CHAPTER ONE
- C’est une fille ! s’exclama une infirmière en enroulant rapidement le bébé qui venait de sortir du ventre de sa mère dans une serviette absorbante.
La jolie fillette frôla pour la première fois les bras de sa mère. Une adorable petite merveille au visage arrondi en forme de cœur et aux joues blanches comme de la neige et douces comme du coton poudré. De petits cheveux bruns surmontaient son crâne. Un brun chocolat profond. Ses yeux étaient clos, bien sûr, mais s’ouvraient légèrement le temps d’une seconde.
- Elle est magnifique… murmura la mère en caressant ses petits bras.
- Je peux la prendre ?- Bien sûr, Byron.Elle glissa doucement sa perle dans les bras d’un père heureux mais aussi retourné par l’accouchement auquel il venait d’assister.
- N’est-elle pas magnifique ? Il admirait sa progéniture et la berçait doucement dans ses bras. Elle était vraiment angélique. On pouvait retrouver des traits de ses parents sur elle. Elle s'agrippait au doigt de son père.
- Amanda…- Pardon ? demanda la mère.
- On devrait la nommer ainsi, déclara Byron.
- Bien sûr, chéri, c’est magnifique…Ce prénom sonnait comme un carillon aux oreilles de ces deux parents fous de joie. Ashley sortit de son sac un magnifique petit bracelet en argent avec une partie d'un cœur sécable. Les initiales de la famille y étaient inscrites en compagnie d'un "Nous t'aimerons pour toujours". Elle passa le petit bracelet au bras de sa fille chérie et la reprit dans ses bras afin de profiter de quelques instants en sa compagnie avant qu’on ne la lui reprenne.
CHAPTER TWO
Toute seule… Voilà ce que j’étais. Je n’avais à ce moment-là que cinq ans, mais j’étais déjà seule. Une solitaire prématurée, me diriez-vous.
C’était un jour pas si spécial. Un jour de décembre. Il faisait très froid dehors, et New York était enseveli sous une immense couche de neige blanche, scintillante comme une colline. La ville des taxis jaunes et des gratte-ciels avait sorti son sapin du Rockefeller Center, celui auquel on avait droit chaque année. Pour ma part, j’attendais impatiemment le 25 décembre. J’étais née ce jour-là et j’avais hâte de recevoir mes cadeaux. Enfin… mes parents ne m’offraient rien de plus qu’un repas plus copieux que d’habitude. Je recevais uniquement des dessins. Mais ça me suffisait. C'était déjà mieux que rien.
Nous étions tous à la maison. Moi… ma sœur et mon frère adoptif. La plus grande, Spencer était assise sur le sofa et Alexander affalé contre le canapé.
- Qu’est-ce qu’on attend ? Je veux aller jouer. Mon bonhomme de neige... Il doit être en train de fondre !- La ferme, Amanda. Cloues ton bec et restes ici si tu ne veux pas qu’on te mette au pain sec chez ta tante Delphine.Je me taisais presque immédiatement. Spencer me lança un petit clin d’œil et Alexander haussa les épaules. C’était comme ça ici… tous les jours. On devait obéir aux parents, accepter d’être puni presque sans raisons et recevoir des coups à chaque petite bêtise, à chaque petit plat en faïence cassé par maladresse. Nous étions tellement habitués qu’on trouvait ça normal. Même à cinq ans. Cet âge où on est mené en bateau presque aussi facilement qu’une proie. Cet âge où on est censé goûter à toutes les choses de la vie mais où nous, enfants adoptifs des Strudwick, avions goûté au calvaire. Je me sentais soutenue. Presque chanceuse d’avoir à mes côtés d’autres personnes de ma tranche d’âge qui vivaient la même chose que moi : l’enfer dans sa forme la plus majestueusement vivante. On comprenait qu’il ne fallait pas dépasser la « limite » qui nous était donnée. La limite de nos parents. Mais quoiqu’il arrivait, nous restions unis. Si l’un était blessé, c’était comme si nous l’étions tous les trois. Soudés. J’avais eu une sœur et un frère semblables à des parents. Je savais qu’ils m’aimaient presque autant que des parents. Les parents que je n’ai pas eu.
Tous ceux qui me connaissaient m’enviaient plus que tout. On me disait « à croquer », « parfaite ». Pour tous, j’étais la fille des docteurs Strudwick, j’étais une petite fille gâtée, choyée, aimée. Certes, adoptée. Je vivais à New York. Je ne manquais de rien. Manhattan, la ville de la richesse. J’étais vue comme sportive, mignonne, adorable. Une fille à la vie sans défauts. Une vie dont tout le monde rêve. Mais personne ne connaissait la triste vérité, la dure réalité qui m’entourait. J’avais le physique, le caractère, l’image.
Enfin bon. Mes parents se levèrent.
