La bibliothèque était définitivement le repère de Naomi Braxton-Scott, étudiante en médecine. Elle y passait énormément de temps, ne comptant même plus les heures à partir du moment où elle passait un pieds à l'intérieur. Généralement, quelqu'un qui la connaissait bien savait qu'on pouvait l'y trouver aux heures creuses du midi ou très tard le soir lorsque les lieux étaient quasiment désertés par les étudiants, la bibliothèque était un de seuls endroits où elle pouvait étaler tout son bordel sans que personne ne lui reproche afin de pouvoir bosser en toute tranquilité ses cours de médecine. Naomi faisait parti ces gens qui avaient besoin d'un calme total pour travailler sans quoi elle était incapable de retenir quoique ce soit. Dérangée par un groupe d'étudiante quelques minutes auparavant, elle s'était éloignée pour se mettre dans un coin un peu plus loin, après avoir prévenue la documentaliste qui n'était autre qu'une étudiante ayant choisis ce poste comme job étudiant. Plongée dans ses bouquins depuis déjà deux heures, Naomi ne comptait pas sortir de la bibliothèque avant 15heure. Assise dans un coin, ses bouquins étalés devant elle, son macbook air sur les genoux elle tapait à la vitesse de l'éclair ses cours qu'elle reformulait et resurlignait sur son logiciel word. Il faisait assez froid dans la bibliothèque si bien qu'elle avait gardé sa veste et sa grosse écharpe, ce qui n'était pas forcément particulièrement confortable mais qui avait au moins le mérite de lui faire oublier ses conditions de travail. Alors qu'elle entamait le dernier chapitre de son cours, elle sentit une vague de soulagement la submerger. Elle allait enfin en avoir fini avec ce foutu cours et pourrait sortir se chercher un café pour rentrer doucement chez elle. Mais c'était sans compter l'arrivée de Septembre provoquant chez elle un sursaut. En effet, la jeune amérindienne n'avait même pas entendu la jeune fille arriver à cause de la moquette de la bibilothèque sûrement. "Oh Septembre, je t'avais même pas vu arriver ! Comment tu vas ? T'as une petite mine..." Naomi fronçait les sourcils, attendant que Septembre lui dise ce qu'il se passait dans sa vie pour qu'elle affiche un visage aussi fermé.
En ce moment, ma vie ressemblait a un bordel ambulant. Depuis l’article de CS a propos des élections et ou elle avait affiché tout mes problèmes, je me retrouvais quasiment obligée de faire profile bas. J’avais déjà le Doyen qui m’avait fait comprendre si je ne faisais pas attention avec mes problèmes, j’allais devoir renoncer a ma bourse. Tout le monde savait que je ne pouvais pas me payer Harvard sans cette bourse. Mes notes étaient certes excellentes et l’année dernière j’avais réussi a passer de justesse et grâce aux circonstances exténuantes de l’année dernière. Cette année, je ne pouvais pas me permettre ce genre de situations. Je devais être dans le top et maintenant que toute l’université savait que j’avais un problème de drogue je me demandais ce qui allait se passer. Peut-être que je devrais juste arrêter mes études pendant un an. Me retrouver vraiment, faire ce que j’avais envie et reprendre mon master l’année prochaine quand ma vie aurait une meilleure stabilité. Du moins, c’est ce que le Doyen m’avait conseillé et peut-être que c’est ce que je ferais. Mais d’abord, je voulais parler a quelqu’un, quelqu’un en qui j’avais fait confiance mais qui n’avait que pu la blesser. Je savais qu’elle allait être a la bibliothèque et j’avais demande a plusieurs personnes si ils l’avaient et m’avaient bien confirme sa présence dans la bibliothèque d’Harvard. J’étais arrivée en silence, la voyant assise en train de réviser. Je n’étais vraiment pas de bonnes humeurs, bien que je n’étais pas sur un quelconque produit illicites. Non j’étais clean aujourd’hui, une grande première. La jeune fille, Naomi me vit enfin. “Ne fais pas l’innocente. C’est toi qui a tout balance a CS sur mes problèmes?” Lui dis-je cash. J’étais directe et je ne passais pas par 4 chemins quand il s’agissait de quelque chose d’importants.
