– Chapter I : Skyfall. « This is the end, hold your breath and count to ten. »
(Boum. Toi et moi, ça a commencé comme ça. Quelque chose d’inéluctable, un tournant du destin. Peu importe nos décisions, nos actes manqués, c'était écrit ainsi. Sans savoir avec quelle facilité tout glisserait d’entre nos mains, nous nous sommes lancés à corps perdus dans une aventure trop longue.)
Je le fixe, les yeux ébaillis, parce que je sais qu'il va encore trouver une pièce derrière mon oreille. Je ne sais pas comment il fait. Chaque dimanche matin, je monte sur un tabouret pour atteindre le miroir de la salle de bain et vérifier : il n'y a aucune pièce. Et pourtant, dès qu'il s'abaisse pour m'embrasser le front, elle est là. Il glisse sa main dans ma tignasse, le regard étonné et l'attrape. «
Papi, c'est normal d'avoir des pièces derrière les oreille ? » Il se met à rire, j’ai encore trop d’innocence dans mes paroles. Son visage se plisse encore plus qu'il ne l'est déjà. Sa voix est tellement fatiguée qu'il manque de s'étouffer dès qu'il s'enthousiasme un peu trop. Toutes les personnes âgées sont comme ça. Elles ont les cheveux blancs, et maman dit qu'un jour, moi aussi je deviendrai comme ça. Mais c'est faux. Je sais très bien que je suis né enfant, comme elle est née maman. Avant moi, le monde n’existait pas, c'était un trou noir. Un de ceux qui absorbe toutes les lumières de l'univers, mais qui reste aussi sombre que le vide. Un peu comme nous. Je commence à bouder dans mon coin parce que, le sourire contagieux, ils ont tous commencé à se moquer de moi.
Il m’agrippe par l’épaule, me tire vers lui avec une poigne qui s'affaiblie et soupire alors que je peux sentir cette odeur antiseptique autour de moi. Sur la table de chevet, il y a cette photo en noir et blanc, deux visages souriants imprimés sur le papier, que tant bien que mal, il tente de me pointer du doigt. «
Fee, tu vois là ? C’est ta grand-mère. » Ses yeux s’embuent alors qu’il resserre notre étreinte au point de m’écraser. Je grimace, parce qu’il m’étouffe mais rien n’y fait. «
Ça fait sept ans qu’elle m’attend là-haut et bientôt, j’irai la rejoindre. » Je ne sais pas où c’est là-haut, je n’y suis jamais allé. Ce que je sais, c'est que le lendemain, j’ai pris l'avion pour partir en Amérique, mais je n’ai pas vu grand-mère dans le ciel. Alors, peut-être que c’est un mensonge ou peut-être que là-haut, c'est grand.. Il m’a embrassé le haut du crâne encore une fois, et sur le coup, je n’ai pas compris.
(Quelques années plus tard, je t’ai croisée. Je t’ai vue, mon cœur s’est accéléré, et je me suis demandé si toi aussi, un jour tu voudras m’attendre. C’était mon plan pour toi et moi. Grandir ensemble, on s’imaginait vivre vieux, invincibles et seuls contre tous.)
De la Pologne, c'est mon seul souvenir. Le froid qui glaçait ma peau en hiver. Six années de ma vie passée, mais c'est l'Amérique qui m'a bercé toute mon enfance, celle qui m'a vu grandir. C'est là-bas que je t'ai rencontrée.
– Chapter II : Pieces of What. « When the world has turned paralyzed and wrong. »
(C'était beaucoup plus simple avant. A cette époque où l'on croyait encore à nos promesses.)
