HELLO THERE, YOU LITTLE LIBRARY RAT ✮ HEDWIGE

Encore une soirée où j'avais préféré passer du temps à travailler à la bibliothèque plutôt que m'amuser comme tous les autres. Je m'investissais à fond dans cette année parce que je n'avais pas vraiment le choix. Je devais rester au top du top sans quoi je pouvais perdre ma bourse d'études et donc mon ticket pour rester à Harvard et ça veut dire bye bye les États-Unis. Je n'avais pas envie de les quitter. J'aimais particulièrement ma vie ici comparé à celle que j'avais en Irlande donc oui, je travaillais énormément, surtout que ça me permettait d'avoir l'esprit ailleurs pour ne pas penser à Joan et son mariage avec son ex, dans le but de le faire rester aux Etats-Unis. Soupirant, je refermais le bouquin que j'avais devant moi et je me rendais compte qu'il m'en manquait un. Je me relevais et allais dans la bonne allée. Ce n'est qu'une fois le livre en main que je retournais sur la table que j'avais perquisitionné pour l'occasion. Sauf qu'en sortant du rayon, je tombais nez-à-nez face à quelqu'un, la faisant presque tomber. Heureusement que j'ai de bons réflexes et que je ne l'ai pas laissée tomber. « Excuse moi, je faisais pas attention. » C'était Hedwige, une fille que j'avais rencontré ici même, qui travaillait en plus de ses études. Vu le temps que je passais ici, c'était un peu comme ma deuxième maison.

Ce soir-là, Hedwige était à la bibliothèque. Comme beaucoup - la plupart - de ses soirs en fait. Si elle n’y était pas pour travailler ses cours, elle y était pour ranger les livres des autres. C’était, après tout, une façon comme une autre de découvrir les joies d’Harvard. Et c’était une méthode infaillible, surtout. Avec autant de temps passé à la bibliothèque, elle était certaine de réussir ses cours si jamais elle en doutait encore. Par contre, ça lui laissait moins de temps pour sortir et avoir une vie sociale un peu plus riche. Mais comme on disait, il fallait ce qu’il fallait. Elle avait une pile de livres du rayon médecine à ranger, et se dirigeait vers ledit rayon avec ladite pile de livres dans les bras. S’approchant de celui-ci, elle ne vit pas l’étudiant qui sortait de l’allée et s’arrêta juste avant de le heurter, en perdant légèrement l’équilibre. Heureusement, il avait eu le réflexe de la rattraper, et tous ses livres étaient restés bien sagement dans ses bras. « Oh, Joshua, j’avais pas vu que t’étais là ! » En même temps, Joshua aussi passait un nombre d’heures frôlant l’indécent dans cette bibliothèque. A force de se croiser, ils étaient un peu devenus voisins de palier. « Tiens, tu veux bien m’aider ? Je suis quasiment sûre que t’es responsable de la sortie de la moitié de ces livres » Elle lui sourit et commença à examiner les intitulés des livres du dessus.

Ces dernières semaines, ma présence avait été assez irrégulières. Autant j'étais peu présent la semaine passée, cette semaine c'était le contraire. Je venais quasiment tout le temps pour continuer de perfectionner mes connaissances sur la biologie et le corps humain. Je ne pouvais tout simplement pas me permettre de tout louper à cause d'une rupture, non. J'avais repris la plupart de mes esprits, sauf quand j'ai vu Joan accompagnée lors d'une activité d'Halloween dans la salle informatique. J'ai quelque peu perdu mon sang-froid, mais à présent ça va mieux. « Oh, Joshua, j’avais pas vu que t’étais là ! » Je l'avais rattrapée in extremis après l'avoir bousculée sans faire exprès. Et heureusement, sinon il aurait fallu rattraper aussi toute la pile de livres qu'elle tenait et, même si ce n'était pas grand chose, c'était toujours ça d'évité. « Tiens, tu veux bien m’aider ? Je suis quasiment sûre que t’es responsable de la sortie de la moitié de ces livres » Je regardais brièvement la pile qu'elle me montrait et je reconnaissais une bonne partie ouais, en effet. Mais je n'allais pas m'accuser pour autant, c'était plus fun de nier. « Je ne vois pas de quoi tu parles... J'suis en architecture moi, tu le sais bien. » Je n'ai pas pu réprimer le sourire qui naissait sur mes lèvres. « Laisse moi voir ça, je te dirai si je suis le fautif ou pas. »