Septembre Carpenter était une étudiante d'Harvard que Naomi connaissait bien, mais pas grâce à l'université cette fois-ci. Les premières rencontres qu'elle avait fait avec la jeune femme s'était faîte dans l'exercice de ses fonctions en tant qu'urgentiste. Naomi l'avait eu comme patiente un soir où une soirée avait mal tournée et qu'elle s'était faite blessée au cours d'une bagarre générale. D'après son dossier, la jeune femme était sous l'emprise de substance illégale au moment des faits ce qui avait fais paniqué les médecins. Visiblement la jeune femme était une droguée notoire et les médecins étaient navrés de voir une aussi jolie fille, aussi jeune qui plus est, arboré une telle tendance à l'auto-destruction. Naomi quant à elle, n'était pas du genre à jouer les psychologues et se foutait bien du pourquoi du comment une nana se droguait qu'elle soit X ou Y, elle faisait le travail qu'on lui demandait de faire, remettait les patients sur pieds puis passait à autre chose dès qu'elle avait les pieds hors de l'hôpital mais Septembre avait réussi à la toucher. Elle avait ce genre de personnalité qu'on oubliait pas et Naomi avait apprécié le peu de rencontre qui leur avaient été donné de vivre ensemble. Bien évidemment, Naomi était au courant du contenu de son dossier médical mais son devoir de déontologie ainsi que son éthique personnelle faisaient qu'elle n'avait jamais parlé de quoique ce soit à quiconque concernant le mode de vie ou la bonne santé de la jeune étudiante. Voilà pourquoi lorsque Septembre arriva dans la bibliothèque l'accusant clairement d'avoir divulgué des informations personnelles la concernant, Naomi tomba de haut. Elle haussa les sourcils et demanda : "T'es pas sérieuse là ? Tu me crois vraiment capable de faire un truc pareil ? Je t'ai déjà dis Septembre que je te jugeais pas et que je m'en carrais complètement de ce que tu faisais et que je t'appréciais en tant que personne." Elle n'arrivait pas à croire qu'on l'accuse d'un truc pareil, elle ne lisait jamais CS alors elle n'irait sûrement pas se faire chier à lui donner des potins sur les gens qu'elle fréquentait de près ou de loin. "C'est mon job qui serait en jeu si je me permettais de faire un truc pareil. Quel intérêt pour moi ? Je pense que t'es au courant comme tout le monde que je déconne pas avec mes études donc désolée mais tu t'adresses à la mauvaise personne. Je peux comprendre que t'y ai pensé mais le bon sens aurait dû te raisonner." Maintenant, la jeune amérindienne était vexée, elle pensait vraiment que Septembre la connaissait assez pour ne pas la penser capable d'une chose aussi immonde. Ce site la dégoutait depuis toujours et de se retrouver mêler à ces histoires insidieuses la révoltait. Elle faisait son maximum pour n'avoir aucun soucis avec quelqu'un d'Harvard afin de se concentrer sur ses études et jamais elle n'aurait pensé que CS lui poserait personnellement problème.