Tu t’es pris une balle dans la poitrine et puis plus rien. Le silence complet, le souffle coupé. Les oreilles qui sifflent et un bruit sourd, constamment. Le temps s’est arrêté quelques secondes, tout devient sombre. Un écran noir et tu réalises que tu ne verras plus ta famille, tes amis, ton chien. «
You’ve been killed by aSoftKitten. »
Game over. Les mots apparaissent sur la télévision, et la partie se termine là. La manette vole au travers de la pièce avant de heurter le mur d’en face. Je me retourne vers lui, il ricane, plié en deux sur son canapé et fier de sa blague. «
Jake pourquoi t’as fait ça ?! On est du même côté, bro ! » Je n’ai même plus envie de jouer. J’éteins la console, vexé. Sérieusement, il bousille mon score, dans ma propre équipe, avec un pseudo aussi stupide. Jake est un con. Mais c’est mon con. Dix ans que je le supporte parfois je me demande pourquoi on est meilleurs amis. Nous sommes inséparables, un putain de monstre à deux têtes. Et si tu m'avais dit, ce jour-là, qu'un jour on serait tombé si bas, tu vois je ne t'aurais pas cru. «
De toute façon, fallait quitter la partie ou on s'ra en retard. » Il a raison. Comme d'habitude. J'attrape mes affaires rapidement, et je l'ai suivi jusqu'au lycée.
On ne pouvait pas prévoir ce qu'il arriverait. C'est l'ordre des choses, la fatalité. Salle 142, cours de mathématiques du lundi après midi. La porte s’est ouverte, et elle est apparue. Toi. Cette fille qui allait rester piégée dans mon esprit jusqu’à la fin. Son sac sur le dos, l’air perdue mais une lueur de défi dans ses yeux. Un sourire en coin, un regard plein de condescendance, elle salue le reste l’assemblée avant de s’assoir au fond de la classe, seule. Je suis resté un moment supplémentaire absorbé par son image avant d’être ramené à la réalité par un coup de coude de Jake. «
Mec, t’as vu cette fille ? » Bien sûr que je l’ai vu. C’est la première fois que nous la rencontrions, sans se douter une seconde de l'avenir qui nous était réservé. J'y ai pensé, longuement, et l’heure suivante a défilé trop lentement. Mais la fin de la journée est arrivée. Nous avons pensé à elle encore une fois, et encore une autre, comme si elle avait réussi à semer dans nos esprits une addiction compulsive. Je n'arrive plus à me souvenir comment j'ai vécu sans connaître cette fille. Depuis mes plus profonds souvenirs, elle est ancrée comme une tumeur sur mon myocarde. Je la déteste, parce qu’elle est un de ces héros de la liberté qui ne craignent rien. L’objet de mes pensées : elle, qui vogue sur les chemins de l’impunité. Je la déteste, parce qu’elle me consume de l’intérieur. Elle se consume. Comme une cigarette, comme une maladie qui vous dévore dans l’intimité. Elle est cette drogue que l’on savoure une fois et qui laisse son empreinte en vous. Elle est addictive, et elle s’éloigne à l’autre bout de l’espace dès que vous osez l'approcher, farouche animal.
J'y ai pensé toute la nuit, sans m'arrêter. Vingt-quatre heures ont passé, Jake me bouscule pour obtenir une réaction de ma part, moi encore obnubilé par cette fille. Elle est là, assise sur le rebord de la barrière, une cigarette entre les doigts qui se consume lentement. Il m’attrape par le bras et me traîne jusqu’à elle. «
Moi c’est Jake, et lui c’est Feliks, un nerd passionné d'astronomie. » Je lui lance mon regard le plus noir, et un ta gueule jake s’échappe tout seul. Elle me dévisage de la tête au pied, un sourcil froncé et en expirant sa fumée sur mon visage, elle nous découvre sa voix. «
Ça tombe bien, j'm'appelle Jupiter. » Jupiter, qui tourne autour de mon cœur. Elle rit à gorge déployée. Je reste figé là, les joues qui s’empourprent à cause de sa réflexion. Les deux commencent à discuter entre eux, Jake la charme impunément, alors que moi je reste bloqué sur sa remarque. Jupiter, orbite mon esprit.
Plus tard, Jake m'a pris à l'écart. Il m'a attrapé par les épaules et m'a regardé droit dans les yeux. «
Finn. Cette fille, elle me plait, elle te plait. Mais on ne la laissera pas nous séparer. » Bros before hoes. Notre serment. Jake et moi s’étions promis qu’aucun d’entre nous deux ne tenterait quelque chose avec elle.
