CHASE ✤ i don't know.

Allongé dans ce lit, cela fait maintenant deux jours que je me retrouve cloué dans ce lit. Déjà trop longtemps à mon goût, malheureusement, aucun signe d'amélioration. Pourtant j'étais là, mon esprit fonctionnait toujours, du moins je pensais. J'entendais les bruits, j'entendais les personnes qui parlaient autour de moi. Du moins, ce n'était pas toujours cohérent, je n'entendais pas toujours tout. Mais, c'était mieux qu'avant, du moins il y a quelque temps. Je me souvenais plus, je n'arrivais plus à me souvenir de ce qu'il s'était passé. Je voulais revenir, je voulais ouvrir les yeux et voir ou j'étais, dans quel endroit et avec qui. Je ne savais plus depuis maintenant plusieurs jours. Je respirais, du moins la machine respirait à ma place. J'essayais de bouger mes doigts depuis de longues heures et c'est là, maintenant, que j'avais l'impression de toucher le tissu. J'avais l'impression que mon doigt se soulevait, ce n'était pas une impression, c'était la réalité. J'ouvrais alors doucement les yeux, mais la lumière me brûlait limite les yeux. J'avais du mal, je voyais flou, tout était blanc, je voyais à peine ce qui se trouvait à un mètre. J'arrivais pas à respirer, cette machine m’empêchait. Je commençais à m'affoler, heureusement quelqu'un m'attrapa le bras pour me calmer. Mes yeux se tournaient directement vers elle, cette jeune femme. Qui était-elle ? Elle se levait, sortait de la chambre pour appeler quelqu'un, un grand sourire aux lèvres. Elle sortait, fermant la porte derrière un jeune homme habillé en blanc comme tout le monde dans cet endroit.

Une infirmière s'était glissé dans ma chambre pour enlever chaque tuyau qui se trouvait dans ma bouche. Je n'avais plus besoin de tout ça pour respirer. J'étais revenu à moi, je pouvais à présent respirer, doucement, mais sûrement. D'ailleurs, elle m'avait juste abîmé toute la gorge en ôtant ces tuyaux. Mais, je ne disais rien, je restais patient. J'essayais de penser à autre chose qu'à cette douleur. En moins de cinq minutes, elle avait ôté tout ce qui ne me servait plus, pour disparaître à son tour sans rien dire. J'avais l'impression de me trouver dans une prison, personne ne parlait et je me retrouvais là alors que je ne me souvenais pas de ce qui s'était passé. J'avais une petite douleur au niveau du ventre, c'est seulement en posant mon regard en dessous de ma chemise que je pouvais remarquer un énorme bandage. Un léger soupire, je laissais tomber ma tête en arrière. J'étais totalement perdu, j'essayais de remettre tout dans l'ordre, mais au final... Rien ne me venait à l'esprit, cette jeune fille qui avait appelé l'infirmière, qui était-elle ? Tellement de questions, que je n'avais même pas entendu la personne entrer dans la chambre. C'est seulement quand il ferma la porte où je tournai le regard dans sa direction. Un médecin, certainement, enfin du moins c'est ce que je pensais. Je remettais en place l'oreiller qui glissait derrière ma tête. Je n'avais pas envie d'entendre de mauvaise nouvelle, du moins pas aujourd'hui. Je venais seulement de me réveiller, mais j'avais l'impression de ne pas avoir dormi pendant des jours et des jours. Je luttais contre cette fatigue, j'avais envie de fermer les yeux, mais non, je devais rester éveillé. Il ouvrait la bouche, mon vieux ? Il n'avait rien trouvé de mieux, j'étais jeune pourtant du moins, quel âge avais-je ? Je ne disais rien, je ne savais plus mon âge. Mon prénom ? Timoteï, je me souvenais juste de ça, juste de mon prénom. Il devait me connaître pour me surnommer comme ça, mais pourtant, pour moi, c'était le trou total. Je ne le connaissais pas, du moins il ne me disait rien, je ne me souvenais plus de lui, plus de son prénom... Une vague de stress m'envahissait petit à petit, j'avais l'impression de perdre tous mes moyens. Je me sentais mal, plus que mal. Je reportais mon attention sur le médecin en question pour laisser sortir « Mal. Qu'est-ce que j'ai faits ? Pourquoi je suis dans cet hôpital ? Et vous êtes qui ? » J'avais beau fouiller dans mon esprit, j'avais beau tout fait pour me rappeler même juste qu'un petit fragment de seconde... Mais, rien, totalement rien. « Putain, mais qu'est-ce que j'ai ? Je ne sais même plus mon âge... » Je me laissais tomber dans mon oreiller, fermant les yeux. L'inquiétude prenait place, cela ne m'était jamais arrivé, je devenais fou, c'était certain.