J’avais horreur que les gens se foutent de ma gueule, qu’ils utilisent de mes faiblesses. J’étais faible certes, mais j’étais malade et ce n’était vraiment pas quelque chose de plaisant. J’avais pas envie qu’on me rappelle a chaque jours que j’étais une rature complète et que je n’arriverais surement jamais a remonter la pente. J’avais pas besoin de ce genre de rappel constant. Je savais que j’avais du mal a m’en sortir, a me relever, mais est-ce que c’était une raison pour me rabâcher encore plus? Les gens ne comprenaient vraiment pas ce que c’était qu’une maladie mentale et a quel point cela pouvait détruire quelqu’un. C’est pour cela qu’en voyant l’article de CS, cela m’avait mit hors de moi. Comment quelqu’un pouvait être juste si méchant? Et comment est-ce que quelqu’un pouvait révéler ce genre d’information? Je savais très bien que ni Alexys ni Jeno ni Nevada ne diraient ce genre de choses publiquement. Apres tout, ils étaient ma famille et ne voulaient surement que le meilleur pour moi. Je doutais clairement que CS soit une pro du hackage, elle semble plutôt s’informer par des dires et des rumeurs mais pas par les informations vraies. Pourtant, c’était bien vrai la, et c’était pas quelque chose qui était facile a trouver. C’est pour cela qu’il n’y avait qu’une personne qui venait a l’esprit qui aurait pu faire cela. Bien que cela me faisait mal et que je le voyais comme une trahison. Je faisais toujours confiance aux mauvaises personnes. C’est pour cela que j’avais décidé de l’affronter et de lui dire ses 4 vérités. Celle-ci semblait toute fois faire l’ignorante et je n’aimais pas cela. “Te fous pas de ma gueule Naomi. T’es juste comme toutes les autres cabots. Ca te fait plaisir de détruire la vie des autres? Tu trouves ça drôle toi?” Je ne trouvais pas cela drôle et pour être honnête, cela me vexait vraiment que toutes ses choses soient dehors sur moi aux yeux de tout le monde.
C'était la première fois que son travail lui posait ce genre de problème, elle avait déjà soigné et traité bien des étudiants de Harvard, souvent qu'elle connaissait et jamais une histoire de ce genre n'avait été foutue sur la table. Septembre n'était pas le genre de fille à taper un scandale pour rien, ou à se mettre à hurler dans toutes la bibliothèque mais elle n'en démordait pas et Naomi se retrouvait quelque peu déstabilisé devant ce manque de réflexion. Elle pensait que Septembre la connaissait un minimum pour savoir qu'elle n'était pas capable de ça. Plusieurs fois Naomi l'avait rassuré à ce sujet en lui disant que personne n'avait besoin de savoir comment se passait les passages de la jeune femme à l'hôpital et que personne ne le serait si elle n'en parlait pas elle-même. Naomi n'avait pas envie de cultiver ce dialogue de sourd mais elle ne voulait pas non plus que Septembre commence à aller raconter à tout le monde qu'elle violait la déontologie de son métier pour les besoins de l'avidité de potins du campus. Naomi s'était toujours tenue très loin de ce genre d'histoire mais visiblement la distance qu'elle avait mise ne l'empêcherait pas de payer les pots cassés. Quelqu'un avait parlé c'était sûr, mais ce n'était pas elle. Point final. Pensant qu'en lui parlant et en lui expliquant que cela lui coûterait son job, son amie redescendrait d'un étage, l'étudiante en médecine fut surprise lorsque Septembre s'en prit soudainement aux Cabots, chose qu'il ne fallait surtout pas faire devant Naomi car cette dernière avait sa sonorité dans son coeur et acceptait très mal les critiques quant à celles qu'elle considérait comme ses soeurs. Les Cabot suscitaient énormément de jalousie au sein de l'université et beaucoup de filles les détestaient car souvent elles représentaient soit tout ce qu'elles n'étaient pas, soit tout ce qu'elles n'étaient pas. Cette image de perfection qu'elle véhiculait avait tendance à énerver les autres gens mais Naomi en était fière. Elle ne pouvait donc pas laisser dire Septembre que les Cahot adoraient détruire la vie des autres. "Moi détruire la vie des autres ? Espèce d'idiote je suis présidente du club de voyages humanitaires, je récolte des fonds pour le cancer, je fais 50 heures de taff par semaine aux urgences et tu me dis à moi que j'aime détruire la vie des autres et que je trouve ça drôle ? Tu deviens complètement conne." C'était plus fort qu'elle Septembre l'avait attaqué et son caractère faisait qu'elle ne pouvait pas laisser passer de tels reproches à son égard et celui de la Cabot House sinon cela voulait dire que tout était permis. Et autant Nao pouvait être très gentille avec ses proches ou bien encore ses patients, autant elle ne supportait pas la méchanceté gratuite et l'injustice. Et hors là nous avions un peu des deux. Naomi se demandait ce qu'elle devait dire pour que son interlocutrice comprenne qu'elle n'avait rien avoir avec la publication de Cambridge Secret.
