MAY&ALEXYS † vies merdiques.

J'avais besoin de parler. Ce n'est pas vraiment dans mes habitudes normalement or aujourd'hui, j'ai vraiment besoin de me confier à quelqu'un, d'avoir un avis extérieur sur ma situation. C'est pour ça que j'ai besoin de May. Parce que je sais qu'elle est très différente de moi et qu'elle pourra très certainement m'aider. En plus de ça, ça fait un moment que je ne l'ai pas vu et apparemment, elle est à l'hôpital. J'aime pas ça. Je n'ai jamais trop aimé les hôpitaux et pourtant, je ne peux faire autrement qu'aller la voir cette après-midi. J'ai besoin de savoir si elle va bien et ce qu'il s'est passé dans les détails. C'est plus fort que moi. Je franchis donc la porte de sa chambre avoir y avoir toquer doucement. Essayant de laisser tous mes problèmes derrière moi, derrière cette portable que je pris la peine de refermer. Je n'ai pas envie e l'embêter avec tout ça, pas maintenant du moins. Il est plus question d'elle dans l'histoire. Bah dis-donc, t'es dans un sacré état ! Je souris légèrement en m'approchant de son lit, essayant de détendre l'atmosphère, de ne pas montrer que je me fais du soucis pour elle. Toute cette affaire me rappelle l'accident de Timoteï. Celui dont je suis responsable en quelque sorte puisque je n'avais pas réussi à l'arrêter ce soir là. Il aurait dû rester à l'intérieur de la boîte de nuit, il n'aurait jamais dû se trouver près du bord de la route. Mais non, une fois de plus, j'avais merdé et je l'avais laissé faire. Qu'est-ce que tu vas bien ? La question la plus idiote du monde.

J'ai reçu un texto de ma jolie brune Alexys et surtout une bonne amie à moi depuis quelques temps, elle me disait que le moral était pas au top niveau pour elle non plus, du coup j'lui avais proposé de venir me rejoindre dans ma chambre à l'hôpital puisque j'avais le droit à des visites ces derniers temps. Donc autant en profite, et du coup c'était en début d'après midi qu'Alexys se pointait dans ma chambre, sortant comme remarque que j'étais dans un sacré état. Je souriais, au moins elle savait détendre l'atmosphère, et puis comme approche, c'était beaucoup mieux que les phrases du genre "Oh ma pauvre" et tout le tralala.

"J'ai même un plâtre prêt à être écrit dessus, alors j'espère que t'as un marqueur dans ton sac." que je lui faisais alors que je levais lentement mon bras dans le plâtre. Puis j'lui faisais signe de se poser sur mon lit, j'lui faisais même une petite place, et puis comme on était pas bien grosses elle et moi, on tiendrait sur mon lit d'hôpital.

"On fait aller, avec les anti-douleurs je ressens presque plus rien au niveau de mes côtes brisées. Et toi ? Qu'est ce qui t'arrives ma belle ? "

