Are you ready to be afraid ? Or not in fact...

Franchement, il n'y avait pas à dire : tu progressais franchement dans les relations sociales. Tu étais passé du Student solitaire au Lowell franchement accepté et apprécié... et maintenant, te voici bizuteur pour cette même maison ! Tu n'avais pas pu décliner la proposition de Cody de le devenir, et il t'avait déjà trouvé quelqu'un. D'ailleurs, tu n'avais pas pu t'empêcher d'être amusée par son prénom : Bonnie, comme dans Bonnie and Clyde, qui était quand même un film culte. Bon, tu n'avais absolument rien d'un Clyde, mais c'était juste une coïncidence amusante. Toujours était-il que tu avais eu son numéro de téléphone et que tu lui avais envoyé un SMS pour que vous vous rencontriez dans la salle commune de la Lowell House, un lieu qui deviendrait sans nul doute important pour elle, comme pour tout membre de cette confrérie. Si on t'avait dit que tu pourrais penser ce genre de choses... Un léger sourire orna tes lèvres à cette idée, tandis que tu pianotais l'accoudoir de ton sofa de tes doigts fins. Tout ce que tu espérais, c'était que tout se passe bien, que vous puissiez vous entendre, sous peine que rien ne se passe comme prévu. Qui sait, vous aurez peut-être même quelques points communs...

- Are you ready to be afraid ? Or not in fact...

( ft. Bonnie & Devyn )

Harvard était une vie bien différente de celle que j'avais l'habitude de vivre à Dallas. Mes habitudes en étaient chamboulées et mon quotidien l'étaient également. Devais-je parler de ma situation ? devais-je laisser entendre que je bénéficiais de la protection des témoins ? Non, il en était hors de question. Ce secret ne devait pas sortir de ma bouche, aussi difficile que cela puisse paraître. Un SMS m'avait sortie de mes pensées. Devyn, mon bizuteur. L'homme qui devait se charger de mon intégration et de ma bonne volonté. Je ne l'avais encore jamais vu et j'espérais pouvoir partager un moment plutôt simple. Nous avions rendez-vous en fin d'après-midi ce qui me donna le temps de réviser un peu. Je sortis de ma chambre en pull, en short et en chaussette haute pour aller dans la salle principale des Lowell. Je scrutais les environs et apperçu un jeune homme assis tranquillement sur un fauteuil. Je m'avançais doucement et lui fis : " Tu es anxieux ? " dis-je en affichant un petit sourire tout en m'approchant pour finalement m'asseoir sur le canapé juste à côtée de lui. " Bonnie enchanté... " dis-je en lui tendant ma main.

Anxieux ? Lorsque tu entendis une voix féminine te poser cette question, tu tournas tes prunelles noisettes vers elle. C'était une brunette qui semblait avoir ton âge, qui semblait plutôt ouverte et sympathique... Serait-il possible que ce soit ta fameuse bizute ? Elle te le confirma assez rapidement, en se présentant sous le prénom de Bonnie, prénom trop peu commun pour que ce soit une coïncidence. Tu saisis donc sa main, la gardant quelques instants dans la tienne, hésitant sur la conduite à tenir avant de la serrer doucement et de la lui laisser ensuite. Je suis Devyn, ton bizuteur. Mais je pense que tu t'en doutais un peu. Bien sûr qu'elle devait le savoir, elle s'était présentée et t'avait posé une question, question à laquelle tu n'avais d'ailleurs pas encore répondu. Légèrement anxieux oui. Je n'ai jamais bizuté personne, je vais apprendre avec toi en quelque sorte. Je ne suis Lowell que depuis un peu plus d'une semaine après tout. Et bon sang que tu en étais fier, tout autant de ton nouveau statut de membre de la confrérie violette que de passer aussi vite au rang de bizuteur. En même temps, tu avais aussi un peu peur de trahir la confiance que Cody semblait placer en toi, en faisant mal ce bizutage et en la faisant fuir. Enfin, il semblerait que ce soit quelqu'un de bien... Tu l'espérais en tout cas. En tout cas, le président ne m'a rien dit de toi, hormis ton prénom... Tu fais des études en quoi ? Tu es en quelle année ?

- Are you ready to be afraid ? Or not in fact...

( ft. Bonnie & Devyn )

" Je suis Devyn, ton bizuteur. Mais je pense que tu t'en doutais un peu " j'affichais un léger sourire avant de finalement l'agrandir un peu plus. Devyn allait donc être mon bizuteur. Il avait l'air plutôt sympathique, loin du sadique que je me faisais à l'idée. Le Lowell semblait légèrement anxieux. " Légèrement anxieux oui. Je n'ai jamais bizuté personne, je vais apprendre avec toi en quelque sorte. Je ne suis Lowell que depuis un peu plus d'une semaine après tout " jeune Lowell donc ? je lui fis une petite grimace et lui dis en levant les bras : " T'inquiète pas, je serais une élève assez studieuse. Je ne serais pas chiante. " dis-je en souriant légèrement. Le rôle de bizuteur ne devait pas être évident. Après tout il demandait une certaine implication et imagination. Un rôle qui pourrait dans le futur peut-être me convenir. Dans le genre sadique, je pouvais être pas mal. Je me mis en tailleur sur le canapé avant qu'il ne dise : " en tout cas, le président ne m'a rien dit de toi, hormis ton prénom... Tu fais des études en quoi . Tu es en quelle année ? " fort heureusement qu'il n'avait rien dit d'autre sinon, je l'aurais tué. Je lui fis alors : " Eh bien, je fais des études de Théâtre depuis déjà cinq ans. Je sais beaucoup penser que les études de théâtre n'amènent nulle partipart, mais je fais partie des personnes qui pensent que je peux y arriver et toi ? "