- Ne bougez pas d’ici. Si l’un de vous bouge de ne serait-ce qu’un seul pouce, il aura à faire à la pire des gifles…On acquiesça tous. A peine changèrent-ils de pièce que je me levais d’un bond.
- Où est-ce que tu vas ? s’exclama Spencer.
- J’arrive !- Elle va encore se prendre un soufflet, celle-là, souffla Alexander.
J’esquissais un sourire avant de me diriger vers le bureau où s’étaient réfugiés mes parents.
- J’en ai vraiment marre de ces sales gosses.- Et moi dont… cracha mon père.
Je glissais un œil dans l’entrouverture de la porte et restait là un moment.
- En tout cas, leurs parents ne peuvent pas savoir à quel point ils ont bien fait de les abandonner. Quels monstrueux morveux.Ma dite-mère éclata d’un rire tordu.
Alors… Quelle affirmation… C’était donc parce qu’ils ne m’aimaient pas qu’ils m’avaient abandonnée ? Ils m’ont délaissée, m’ont jetée face à des inconnus sans même penser à ce que je vivrais. Chez qui j’irais. Aussi tôt ? Étais-je donc un poids pour eux ? Ce lourd fardeau dont ils ne pouvaient se séparer ? J’avais choisis le mauvais moment et je compris assez tard que je n’aurais pas dû plonger dans mes pensées à cet endroit-là…
Une dure main empoigna mes cheveux et je lâchais un cri qui attira Spencer et Alex.
- Arrêtez !- Que n’as-tu pas compris dans ne-bougez-pas ? s’écria ma mère.
- Pardon, murmurais-je.
- Il n’y a pas de pardon. Elle me tira par le bout des cheveux et me traîna le long du couloir avant de m’enfermer dans ma chambre. Enfin… dans le taudis qui me servait de chambre. Comment quelqu’un pouvait-il croire que les Strudwick étaient de bons parents ? D’un point de vue totalement extérieur et à première vue, on les qualifierait de joli couple de vieillots, médecins à leurs journées libres –ou expérimentateurs humains qui se servaient de pauvres chats pour leurs tests qui ne menaient à rien-, de bons parents gâteux et aimants, accueillants de pauvres orphelins sans vie… Ces mensonges absurdes sonnaient faux à mes tympans. C’était une clause qui virait dans l’impossibilité extrême. Jamais ils ne seraient ces gens. Jamais.
Après avoir reçu maints coups de fouets et de lasso brûlant ainsi qu’une dizaine de blessures sur mon corps, je me retrouvais enfermée dans ma chambre, à pleurer mon courroux et ma triste existence sur un lit. Ou plutôt un tas de planchers entourant un pauvre matelas. Il devait faire au moins -10° dans cette chambre, mais bien sûr, le chauffage répondait présent dans la chambre de Monsieur et Madame Strudwick. Nous étions tous dans la même galère, moi, Spencer et Alex. A mes heures maudites, je venais ici, passer mes journées à larmoyer sur ce matelas qui devait abriter toutes mes larmes versées depuis ma naissance. Je devais me préparer à recevoir un bleu par jour, et ce, même dans les pires moments. Les Strudwick, eux, ne regardaient pas en arrière. J’aurais pu avoir de la chair rouge sur mon bras, ils n’hésiteraient jamais à me lanciner de coups de ceinture pardessus. J’avais au moins un milliard d’excuses. A l’école maternelle déjà, je devais justifier les brûlures qui entouraient mes cellules, ces traces de ceinture et de fouets qui tâchaient mon corps. A cet âge déjà, j’étais très seule, solitaire et discrète à l’école. Les autres enfants s’amusaient, criaient dans la cour de récréation et jouaient ensemble à la corde à sauter pendant que moi, je me tapissais dans un coin, cachée derrière un mur, et je pleurais. Encore et toujours.
CHAPTER THREE
Les journées devenaient de plus insupportables. C’avait été la plus belle matinée de ma vie lorsque les aides sociales, intriguées par les blessures d’Alexander avaient enquêté sur notre situation pour découvrir notre calvaire. Les Strudwick avaient été condamnés à des années de prison ferme dans un pénitencier d’Illinois. Mais ça ne suffisait pas, selon moi… Ils devaient être exécutés pour ce qu’ils nous avaient fait vivre. Une enfance indigne à un âge où l’on était censé être heureux. L’une des périodes les plus heureuses de nos vies. L’enfance. L’innocence. Les jeux. L’insouciance et la tranquillité d’être sous l’aile de parents fiers et respectueux.
