Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityTurn the pain into power [Violet]
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Turn the pain into power [Violet]

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Il avait mis du temps avant d’accepter, et peut-être qu’il n’aurait jamais dû le faire. Il n’aurait pas dû s’embarquer dans cette galère. Enseigner du self-defense à Violet ça revenait probablement à innocenter un pédophile. C’était une tâche ardue. Certes, elle avait l’air bien volontaire, mais ce n’était pas tout. Elle devrait être capable de l’écouter attentivement et de ne pas faire ce qu’elle croyait bon de faire, mais de se défendre selon des règles bien établies. De toute façon avant de passer aux choses sérieuses, il était déterminé à lui faire endurer un entrainement soutenu pour la préparer à supporter le reste. On encaisse pas des coups du jour au lendemain, on n’apprend pas à réagir correctement sans avoir fait un travail de fond sur la réactivité, la résistance, la force, et l’explosivité. En fait Jacey était à peu près sûr qu’elle abandonnerait avant même d’apprendre des techniques de défense. Pourtant, il s’était quand même pointé dans la salle réservée aux sports de combat, un peu en avance pour avoir le temps de passer par les vestiaires et de se changer. Son club de boxe à New-York lui manquait. Parce que dans cette salle, il régnait l’âme des champions, des bourreaux de travail qui ne reculaient devant rien pour atteindre leurs objectifs et puis trônait en maitre une photo du propriétaire avec the Greatest, Muhammad Ali. Jacey avait toujours préféré l’appeler Cassius Clay. Parce que ça sonnait mieux. Ah les souvenirs lancinants qui lui revenaient toujours en tête. Il était pourtant heureux ici, mais New-York c’était sa ville, il y reviendrait un jour. Il se mit en tenue dans les vestiaires, portant un short rouge et un marcel près du corps gris, il rentra donc dans la salle, un sac sur le dos bien chargé. Il avait tout prévu. Elle allait en baver, mais elle le surprendrait peut-être. Commençant par s’échauffer, il prit une corde à sauter, et accélérant toujours plus, il se mit à enchainer les bonds sur place, parfaitement synchronisé, alternant les croisés et les décroisés, sur un pied, sur deux pieds, rien n’était négligé. Il pourrait en faire des milliers sans s’arrêter, c’était acquis à présent. Pendant qu’il s’échauffait, il songeait à ce qu’il s’était passé il y a donc quelques temps, les emmerdes que Violet avait eues. Rien de bien méchant, juste un crétin pot de colle incapable de comprendre qu’elle ne voulait pas de lui et il avait dû intervenir pour qu’elle puisse se défaire de lui. Il lui avait collé un crochet du gauche bien costaud, et le type avait dû être sonné. La gêne de Violet avait été surprenante. Il n’aurait jamais cru qu’on puisse avoir honte de se faire secourir, mais bien vite, elle s’était presque transformée en admiration pour ensuite lui demander de lui apprendre les bases du self-defense. Ca ne s’apprenait pas en un jour, et Jacey n’était pas sûr d’avoir envie de s’alourdir son programme déjà bien chargé par ce genre de choses. Il ne voyait déjà pas beaucoup Jade entre les cours et le boulot au cabinet d’avocat, le basket et la danse, et il fallait qu’on lui rajoute encore quelque chose. Il avait d’abord refusé, mais elle avait réussi à se montrer persuasive, et c’était comme ça qu’il s’était pointé en fin de soirée ici dans la salle dédiée aux sports de combat, où personne ne se trouvait, ce qui était rare. Il entendit alors des pas au loin, et il savait que c’était elle qui arrivait. Il arrêta alors de sauter à la corde, afin de la recevoir comme il se doit. Il regarda sa montre : « Pile à l’heure. Un bon point pour toi. » Il lui sourit histoire de ne pas lui faire peur tout de suite, et il lui demanda : « T’es prête ? Je vais être honnête avec toi, ça va pas être de la tarte. Je veux pas faire les choses à moitié parce que je veux pas être responsable d’un quelconque accident. T’es ok avec ça ? » A la contempler, il se disait qu’il la voyait dans tous les domaines, sauf les sports de combat. Elle avait cet air tellement angélique, qu’il était prêt à parier qu’elle allait vite baisser les bras. Mais bon, c’était une fille bien, alors il ferait en sorte de ne pas la démolir.