J'avais envie de passer du temps avec May. Ca faisait un moment que je ne l'avais pas vu et je dois dire que même si elle était Eliot, je commençais à l'apprécier. Je sais, c'est bizarre venant de ma part mais, je crois que Zakhar a vraiment réussi à me faire changer d'avis et aujourd'hui, j'arrive à ne pas mettre tous les bleus dans le même sac. C'est comme ça que j'ai réussi à me rapprocher de May, à lui accorder une part de confiance. Aujourd'hui, elle m'apprend qu'elle est à l'hôpital, qu'elle s'est fait renversée par une voiture à la sortie de boîte de nuit. Je dois dire que tout ça me rappelle de vagues souvenirs, des souvenirs que j'aurais préféré oublier. Mais, j'y arrive pas. Alors, comme une bonne amie, je décide d'aller la voir. A peine avoir franchi le pas de la porte, je ne peux faire autrement que d'essayer de détendre d'atmosphère. J'ai besoin de ça, sans doute pour oublier tout ce qui se passe dans ma vie. Je ne sais pas trop.
Je souris suite à sa remarque et commence à fouiller dans mon sac. Etant donné que je sors de cours, je dois bien avoir ça. Je finis par poser la main sur ma trousse et sors de celle-ci un feutre noir. T'as de la chance parce qu'aujourd'hui, j'ai décidé d'aller en cours !
C'est vrai que je suis plus du genre à sécher. Sauf en ce moment parce que je veux avoir mon année et que j'ai besoin de m'occuper. Enfin bref, elle me fait de la place alors, je lui adresse un large sourire puis, viens m'installer à ses côtés tout en lui demandant comment elle va. J'en profite pour sortir un paquet de bonbons de mon sac avant de laisser tomber celui-ci en bas de lui.
Dis moi, t'as le droit de manger autre chose que leur merdes j'espère ?
Je suis contente qu'elle aille bien enfin, mieux, qu'elle ne soufre pas. Ayant passé plusieurs semaines à l'hôpital au début de l'année, je suis en bonne position pour dire à quel point cet endroit est horrible.
Je suis contente que t'ailles mieux. Quant à moi, j'ai l'impression que ma vie est un film d'horreur ! Sans déconner, c'est l'apocalypse, je ne sais pas si ça pourrait être pire.
Je me mets à rire parce que c'est la seule façon d'atténuer les choses. Et encore, je ne savais pas ce qui m'attendait ce soir. Je crois que j'aurais gardé le mot apocalypse pour ce soir si ça avait été le cas.

Je ne comprenais pas et ne comprendrais jamais cette rivalité entre nos deux confréries, mais les exceptions pouvaient arriver malgré tous les on-dit. Alexys apportait de l'air frais dans cette chambre d'hôpital, puis sa bonne humeur était plus que la bienvenue, alors quand elle me sortait qu'elle avait bien un marqueur dans sa trousse, je savais que mon plâtre allait prendre cher. Il ne serait plus aussi blanc que la veille, mais tant mieux. Le paquet de bonbons c'était le must qu'il puisse exister dans un hôpital, alors je n'allais pas me priver pour en manger "Tu rigoles ou quoi, encore heureux que j'ai le droit, enfin je crois, mais on s'en fiche, les preuves disparaîtront rapidement." Je souriais et attrapais un bonbon qui finissait dans ma bouche, c'était juste trop bon, et ça changeait de ce que je mangeais habituellement.

Cette fille était juste trop adorable, je n'avais pas vraiment l'habitude que l'on s'inquiète autant pour moi et ça me touchais beaucoup, mais quand elle m'annonça que tout allait mal pour elle, je culpabilisais presque, ça aurait dû être moi qui lui aurait apporté des bonbons, et pas le contraire.
"A ce point ? Bon, maintenant que tu es là, raconte tout à Tata May, et on trouvera une solution c'est promis. Je peux même te faire la promesse du petit doigt si tu veux." alors que je lui tendais donc le petit doigt pour qu'elle fasse de même.

