useless as a weed + haytham

Je suis venu plus tôt à l'université, je n'ai cours qu'à partir de 9 heures et il est à peine 7 heures. Je me suis réveillé de bonne humeur, pour une fois et j'ai décidé de rapidement me faire une petite remise en forme, c'est pourquoi je fais des tours de terrain depuis une bonne heure. J'ai beau m'être levé à 5 heures, je suis tout de même apte à tenir debout, même faire plus. Bref je passe ma serviette sur mon visage, et bois une gorgée d'eau. Après mon footing je compte bien faire un plongeon, c'est pourquoi je passe rapidement dans un cabine, et enfile un boxer de bain qui me met en valeur bien entendu. Je sors, après avoir rangé mes affaires dans un casier et n'hésite pas à plonger tête la première dans l'eau du grand bassin. Il y a déjà des nageurs dans l'eau, sûrement des champions, ou bien des personnes de haut niveau, je ne suis pas l'un d'entre eux mais je me débrouille très bien. Je fais quelques longueurs, me vidant la tête, j'en ai bien besoin en ce moment. Je dois régler le problème Poppy, car j'ai beau éprouver quelque chose pour elle ça demeure un problème et je ne peux me résoudre à aimer quelqu'un plus que moi-même, je souffre et elle aussi, enfin pas encore.. Ensuite il y a Leevy qui a rattrapé ce foutu cancer par ma faute, j'ai beau la détester, j'avoue que cela me blesse, je suis même triste et désappointé de l'avoir mise dans un état aussi faible.. Bref je mets ma tête sous l'eau, pensant sûrement que mes esprits seront plus clairs, hélas. Je sors la tête hors de l'eau rapidement, et mon regard se pose sur un jeune homme que je connais pour être bien trop proche de Poppy à mon goût. Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres, j'ai une idée derrière la tête. Je nage vers lui, et sors de l'eau avec une certaine classe. Je me pose devant lui en croisant les bras sur mon torse « Tiens Haytam. » Je le défis du regard et le provoque en faisant un signe de tête.

C’est dingue à quel point l’angoisse peut me rendre dingue en m’ôtant des heures de sommeil. Dire que j’avais presque retrouvé Morphée après une année passée loin de ses bras, la voilà qui se défilait à nouveau. J’avalais ma salive, tournant une fois de plus dans mon lit pour essayer de trouver une bonne position dans laquelle j’arriverais à m’endormir, en vain. Il fallait que je fasse quelque chose, que je m’épuise pour trouver le sommeil ce soir, une fois pour toute, je n’en pouvais plus de mater mon plafond sans cesse. Je me levais d’un bond, filant sous la douche, bien décidé à trouver quelque chose à faire, en sortant de celle-ci je m’arrêtais sur ma serviette. Mon père hantait mes pensées à cause de ce qu’il avait fait et des excuses qu’il aurait dû prononcer sur son lit de mort, les excuses que j’aurais dû obtenir. Je scrutais mon corps et prenais ma décision. Direction la piscine du campus. J’enfouissais quelques affaires dans mon sac et attrapais mon skateboard qui divisait par deux le temps de trajet pour aller là-bas. Je me changeais alors rapidement et mettais mes affaires dans un casier. Je prenais ensuite une douche rapide et me dirigeais vers le bassin qui, à mon plus grand regret contenait tout de même quelques nageurs. Je m’approchais alors d’un banc et y déposais mes affaires, j’avais toujours mon tee-shirt sur moi qui masquait tout ce qui me déchirait à ce jour, tout ce qui me retournait l’esprit. Une vague de doute et d’angoisse s’emparait subitement de moi telle une vague de chaleur. Je regardais alors ailleurs et passais une main dans mes cheveux en me répétant sans cesse cette question, qu’est-ce que je venais foutre là bordel ? Prêt à reprendre mes affaires, je me faisais interrompre par une voix rauque que je connaissais bien. Je me retournais alors vers Phoenix qui semblait bomber le torse, comme s’il en avant besoin. « Qu’est-ce que tu veux Phoenix ? » Lâchais-je en soufflant et plantant mon regard dans le sien.