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❝turn pain into power❞
jacey & vio
Marchant à une allure modeste, les mains dans les poches et les écouteurs dans les oreilles, Violet se demandait si, au final, ce n'était pas une mauvaise idée d'avoir demandé ça à Jacey. Premièrement parce qu'elle ne le connaissait pas si bien que ça et en second lieu car, certes elle courrait de temps en temps, mais montrer à un bonhomme qui fait trois têtes de plus qu'elle qu'elle en a dans le ventre, c'est tout autre chose. Surtout lorsque ce dernier n'avait pas l'air convaincu du tout, à la base.
Elle se remémorait la scène de cette soirée-là, où un grand gaillard alcoolisé avait voulu être un peu trop proche d'elle. Et, bien évidemment, trop gentille mais surtout ne faisant pas le poids, tout ce qu'elle pouvait faire c'est hausser la voix et dire non. C'est là qu'avait intervenu Jacey, tel le preux chevalier servant qu'il était. Trêve de plaisanteries, elle avait bien cru qu'elle allait y passer ce soir-là et elle était plus qu'heureuse qu'il soit témoin des faits par le plus grand des hasards. La façon dont il avait dégagé l'intrus fut très impressionnante et elle ne sut absolument pas comment le remercier, autrement que de s'excuser un milliard de fois qu'il ait eu à s'interposer. Elle fit aussi réaliser à Violet que quelqu'un ne serait pas toujours là pour prendre sa défense. Ce qui lui flanqua la plus grande des frousses, surtout lorsqu'on savait ce qu'il se passait ces derniers temps au lycée. Savoir qu'un - des? - violeur, un lâche se trimbalait sur le campus n'avait que renforcé son envie de se sortir de sa situation de la demoiselle en détresse type. C'est pour ça qu'elle avait harcelé le garçon de messages et de coups de fils, jusqu'à qu'il accepte. Elle avait un peu abusé, c'est vrai, mais c'était vital de nos jours.
Elle doutait, elle ignorait si elle pourrait pousser ses limites. Peut-être était-elle vouée à être vue comme une petite créature fébrile toute sa vie. Une chose était sûre, il était trop tard pour faire demi-tour maintenant et elle ne baisserait pas les bras avant un bon de temps. Surtout que ça donnerait raison à son "coach" de ne pas avoir été d'accord dès le début.
Habillée de son pantalon de course habituel, d'un débardeur et de baskets, Vio pénétra dans la salle, le cherchant d'abord du regard avant de se rendre compte qu'il n'y avait qu'eux deux de toute façon. Tant mieux, elle n'aurait pas à se ridiculiser devant autre que lui. Il lui jeta une remarque sur le fait qu'elle soit à l'heure, ce qui était loin d'être une habitude chez cette tête en l'air. Elle rougit donc légèrement mais se reprit en main rapidement. Sourire aux lèvres, feignant la détermination, la blondinette lui lança un sonore « Bonsoiiiir! » de sa douce voix. « Bien sûr que je suis à l'heure, je t'ai déjà dit que je suis 100% sérieuse à propos de tout ça. »
Il lui rappela alors que ce ne serait pas du gâteau. Bien sûr. Est-ce qu'elle était prête? Eh ben, non, enfin, à moitié, ce ne serait tardé! Elle ne se rendait pas vraiment compte pour le moment, en fait. Et puis, il disait qu'il ne voulait pas provoquer d'accident. Vio ne voyait pas quel accident pouvait être pire que celui de tomber sur un connard sans pitié et de ne pas savoir riposter. « Tout à fait d'accord. Fais ce que t'as à faire, chef! », elle accompagna ses paroles d'un salut militaire et continua, d'une petite voix, se mordant la lèvre et baissant les yeux sur ses chaussures, comme une enfant prise la main dans le sac. « Je veux juste plus me sentir comme si le monde entier pouvait me tomber dessus aussi facilement, tu comprends? » Secouant la tête, elle releva les yeux vers lui et commença à s'attacher les cheveux en queue de cheval. « On commence par quoi? »

© Pando