Les Eliots, c'était pas mon fort. Faut dire que même avant mon arrivée à Harvard on m'avait appris à les détester. Mon frère était chez les Mathers avant mon arrivée, il m'avait tout appris et ce depuis toute petite alors oui, les détester, c'était devenu une banalité. J'ai grandi dans le monde des verts, je n'ai jamais eu beaucoup de fric, je n'ai jamais été trop prétentieuse (sauf pour saouler le monde), je n'ai jamais eu des valeurs propres à celles des bleus. Je vivais au jour le jour, sans me prendre la tête, je ne pensais qu'à m'amuser, je prenais tout un tas de substances illicites bref, une vraie Mather quoi. Ajouté à cela le comportement d'Alejandro, celui d'Helena et Skylar à l'égard de mon frère, cette tête à claques d'Andy... Je me demandais bien ce que je pouvais leur trouver aux bleus. Et puis, c'est là que j'ai appris à connaître Zakhar. C'est lui qui m'a appris à ne pas tous les détester je crois. Et aujourd'hui, j'ai May et, je trouve ça cool. Aussi cool qu'un paquet de bonbons !
C'est le but et puis, c'est dégueulasse ce qu'ils font à manger ici ! Tu restes combien de temps ?
Ouais parce que, je pourrais toujours ramener plus de bouffe demain. J'attrape un bonbon qui disparaît assez rapidement dans mon estomac. C'est trop bon ce genre de conneries et puis, ça m'aide à oublier que je suis un peu en manque.
Je me mets instinctivement à rire quand elle me fait la promesse du petit doigt. Elle a vraiment le don de détendre l'atmosphère, de me faire sentir mieux May. Alors, je lui tends mon petit doigt tout en commençant à lui expliquer la situation parce que je lui fais confiance mine de rien.
Trop de couples qui se font et de défont, mon frère qui me parle plus, j'ai une coloc horrible qui me fout la misère, je suis en manque parce que je tente de réduire ma conso étant donné que je suis ruinée puisque mon frère m'a viré du trafic, j'ai couché avec Konrad chez qui je squattais quand j'étais défoncée et... C'est déjà pas mal.
Je ne pouvais pas lui parler de mes histoires de coeur, c'était bien trop compliqué. Je soupirais désespérément avant d'hausser les épaules tout en prenant un second bonbon.
Mais je suis sur mes deux jambes alors je ne devrais pas me plaindre !

Alexys c'est un joli brin de fille, une source de bonne humeur et de fraîcheur, y'a pas à dire, je sais je me répète mais c'est tellement vrai. Alors savoir que tout va mal pour elle, ça... je l'accepte pas, parce que si quelqu'un ose lui faire du mal aura affaire à moi. Je remange un bonbon, à force d'en manger, on va avoir une indigestion alimentaire, juste à cause de malheureux petits bonbons juste trop bon. D'ailleurs, Alexys c'est un peu mon bonbon humain, enfin je sais que dit comme ça, ça fait bizarre, mais elle douce et super gentille avec moi. Et ce genre d'amitié, c'est genre ultra rare ces derniers temps.

"Je refuse que tout se passe mal dans ta vie ma poule, alors tu vas me faire le plaisir déjà de une de massacrer mon plâtre en dessinant dessus, et de deux... qu'est ce que tu dirais de venir t"installer chez moi pendant un petit bout de temps ?" que je lui faisais un grand sourire aux lèvres, on ne peut plus sérieuse.

Je suis pas du genre à me plaindre. Généralement, c'est moi qui gueule sur les gens pour qu'ils se reprennent en main. Là, je crois que j'ai besoin qu'un me mette un coup de pieds aux fesses. Jorden a raison, je suis plus aussi forte qu'avant. Cette fille, elle est quelque part mais, pas ici. Pas en ce moment. Si je vais voir May, c'est parce que je sais qu'elle arrivera à me redonner le sourire. Je vais la voir parce que je l'apprécie, que je me soucie d'elle, que j'ai besoin de m'assurer qu'elle va bien et aussi parce que j'ai envie de la voir tout simplement. Je sais que je peux tout lui dire. C'est pas une Eliot comme les autres. Et puis, elle me fait rire. Et puis, elle est gentille. C'est l'une des filles les plus gentilles que je connaisse pour ne pas dire la seule avec Maëlys. May, y a pas que ça... Je prends une grande inspiration et attrape le marqueur pour commencer à dessiner sur son plâtre. Je sais pas si t'es au courant mais, Zakhar va partir. Il m'a envoyé un sms avant que j'arrive ici... Je crois que ça faisait une éternité que j'ai pas autant pleurer, surtout pour un gars. Et puis là, je m'en rend pas bien compte encore mais, je sais que d'ici ce soir, peut-être demain ou après-demain... je vais partir en vrille. Je peux pas venir chez toi parce que je vais surement commencer à déprimer et... et ça se refile vite ce genre de trucs. Je me mets à rire mais, c'est plus nerveux qu'autre chose. A vrai dire, j'arrive même plus à la regarder, je suis trop à fond dans mon dessin. Et puis, je lui ai jamais parlé de Zakhar, je lui ai jamais dit que les rumeurs étaient fondées alors, je reste tête baissée, à fond dans ce que je fais.