Bien décidé à embêter mon monde, je ne vais pas lâcher Haytham de sitôt. Le pire étant qu'il laisse son T-Shirt alors que moi face à lui torse bombé naturellement, tête haute je le domine largement, mais mon but premier n'est pas de le frapper mais de discuter. Il pointe enfin son regard dans le miens en me demandant ce que je lui veux. Je lâche un petit rire narquois « Je n'ai donc pas le droit de parler avec mon grand ami Haytham ? » dis-je avec ironie qui sentait le faux. Effectivement, je n'apprécie pas Haytham, d'une part à cause de Poppy, et d'autre part parce que sa tête ne me revient pas. Plusieurs fois nous avons eu l'occasion de parler, mais jamais nous en sommes venus aux mains, je ne peux pas taper quelqu'un qui ne sait même pas se défendre. Rien qu'à voir ses jambes de gringalet et le si peu de muscles sous son T-Shirt prouvent qu'il ne fera jamais l'affaire. Je me demande bien ce que Poppy peut lui trouver.. Le critiquer ne changera rien, mais c'est moi, je critique tout le monde qu'il ne se méprenne pas. J'attrape du bout de mon pouce et de mon index son T-Shirt en le tirant doucement et lance avec une mine de dégoût « Pour aller dans l'eau il vaut mieux enlever son T-Shirt.. A moins que tu aies honte de quelque chose.. » Je sais que j'ai tapé pile où il ne faut pas. En vue de la manière qu'il a à se tenir, la peine qu'il met à me tenir tête, et son hésitation à partir avant que je n'arrive montre qu'il est complexé... Quelle joie de voir l'un de ses ennemis mal dans sa peau à ce point. « Non bien sûr que tu n'as rien à cacher, tu es un homme rempli d'atouts. » dis-je avant qu'il ne me réponde en relâchant son T-Shirt comme écoeuré de le toucher. J'aime faire les questions et les réponses, certaines personnes trouvent ça agaçant et j'espère vivement que c'est le cas pour Haytham. Je le provoque alors du regard, passant une main dans dans mes cheveux mouillés pour les remonter afin qu'ils aient plus de tenue.

Ce n’était pas le jour, ni la semaine, ou ni même le mois. Ce n’était tout simplement pas le moment, ma tête était déjà prête à exploser, chamboulée par les événements qui se déroulaient dans ma vie en ce moment. Aller au Danemark en compagnie de mes sœurs pour voir mon bâtard de père sur son lit de mort avait déclenché en moi quelque chose que je croyais enfoui, quelque chose qui pouvait effectivement me faire peur, me faire devenir incontrôlable. Je n’étais plus le même, quelque chose avait changé en moi et j’ignorais ce que c’était. J’avais décidé de venir faire des longues ici, mais quelle foutue idée sachant que je n’aimais pas dévoiler ne serait-ce qu’un centimètre de mon corps meurtri. « Je n’ai pas de temps à perdre avec ton mépris Phoenix, juste… passe ton chemin s'il te plait et laisse moi tranquille. » Je soufflais d’exaspération, pourquoi perdre son temps avec un homme d’une telle trempe ? Je ne ferai effectivement jamais l’affaire, j’allais certainement m’évanouir au premier coup qu’il aurait pu m’asséner. D’un coup mon regard se figeait sur ses doigts attrapant mon tee-shirt. Je serrais alors les mâchoires et restais de marbre, s’il croyait me déstabiliser, il était très loin du compte. Oh bien sûr en temps normal ça aurait marché, mais aujourd’hui, j’étais tellement lassé et vanné de tout ce qu’il se passait que rien ne m’atteignait. « Tu perds ton temps avec moi, ce que tu me dis ne m’atteint pas, et tu sais pourquoi ? Parce que j’en ai bavé plus que toi dans ta pseudo vie dorée de mafieux. Tu peux faire le dur mais tu aurais déjà flanché alors que moi je suis toujours là, à te regarder faire le mec pimpant. Ton jeu du mec dur marche peut-être avec Poppy mais pas avec moi. Je n’ai pas peur de toi Phoenix, et je n’ai peut-être pas autant de muscle mais au moins, j’ai un cerveau qui me sert contrairement à d’autres. Sur ce, je vais continuer ce pour quoi j’étais venu ici et tu vas aller faire tes longueurs loin de moi. » J’enlevais alors mon tee-shirt et laissais ainsi voir ce que l’homme voulait, ma musculature en plein développement ainsi que toutes les cicatrices, trop nombreuses pour les compter.

