Minnie-Love ✽ let's play the game

Quelle horreur... non, ce n'était pas possible. Je voyais encore la tête du médecin m'annoncer que je ne pourrais jamais avoir d'enfants. Normalement, je devais m'en foutre, j'avais horreur de ça. Mais maintenant que je prenais de la maturité, c'est clair que plus tard l'envie de fonder une famille me traversera sans doute l'esprit. J'étais devenu stérile. Comment? Difficile à dire.  Mais quelque chose ne fonctionnait plus normalement. La possibilité d'avoir été tabassé à sang en étant une, et c'était ce qu'il s'était passé. Phoenix s'était pas gêné pour me réduire en miette, envoyant mon corps de mur en mur pour ne plus rien ressentir tellement la douleur était forte. Je quittais le cabinet en boitant légèrement. Comment l'annoncer à Leevy? Elle n'avait pas besoin de ça, elle allait me quitter ou, je sais pas. On avait jamais parlé des enfants, vous savez, ça fait trois quatre mois que nous étions ensemble. Soudain, une idée m'était venue. Une idée diabolique même. Je retenais une larme et je gonflais ma poitrine pour me tenir droit. J'avais un enfant, j'avais Charles. Connaissant Minnie-Love, elle ne me laissera jamais l'approcher, sauf si je lui baise les pieds. Mais comme elle avait un problème de confusion, je pouvais très bien me faire passer pour Andrea. Directement, je lui envoyai un sms pour voir si je pouvais passer chez elle ce soir. Quelques heures plus tard, le coup était monté. Je sonnais à sa porte en attendant qu'elle m'ouvre. J'étais nerveux, je devais essayer de ressembler à Andrea, mais c'était pour la bonne cause, c'était pour me rapprocher de mon fils car Charles sera mon unique et seul descendant. C'était triste à dire, mais heureusement que Leevy n'était pas là pour voir ça.

Cela faisait quelques jours que j’avais accouché, l’arrivée de Charles dans ma vie avait tout chamboulé, j’avais fait quelques heures de coma mais malheureusement pour moi ces quelques heures avaient été déterminantes car je souffrais désormais d’une confusion. Je prenais Andrea pour Royce et pour Andrea et Royce. Du coup je ne parlais que très rarement à Andrea, je savais qu’il ne voulait pas de cet enfant, qu’il ne m’aimait pas réellement et je ne sais pas pourquoi il affirmait le contraire. Quant à Royce il avait été un peu distant après l’arrivé du bébé mais il était venu me voir comme il me l’avait promis durant la grossesse, je ne sais pas si je pourrais compter sur lui pourtant il me l’avait affirmé de nombreuses fois. Je ne sais pas si il resterait dormir, j’avais déjà passé une nuit seule et je dois avouer que c’est vraiment, vraiment très difficile. Le petit a pleuré plusieurs fois et à forcer de le nourrir mes seins deviennent douloureux, je pense que je ne vais pas l’allaiter très longtemps. Lorsque j’avais reçu le message de Royce j’étais contente, je ne savais pas si c’était pour me dire qu’il allait reconnaitre l’enfant car je lui avais posé la question quand j’étais encore enceinte. Quand on frappa à la porte je posais Charles avant d’aller ouvrir pour découvrir mon amoureux : « Salut toi ! ». Lui dis-je avant de déposer un petit baiser sur ses lèvres.

Minnie-Love finit par ouvrir la porte et je n'eus pas le temps de faire un pas pour rentrer qu'elle s'appropriait mes lèvres. Je la regardais d'un drôle d'air. Il m'a fallut quelques secondes pour capter. Merde! Putain j'avais pas pensé à ça. J'étais sensé être son copain. Je lui fis un faible sourire. Je devais pas trop m'approcher d'elle, je devais trouver une astuce pour qu'elle arrête de m'embrasser. Tu devrais pas m'embrasser pendant un petit temps, je crois que je couvre quelque chose. je fis mine de tousser puis je fermais la porte. Son appartement n'avait changé, toujours aussi luxueux, cela me rappelait des souvenirs. Surtout son jacuzzi. Soudain, on entendit un bébé pleurer. Mon coeur fit un bon dans ma poitrine et je serrais mes doigts dans mes mains. Il... Il va bien? m'inquiétais-je en m'avançant près du berceau avec ma supposée petite amie. Mon dieu, c'est dingue comme ça grandissait vite. Il devait avoir un mois non? Je me sentais mal et con de faire ça, mais mine de rien, ce petit garçon me rendait heureux car il arrêta de pleurer quand il me regarda dans les yeux.