J’avais donc été accueillie par ma nouvelle famille. Les Duncan, une certaine famille originaire de Grande-Bretagne. J’avais donc été expatriée là-bas. J’étais toute excitée, une nouvelle vie m’attendait. Et pour ainsi dire, elle était parfaite. Elle l’avait été les premières années. Attendez donc de découvrir ce qu’il s’est passé ensuite… Oh non, ils ne m’avaient pas abattue, frappée, maltraitée ou insultée. Ils ne m’avaient pas volé mon adolescence. Et je n’avais pas non plus cette peur d’être enfermée dans un placard de cuisine ou de ramasser sur la volée une dizaine de coups de bâtons si j’ouvrais la bouche. Au contraire, ils étaient d’une gentillesse irréprochable. Une gentillesse un peu trop possessive pour moi. C’était nouveau, je découvrais cette sensation fulgurante que l’on ressent lorsqu’on est aimé. D’un amour paternel et maternel. Je me sentais revivre mais malheureusement, cela n’a pas duré très longtemps. Ils ont décédés. Bien trop vite. Cela s’était passé bien trop vite à mon goût. Je n’avais pas pu profiter d’eux assez longtemps. Ils étaient partis. Tout comme mes vrais parents. J’ai été placée en foyer le temps qu’une famille veuille m’adopter. Je ne savais pas combien de temps j’allais devoir supporter tout ça. J’avais l’impression d’être un ballon de foot, passant d’une famille à une autre jusqu’à ce que je puisse atteindre le but.
Tous les soirs, je m'attardais dehors. je ne voulais pas retourner dans ce « foyer ». C’était pire qu’un pensionnat. Je restais tapie dans mon coin, comme j’avais l’habitude de le faire, partout où j’allais. A l’école, à la maison. Alors, tous les jours, je me contentais de sortir, de faire le tour de la ville et de rentrer pour me coucher passé minuit. Déprimée. Voilà ce que j'étais. Je crois que la vie n’allait pas dans mon sens. Peut-être ma destinée était-elle de suivre un piteux chemin sans lumière. Si ce n’était que ça… La vie ne représentait plus rien à mes yeux. C’était un cauchemar à l’état pur. Un cauchemar ceci-dit réel. Je ne pouvais plus me réveiller en sursaut. C’était trop tard.
Puis vint l’addiction à l’alcool et aux cigarettes. 16 ans, déscolarisée et prostipute à mes heures libres. Je passais mes journées à fumer. Mes « économies » passaient dans les bouteilles d’alcool. Je vivais dans l’angoisse, la peur au ventre et le sang glacé lorsque quelqu’un m’approchait mais l’apparence que je m’étais faite servait de carapace à cette âme irritée par la vie.
CHAPTER FOUR
Finalement… Jamais deux sans trois comme on dit. Cette troisième adoption fut la bonne et j’avais atterris chez une famille anglaise : les Fitzgerald. Mes valises se posèrent donc à Londres, dans un petit quartier bien coquet nommé Knightsbridge. S’offrirent à moi deux sœurs adoptives mais surtout…. des parents. De bons parents. Ils étaient le contraire parfait des Strudwick. Ils étaient attentifs à mes besoins, attentionnés, à l’écoute. Je leur avais confié tous mes problèmes, tout ce que j’avais vécu jusque-là, et ils m’avaient épaulée. Ils prenaient soin de moi et furent très patients. Ils me considéraient comme leur vraie fille et ne voyaient pas de différence entre moi et leur fille biologique. Je pouvais voir qu’ils tenaient vraiment à moi, ils ne voulaient pas me bousculer et se montraient doux. Je me sentais réellement revivre. J’arrivais enfin à oublier ce douloureux passé. J’avais décidé de tourner pour de bon la page. Je le devais. Et j’avais réussi à surmonter ces dures étapes. J’avais atteint le sommet de la pyramide. Mais j’avais toujours honte de moi concernant l’alcool… heureusement, ce n’est qu’un lointain souvenir. Je pense que m’éloigner de New York avait déjà été un bon début. De plus, grâce à ma nouvelle famille, j’avais pu reprendre un cursus scolaire normal… Ils étaient très riches et avaient une grande fortune derrière eux. Ils voulaient le meilleur pour moi et avaient sélectionnés la meilleure école de la ville. Pour tout couronner, j’avais décidé de garder le nom Strudwick. Pourquoi donc, vous vous demandez ? Tout simplement parce que je voulais garder un souvenir de ce calvaire que j’ai vécu. Un souvenir de ces années passées à pleurer. Un souvenir de Spencer, Alexander et Amanda Strudwick.