J'aime provoquer c'est dans ma nature, alors peu m'importe qu'Haytham soit de bonne humeur ou non ce n'est certainement pas cela qui va m'empêcher de venir l'embêter un peu. Il me demande de le laisser tranquille, alors je pouffe et le toise encore plus. Cependant je trouve ça particulier qu'il me dise s'il te plaît..depuis quand il est poli ? Depuis quand il fait tout ces chichis entre nous ? Il est ridicule ce garçon et le fait que je ne le porte pas dans mon coeur n'arrange pas les choses.. Alors que je le critique, il ose affirmer des choses sur ma vie, et ça me fait rire puisqu'il ne connait rien de moi, je ne connais pas grand chose de lui non plus mais le fait est que l'on ne me parle pas comme ça. Il pense donc que je n'ai pas de cerveau...mais ce n'est qu'un petit merdeux, j'ai un cerveau sinon comment ferais-je pour continuellement créer des plans diaboliques, avoir réplique à tout, me débrouiller en matière scolaire sans pour autant être présent encore et surtout comment aurais-je fait pour lui retirer Poppy ? Et là il enlève son T-Shirt je fais une mine de dégoût mêlée à la surprise, je n'étais pas au courant de tout cela.. Bien sûr j'ai quelques cicatrices, mais pas autant que lui.. Les miennes je les considère comme des victoires, des blessures de guerre, je sais ce qu'il faut faire pour surmonter une mauvaise passe mais loin de moi l'idée de l'aider. Je lui attrape le poignet pou l'obliger à rester près de moi, il ne va pas s'en tirer aussi facilement. « Sache que tu ne connais pas ma vie, et tu n'as aucun droit de la critiquer, et encore moins mon intelligence ! » Je le relâche lui laissant une marque rouge autour de son poignet tant mon étreinte était forte et reprends d'un ton froid. « Je me fiche que tu aies peur de moi ou non mais laisse Poppy en dehors de cette conversation. » Je hoche à une reprise de la tête pour appuyer mes propos et fronce les sourcils en regardant de plus près son corps rempli de cicatrices « Que s'est-il passé pour que tu ressembles à un pantin rafistolé ? » demandais-je d'un ton répugnant. Car malgré tout ça m’intéresse je veux savoir s'il peut en être fier. Je me souviens j'ai recruté aussi une fois un homme recouvert de cicatrices car il s'infligeait lui-même des blessures pour s’habituer à la douleur, mais Haytham n'est pas assez démoniaque pour faire ça. Je pense que ça doit être un stupide accident, ou bien il s'est fait chopper par la mafia, qui sais-je, mais je veux absolument savoir.