Il commençait à se faire tard et il ne restait plus grand monde dans la bibliothèque. Pour sa part, elle était presque devenue un meuble et était presque toujours la dernière à partir. Quand ça n’était pas Joshua. Et Joshua, il ne voyait pas de quoi elle parlait. Ben voyons ! C’est qu’il était taquin avec ça, le futur médecin. « Ah, il va falloir que tu revoies tes ambitions à la baisse alors, parce que je doute que tes futurs patients soient si contents de voir un architecte leur découper le sternum au scalpel. » Elle eut un léger rire et lui passa les trois premiers livres de la pile. Elle était presque sûre de l’avoir vu prendre ceux-là la veille. Mais elle n’en dit rien, au risque de passer pour une stalkeuse. Non non, elle était juste observatrice, oui monsieur ! « Alors, comment ça va ce soir ? Tous ces livres poussiéreux ne t’ont pas manqué depuis hier ? » Oui, elle était là aussi hier, mais pour étudier. Et il était vrai qu’elle lui faisait ce genre de remarques assez régulièrement, mais comme on disait, it never grows old. Elle ne s’en lassait pas. Et il n’y avait plus qu’à espérer que lui non plus.

La nuit était tombée depuis bien longtemps mais quand on est à la bibliothèque, c'était assez difficile de s'en préoccuper. Les étudiants comme moi étaient bien trop absorbés par leurs cours et le travail qu'ils devaient effectuer pour rester parmi les meilleurs de leur promo. C'était mon but, évidemment, être le major de la promo. J'avais bien du travail mais j'avais l'ambition également. Si je n'avais pas été Quincy, peut-être que la Dunster m'aurait parfaitement convenu également, je n'en doute pas. « Ah, il va falloir que tu revoies tes ambitions à la baisse alors, parce que je doute que tes futurs patients soient si contents de voir un architecte leur découper le sternum au scalpel. » Je me mis à rire alors que j'attrapais les bouquins qu'elle venait de me tendre. En effet, c'était les miens. Après, peut-être qu'un autre étudiant les avait pris et ça, je ne pourrai dire. « Le Picasso de la chirurgie, c'est moi. Du moins, c'est ce que j'aspire à être... ça te donne pas envie ? » confiais-je sur le ton de la plaisanterie afin de garder cette ambiance décontractée qu'on avait su instaurer entre nous à travers les différents moments que nous partagions. « Alors, comment ça va ce soir ? Tous ces livres poussiéreux ne t’ont pas manqué depuis hier ? » Je savais exactement où devaient se trouver les ouvrages que j'avais dans les mains mais je décidais de relever le regard sur elle, sourire sur les lèvres. « Tellement, si tu savais. J'en ai même rêvé tu sais.. Tu vois celui-là ? » Je lui montrais le deuxième des trois livres qu'elle m'avait passé « J'ai rêvé que je n'arrivais pas à retenir la page 437... C'était terrible, un cauchemar. Surtout quand on sait qu'il n'y a que 420 pages.. » Je secouais la tête, honteux de cette petite blague. « Ca va, promis j'ai pas eu de coup sur la tête. Et toi ? »

