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Emrys Ҩ Candice
« Quand le passé nous rattrape »
Le bar. Sans doute l'un de ses endroits favori ces jours-ci. Celui où il passait la plupart de ses nuits... parfois même jusqu'au matin. Celui qui le voyait tantôt sobre, tantôt à la limite de cette joie inexpliquée ayant conduit bien des hommes à une sorte d'extase indéfinissable qui n'avait de durée que jusqu'à la fameuse "gueule de bois" du lendemain. Mais cela faisait bien longtemps que Emrys ne s'était pas retrouvé dans cette situation, des années peut-être lorsqu'il n'était encore qu'un adolescent avide d'apprendre de ses experiences,refusant d'écouter comme la plupart des jeunes de son âge. Il avait voulu se faire son propre aperçu de la vie, des "orgies", des fêtes à n'en plus finir au point de ne plus pouvoir les supporter, l'expérience des nuits blanches passées dans les bras d'une femme, et bien d'autres encore. Parfois pourtant, il lui semblait ne pas être si éloigné de cet adolescent qu'il avait été. Il continuait à rechercher ce besoin d'adrénaline et de liberté exacerbée, qui lui permettait de se rappeller qu'il était toujours en vie, même lorsqu'il en doutait.
Entrant dans le fameux " Lord Hobo " , une sorte de bar populaire qui accueillait chaque soir en majorité les étudiants d'Harvard, il se dirigea machinalement vers le comptoir du bar où il adressa un signe de tête amical au barman qui à force devait connaître ses habitudes. Il s'installa alors sur un tabouret, fouillant dans ses poches pour sortir une cigarette qu'il pinça au coin de ses lèvres avant d'en embraser le bout et de déposer le briquet devant lui.
Emrys semblait vouloir profiter de ce moment de quiétude improvisée, il tirait sur sa cigarette admirant en même temps avec impassibilité la surface miroitante du contenu du verre que le barman venait de déposer sous son nez, avant de finir par le porter à ses lèvres une fois. Et puis relevant ses yeux avec lassitude pour les laisser vagabonder aux alentours, toute son attention fut soudainement hapée par la silhouette d'une jeune femme qui lui faisait dos. Lorsqu'elle se tourna enfin, le jeune homme put constater qu'elle était d'une beauté à couper le souffle. Elle le savait forcément, puisqu'elle devait avoir perçu depuis longtemps les regards qui se tournaient sur ses épaules et sa cambrure parfaite.
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