La hargne sur son visage. Je le vois retrousser son nez, comme si cela pouvait faire sortir ses crocs de dangereux psychopathe. J’en avais plus que marre de me faire bouffer la vie par un mec de sa trampe, mais qu’est-ce que je pouvais y faire ? Si j’avais appris une chance au cours de ma vie, c’est que le karma se jouait de moi, que le destin voulait m’en faire baver un max avant de me faire mourir, après tout j’avais échappé plus de trois fois à la mort, je m’étais fait battre toute mon enfance par un connard de père, j’avais tué une, voire deux personnes, et j’avais été torturé, j’oubliais j’avais survécu à une épidémie, quoi d’autre . Un sourire s’affichait sur mon visage alors que je pensais à tout cela, décidément, on aurait pu presque écrire un bouquin sur ma vie, peut-être que ça en calmerait plus d’un. La douleur, la souffrance, le mépris, je connaissais tout ça, j’en avais fait l’expérience des tas de fois, surtout depuis que j’étais sorti de mon coma, alors Phoenix pouvait bien faire ce qu’il voulait il ne m’atteindrait pas, mis à part s’il s’approchait trop de Poppy, ce qui semblait déjà être le cas. Chaque fois que je pouvais l’apercevoir sur le campus d’Havard, je l’avais évité et pourquoi ? Parce qu’à chaque fois que je posais mon regard sur la brune, j’avais l’impression de voir les serres de cette créature diabolique se refermer autour de cette proie. Savoir ce type si proche d’elle aurait la capacité de me faire sortir de mes gons. « Je n’ai vraiment pas le temps pour ces enfantillages… » Quoi c’était vrai, je ne connaissais rien de sa vie et il ne connaissait rien de la mienne, pourquoi continuer sur ce chemin-là ? Les combats de coqs ne m’intéressaient vraiment pas. « Et si toi tu laissais Poppy, tout simplement ? » C’était sorti tout seul alors que je posais mon regard sur lui, ma voix s’était faite plus agressive, signe que je perdais mon sang-froid ? Peut-être bien. Je soufflais alors longuement et le regardais m’observer d’un œil de pseudo expert. « Ça ne te regarde pas. » Mon corps n’avait pas un seul endroit de sain, ou de lisse, et Phoenix était bien le premier à me voir complètement torse nu, mais qu’importe, ses pensées ne m’intéressaient pas le moins du monde.

Haytam me dit que ce sont des enfantillages... Certes mais parfois ça me plait de vouloir tout savoir sur tout, tout le temps et je n'ai qu'une seule envie lui rire au nez, surtout face à son corps rempli de blessures. En fait ça me désole pour lui, j'ai pitié mais loin de moi l'idée de l'aider ce n'est pas mon ami et ça ne le sera jamais. Je ne réponds pas à sa première remarque et me contente de lever les yeux dans un soupir. C'est un idiot voilà tout, et je ne le dirais jamais assez. Cependant quand il me demande de laisser Poppy, j'explose de rire. Depuis quand un morveux dans son genre doit-il me dire ce que je dois faire. Avec toute mon assurance et mon regard sadique je lui réponds « Mais qui te dit que ce n'est pas elle qui ne veut pas que je la laisse ? » Je le regarde, et marque une pause. « Renseigne toi avant de parler sans savoir. » Je lui fais un clin d'oeil pour accompagner mes dires, sans pour autant cesser de le regarder avec mépris. Je pense qu'il m'a cerné, a compris la manière dont je fonctionnais et ça ne l'atteint pas du moins c'est ce qu'il laisse entendre, parce que si j'apprends à le connaitre davantage et que je mets le doigts sur un point sensible je vais de suite le faire chuter. Après il faut que j'en ai envie, et pour le moment ce n'est pas au goût du jour, juste de petites taquineries ça ne fait pas de mal, enfin pas à moi. Il ne veut pas me dire pourquoi il est autant amoché, après tout je le comprends, personne n'a envie de se confier à son pire ennemi. Mais quand je veux savoir quelque chose je fais tout pour l'obtenir. « Remarque t'as raison cela te donne un côté aventurier.. ou Frankenstein.. » Je lâche un rictus sournois. Je sais que mes paroles sans acerbes, et peuvent faire mal mais je m'en fiche. Il ne veut pas me parler tant pis pour lui, qui cherche la guerre l'aura même si entre nous les armes sont chargées depuis bien longtemps. Je passe une main dans mes cheveux et le toise, toujours et encore. C'est fou, il n'a pas de conversation, même si effectivement c'est moi qui suis venu l'embêter, mais peu importe, qu'il réponde quand je pose des questions. « Alors, t'as fait la guerre ou t'es l'oeuvre d'un savant fou ? lui demandais-je avec une ironie cinglante.