CHAPTER FIVE
Les années passaient, et je grandissais. Devenir une grande personne n’est pas aussi facile qu’on le croit. On a tous rêvé, un jour, de passer à l’âge adulte. Mais quand cela arrive, ce moment devient redoutable et redouté. Ma vie avait vraiment changé et son évolution était remarquable. J’étais passée de la petite fille maltraitée à la petite princesse pourrie-gâtée manipulatrice et garce. Comme mon père adoptif. Il avait aussi cet air fier qu'il dévoilait à tout le monde. Enfin bon... J'étais déjà heureuse de la stabilité de ma vie. Elle avait prit un nouveau tournant. J'allais passer des vacances à New York, sometimes, histoire de sortir un peu de Knightsbridge. Toute seule. Comme une grande fille. C'était un retour aux bases pour moi. Un retour particulier. Je n'avais plus cette peur qui emplissait mon esprit et mon âme à chaque fois que j'approchais de l'appartement dans lequel je vivais avec les Strudwick. C'était du passé. Une page que je ne pouvais changer. Un chapitre de ma vie inoubliable qui restera gravé au fond de moi. Bien au fond. Derrière un bonheur absolu. New York était devenu l'endroit où je me sentais le plus sûr.
Les jours passaient et l’heure de l’université approchait. Je me surprenais à repenser à Spencer et Alexander. Ils devaient approximativement avoir la vingtaine maintenant… Et pourtant, ils étaient tellement jeunes la dernière fois qu’on s’est vus.
CHAPTER SIX
« Dear Fitzgerald Family,
I am delighted to inform you that... » Un grand cri retentit dans toute la maison.
- Oh mon dieu ! m’écriais-je.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? sursauta Maxym.
Je lui jetais à la figure la lettre que je tenais dans la main. Elle la rattrapa sur la volée et se mit à la lire. Son expression surprise laissa peu à peu place à un sourire béat. Son visage s'illumina.
- Sérieusement ? Maxym se jeta à mon cou. Je venais d'être acceptée à Harvard...
- Je n’en crois pas mes yeux !- Papa, maman !- Qu’est-ce que vous avez, toutes les deux ? s’exclama mon père.
C’est ainsi que toute la maison fut mise au courant… Les nouvelles vont vite chez les Fitzgerald : je venais d'être acceptée à Harvard bordel de merde. Je bondissais rapidement vers mes parents pour les prendre dans mes bras. Ils nous regardaient avec fierté. J’étais moi-même très fière de moi. J’allais pouvoir profiter de tout ce dont j’ai toujours rêvé : une parfaite vie d’étudiante. Je savais que j’allais devoir me séparer de mes parents mais cela ne me chagrinait pas autant que si je partais pour Princeton : Harvard était un rêve que je nourrissais depuis mon plus jeune âge. Je savais que c'était l'une des plus grandes universités d'Amérique et surtout, j'ai toujours rêvé de suivre les pas de George Bush. C'est vrai.. après tout, je n'aurais jamais cru accéder à cette école. Elle était inaccessible pour moi. Mais les Fitzgerald m'ont donnés l'occasion d'exaucer mon rêve et je ne leur en serais jamais assez reconnaissante. J’éclatais de rire sans aucune raison.
- Alors, où comptes-tu aller ? me demanda Maxym avec un sourire.
- A l’Eliot House, bien évidemment ! Exactement comme grand-mère et grand-père... Et comme toute la famille d'ailleurs!Elle pouffa de rire.
- Alors comme ça, toi et Athénaïs allez vivre ensemble ? demanda-t-elle.
- Eh oui... répondis-je, déjà excitée à l'idée de revoir ma sœur.
- On se demande bien avec quelles têtes vous reviendrez pendant les vacances..., sourit-elle.
Une chose est sûre : ça va faire des étincelles!Un large sourire s’afficha sur mes lèvres et elle m'arracha une petite tape sur l'épaule. Quelques heures après, mes valises étaient bouclées. Ce soir, j'allais m'envoler pour Harvard. J’étais toute excitée. Mais aussi chagrinée. J’allais quitter mon nid familial. Celui qui m’avait redonné la vie. L’espoir… Comme je m’y attendais, le soir-même, je m’attardais dans les bras de maman ou papa, les câlinant, les embrassant.
- Tu vas tellement me manquer, ma chérie… Appelez-moi tous les soirs, tous les jours ! Si jamais vous voulez de l’argent, envoyez-nous simplement une lettre. Dès que tu descends de l'avion, préviens-moi, et surtout, revenez pour les vacances et…- Maman, ça suffit ! coupa Maxym en riant.
Tu en fais trop.- Oui, le Massachussetts est juste à…- 300km d’ici, terminait ma mère.
- Arrêtes ou je vais pleurer, m’exclamais-je.
Elle s’effondra dans mes bras. Mon père me laissa partir bien plus facilement. On se fit un dernier câlin groupé en famille et enfin vint l’heure des adieux. Mais ce n’était que des au revoir. J'allais revenir pour les vacances, et je préférais ne pas penser à cette séparation pour mieux profiter de cette nouvelle vie qui m'attendait. Je m'envolais toute seule vers cette destination inconnue, cette nouvelle aventure. Mais comme on dit : explorer l’inconnu est la meilleure des expériences. À moi Harvard. À moi le rêve américain.