J’étais vraiment très contente que Royce soit venu, je trouvais qu’il ne venait vraiment pas assez ces derniers temps, pourtant je savais qu’il m’aimait et qu’il aimait mon enfant même si c’était dur pour lui de l’accepter. Je me mis à rire quand il parlait de sa soit disant crève : « Quand j’étais enceinte de neuf mois tu continuais à me sauter dessus et tu crois que c’est un petit rhume qui va m’empêcher de t’embrasser ! ». Je me mis à rire avant de l’embrasser dans le cou. J’avançais ensuite vers le berceau en voyant que Charles pleurait, c’était peut être bien l’heure du biberon. Cela ne m’enchantait pas de lui donner de nouveau le sein : « Oula, si il veut encore à manger je crois que ma poitrine va exploser, c’est fou ce qu’il me fait mal…Un pervers, comme son père biologique ! ». C’est vrai que je n’avais été qu’une fille parmi d’autre sur la liste de son géniteur. Je le pris contre moi en étant pas certaine qu’il ai très envie de le porter : « C’est bête ce que je vais dire, mais je trouve qu’il te ressemble beaucoup… ». C’était pas du tout bête sauf que comme je ne me rappelais plus que Royce était son père biologique, en effet, ça faisait con de dire ça.

Je jouais avec la confusion de Minnie-Love, je la manipulais comme je voulais, comme je le faisais avec les filles il y a longtemps. Mais c'était différent, c'était pour mon fils et pas parce que j'avais envie de tirer mon coup. Je ne pouvais pas la repousser aussi facilement. Je lui fis un faux sourire radieux après qu'elle ait déposé ses lèvres dans mon cou. Bon, ça s'arrêtera là hein. Je me permettrais pas qu'elle me touche encore, même si la situation était délicate. J'étais le copain de Leevy, et le faux copain de Minnie-Love, au secours. J'avalais difficilement ma salive lorsqu'elle se moqua du vrai Royce. T'es obligé de parler de lui? C'est mon ami et ça me dérange que tu t'en prennes à lui. est-ce que je vais créer une dispute conjugale? Ça serait tellement drôle sur le coup mais pas pratique du tout. Je regardais le bébé qui se blottissait dans les bras de sa maman. Sans blague qu'il me ressemblait, j'étais son père. Possible. c'était plus dure que je ne le pensais, me mettre dans la peau d'Andrea, d'un mec plus jeune que moi qui sortait avec une fille dont le bébé n'était même pas de lui.

En général Royce ne défendait pas Andrea, c’est vrai qu’il ne lui avait jamais cassé du sucre sur le dos mais il n’avait jamais non plus défendu son ami comme il le faisait maintenant, je trouvais ça vraiment bizarre ce qu’il était entrain de dire, je le regardais toute étonné : « Depuis quand tu défends Andrea, je croyais que ça avait été nul son attitude envers moi ? ». C’est ce qu’il m’avait toujours dit. Je regardais alors mon bébé que je berçais, mais il recommençait à pleurer, cela devait vraiment être l’heure de manger. « Je vais lui donner à manger, tu viens avec moi… ». Oui, il valait mieux s’installer dans un endroit confortable pour donner le sein au petit. Je me mis alors sur le canapé avant d’enlever mon t-shirt et de poser Charles dans mes bras près de mon sein et je commençais à présenter mon téton au bébé qui le prit assez rapidement. Une fois que le petit commença à manger je pris la main de Royce pour la mettre entre les petits doigts de mon bébé puis je posais ma main sur leurs deux mains. J’avais l’impression d’avoir une famille parfaite.

Bon c'est vrai, j'avais pas été très prudent à faire cette remarque tout haut. J'aurais pu la garder dans un coin de ma tête. Je me mordis la joue et j'haussais les épaules, ne sachant pas quoi lui répondre. Je préférais me taire plutôt que d'empirer les choses. Charles pleurait encore et il me donnait mal au coeur. Je ne connaissais rien des bébés et je comptais bien apprendre des choses grâce à sa maman. Bien installés confortablement, Minnie-Love retira son t-shirt pour pouvoir allaiter le bébé. Quant à moi, je m'installais à côté d'elle et je la regardais faire. J'avais jamais vu une maman nourrir son enfant, pour moi les biberons c'était plus pratique. Vous imaginez marcher dans la rue, le bébé pleure, qu'est-ce qu'on fait? Je laissais l'eliot prendre ma main. Tu reprends quand les cours? lui demandai-je bêtement. Tu as finis par trouver une nounou? Si tu veux, je peux le prendre de temps en temps pour te dépanner. au moins, je pourrais passer du temps tout seul avec mon fils, même si ce n'était qu'une crevette pour le moment.