– Chapter III : Run Boy Run. « Tomorrow is another day and you won’t have to hide away. »
«
Jake, tu sors avec ma sœur. J’ai pas envie de connaitre les détails. » Je bouche mes oreilles alors qu'il continue d'expliquer le but de sa soirée avec ma frangine. Ils sortent ensemble depuis quelques mois et j'ai l'impression d'avoir sous mes yeux un festival de sentiments dégoulinants. Je n'aurais jamais imaginé qu'à dix-huit ans, Jake serait devenu mielleux à propos d'une fille. Mais c'est tant mieux. Je n'ai aucune envie qu'il abîme ma petite sœur. Alors que moi, mes yeux toujours rivés sur cette fille malgré le temps qui passe. Un millier de jours écoulés à ses côtés, sans jamais ne pouvoir l'atteindre. Sans rien dire, Jupiter sort de son sac une bouteille de whisky surprise. «
T’avais promis de rester avec nous ce soir, Jake. » Malgré ça, il enfile sa veste pour déguerpir aussi vite que possible. Il passe sa main pour ébouriffer mes cheveux alors que moi, je grimace. «
Tu comprendras quand tu s'ra plus grand, Fe. » Je déteste quand il fait ça. Nous avons le même âge mais il me prend pour un gamin. Il enfile ses affaires sur le dos, et embrasse Jupiter sur la joue en guise d'au revoir et finalement disparaît derrière la porte d'entrée. Ces deux-là ont toujours été beaucoup trop proches. S'il n'y avait pas ma sœur, je crois que Jake aurait brisé notre promesse depuis longtemps. Alors vexé, je me serre un premier verre de whisky que j'englouti seul dans mon coin. Jake est parti, il ne reste plus que nous deux, seuls sur ma plage avec pour unique compagnie une bouteille de whisky. Un autre verre, deux verres, six verres et j'ai arrêté de compter.
(On avait dix-huit ans, des petits joueurs déjà ivres au bout du troisième verre. A cette époque, ça avait le gout de la rébellion. Insoumis, révoltés, mais pour rester quelques minutes de plus en ta compagnie, j'en aurais bu des litres.)
Elle est là, allongée devant le feu et moi assis au bord de l'eau à tenter de battre mon record de ricochet. D'ici, on peut entendre un couple se disputer plus loin sur la plage. Leurs cris résonnent dans le noir de la nuit. «
Putain, ils sont super vulgaires. » Je me retourne pour la dévisager. Je profite de sa présence, je sens au fond de moi qu'elle va bientôt nous laisser, Jake et moi. Je ne voulais pas qu'il parte, je voulais passer l'une de nos dernières soirées encore tous les trois liés.
Elle est là, allongée devant le feu, et elle porte mon vieux sweat que j'ai retiré parce qu'elle était frigorifié après sa baignade. «
C’est l’hôpital qui se fout de la charité. », je lui répond, alors que je tire une dernière fois à bout de souffle sur ma cigarette avant de l’écraser sur le sable. Une mauvaise habitude que j’ai prise, fumer, depuis que je l’ai rencontrée. «
Il fait super froid, tu vas tomber malade. » Dehors, la lune a été engloutie par les nuages, et la pluie ne devrait pas tarder. Nous sommes en juin, et pourtant la température extérieure doit avoisiner les dix degrés Celsius. Sur le coup de l'alcool ça semblait une bonne idée de se jeter à l'eau. Elle m’attaque à coup de cailloux pour attirer mon attention et enfin je décide de la rejoindre près du feu.