Peut-être que j’y allais un peu fort, peut-être que j’étais trop méchante avec Naomi. Mais est-ce que ce n’était pas mon droit? Apres tout, des informations confidentiels sur moi avaient été révélé et je me devais de me protéger et de savoir qui avait fait cela. Je trouvais cela tout sauf drôle et pour être honnête, je trouvais même cela honteux qu’on puisse aller a ce genre de mesure pour abattre quelqu’un. Je n’avais jamais rien a personne, j’étais une personne très discrète qui n’essayait de faire du mal a personne et si jamais j’avais pu faire du mal a quelqu’un, je m’excusais toujours. Toute fois, je me demandais bien ce que j’avais pu faire a Naomi pour qu’elle ait dire ses choses sur moi. Certes, elle continuait de réfuter mes dires. Je n’arrivais pas a la croire. J’étais furieuse car je me sentais complètement a nue devant toute l’université et je n’avais pas besoin de cela. “Me traite pas de conne. Tu te crois tellement parfaite parce que tu fais tout cela et que t’es chez les cabots tu peux me traiter de conne, alors que tu devrais te sentir honoré que j’ai fini par me confier en toi. Mais visiblement, t’as pas su garder ta langue dans ta poche vu que les informations dans CS sont des choses que j’ai dit seulement a toi. T’es toute aussi pathétique que n’importe quelle cabot.” Dis-je d’un ton sec. Vraiment, comment j’avais pu croire que les gens étaient diffèrent Tout le monde était pareil de toute façon. Le monde n’allait pas changer de si vite.
Naomi regrettait déjà les années relativement paisible qu'elle avait vécue à Harvard jusque là, elle avait l'impression que ses derniers temps chaque jour était un nouveau défi et apportait son lot de problème. Aujourd'hui en l'occurrence il s'agissait de Septembre qui n'en terminait plus de lui faire des reproches ce qui tapait sérieusement sur le système de la jeune amérindienne. Cette dernière avait fini par perdre patience et était allée jusqu'à l'insulter. Naomi n'avait pas l'insulte facile, ni le compliment d'ailleurs, mais elle ne supportait pas d'être accusée injustement. Lorsque la jeune blonde qui se trouvait en face d'elle recommença à la dénigrer du fait qu'elle était Cabot, Naomi haussa les épaules en levant les yeux aux ciels. C'était les reproches préférés des gens, l'archétype des remontrances de toute personne qui n'était pas Cabot. Les gens avaient une image d'elles complètement déformées, ils les prenaient pour la plupart pour des poupées qui jouaient les mijorées et les grandes dames alors qu'en réalité, les Cabot s'occupaient surtout de faire du bien autour d'elle. Naomi par exemple, était présidente du club des voyages humanitaires, Aaliyah aussi en était une grande partisante et les autres faisaient tout leur possible pour organiser des galas de bienfaisance. Il n'y avait pas plus altruiste qu'une Cabot et il était fatiguant de toujours s'entendre répéter qu'elles se pensaient mieux que tout le monde. « Et il ne t'est pas passé par la tête que c'est peut-être quelqu'un qui s'est procuré les éléments du dossier ? C'est pas comme si j'étais la seule personne à travailler aux urgences dans cette université et les dossiers sont généralement à la libre disposition des internes donc à moins d'avoir une preuve concrète je pense que tu me dois des excuses. Je t'ai jamais voulu de mal et j'ai toujours préservé ta vie privée donc un peu de respect ne serait pas désagréable. Et faut arrêter vos délires sur les Cabot qui se sentent supérieures, on est pareil que tout le monde. » Naomi n'avait pas envie d'entrer dans de grands débats mais cette conversation commençait sérieusement à la soûler.