Invité
est en ligne
Invité
Hedwige & Haytam
Lying on the ground.
Lying on the ground.
00h30, je n’avais pas vu le temps passer une fois de plus. La bibliothécaire m’avait filé les clés de son endroit fétiche en me lançant un regard désapprobateur, soufflant l’air qu’elle avait pu emmagasiner dans ses poumons. Comment je pouvais lui faire comprendre, une fois de plus, que je n’avais pas d’endroit dans lequel réviser calmement ? Mais à part ma chambre dans laquelle je me cognais dès que je voulais attraper un bouquin tellement celle-ci était ridicule et surtout en bordel. Les lèvres pincées, je m’étais levé pour enfouir tous mes bouquins dans mon sac, espérant que celui-ci allait supporter le poids qui se faisait chaque jour un peu plus lourd. Parfois, on me demandait à quoi ça me servait tout ça puisque j’étais la tête pensante de ma classe, le petit génie, je me contentais de ne rien répondre car pour moi le travail était essentiel pour garder ma fameuse place, et faut dire qu’en ce moment je préférais plonger ma tête dans les bouquins plutôt que sur le premier mur venue. Calmement je refermais la bibliothèque derrière moi tout en planquant les clés sous un pot, puis je tournais les talons en sautant sur mon skateboard. Les lumières étaient toujours allumées, pour une fois j’avais de la chance, ce n’est pas que j’avais peur du noir, bien au contraire, mais au moins ça m’éviterait de foncer dans tout ce qui bouge, ou ne bouge pas, ce qui était ma spécialité sur ce truc à roulettes. Tout en roulant direction le stade pour le traverser et aller plus rapidement à ma petite chambre étudiante, j’enfouissais mes écouteurs dans mes oreilles et cherchais une playlist adaptée à mon humeur du moment, en gros pas vraiment folichonne. Malheureusement ma concentration n’était donc pas à son maximum et je n’avais pas vu l’herbe qui s’étendait devant moi ainsi que les gradins dans lesquels je fonçais à toute vitesse. Pas le temps d’éviter je me prenais une barrière en pleine poitrine et passais par-dessus celle-ci, finissant ma course sur le dos, dans l’herbe fraîche. J’accusais le coup en toussant et tentant de respirer normalement, puis je me mettais à rire en repensant à ma chute. Je me calmais quelques secondes après et me surprenais à regarder les étoiles, c’est dingue comme le ciel était dégagé à cette période de l’année…
(Invité)