Ah, elle ne savait pas s’il était le Picasso de la chirurgie, mais ce qui était sûr c’est qu’il ne ressemblait pas à ses œuvres. Bah quoi ? Ca n’était pas parce qu’elle était déjà prise qu’elle avait perdu ses yeux, et il fallait vraiment être aveugle pour ne pas remarquer le charme de Joshua. Probablement qu’il devait faire des ravages d’ailleurs, un futur chirurgien brillant et beau gosse avec ça, Dr Mamour n’avait qu’à bien se tenir. « Oh, je suis sûre que tu ferais un malheur en chirurgie plastique ! Mais personnellement, je passe mon tour » fit-elle avec un clin d’œil. Ca n’était pas trop son truc, et puis elle mettait un point d’honneur à cultiver son côté naturel. Mais si par hasard elle devait passer sous le scalpel d’un chirurgien un jour, nul doute que Joshua aurait toute sa confiance. «Tu vois celui-là ? » Elle porta son attention sur le livre désigné, écoutant son explication, avant de laisser échapper un rire franc. A force de passer du temps dans cette bibliothèque, ça n’était pas étonnant d’en rêver. Personnellement, au début de son stage à la bibliothèque, elle avait fait cet horrible cauchemar où les pires improbabilités se produisaient. La nuit au musée, version bibliothèque. Maintenant ça allait mieux, mais ça ne l’empêchait pas de demander à Joshua son aide, dans le seul but de faire la conversation. « C’est probablement le signe que tu passes trop de temps ici. Personnellement j’ai des palpitations et ma vision nocturne s’est considérablement améliorée. Je vais bientôt commencer à sortir la nuit et aller chasser. » Référence à une chouette, ou à un vampire, au choix. Elle pénétra finalement dans cette fameuse allée et commença à chercher l’emplacement d’un premier livre. « Tu n’as pas ce genre de symptômes par hasard ? On pourrait créer un club. » Elle lui lança un sourire furtif, puis replaça le livre qu’elle avait à la main.

« Oh, je suis sûre que tu ferais un malheur en chirurgie plastique ! Mais personnellement, je passe mon tour » Je me mis à réprimer un sourire avant de me laisser aller en rigolant légèrement, le regard dirigé vers elle. « Qui te dit que je veux faire de la chirurgie plastique ? » C'était loin d'être mon domaine, au contraire. Je n'étais pas du tout pour cette superficialité. J'étais plus concentré sur la partie sauver des vies, du genre comme en traumato. Après, je ne sais pas ce que ça donnera sur le terrain, quand je serai un interne à part entière dans un hôpital. Mais une chose est sûre, la plastique ne m'intéresse pas vraiment. Lui expliquant alors mon rêve de la nuit dernière. C'était effrayant ce que les bouquins avaient comme importance dans nos vies d'étudiants. Enfin elle, c'était plus dans sa vie de boulot étudiant. « C’est probablement le signe que tu passes trop de temps ici. Personnellement j’ai des palpitations et ma vision nocturne s’est considérablement améliorée. Je vais bientôt commencer à sortir la nuit et aller chasser. » Je la scrutais, dans le but de voir si les pupilles dans ses yeux étaient différentes puisqu'il faisait, malgré la lumière produite par les ampoules, assez sombre dans cette pièce presque lugubre. Mais elle rompit ma vision en s'engouffrant dans l'allée de la bibliothèque dans le but de ranger les livres qu'elle avait apporté. « Tu n’as pas ce genre de symptômes par hasard ? On pourrait créer un club. » Je regardais le bouquin que je tenais dans les mains avec pour mission de le ranger à la bonne place. Challenge accepted. « On ne peut pas passer trop de temps à la bibliothèque, c'est l'endroit où se trouve toute la connaissance.. C'est mon endroit préféré. Je n'ose pas imaginer que ça soit l'origine de mes cauchemars. Je pense surtout au stress des examens en fait.. Et ça doit être pour ça que toi tu as des symptômes aussi.. étranges. » disais-je en tournant le regard vers elle. « Enfin, soit c'est ça, soit tu deviens un espèce de vampire et dans ces cas là, je devrais m'enfuir en courant. Sauf si à mon tour j'ai ces symptômes. Ce qui explique le fait que je sois calme à tes côtés. » Je rangeais tranquillement le livre avant de me tourner pour m'épauler contre l'étagère. « Je crois... que tu lis trop de livres fantastiques en fait. »

