konrad ∞ toute vérité n'est pas bonne à dire, ce n'est pas mentir, juste omettre certains détails.

23h. Harvard Square. A peine avais-je finis de travailler, que je me dépêchais de me changer, prendre mes affaires et quitter mon travail. Regardant ma montre, je vis que j’étais en retard. Ce n’était pas loin, mais je n’aimais pas me faire attendre. Non, je ne voyais pas mon petit ami ce soir. Pas du tout même. Je ne savais pas trop ce qu’il faisait et.. peut-être que c’était mieux. Au moins pour ce soir. Parce que si je lui avais demandé ce qu’il faisait de sa soirée, il m’aurait probablement retourné la question. Non pas que j’ai peur de lui cacher que je voyais son ex? – meilleur ami, mais simplement que ça ne le regardait pas. Même si je n’avais rien à me reprocher. Enfin, si. Mais c’est de l’histoire passé, non ? Je n’en étais pas trop certaine – pas que je coucherais une seconde fois avec Konrad – alors je préférais qu’on en parle. Quand Austin m’avait dit qu’il était revenu et qu’ils étaient en froid, j’avais trouvé que c’était le bon moment de le revoir. Mon très cher bouclé savait que je m’entendais bien avec son mentor, mais.. il ne saurait jamais le petit détail qui fait qu’il me tuerait sûrement sur le champ. En soit, à mes yeux, je n’avais rien fait de mal, mais connaissant un minimum mon petit ami depuis notre enfance, il y avait des choses sur lesquelles.. il n’y avait pas de rédemption possible.

Soupirant doucement, je passais la porte du bar où nous nous étions donné rendez-vous avec Konrad. Douze minutes de retard. Un gouffre pour moi. Le cherchant du regard, je le vis au bar. Un léger sourire se glissait sur mes lèvres alors que j’approchais de lui par derrière. M’installant à ses côtés, je me penchais vers lui pour embrasser sa joue. « Bonsoir, ça faisait longtemps » lui souriais-je. Tellement longtemps que ce serait me mentir de refuser d’admettre que ouais, il est carrément sexy. En même temps.. bref. Ce n’était pas le moment d’y penser. De toute manière, c’était derrière nous, et même si on allait aborder le sujet, j’étais avec Austin depuis le quatorze juillet et mon dieu, je ne voudrais briser ma relation avec lui pour rien au monde. Le barman s’avançait vers moi en me souriant. « Un jus de cerise, s’il vous plait » demandais-je avant de laisser l’homme à mes côtés prendre quelque chose. Le barman s’éloignait alors que je ne lâchais pas Konrad des yeux.

A l’inverse d’Austin, je ne demandais pas d’explication à Konrad sur le pourquoi du comment il était parti avant de revenir. C’était ses affaires et je n’étais pas aussi proche de lui que l’était mon bouclé. Bouclé qui m’avait d’ailleurs très bien fait comprendre qu’il lui en voulait. Moi qui croyais que c’était seulement les filles qui étaient susceptibles, j’en avais appris une nouvelle incroyable. Soit, je souris à l’homme en face de moi. Nous commandions chacun notre tour. La question de mon ami me fit sourire. Par quoi commencer ? Je suppose, par l’essentiel et le plus important. « Mh, je sors avec Austin depuis le Summer Camp » avouais-je en ne quittant pas mon sourire. Comment ne pas être heureuse de cela ? La première fois que j’ai rencontré le charmant jeune homme en face de moi, je lui avais parlé de celui qui était à cette époque mon ancien meilleur ami et ex petit ami. Et.. on avait fini par coucher ensemble. Certes, à ce moment, j’étais encore et toujours amoureuse de mon désormais petit ami, mais.. je n’avais rien fait de mal, après tout. Coucher avec le meilleur ami d’une personne qu’on déteste (plus ou moins) pour une dizaine de raison, ce n’est pas grave.. si ? « Sinon.. je suis toujours chez les Cabots, toujours le même appartement, le même travail, les mêmes cours et.. toujours les mêmes galères en art » riais-je doucement alors que le barman nous apportait nos boissons. « Et toi Koko ? J’suis sûre que tu as plein de trucs à me raconter » Depuis le temps que nous ne nous étions pas vus, j’espérais qu’il ait à discuter. J’aurais pu lui demander s’il avait déjà eu une discussion avec mon petit ami – concernant son absence – mais je suppose que celui-ci me le dirait déjà assez tôt s’il s’était rabiboché avec son mentor dans la Mather team. M’enfin, je doutais que cela ne se fasse pas. Ils sont trop amis à mes yeux et bien trop similaires en beaucoup de point pour ne pas faire la paix. Même si avec la fierté monumentale d’Austin.. c’était pile ou face.