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GABRIEL FEAT. ORLANE
Il fallait vraiment que j'arrête de boire. C'était plus possible pour moi-là, c'est comme si j'étais au bout de ma vie. Sauf que c'était au delà de mes capacités. A chaque fois que je reprenais un verre, je me répétais sans cesse que c'était le dernier, et puis cette promesse s'envolait. J'aimais tellement être dans un état second. Je tenais difficilement sur mes jambes et ma vue se brouillait de plus en plus. Je n'avais plus aucune notion de temps, ni même d'espace. Je me déplaçais difficilement, m'accrochant à tout ce que je jugeais utiles, allant même à me laisser tomber sur des personnes que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Je ne me souviens pas avoir été aussi déchirée qu'à cet instant précis. J'avais enchaîné verres sur verres, jusqu'à me ruiner le portefeuille, et même si je n'avais plus d'argent, j'avais réussi à trouver un moyen pour me faire payer des verres en faisant les beaux yeux. C'est ça être une femme: boire gratuitement en usant de ses charmes. Un petit sourire, les petits yeux doux, et hop c'est dans la poche. Sauf que plus le temps passait, et plus je m'en voulais d'avoir ingurgiter autant d'alcool. Si la soirée avait été amusant dans un premier temps, maintenant j'avais vraiment envie de sortir de cette boîte sonore qui nous tue les tympans. Je cherchais la sortie, tant bien que mal, ne manquant pas de bousculer les personnes sur mon passage. Le chemin vers la sortie ne m'avait jamais paru aussi long que maintenant. Et puis, par miracle, j'y étais enfin, sortant de l'établissement pour prendre cette bonne bouffée d'air frais. Ca faisait du bien et ça me remettait un peu mes idées en place mais n'arrangeait toujours pas suffisamment mon cas. J'étais partie m'assoir un un muret, non loin d'où je me trouvais. Je n'arrivais même pas à tenir debout, mes jambes me menaçaient de s'écrouler à tout moment. Je n'en pouvais plus, mais alors vraiment plus. Le problème c'est que je ne pouvais pas reprendre la route comme ça. J'étais incapable de conduire, et j'avais déjà bien du mal à voir correctement pour déjà reconnaître ma voiture. J'allais pas rester là toute la nuit, jusqu'à ce que je ne décuve et que je sois en état de prendre le volant, c'était pas possible. Du coup, je pensais à une solution, et la plus évidente était d'appeler quelqu'un. "Allô, allô, allô! J'crois qu'j'ai une petit soucis Gabi... J'pense avoir un peu trop bu et j'aurai b'soin que tu viennes me rechercher tu vois. Alors à tout' suite hein." J'avais aussi tôt raccroché. Je me foutais qu'il soit occupé ou non, il était dans l'obligation de venir me récupérer avant que je ne passe la nuit ici, dans ce froid infernal.
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