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Kolizie
Un jour sans vraiment prévenir personne, j'étais partis, partis loin, sans me retourner, sans penser à toutes les personnes qui pouvaient m'apprécier, m'aimer même, ici, là ou j'avais refais ma vie, j'avais juste fais en sorte de rassembler quelques affaires le minimum possible, et j'avais pris l'avions … pour la France, ce pays qui m'avait vu grandir, et que je haïssais autant que je le pouvais. Dans ma tête à ce moment précis, il n'avait plus eu de Keyla, ni même d'Elizabeth, il n'avait que l'état de santé de ma mère qui m'avait préoccupé, je n'étais pas bien … en même temps comment se sentir heureux, avoir le sourire aux lèvres … quand un beau jour on vous appelle en vous disant que votre mère, ne vivra plus très très longtemps maintenant, qu'elle a une putain de maladie, qui chaque jour la fait agoniser de plus en plus … j'étais mort de trouille à l'idée de la perdre, à l'idée de perdre la femme qui ne m'avait jamais fait du mal, à l'idée de perdre celle qui m'avait mise au monde. J'avais envie d'être au près d'elle, de la serrer fort contre moi, de lui donner ma force … mais je n'avais pas envie qu'elle disparaisse … pas elle, non elle n'avait pas le droit de me faire ça, ce n'était pas possible. J'étais resté des heures, des jours, des semaines et même des mois auprès d'elle, pour la rassurer, pour lui dire que tout allé bien ce passer, que tout cela allé passer … sauf que moi même petit à petit je perdais espoir … mais il ne fallait pas, je n'avais pas le droit de la laisser seule, c'était impossible … sans moi je savais très bien qu'elle ne tiendrait pas. Elle était mal mais elle tenait bon, toujours, c'était une championne, une battante, et j'étais fier d'être son fils. Et puis elle a réussit, elle s'était battue, elle n'a pas cédé, et elle a finit par y arriver … elle était la avec moi … encore, je ne savais pas vraiment pendant combien de temps, mais les médecins étaient tous optimistes, et c'était ça qu'était merveilleux. Un jour, alors que ma mère s'était levé tôt, mon père l'avait suivit dans le jardin, je ne sais pour quel raison, c'était qu'il s'était mit à hurler comme jamais … pourquoi ? Sûrement parce qu'il était fou, qu'il avait besoin de cette violence qu'il se trouver en lui, de toute cette colère … il ne faisait même plus attention aux voisins, il en était vraiment arrivé à ce stade. Il me faisait pitié, et je ne comprenais toujours pas pourquoi ma mère s'acharnait de la sorte à rester auprès de lui, c'était cet homme qui la rendait malade, qui l'avait rendu malade. J'étais descendu en vitesse … j'avais peur pour elle, je ne pouvais plus laisser passer le fait qu'il puisse encore la frapper, je n'avais même pas pris la peine de m'habiller et il faisait déjà froid dehors, mais peu importe, c'était ma mère ma priorité pour le moment. Alors que j'étais arrivé à quelques mètres à peine d'eux, il s'était mis à lever son bras, comme pour la frapper aux visages … sans vraiment réfléchir, je m'étais jeté sur lui, le projetant au sol assez violemment, j'étais dans une rage folle, et je voyais rouge … je ne pouvais plus supporter cet homme qui me connaissait à peine et que je connaissais à peine … avec lui je n'avais eu le droit que à des mauvais souvenir, que à de la souffrance et j'avais envie qu'il paye pour ça tout d'un coup … j'avais envie de le tuer, oui ! « Espèce de connard, qu'est-ce que t'allais encore lui faire ? … t'as aucun respect pour la femme que t'as épousé ? Qui t'as donné le fils que t'avais toujours voulu ? Qui t'aime même ? … tu me dégoûtes, espèce de gros porc ! » Il était à terre, il ne comprenait pas vraiment, et moi j'étais heureux de pouvoir enfin avoir le dessus sur lui, je n'étais plus ce gamin apeuré que j'avais été pendant des années face à lui. « Si tu t'approches encore d'elle … si tu lèves ne serait que le petit doigt sur elle, je te jure que je t'étrangle de mes propres mains ! » lui avais-je dis presque en lui crachant dessus, tellement il m’écœurait. Je m'étais ensuite retourné, prenant par la main par la même occasion ma mère, que je voulais ramené au chaud … elle semblait terrorisé, et je ne savais pas vraiment si c'était à cause de moi, ou à cause de lui. Et puis il était revenu à la charge, et il m'avait frappé par derrière, alors que je venais juste de raccompagné ma mère à l'intérieur. Cette fois je ne pouvais pas laisser passer ça … on s'était mis à se battre, les coups partaient dans tous les sens, j'entendais à peine ma mère qui était derrière nous, hurler à s'en casser les cordes vocales, qu'il fallait qu'on arrête … mais je ne pouvais pas … je ne voulais pas plutôt, j'étais trop aveuglé par la colère que je ressentais pour stopper nette la confrontation. Je ne me souviens de pas grand-chose par la suite, je sais juste que ce sont les policiers qui nous ont séparé … et que je me suis réveillé à l’hôpital ensuite le bras droit dans le plâtre, avec un mal de crâne incroyable. Quelques heures après mon réveil j'étais sortie, j'avais rejoins ma mère dans une chambre non loin de la mienne, elle était en compagnie de mon père, qui était en train de dormir. Lui aussi il avait bien l'air amoché, mais bizarrement je ne ressentais aucun remord, aucune peine à son égard, il n'avait que ce qu'il méritait après tout. Je n'avais pas dit un mot, je lui avais juste fait un bisou sur le front et je m'étais ensuite retourné, sans même la regarder. « En revoir maman ! » Et j'étais partie, je me voyais mal resté après ce que j'avais pu faire à mon père … ma mère l'aimait, et elle tenait à lui, mais moi ce n'était pas le cas, je le haïssais, je ne pouvais pas vivre avec lui, je ne pouvais plus. Il était temps que je rentre en Amérique, à Harvard, il fallait que je retrouve ma vie, ma femme … et Liz' … parce que oui, elle était toujours elle, toujours la première, toujours l'unique femme à me faire ressentir ça, c'était presque devenu de l'acharnement nous deux et je me rendais petit à petit compte que ce n'était pas forcément très bon pour nous deux, ça ne l'avait jamais été à vrai dire, tout ça, ça foutait carrément notre vie en l'air. Et pourtant la première chose que j'avais fait en arrivant à Harvard, c'était me diriger vers le théâtre pour essayer au moins dans l'entrevoir derrière les rideaux, j'avais envie de la regarder, à vrai dire c'était pire qu'une envie, c'était devenue un besoin, il y avait trop longtemps que je n'avais pas vu son visage d'ange, que je n'avais pas entendu le son de sa voix qui résonné pourtant sans cesse dans ma tête comme un échos.
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