Je la fixe encore une fois, elle a les joues qui rougissent à cause du froid, probablement et moi j’ai ce sourire niais à cause de l'alcool. Elle tapote la place vide à côté d’elle pour me réclamer de venir et je m’exécute sur le champ. Je me glisse à côté d'elle, ses pieds nus me glacent la peau et elle dépose sa tête contre mon épaule. Elle commence à jouer avec l’une de mes mèches de cheveux et moi, je suis aux anges. C’est ma meilleure amie, enfin je crois. «
Feliks, pourquoi il ne s’est jamais rien passé entre nous ? » Je rougi et détourne le regard. Elle attrape mon visage entre deux doigts, et je me retrouve face à sa bouche. Sa bouche, parfaitement dessinée. Elle se mord la lèvre, qui devient écarlate sous la pression sanguine, je plonge mon regard dans le sien. Elle a ses yeux, profonds, dans lesquels je pourrais me perdre. C’est un labyrinthe et je suis en train de m’effondrer. Je cède, avec un pincement au cœur. Je sais que je ne devrais pas, mais j’en ai envie. Et je l’embrasse. Je capture un de ses souffles entre mes lèvres alors qu’elle m’attire contre son corps. Je sens sa chaleur, contraste opposable à la froideur extérieur, et j’arrête de résister. Je lui retire mon sweat qu’elle porte pour le jeter avec nonchalance, je la sens dessiner les formes de mon visage du bout des doigts. Elle est là, le corps nu contre le mien, et j’embrasse le creux de son cou.
(Je me souviens, ta bouche contre moi, nos corps étalés sur le sable, mais toujours trois galaxies d'écart entre nous. Tu frissonnais à cause du froid, et moi j'avais peur du noir. Tu observais les étoiles, tu les attrapais dans ta mais mais elles t'échappaient toujours. Nous avions douze ans dans nos têtes, des enfants sauvages, deux comètes en liberté.)
Deux heures plus tard, il y a eu un déclic dans sa tête. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, pourquoi nous avons fait ça. Nous n'aurions pas du. Elle s'est rhabillée à toute vitesse, sans prononcer un mot. Je me suis relevé doucement. «
Ça va ? » Elle n'a rien répondu et a juste attraper son sac. «
J'suis désolée Feliks, je dois partir. » Je l'ai regardé, dépité, sans savoir ce qu'il se passait. Enfin, si, je le savais, tout au fond de moi. Quelque chose qui devait arriver depuis bien longtemps et qu'on avait repoussé aussi loin qu'on le pouvait, de peur des conséquences. «
C'est rien contre toi, c'était prévu comme ça. »
Sur le coup, je n'ai pas compris, toujours aussi naïf qu'à six ans. Je n'ai pas su comment réagir, Je lui ai dit « Ok. » et je l'ai laissée partir. Ok. Elle a sauté dans sa voiture et je n'ai même pas essayé de la rattraper, persuadé que c'était perdu d'avance. Je l'ai laissée partir, je ne l'ai pas retenu.
– Chapter IV : Some Nights. « But I still wake up, I still see your ghost. »
Déjà une heure de retard. Il a plu toute la journée. Jake et moi sommes plantés au coin de la rue, à attendre désespérément d’apercevoir sa voiture arriver. Je m’impatiente et donne des coups de pied dans la canette devant moi, persuadé que le bruit insupportable l’attirera, ou au moins, me calmera. Je suis stressé. A cause de ce qu’il s’est passé hier soir. Et si elle regrettait au point d’avoir quitté la ville. Et si Jake le découvrait. Je jete un regard vers lui, beaucoup trop anxieux. «
Elle va arriver, tu la connais bien, elle est probablement en retard.» Le problème, c'est que je ne la connais pas. C'est une inconnue, juste un prénom. Je ferme les yeux. Je n’en ai rien à faire qu'elle soit en retard. Jake, j’ai couché avec ta meilleure amie. Notre meilleure amie, et maintenant, elle s’est barrée à l'autre bout du monde. Jake est un con, mais je le suis encore plus. Je me retourne pour lui faire face, j’ai beau être grand, il me dépasse toujours de quelques centimètres. «
Faut que j’te dise un truc. »
Je ne sais plus comment ça s'est passé. Tout est arrivé vite et la seconde d'après mon nez s'est transformé en rivière de sang. Un coup de poing, parti tout seul, et le reste a dégénéré.