Ce qui lui disait qu’il voulait faire de la chirurgie plastique ? Oh, rien du tout. C’était probablement faux d’ailleurs. Elle supposait bien que Joshua devait avoir des raisons bien plus nobles de faire de la médecine que d’aller palper les faux seins de riches héritières – ce qui ne devait pas être complètement désagréable non plus, cela dit. Mais l’idée de le taquiner était bien trop forte pour y résister. « Comme tu me parlais de Picasso, je me disais que ça devait être ton domaine… Et puis, les chirurgiens plastiques sont tous canons à la télé, et ils ont des vies trépidantes. Ca t’irait pas si mal, non ?» Elle n’en pensait pas un seul mot, bien sûr. Enfin si, le fait qu’il était canon, mais ça n’était pas une nouveauté. Pour le reste par contre, Joshua était loin de toute cette superficialité, et c’était bien pour ça qu’elle aimait sa compagnie. Quant à sa pseudo-mutation en vampire, il entra dans son jeu, tout à fait sérieusement, et elle l’écouta faire son discours avec la même attention, et tout aussi sérieusement que lui. « On ne peut pas passer trop de temps à la bibliothèque, c'est l'endroit où se trouve toute la connaissance.. C'est mon endroit préféré. Je n'ose pas imaginer que ça soit l'origine de mes cauchemars. Je pense surtout au stress des examens en fait.. Et ça doit être pour ça que toi tu as des symptômes aussi.. étranges. » Il n’avait pas tort, elle considérait aussi qu’on ne pouvait pas passer trop de temps à la bibliothèque. Sinon, elle n’aurait pas décidé d’y travailler. Mais quand même, il y avait un moment où trop de plaisir tuait le plaisir ! Elle sourit sur sa dernière phrase, tout en regardant la référence du deuxième livre de sa pile. « Enfin, soit c'est ça, soit tu deviens un espèce de vampire et dans ces cas là, je devrais m'enfuir en courant. Sauf si à mon tour j'ai ces symptômes. Ce qui explique le fait que je sois calme à tes côtés. » Cette fois-ci, elle feignit la surprise et la curiosité. Hochant la tête lentement, tout en essayant de réprimer son sourire grandissant. « Ou alors, peut-être que je suis en train de t’amadouer pour pouvoir mieux t’attaquer plus tard. » Elle leva un sourcil provocateur, faisant mine de le faire douter sur ses propos. « Je crois... que tu lis trop de livres fantastiques en fait. » Après s’être retenue jusque là, elle se laissa aller et rigola franchement. « Ca doit être ça, oui ! » C’était vrai, elle aimait lire, et du fantastique tant qu’à faire, pour se sortir de son quotidien. Heureusement d’ailleurs, parce que même en étant passionnée par ses études, elle doutait de l’efficacité d’un livre de biologie pour lui remonter le moral. « Mais parfois, rien ne vaut un bon livre fantastique, pour les longues soirées d’hiver… Tu n’es pas d’accord ? » Elle lui sourit furtivement, puis leva les yeux. Le livre qu’elle tenait en main devait être rangé au dernier étage. Prenant son courage à deux mains, elle se mit sur la pointe des pieds et essaya tant bien que mal de le replacer.

« Comme tu me parlais de Picasso, je me disais que ça devait être ton domaine… Et puis, les chirurgiens plastiques sont tous canons à la télé, et ils ont des vies trépidantes. Ca t’irait pas si mal, non ? » Je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler. Alors c'est comme ça qu'elle voyait les chirurgiens ? Comme les personnages de films ou de séries télévisées ? Et bien ainsi soit-il, même si la réalité est bien différente de ce stéréotype médical. « Disons que dans la branche où je veux aller, on se fiche pas mal de la beauté de la personne, tant qu'on arrive à la maintenir en vie. » Après tout, les gens arrivent en urgence et il faut les sauver à tout prix. Il faut savoir innover, trouver des techniques permettant de sauver la personne, quels que soient les moyens employés. Quoiqu'il en soit, notre sujet dérivait assez facilement sur les livres... facilement puisque nous étions dans une bibliothèque et que c'est principalement constitué de.. livres. Ses symptômes ressemblaient étrangement à ceux qu'on pouvait retrouver dans des oeuvres fantastiques, mettant en scène des créatures de la nuit tels que des vampires. A vrai dire, j'optais fortement pour cette espèce de monstres. « Ou alors, peut-être que je suis en train de t’amadouer pour pouvoir mieux t’attaquer plus tard. » La regardant, presque suspicieux quant à ses intentions envers moi, je fis comme si j'allais m'enfuir, sans être brusque, histoire de ne pas me faire attaquer. « Tu n'oserais pas, n'est-ce pas ? » demandais-je, faignant la prudence. Je trouvais ça drôle ce petit jeu que nous venions d'instaurer, ça permettait de facilement décompresser après une journée dans les bouquins. Enfin, après mon diagnostic, cette dernière n'eut qu'à confirmer mes dires. « Ca doit être ça, oui ! Mais parfois, rien ne vaut un bon livre fantastique, pour les longues soirées d’hiver… Tu n’es pas d’accord ? » Je rangeais le deuxième livre que j'avais dans les mains à la bonne place avant de me rapprocher d'elle puisque le troisième se trouvait non loin de là où elle se tenait. « Si, si.. bien que j'ai une préférence pour les policiers, thriller. Le genre de livre qui te tient en haleine jusqu'à la dernière page. » Je plaçais le dernier livre avant de tourner le regard sur elle, voyant qu'elle avait du mal pour ranger celui qu'elle tenait. « Attends, laisse moi faire. » lui disais-je avant d'attraper le livre de ses mains, rangeant à l'emplacement qu'elle visait. Une chance que je sois grand, du moins plus grand qu'elle. « Voilà. » Et un sourire, un !