Quand j’allais reprendre les cours ? J’en avais strictement aucune idée…Quand je n’aurais plus mal au ventre certainement. Et puis quand je donnerais mon souvent à manger au petit parce que pour l’instant c’était toutes les deux heures. Royce me demandait alors si j’avais quelqu’un en vue pour faire la nounou, je lui répondis alors directement : « Une fille m’a contacté oui, et avant la naissance du petit la sœur d’Andrea m’a demandé si elle pouvait le garder, j’ai pas trop su quoi dire…Je sais qu’il ne veut pas voir le petit… ». C’était une situation plutôt embarrassante, c’était gentil de vouloir le garder mais si je voulais passer un moment en tête à tête, c’était bien avec mon amoureux : « Bébé, si quelqu’un doit le garder ce n’est pas toi, au contraire, j’aimerais qu’on soit tout les deux, qu’on passe un peu de temps ensemble… ». Je lui souris, j’avais besoin de le retrouver parce que le bébé prenait beaucoup de place dans ma vie depuis sa naissance. « Tu as récupéré mes cours comme tu m’avais dit ? ». Il y a longtemps Andrea m’avait promis de me faire des leçons particulières pour me faire rattraper mon absence.

J'hochais la tête comme pour approuver ce qu'elle disait, j'étais pas très intéressé à vrai dire jusqu'à ce qu'elle dise que la soeur d'Andrea voulait bien l'aider pour le bébé. Je fis une drôle de grimace et j'ai failli demander depuis quand Andrea avait une soeur, mais je venais de capter que c'était moi. Comment ça? Tessy avait proposé son aide pour élever mon enfant alors que je n'étais même pas au courant. Je m'énervais déjà mais j'essayais de garder mon calme. Tu parles bien de Tessy? Pourquoi elle voudrait s'occuper de Charles? lançai-je bêtement comme si c'était idiot ce qu'elle venait de dire. Minnie-Love désirait qu'on passe plus de temps ensemble, tous les deux. Ahem, comment expliquer que j'avais pas du tout envie de la voir, surtout en tête à tête? Je fis un drôle d'air. Mais tu me vois déjà maintenant, t'es pas contente? non, ce qu'elle voulait c'était des câlins, des parties de jambes en l'air et ça je me permettrais pas de faire. J'étais amoureux, j'avais une copine en or et j'ai aucune envie de remettre le couvert avec elle au risque de faire encore une connerie. Je regardais le bébé qui commençait à s'endormir. Je savais pas que je devais ramener les cours de l'eliot. Et merde. Non, j'ai pas eu le temps.

Bien sûr je ne savais pas que j’étais entrain de faire des confidences au propre frère de Tessy, il me demanda si je parlais bien d’elle. Pour moi c’était évident, je hochais la tête positivement : « Ben bien sûr que je parle de Tessy, Andrea n’a pas 50 sœurs il me semble ! En fait j’avais mis une petite annonce et elle m’a dit qu’elle voulait s’occuper de son neveu mais moi je ne sais pas…Je sais bien qu’Andrea déteste mon enfant donc ça sert à rien de compliquer les choses… ». Dire que j’étais entrain de parler vraiment à la personne concernée…Il me demanda si je n’étais pas contente de le voir tout de suite. Si, mais ça n’avait juste rien à voir avec avant, je comprenais pas sa réaction, il était tellement différent du Royce amoureux que je connaissais : « Mais je comprends pas, tu disais toi-même qu’on garderait nos petits moments tous les deux, qu’est ce qui te fais changer d’avis, c’est la faute du bébé ? C’est ma faute ? ». Peut être que ce bébé lui faisait finalement plus peur qu’il ne l’avait dit avant. Charles c’était endormi, je fis un petit sourire à Royce avant de lui demander : « Tu veux prendre le bébé ? ». Il me dit ensuite qu’il n’avait pas eu le temps de prendre mes cours, je le regardais, j’étais choquée : « Ben, je ne comprends pas tu m’avais dit que tu m’aiderais ? Royce ! Qu’est ce que j’ai fait, j’ai l’impression de ne plus te reconnaitre… ». J’étais un peu triste en disant ces mots, comme si j’avais fait quelque chose de mal.