Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityISAK&CHARLIE ► déchainée


ISAK&CHARLIE ► déchainée

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« Toi tu ne bouges jamais ton cul, c’quoi ton problème ? Tu n’aimes pas t’éclater ? » Je le regarde d’un air exaspéré. « Ce que je n’aime pas c’est me torcher la gueule, finir avec un thon dans les chiottes et le lendemain une gueule de déterrée » Je suis foutu de la sorte, je suis réaliste, terre à terre et je n’aime pas faire des choses stupides, futiles et inutiles. La soirée où ce pochetron veut m’emmener est tout ce que je déteste dans ma vie de petit étudiant misérable. Je préfère encore potasser un bon bouquin plutôt que d’aller m’enfiler des litres de bière à m’en faire péter le bide. Alors dites-moi pourquoi d’un coup je me retrouve dans cette boite avec que des chiennes en chaleurs, des toutous en manque d’affection, une odeur de transpiration, de clope et d’alcool ? Ces temps-ci je m’affaiblis, je me laisse entraîner dans ce genre d’escapade alors que ce n’est pas mon genre et je me retrouve au milieu de cette jungle puante à tirer la tronche. Accoudé au bar, je commande un bon whisky d’une marque que j’affectionne. « Tu sors d’où toi ? Tiens prend ta bière et m’casse par les roubignolles ! » Allons-y pour une bière. Tout en la buvant j’observe les jeunes étudiants qui sont venus ici dans un seul et unique but, se rendre pitoyable. J’en ris, mais j’ai pitié d’eux. Sauf que soudain mon regard se stoppe sur une tête que je connais. Petite, blonde, gueule d'ange, mais diabolique au fond, Charlie. La jeune femme est déchainée au milieu de la piste avec trois lapins qui lui tournent autour. Elle est si éméchée qu'elle peine à tenir debout et dans un murmure je souffle. « Pauvre fille ... », mais au lieu de m'en foutre, je jette furtivement des regards dans sa direction histoire de la « surveiller ». Depuis quand je m'amuse à jouer les baby sitters ? Il faut que j'arrête de déconner.
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Folle soirée. Pour une fois j'avais décidé d'aller en boite. Oui, j'ai plutôt l'habitude de m'incruster chez les gens, histoire de pouvoir boire gratuitement, mais ce soir je me faisais plaisir ! Après tout ce n'était pas si mal que ça les boites de nuit. Bon les boissons étaient un peu chers, mais au moins les gens dansaient au lieu de rester à comater dans un canapé !
J'étais là depuis une petite heure et j'avais déjà bu plus de tequila que mon foie ne pouvait le supporter. Pas étonnant puisque depuis que j'étais arrivée j'étais coincée au bar, forcée de plaisanter avec un blond, assit à coté de moi, qui s'acharnait à me draguer. « J'adore cette chanson !! » Criais-je soudain, buvant cul sec le cocktail, un peu dégueulasse, qu'il m'avait commandé, avant de m’éclipser. C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour m'enfuir. Je passais pour une de ces blondes un peu décervelées qui se sentaient obligée de danser sur les chansons qu'elles aimaient... mais qu'importe, bouger ne me ferait pas de mal ! Étant restée assise une bonne partie de la soirée, je ne sentais plus trop mes jambes. Pour être honnête j'avais l'impression de ne plus les contrôler, ce qui ne m'empêchais pourtant pas de tituber jusqu'à la piste de danse. Je me frayais un chemin au milieu de la foule, m'éloignant le plus possible du blond lourdingue et de ses cocktails dégoûtants. Puis je me mis rapidement à danser comme une idiote, oubliant la légère envie de vomir que j'avais après avoir bu cul-sec mon cocktail, et profitant du moment. Cette chanson n'était pas terrible... enfin je crois. Mais au fond je m'en moquais, j'avais bien trop bu pour m'en préoccuper.

