(clara) + miel pops bzz bzz.

Tu es là à la cabot house affalé sur une table tel un pasha. Tu manges tes céréales manquant d'en reverser à coté à chaque bouchée. Tu vis dangereusement, tu es une rebelle comme fille, toi tu ne crains pas les tâches. En vrai tu serais parfaite pour jouer dans une des pubs vanish, tu as trop le physique pour en plus. Tu ressembles à rien, venant juste de te réveiller. On dirait  jocelyne wildeinstein. Tu fais peur et tu le sais. Tu comptes d'ailleurs tirer profit de cette avantage, pour peu il suffit que tu rugisses comme dans la pub des céréales lion et tu pourras aller au wc. Ouai parce que tu ne sais pas qui est dedans, mais cette personne ne semble pas vouloir se dépêcher. "T'es tombé dans le trou ou quoi?" t'exclames-tu la bouche pleine, en te levant pour aller tambouriner à la porte. Oui oui tu représentes parfaitement le glamour des cabots, c'est tout un art chez toi. Mais bon t'es sérieuse tu voudrais bien qu'elle se dépêche parce que toi t'es pas encore naturiste, et tu veux pas aller faire tes besoins tel un animal derrière les buissons.  Au moins tu lui as fait passer le message, alors tu pars dans la cuisine pour faire ta petite vaisselle.

Un des gros problèmes que je n’arrive pas à résoudre depuis mon arrivée à Harvard, c’est ce satané réseau. Je ne passe nulle part et c’est assez agaçant. J’avais un coup de fil important à donner ce matin et je n’avais encore une fois, pas une seule barre de réseau ! Enervée, je décidai de passer en coup de vent à la cabot house avant mes cours pour voir si une rose ne pouvait pas me prêter son portable cinq minutes. Mais, chanceuse comme je le suis, j’avais décidé de passer aux toilettes et miracle ! Du réseau. Après avoir fait ce que j’avais à faire, je passai alors mon coup de fil, toujours enfermée dans le toilette. Soudain, j’entendis quelqu’un tambouriner contre la porte et se plaindre. Cette voix, je la reconnaissais parfaitement. Ouais, c’était celle de Brynn. Manquait plus qu’elle. Je pris alors le temps de terminer mon appel, et sortis une ou deux minutes plus tard. J’avais pris mon temps spécialement pour l’ennuyer, oui je pouvais être peste quand je n’aimais pas les gens. « La patience n’a jamais été ton point fort, Brynn » lâchais-je tout simplement en sortant du toilette, à l’attention de la cabot.

Du coup tu te retiens, priant le dieu des wcs pour pas te faire pipi dessus, parce que un c'est trop dégueulasse, puis voilà t'as passé l'âge, les couches c'est plus pour toi. Tu soupires, attrapant une éponge pour nettoyer ton bol. C'est con mais dès que tu fais la vaisselle tu penses à la pub avec l'hérisson qui se gratte sur le coté vert de l'éponge. Alors voilà tu te mets à rigoler toute seule. Tu n'y peux rien t'es comme ça, jamais complètement seule dans ta tête. D'ailleurs tu n'es plus seule du tout, puisque la rose occupant les wcs fit son apparition. Retournant la tête, tu vis que c'était Clara aka mademoiselle j'ai un nom de famille qui pourrait être le nom d'un paquet de pâtes Barilla. Bref voilà il fallait que tu tombes sur elle de si bon matin, de quoi pourrir ta journée. "Ouai et la rapidité n'a jamais vraiment été le tien, tu vois personne change dans la vie." répondis-tu avec un sourire éclatant, dans le genre faux cul total. Normalement tu lui aurais dit ça avec ta voix de badass des bacs à sable, mais là c'était l'amie d'Alejandro alors tu devais faire un certain effort, histoire qu'elle aille pas tout répéter à monsieur en mode tu l'as maltraite ou tu ne sais quoi.

Comme par hasard le seul endroit où j’avais pu trouver du réseau avait été les toilettes ! C’est bien ma chance ça ! J’avais bien dû y rester 10 bonnes minutes avec cet appel, ça pourrait sembler louche pour les filles à l’extérieur. Enfin bon, le truc c’est que LA fille dehors, c’était Brynn. Je n’avais jamais apprécié Brynn, non pas seulement parce que c’était un des ex d’Alejandro, mais aussi parce que c’était physique. Elle m’énervait assez mais jusqu’ici, et je pense que ça serait ainsi toujours, cela restait assez enfantin.  J’avais donc bien pris mon temps pour la faire patienter encore un peu plus, ne manquant pas de lui sortir une petite remarque comme je les aimais en sortant. Et à son habitude, elle répondit, toujours sur le même ton. Mais avec son grand sourire qui m’énervait tellement. Je lui rendis alors son sourire aussi faux soit-il. « Ouais je vois ça, crois-moi t’as pas besoin de me le rappeler hein » lâchais-je. C’est sûr qu’il fallait pas avoir fait de grandes études pour comprendre que cette fille n’avait pas changé et qu’elle restait la fille bête que je ne pouvais pas m’encadrer. M’enfin bon, on ne l’avait jamais réellement montré, même à la cabot house, ça avait toujours été comme ça.

Clara. Aka une fille qui t’aime pas, et franchement c’est plus que réciproque. Elle ne te l’avait jamais vraiment dit en face, et toi non plus, mais tout était dans vos langages corporels. Vous étiez plutôt discrète, pas à montrer votre amertume aux yeux de tous.  Si ça ne tenait qu’à toi tu ne lui parlerais pas, ne la regarderais pas et ferais comme si elle n’existait pas. Tu étais trop bien pour elle de toute façon. Sauf que voilà, ce n’est pas forcément très évident d’éviter une sœur cabot, lorsque justement vous appartenez à la même confrérie. Puis aussi il y avait Alejandro, et pour lui tu étais capable de faire des efforts, un tout petit peu. De toute façon ton but dans la vie n’était pas de venir sa pote ou pire sa bff en mode cœur-cœur. En tout cas ton sourire hypocrite en disait long sur tes sentiments, tout comme le sien. Tu haussas les épaules devant ses paroles n’ayant rien de mieux à ajouter. « Tu as déjà petit déjeuner ? J’te laisse le lait ou je peux le ranger ? » demandas-tu, lui parlant avec des monosyllabes comme si elle était débile, chaque mots t’écorchant un peu plus la bouche. Bah ouai tu ne comptais pas passer le reste de ta journée ici à lui faire un semblant de discussion, tu comptais bien te dépêcher de tout ranger pour partir au plus vite. Vous comprenez avant que sa débilité naturelle ne déteinte sur toi.