Au final, elle n'est jamais revenu. C'est devenu un fantôme, disparu, juste un souvenir qui me hante parfois. Pas une seule lettre, pas un seul coup de téléphone. L'histoire était fini, point. Sur le coup, j'ai cru que le monde s'était arrêté, mais au final il a continué de tourner. J'en ai rencontré d'autres, des filles. J'en ai brisé le cœur de certaines, les autres m'ont laissé tomber. J'ai grandi, invincible, seul contre tous.
(Jupiter, c'est une planète comme les autres, qui continue sa course autour du soleil. Et moi un astéroïde qui trace sa route sans s'arrêter. Peut-être que nos chemins ont été tracé comme ça. Perdus dans l'immensité. Peut-être qu'un jour, on se recroisera, une collision entre deux astres célestes. Une supernova. Toi et moi.)
– Chapter V : Heads Will Roll. « Dance until you're dead. »
Je suis sorti de cette boîte qui m’étouffait, et le ciel était aussi sombre que ses yeux. Je suffoque, comme si j’avais couru le marathon de ma vie. Je revois inlassablement cette scène, moi en train de vulgairement sauter cette blonde dans l’escalier, et Jupiter, ici, témoin de mon crime. Je suffoque et quelqu'un s’approche. Il respire peu à peu l’espace vital qui me maintient débout dans cette ruelle privée de clarté et je commence à flipper. Effet secondaire non-désiré d’un mélange alcool-substance illicite. « [b]Merde, c'est toi qu'étais en train de te taper ma meuf ?[b] » J’essaye de trouver une solution. Je revois la scène, encore une fois, alors qu'il y a toujours ce molosse devant moi. Je me retourne vers lui en un quart de seconde et mon visage se crispe en voyant son poing s'écraser contre ma joue. J'aurais du courir. Courir, droit devant, face au mur, sans que freiner ma course soit une option. Droit devant. Sans obstacle.
J’entends ce bruit siffler dans le pavillon de mon oreille, comme celui des projectiles qui fusent dans un No Man’s Land. Ça fait mal. Ça fait mal comme une balle perdue, une sensation de picotement sur mon visage. Comme la violence d’un ouragan. Katrina. Je suis dévasté, je suis la Nouvelle Orléans. Mon crane contre l’asphalte. Je suis fatigué, éreinté, je me sens lourd, j’ai le poids du monde sur mes épaules. Un million de décharges électriques parcourent ma poitrine. L’image de cette fille qui s’efface est plus douloureuse que le coup asséné. Je ne vois plus rien. Juste la lumière des néons qui me frappent l’iris au travers mes paupières fermées, d’une violence agressive. Je suis un missile Air-Sol AGM-65 Maverick amorcé. Je suis Little Boy à 580 mètres au-dessus d’Hiroshima. Je suis un horishimajin le 6 août 1945. Je ne sais plus qui je suis. Je les entends. Ils parlent, les voix s’agitent autour de moi. Elles cognent en masse contre mon tympan mais ce n’est un ramassis de son, comme une symphonie classique, un mouvement pour violon. Tchaïkovski, opus 35. Mon esprit est aspiré, absorbé. Dématérialisé. Lentement bercé par la mélodie, je suis tiré entre le sommeil qui m’enfonce au plus profonds des abîmes et cette envie d’ouvrir les yeux. Je suis épuisé, dépassé par cette force cosmique qui m’aspire dans les songes. Putain de bad-trip, j'ai juste l'impression de revivre tous ces souvenirs. La mort de grand-père, ma rencontre avec Jupiter, ce putain de jour. Et cette scène-là.
Complètement torché à sauter une pauvre blonde dans les escaliers d’une boite plutôt craignos, je me retourne, la vue trouble sous l’influence de l’alcool, parce que j’ai reconnu une voix familière appeler mon nom. Elle est là, face à moi. Tout s'accélère, le coup de poing. Boum.
(Je t'ai cherché partout, mais tu étais introuvable, comme d'habitude.)