Je sais pourquoi on est là. ► Ricardo and Lou.

Il était vingt-deux heures dix. Dehors, de la pluie, rien d’autre. J’entendais cette dernière s’abattre sur les fenêtres de mon dortoir d’une force spectaculaire. Ce soir, je ne sortais pas, mes révisions de biochimie allaient m’occuper toute la soirée. Du moins, c’est ce que je pensais, jusqu’à ce que mon téléphone vibre dans ma poche alors que je commençais à avoir la foi de réviser. « Abandonne ce que tu fais. Rejoins-moi dans mon dortoir. Fais vite. » J’esquissais un sourire. Finalement, j’allais en rester là avec mes fiches de révisions. Je savais ce qui m’attendait en rejoignant Ricardo, comme la plupart des fois où nous nous retrouvions tous les deux. Je pris le temps d’enfiler de simples escarpins noirs, me trouvant déjà assez bien moulée dans les vêtements que je portais. Ricardo allait être heureux, j’en étais certaine. Sur cette pensée, je jetais un dernier coup d’œil dans le miroir et passais la porte.

Dans les couloirs, personne. A croire qu’ils étaient tous morts, ou partis je ne sais où. Je croisais juste un mec, plutôt bien bâti mais je m’attardais pas plus, préférant me dépêcher à atteindre le dortoir de Ricardo. Et une fois devant, sans même frapper à la porte, je me permis d’entrer. Autant faire comme chez moi. Le voyant, assis sur sa chaise de bureau, les yeux relevés vers moi, toujours aussi beau like a god, je refermais la porte et m'y adossais. Je lui lançais un sourire qui en ferait tomber plus d’un, ressentant déjà l’envie de lui sauter dessus, comme à chaque fois que je le voyais. « Bonsoir, commençais-je d’une voix plus séductrice que jamais, monsieur Rafael. » Je me détachais de la porte et avançais pas à pas vers lui, et une fois devant Ricardo, je lui offris un nouveau sourire tout en croisant mes bras sur ma poitrine – la relevant au passage. « J'ai laché mon cours de bio pour toi mon chat ... alors j'espère que tu as une bonne raison de me faire venir ici. » Affirmation idiote. Mais j'aimais bien faire semblant de ne pas savoir ce qui paraissait évident.