Studieuse et pas chiante ? Oh, tu n'en imaginais pas moins, rien qu'à la voir. Elle ne semblait pas être du genre perturbatrice, sans être pour autant une coincée du premier rang comme toi de base. En gros, c'était une personne parfaitement censée, et non pas folle comme beaucoup de personnes ici. Non, tu ne dénigrais absolument pas tes camarades, très loin de là : tu savais juste qu'ils pouvaient parfois être difficiles à suivre, c'est tout. La discussion promettait au moins d'être calme et posée, surtout qu'elle commença tranquillement à s'installer en tailleur à tes côtés, tandis que tu l'observais toujours en attendant sa réponse. Quand elle annonça ses études, tu compris bien mieux pourquoi Cody semblait si sûr de lui en te confiant Bonnie : théâtre. Cinquième année, soit juste une année de différence avec toi : quoi de mieux franchement ? Tu n'étais pas du genre très expansif, mais le sourire qui s'étalait sur ton visage jusqu'aux oreilles était bel et bien exceptionnel. Etant en sixième année de théâtre en majeur, je ne pourrai absolument pas dire que cela n'amène nulle part ! C'est un métier difficile et exigeant, mais c'est réalisable, avec beaucoup d'effort et un peu de chance aussi parfois ! Et tu as étudié où les autres années ?

- Are you ready to be afraid ? Or not in fact...

( ft. Bonnie & Devyn )

" Étant en sixième année de théâtre en majeur, je ne pourrai absolument pas dire que cela n'amène nulle part ! C'est un métier difficile et exigeant, mais c'est réalisable, avec beaucoup d'efforts et un peu de chance aussi parfois ! Et tu as étudié ou les autres années ? " Devyn était très terre à terre, chose qui commençait déjà à me plaire chez lui. En plus d'être excellent dans son rôle de bizuteur, il s'avérait qu'il faisait les mêmes études que moi. Mon sourire s'élargissait aussi avant que le jeune Lowell face preuve d'un peu plus de curiosité. Dallas me manquait, ma ville natale me manquait, mes amis me manquaient... mes parents me manquaient. Et il était difficile de dissimuler ce sentiment d'abandon. J'essayais de faire bonne figure et lui fis : " Je suis d'accord avec toi. Je pars du principe que les rêves sont difficiles à atteindre mais pas impossible " dis-je en secouant la tête. J'espérais devenir un jour réalisatrice ou pourquoi pas faire du cinéma ma profession. " J'étudiais à l'université de Dallas. Moins réputé que Harvard mais tout aussi bien " dis-je en secouant la tête. " Ça fait longtemps que tu es à Harvard ? "

Atteindre ses rêves... Qui n'avait pas cela comme but dans la vie ? Tout le monde avait des rêves, plus ou moins terre-à-terre, et c'était le moteur qui permettait d'avancer au fil des jours. Avoir les mêmes qu'une autre personne était toujours amusant à tes yeux, même si personne ne pouvait avoir tous ses rêves identiques à ceux d'une autre personne. Sans rêve, ou si l'on pensait qu'ils étaient impossibles à atteindre, la vie en devenait impossible car sans aucun but. Certains devaient effectivement juger que vivre de l'Art n'était qu'une utopie, mais ce n'avait jamais été ton cas, ni celui de tes amis proches. Savoir que ta bizute partageait encore ce rêve était donc une bonne chose, même si tu aurais été étonné du contraire, de la part d'une future membre des Lowells. Hochant donc silencieusement la tête pour confirmer de nouveau ses propos, elle se présenta ensuite comme une ancienne élève de l'université de Dallas. A vrai dire, tu ne connaissais pas cette école, mais ce n'était pas non plus comme si Harvard écrasait toute concurrence possible, non ? Si tout s'était passé normalement, jamais tu n'aurais finalement osé postulé à l'université la plus prestigieuse du monde, et tu aurais été à l'université de Londres, tu n'étais donc pas si bien placé que ça pour critiquer son ancienne université. Depuis six ans, je n'ai jamais été dans une autre université, mais j'étais Londonien avant d'être ici. Un sacré changement certes, mais un changement profitable. Un nouveau sourire éclaira ton visage, avant que tu ne reprennes la parole. Souhaiterais-tu donc avoir ton premier défi ?