- It is necessary to know how to annoy the other one to exist
( ft. Bonnie & Jaxon )
Mon attention s'était envolée, trop occupée par le tourment que venait de prendre l'histoire de mon livre. Je ne faisais plus attention à personne. Isoler sur une table dans le parc universitaire. J'étais ici à mon aise, reculer de toute civilisation. Seule. La solitude était quelques choses que j'appréciais. J'aimais prendre le temps de réfléchir, j'aimais analyser tranquillement mon environnement et j'aimais le silence que dégageait le parc. Un bruit sourd venait d'interrompre ma concentration. De la musique assez forte se dégageait des buissons. Je relevais mon visage avant de chercher mon suspect. Personne. Je fronçais légèrement les sourcils avant de me lever tranquillement. Je pris mon livre ainsi que mon sac et partis à la recherche de ce fauteur de troubles. J'avançais doucement et aperçu une silhouette. Jaxon. Je me mis à soupirer avant de finalement lever les yeux aux ciels. J'aurais du m'en douter. Je m'avançais doucement avant d'éteindre la radio du jeune homme. " Franchement... ta musique est nulle et elle m'empêche de me concentrer ! Tu pourrais pas faire comme tout le monde et mettre des écouteurs ? " dis-je en m'avançant vers lui, les bras contre ma poitrine.
J'étais là, tranquille, peinard, en train de faire tranquillement mon boulot sans rien demander à personne. La journée avait pourtant bien commencée. Je m'étais levé du bon pied, j'avais appelé Joan tout en déjeunant pour lui raconter le rêve stupide que j'avais fait et pour râler sur les infos du matin qui n'annoncent décidément que des mauvaises nouvelles -génial pour avoir le moral de bon matin. Il faisait même assez doux aujourd'hui et travailler dehors s'avérait être tout à fait agréable. Me faisant oublier l'espace d'un instant ma situation précaire, situation qui me frustrait un peu plus chaque jour. Situation qui me faisait sentir minable à chaque fois que je croisais une des grosses têtes qui peuplait cette université prestigieuse. Prestigieuse, mon cul. J'étais presque quasi persuadé que plus de la moitié des élèves ne connaissaient rien aux vraies valeurs. Nombreux étaient ceux issu d'un milieu riche, voir très riche, où tout n'était que faux semblant, apparence. Faisons semblant de nous aimer, ça rend bien devant les invités. Mais je m'égarais. A vrai dire, c'était assez habituel chez moi de me perdre dans ce genre de pensées parfaitement infondées. J'aimais bien penser que leur réussite n'était qu'une façade, et que derrière se trouvait finalement des idiots en mal d'amour. Moi, j'avais eu de l'amour. Mais pas d'argent. A chacun son truc. Et l'idée que certaines personnes puissent avoir les deux me rendait tout simplement... Jaloux. Et de très mauvaise humeur. Mais oublions ça. Je m'étais installé dans un coin du parc, un coin assez isolé ou peu d'élèves s'aventuraient -comprenez, marcher, ça fatigue. Du coup, je ne m'étais pas gêné pour emmener avec moi mon poste de radio, dans un état assez douteux, si bien qu'on se demandait encore comment il pouvait fonctionner. Mais il fonctionnait, visiblement pas encore décidé à rendre son dernier souffle. Ou plutôt, sa dernière note. J'avais branché une station de radio, pas trop mal, le genre de musiques qui vont bien lorsqu'on bosse. De toute façon, je n'étais pas très difficile, j'écoutais un peu de tout. Même de la merde, oui. J'avais poussé un peu le son, pour que ce soit plus entrainant. Et c'est là que ma journée qui n'avait pas si mal commencé, vira au cauchemar. Le son fut brusquement coupé et je me relevais, prêt à râler contre cet engin de malheur qui avait finalement peut-être décidé de rendre l'âme, quand une voix irritante au plus haut point se fit entendre. " Franchement... ta musique est nulle et elle m'empêche de me concentrer ! Tu pourrais pas faire comme tout le monde et mettre des écouteurs ? " Miss El-Brown, alias la casse-pieds de première. Je sentais comme soudainement une envie de suicide. Ou de meurtre. J'hésitais encore. Je terminais de me relever et pivotais pour lui faire face. J'esquissais mon plus beau sourire. Oh, milles excuses sa majesté. J'effectuais une petite courbette devant elle, moqueur. Ta capacité à râler constamment me laisse vraiment perplexe El Brown. Tu t'es entrainée depuis toute petite ou t'es née comme ça ? Je fronçais les sourcils et m'avançais, la bousculant au passage, pour retourner allumer ma musique. Je poussais même le son au maximum, alors que la chanson Anaconda de Nickie Minak raisonnait dans les enceintes. Je me mis à danser de façon grossière, imitant lamentablement la chorée de la chanteuse vulgaire et chantant -totalement faux- par-dessus. Allé Bonnie, arrête de faire chauffer tes neurones et montre-moi un peu comment tu bouges ! Je continuais de me dandiner autour d'elle, pleinement satisfait de ma prestation. Si elle pensait me faire arrêter ma musique en m'agressant de la sorte, elle se fourrait le doigt dans l'oeil et jusqu'au coude. Garce.
- It is necessary to know how to annoy the other one to exist
( ft. Bonnie & Jaxon )
" Oh, mille excuses Sa Majesté. " mes yeux se plissèrent légèrement, faufilant un peu plus du regard le jeune jardinier. Étais-je une diva ? peut-être ou peut-être pas après tout personnes n'avaient besoin de le savoir. Je me cachais derrière des préjugés et des facettes qui ne me ressemblaient pas. En règle générale, j'étais une fille tout à fait normale. Attachante, intelligente et mature. Des qualités qui avaient toujours su attendrir les autres. Je finis par rétorquer : " je ne t'excuse pas " dis-je avec un sourire machiavélique aux lèvres. Où étaient passées mes bonnes manières ? question à laquelle, je n'avais aucune réponse. Jaxon était le genre d'homme qui arrivait très facilement à m'énerver. Le genre d'homme beau mais énervant. " Ta capacité à râler constamment me laisse vraiment perplexe El Brown. Tu t'es entrainée depuis toute petite ou t'es née comme ça ? " mon sourire s'étira, provocation sur provocation, voilà comment était rythmé notre relation. Il s'avança vers moi avant de me bousculer. Juste avant qu'il ne rallume le poste, je lui fis : " Je suis née pour t'emmerder Wallace, tu devrais le comprendre au bout d'un moment non ? " bras croisée contre ma poitrine. Il alluma ensuite le poste poussant le son au maximum. S U P E. R. Rappeler moi de le tuer, une fois la musique terminée. Je levais la tête avant de soupirer longuement. Jaxon se mit ensuite à danser devant moi. Mes sourcils se levèrent doucement, surprise de ce que je voyais. Je mis une main sur ma bouche essayant de contrôler les quelques petits fou rires qui ne demandait qu'à sortir. " Allé Bonnie, arrête de faire chauffer tes neurones et montre-moi un peu comment tu bouges ! " danser, danser... le genre de chose que je ne savais pas faire. J'avais toujours été médiocre en danse et en chant. Un vrai catastrophe, je vous jure. " Je sais m'amuser qu'est-ce que tu crois nain de jardin ! " dis-je en grimaçant avant de le suivre du regard. Je me mis à soupirer une nouvelle fois avant d'éteindre une seconde fois la musique. Une fois éteinte, je m'avançais vers le jeune homme le pointant du doigt. " T'es franchement insupportable ! Je danse et après tu baisses la musique nain de jardin ? Ok " dis-je en haussant les sourcils attendant une réponse de sa part.