« Oh Isak ! » Hurlais-je en courant (bizarrement) vers le bar et en riant comme une débile. Honnêtement je ne savais même pas pourquoi je venais lui parler puisque ce gars ne pouvait pas me voir (et c'était réciproque), mais bon... avec tout ce que j'avais bu, le moindre visage familier me semblait amical. Puis il était bien plus beau que le gars avec qui je dansais ! « Tu veux que j'écrive ton nom sur ton verre ? »  plaisantais-je avant de m'appuyer maladroitement au bar. Je ne l'avais jamais vu ici, c'était un peu bizarre. Je ne l'imaginais pas comme ça, je le voyais plutôt rester chez lui, le cul dans un canapé en cuire blanc, avec un petit café noir entre les mains... Et pourquoi pas entrain de lire un bouquin sur ''comment insulter une serveuse à Starbucks''.
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Je reste accoudé au bar à terminer ma bière dégueu', ¼ liquide, ¾ mousse, j'adore. D'ailleurs ça se voit sur ma tronche, j'ai le big smile, l'air rayonnant et content d'être là. Parfois je suis con et je me rends compte que je deviens de plus en plus stupide à suivre des potes dans ce genre de soirée. Il n'empêche que c'est trop tard, je suis déjà sur place et j'en profite pour jeter de temps en temps un petit coup d'oeil en direction d'une blonde timbrée, naïve, qui va se retrouver dans les bras de trois inconnus sans s'en rendre compte, ni rien comprendre. Ne me demander pas pourquoi je le fais, je ne sais pas. Oui d'ailleurs pourquoi ? Cette fille est bête, je n'y peux rien, donc à quoi bon la surveiller. Je me fous dos à la piste, à la foule lorsque soudain une voix familière vient interrompre ma solo party, par conséquent ma tranquillité. Je ne suis pas étonné de voir Charlie et j'arbore un air totalement désespéré en sentant son haleine alcoolisée. Finalement la surveiller des vautours est inutile, avec cette odeur qui se dégage de sa bouche, personne ne va l'approcher. « Tu empestes, tu tiens à peine debout et tu viens m'emmerder, en voilà un bon début de soirée ... » J'ironise, je la taquine, même si j'ai l'air sérieux. Qu'est-ce que je raconte, je suis sérieux. Toujours. Une barbe pour ceux qui pensent s'éclater en ma compagnie. La jeune tient à peine debout, se soutient au bar comme à une bouée de survie et ça me fait rire. Pas de quoi pourtant. Qu'est-ce qu'il y a de drôle à voir une fille bourrée ? C'est juste que cette soirée est si barbante qu'on se divertie comme l'on peut. Entre temps je prends quand même la peine de demander un verre d'eau au barman pour la demoiselle. « Bois, ça va peut-être t'aider à éponger l'alcool que tu as bêtement ingurgité. »
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Comme je m'en doutais Isak n'était pas un rigolo, puisqu'il n'avait même pas relever ma plaisanterie (qui personnellement m'avait bien fais rire.) Et comme je me l'étais imaginé, il n'était pas du genre à sortir en boite, puisqu'il se faisait clairement chier ici. Toute fois, je ne le voyais plus du tout sur un canapé en cuir blanc, avec un café, entrain de bouquiner, mais plutôt dans un laboratoire lugubre, entrain de planifier mon assassina. J'avais la gentillesse de venir lui tenir compagnie et lui m’accueillait avec froideur et sarcasme (enfin si on pouvait appeler ça un accueil !)
Je m'apprêtais donc à repartir, enfin … mentalement je m'y apprêtait, puisque physiquement j'étais toujours bien agrippée au bar. Je n'allais pas passer la soirée avec un gars qui me lançait des piques à peine j'ouvrais la bouche ! Toute fois je prenais sa remarque en compte puisque je m'empressais, machinalement, de plonger ma main dans mon sac à la recherche d'un chewing-gum. Il demanda un verre d'eau au barman et je riais intérieurement, me demandant quel genre de détraquer venait en boite pour se faire servir de l'eau. Ce fou rire intérieure s'arrêta net quand je compris que le verre était pour moi. Soudain il passait de ''gros connard'', à ''gros connard qui a pitié'', ce qui me laissait penser qu'il était du genre empathique et donc... certainement doté d'un cœur. Ça me rassurait un peu, mais honnêtement : je ne voulais pas me retrouver dans une ruelle sombre seule avec lui. Il était tout sauf angélique, et semblait limite dépressive, voir torturé. Je ne l'avais jamais vu sourire et quand je l'imaginais ça ressemblait plus à un sourire de psychopathe qu'a un beau sourire rassurant... Bref, vous l'aurez compris : Plus je le regardais plus je commençais à me faire des films (d'horreurs), pourtant il venait de m'offrir un verre d'eau... Moi qui étais arrivée en plaisantant, je n'avais plus trop envie de blaguer avec lui de peur qu'il me tue encore du regard. Je le remerciais, évidemment, et attrapais le verre sans le quitter des yeux. « T'as mis du poison dedans ? » Demandais-je, très sérieusement avant d'en boire quand même une gorgée. (les joies de l'alcool.)
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