"His face looks like he doesn't screw his wife !" (azazie)

C'était assez inattendu, cette proposition qu'Azazel m'avait faite. Mais dans le bon sens, je pensais pas qu'il penserait à moi en premier pour l'assister dans ce genre de truc. Je doute d'être conforme à ce genre d'événements, d'y convenir si je puis dire. Mais l'accompagner, dans un moment important pour lui, être à ses cotés me faisait plaisir. Donc oui, c'était une bonne surprise. Un peu moins quand je découvris que je devais porter une robe de créateur, mais passons. J'avoue que j'avais fait un effort pour lui, un gros même. Mais j'allais pas n'importe où, c'était une remise de prix nationale quand même, je devais lui faire honneur. Oui, moi Frankie, quelques fois je sais être sérieuse ! Dur à croire, n'est-ce pas ? Soit, j'ai du mettre plus de deux heures à me préparer, à me faire préparer plutôt, parce qu'on ne peut pas dire que je sois une pro du make-up. Mais le résultat me plaisait assez bien : mes bouclettes frivoles avaient été complètement lissées, elles étaient raides comme des mikados et séparées d'une raie nette au milieu, mes yeux verts étaient maquillés de noir d'une manière assez sophistiquée - même si j'avais refusé les faux-cils, faut pas pousser ! - et en ressortaient d'autant plus sur ma peau métissée, mes lèvres étaient de couleur assez pâle, rose saumon et mes ongles eux étaient vernis d'un blanc parfaitement laqué. C'est en enfilant la fameuse robe qu'il avait choisi pour moi que je réalisais ce que j'allais faire, j'allais accompagner Azazel à une soirée de récompenses sportives, où il allait recevoir un prix. Elle serait très certainement diffusée à la télé ! Je vérifiais alors si mes aisselles et mes jambes étaient bien épilées. Ok. On ne sait jamais ! Ma robe, de couleur rouge bordeaux  était dos-nu et se fermait au cou, par une fine guirlande de pierres brillantes et blanches, qui ressemblaient à des diamants mais je n'en était pas sûre et  dont je n'osais même pas estimer le prix. Elles pendaient dans mon dos à découvert jusqu'à la chute de mes reins. La robe était moulante et traînait par terre, même avec mes talons hauts. Et je me rendis compte en descendant les escaliers de la Lowell House que la soirée s'annonçait périlleuse, si je ne finissais pas au sol au moins une fois ce serait un exploit. Ma pochette blanche dans la main, je guettais alors la rue, attendant Azazel qui devait venir me chercher en voiture d'une minute à l'autre. Je devais avouer qu'il ne faisait pas très chaud, et je ne me voyais pas attendre comme ça des heures, surtout dans cette robe. "Qu'est-ce qu'il fout..."