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La jeune femme s’attendait certainement à un entrainement cool pour la première séance, sauf que Jacey n’allait pas fonctionner comme ça. Elle arrivait toute guillerette, et semblait être heureuse de se mettre enfin au boulot, de pouvoir enfin attaquer les choses sérieuses. Mais si elle pensait qu’il allait lui apprendre à se défendre tout de suite, elle se mettait le doigt dans l’œil. Parce que toute défense s’organise sur une bonne condition physique. Or, si elle était bien constituée et qu’elle ne semblait pas avoir de bourrelet disgracieux, elle devrait cruellement manquer de résistance physique, et c’était sur ça que Jacey basait tout son entrainement. Jacey sourit, elle avait cru bon de lui réitérer son engagement et sa volonté. En même temps, si elle était venue en trainant les pieds, il n’aurait pas perdu son temps avec elle. Elle l’avait harcelé, elle allait maintenant pouvoir apprécier ce pourquoi elle était là. Jacey se saisit de la corde à sauter qu’il avait posée un peu plus tôt pour accueillir la nouvelle venue, mais ce n’était que provisoire puisqu’il allait s’en resservir. Il ne savait pas si elle le prenait au sérieux ou si elle se foutait de lui en exécutant ce salut militaire, mais Jacey se mit à lui tourner autour, pour l’observer, les mains dans le dos, vérifiant chaque partie de son corps afin de constater si elle était prête à supporter un programme lourd, chargé mais bénéfique en tous points. Et puis, une fois en face d’elle, Violet baissa le regard, lui avouant la raison pour laquelle elle l’avait tant sollicité. Il comprenait que ce petit corps frêle abritait une petite femme qui semblait perdue dans un monde trop grand pour elle. Il savait que se faire une place était compliqué, et qu’il fallait parfois jouer des coudes pour se faire entendre, et c’est exactement ce qu’elle était en train de faire. Jacey n’avait pas envie de faire d’états d’âme avec elle. Non pas parce qu’il ne l’appréciait pas et qu’il n’en avait que faire d’elle, mais plutôt parce que la plaindre ne l’aiderait absolument pas. En fait, ça la ramènerait dans le cercle vicieux dont elle voulait sortir à tout prix. Alors il prit la parole : « Je ne suis pas ton psy, Violet. Je suis là pour t’apprendre quelques techniques de défense. Le reste, ça ne me regarde pas. Je ne veux pas t’entendre te plaindre une seule fois. Tu veux que je t’aide, on fonctionne donc selon mes règles. » Il apparaissait ferme, raide même, mais il vaut mieux fixer un cadre strict et lâcher du lest ensuite, que faire l’inverse. Il accrocha son regard pour lui faire comprendre qu’il fallait qu’ils soient sur la même longueur d’onde. Jacey n’était pourtant pas quelqu’un de tyrannique, mais il ne faisait jamais rien à moitié. Quand il s’investissait, il allait jusqu’au bout. Violet fin prête, demanda par quoi ils allaient commencer, et le jeune homme eut un rictus aux lèvres en lui tendant la corde à sauter. « Tu commences par m’en faire 150 sans te rater une seule fois. A chaque fois que tu rates, tu en fais 100 de plus. » Ca donnait déjà le ton. Il ne lui demandait pas de croiser, ni de varier le pied d’appui, après tout, il était possible qu’elle n’en ait jamais fait. « Une fois que tu auras terminé, tu me feras 10 séries de pompes, avec 15 secondes de repos entre chaque série. T’écroules pas, ce n’est que le début. » Il lui accorda un regard droit de défi. Il savait qu’elle allait être incapable de faire dix séries de pompes avec si peu de repos, mais il fallait lui montrer que l’objectif qu’elle se fixait était tout aussi compliqué que de pouvoir se défendre face à plus fort que soi. C’était parti. Jacey se rapprocha de la jeune femme et il lui lança : « Au boulot. » La corde à sauter, c’était le meilleur des échauffements. Accroche-toi Violet.
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