Joshua semblait prendre très sérieusement ses plaisanteries sur le corps médical, et pendant un moment, Hedwige eut l’impression de le vexer, ou de le mettre mal à l’aise. Il n’avait pas l’air de comprendre son trait d’humour et elle ne voulait pas qu’il se monte la tête en pensant qu’elle ne portait aucun intérêt au métier de chirurgien, le vrai. Parce qu’en réalité, elle était admirative de ces gens qui consacraient leur vie à sauver celles de parfaits inconnus. Indirectement, c’était ce qu’elle voulait faire aussi, mais les recherches sur le génome humain, par exemple, étaient beaucoup plus abstraites que d’avoir une vie entre ses mains, pour une opération à cœur ouvert. Simplement, elle rectifia le tir. « Oui, j’imagine. Et je plaisante, tu sais, je trouve ça génial ce que tu fais. Et je serais incapable de tenir la pression. » Heureusement, leur conversation avait dévié sur un sujet un peu plus plaisant, où il y avait peu de risques de contrarier l’autre. Les livres, c’était un sujet assez neutre. Et même si chacun pouvait avoir son genre préféré, il n’y en avait pas de moins bon que les autres. C’était, en tout cas, sa conviction. « Tu n'oserais pas, n'est-ce pas ? » Il avait feint l’inquiétude, et elle avait souri. « Non, je préfère l’option où tu deviens comme moi. C’est une vie assez solitaire, il paraît. » Et elle n’aimait pas trop ça, la solitude. Tant qu’à faire, autant prévoir le coup et avoir quelqu’un avec qui passer tout ce temps. Elle l’avait regardé ranger son livre, tout en l’écoutant lui parler de son genre préféré. « Si, si.. bien que j'ai une préférence pour les policiers, thriller. Le genre de livre qui te tient en haleine jusqu'à la dernière page. » Elle pencha la tête sur le côté, faisant mine de réfléchir. C’est vrai que c’était un genre  sympa aussi, encore fallait-il que ce soit bien écrit. « C’est pas faux. Enfin, je t’avoue que ce genre de livres a plutôt tendance à me donner le cafard. Les vampires, on sait tous qu’ils n’existent pas. Les psychopathes par contre, sont bel et bien réels » Son livre à elle était beaucoup plus dur à ranger, sa place étant sur un étage un peu trop haut pour la jeune femme. Heureusement, Joshua était un gentleman et le rangea à sa place. Elle lui rendit son sourire. « Merci ! » A force de se rapprocher d’elle, il finit par être un peu trop proche à son goût. Lui n’avait plus que le livre qu’il était venu chercher au départ. Quant à elle, il lui en restait un, qu’elle s’empressa d’aller replacer dans la rangée d’en face, lui tournant le dos. Puis, elle lui fit à nouveau face, et désigna le livre qu’il était venu chercher. « Et celui-là, tu vas en rêver ce soir ? »