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Voilà, cela faisait deux ans que j’étais à Harvard, je m’y sentais bien et puis surtout ne nous voilons pas la face j’étais heureuse de quitter cette pseudo famille dont j’avais héritée. Ma mère l’avait d’ailleurs bien compris. Était-ce pour cela qu’elle s’acharnait à m’appeler quotidiennement ? Manque de pot pour ma chère génitrice, je ne répondais jamais aux appels. Pourquoi ? A vrai dire je n’en sais trop rien, mais c’était comme ça. Malgré cette coutume quelque peu étrange, je ne voulais pas l’inquiéter et de ce fait je répondais de temps à autre à ses nombreux appels. Pourquoi voulais-je une telle distance avec ma mère qui avait tant souffert pendant sa vie ? Pourquoi ? Car je lui en voulais, oui je lui en voulais de ne pas quitter cet homme qui lui sert de mari, cet individu qui l’a rabaisse sans cesse, ce malotru qui ose lui dire que sans lui elle n’était rien.
Cet homme dont le profil pourrait faire fuir n’importe quelle femme, n’avait en aucun cas ébranlée ma chère mère. Cet individu que je n’aurais jamais voulu connaitre, oui c’était bien mon père. Enfin mon père, c’est un grand mot, il m’a conçu point. A mes yeux la fonction de père il ne l’a jamais eu et il n’en aura jamais l’obtention. Non je ne peux pas me mentir à moi-même, j’extrapole quelque peu, mon géniteur a eu une once de goût pour la paternité pendant mon enfance. Car oui, je dois bien l’avouer mon père avait été tout particulièrement irréprochable durant mon jeune âge en Irlande. Alors, pourquoi ce soudain changement ? C’est alors que ma mère m’avait expliquée tout simplement que mon père avait toujours été comme il est aujourd’hui et que cela ne changerait jamais. C’était totalement injuste, pensais-je. Ma mère m’appris alors que la vie était injuste et qu’ainsi il fallait en aucun cas que je me laisse marcher sur les pieds et particulièrement sur le domaine des relations amoureuses. Ma Génitrice était donc là à mes côtés et ça me suffisait, mais elle était peut-être un peu trop présente ? J’avais la nette impression elle m’infantilisait plus qu’autre chose. Bref Harvard, était arrivée au bon moment. Néanmoins, malgré la distance, je ne pouvais renier que j’avais tout de même un géniteur. De toute façon plusieurs caractéristiques étaient là pour me le rappeler chaque jour. Mes yeux bleus aussi clair que les siens, mon acharnement dans le travail, car oui c’était un mauvais père ainsi qu’un piètre mari, mais dans les autres domaines je n’avais rien à redire, ou encore ma passion pour la musique et plus particulièrement pour la guitare.
Oui la Musique, c’était mon échappatoire, mon oxygène, j’en avais besoin autant que de dormir ou de boire. J’avais soif de cette musique, mais je n’étais jamais éreintée. La musique je ne prenais pas ça à la légère, j’avais entrepris il y a maintenant fort longtemps des cours de guitare ainsi que de solfège, ce qui me rendait apte à étudier un autre instrument par la suite si je le voulais. Pourquoi la guitare ? Ah ça serait quelque peu difficile à expliquer. Mais je savais que désormais je ne me voyais en aucun cas vivre sans musique. Oui il me fallait ma dose. Et c’était donc pour cela qu’à cet instant, je m’amusais à jouer de ce formidable instrument dans le square de Harvard.
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