connais même pas et envers qui je n'ai aucun sentiment. C'était juste impossible.
- Il faut vraiment que j'aille à la douche. Oui j'avais pris la fuite, je les avais laissé en plan, j'étais prise de court, ni ma mère ni mon père ne m'avait parlé de ce "mariage" ils m'ont lancé ça comme une bombe à la figure, me mettant au pied du mur, je leur en voulait terriblement.
On m'a toujours dit que le coup de foudre, que quand c'est "Lui" le bon, je le saurais, je l'ai su, je l'ai su au premier regard, au premier abord, je l'ai su quand je me suis noyée dans son sourire, lorsque je m'endormais dans son regard me laissant rêver à l'intérieur, grandir à l'intérieur, il est mon coup de foudre, il passe sa main dans mes cheveux, s'amusant sans cesse avec ma chevelure blonde aux vents, la plage comme horizon, un coucher de soleil, une scène digne d'un cinéma hollywoodien. Je suis bien dans ses bras, je suis sienne dans ses bras... Ilyan, ce prénom, un prénom qui a hanté et qui hantera mes nuits, sa voix une douce mélodie à mon oreille, je souris... Je me sentais libre, tellement bien à ce moment-là, on est heureux, on respire le bonheur, pas le faux, non ! Le vrai, le rare, celui que tout le monde rêve de vivre, plus beau que ce qu'on peut imaginer, plus fluide que de l'eau. Je respire l'air frais quand je me retrouve étendue sur le sable doux brusquement, Ilyan à califourchon sur moi, je caresse son visage, admirant chacun de ses traits, je profitais de chaque moment passé avec lui comme s'il était le dernier.
- Alors ?! On fait quoi maintenant que j'ai le pouvoir ?! Je pouffais de rire, -WTF- il était sérieux là .! Il ne savait donc pas que je suis sa maîtresse, sa grande reine, il a juste dû l'oublier. Je descendais mes mains sur son torse, puis sur son bassin d'un regard charmeur, quand je remuais mes doigts pour lui faire des chatouilles, je savais qu'il ne supportait pas ça et j'en allais user. Il se remuait de partout, n'arrivant plus à respirer et il finit par finalement s'écarter sous mon supplice !
- Alors ? Qui a le pouvoir ? J'affiche un large sourire fier avant de me relever.
- T'es belle mais qu'est-ce que tu peux sortir de la merde des fois ! Je lui donnais un coup de coude avec une mine choquée en croisant les bras sur ma poitrine.
- Salle gosse ! Boude pas ! Un bisou volé et plus aucune rancune, il avait ce don de toujours me faire rire, de me faire rêver à chaque fois que je le voyais.
- Je t'aime Ilyan ! Un simple sourire sur ses lèvres, il n'est pas du genre à me crier ses sentiments en bas de mon balcon, pas du genre à m'offrir des roses rouges à chaque grande occasion, lui, il avait sa façon de me montrer ce qu'il ressentait, un sourire me suffisait pour le comprendre.
- Allô ? Je restais silencieuse, écoutant la voix au téléphone, une voix apaisante mais son annonce m'avait anéanti. Je lâche mon portable qui vint s'écraser à terre, un battement, deux puis impossible de réussir à les compter, mon coeur s'emballa, comment la vie pouvait-elle si injuste ? Comment pouvait-on passer du bonheur pur à une tristesse insurmontable ? Non... C'était juste impossible ! Je me laissais tomber au sol, en sanglots, je tremblais de tout mon coeur ne pouvant réussir à reprendre une respiration normale, j'étais perdue, un sentiment d'abandon, je hurlais intérieurement ma peine, j'avais mal, tellement mal au coeur ! On me l'avait enlevé, comme ça sans raison, sans un même un au revoir, bizarrement je lui en voulais, je lui en voulais à en crever de m'infliger cette douleur, il m'avait promis qu'on ne se quitterait jamais, qu'on sera toujours à deux et...
- Tu n'a pas tenu ta promesse... allongée au sol, je sanglotais davantage, mes larmes ne voulaient pas cesser de couler, j'y voyais flou, j'en avais mal à la tête.
- Tu m'as menti Ilyan ! On tape à la porte de ma chambre, ma mère, je ne répondais pas, je ne voulais voir personne, je voulais vivre ce moment seul, j'avais besoin de me retrouver, d'y penser, de me rappeler de tout, de chaque détail, l'oublier aurait été encore pire.
- Chérie c'est moi... Ouvre ! Cette boule au ventre qui m'appuyait sur l'estomac me donnait envie de vomir.
- L.. Laisse... M... Moi ! Elle tourna les talons quelques secondes après, hésitante de mener une dernière tentative. Je m'empressais de composer son numéro, oubliant presque qu'il n'était plus là, directement sur messagerie, j'écoutais sa voix en boucle, je relisais nos messages... Il était mon amour, mon meilleur ami et aussi mon épaule sur laquelle m'appuyer, en le perdant lui, je perdais tout ! Plus aucun pilier stable, et là, ce soir, je vais mal, je suis à bout, je n'ai plus envie de rien, plus envie de vivre et la seule personne à qui je veux en parler c'est avec lui, il aurait su me conseiller pour passer cette épreuve, lui, il aurait su quoi faire ! Mais.. Ce soir, je me retrouvais seule, à trouver des solutions pour atténuer mon chagrin, tentant plusieurs positions possibles, tentant de me vernir les ongles de couleurs différentes, tentant plusieurs tenues, n'importe quel moyen pour me faire oublier.