NORAH & ALEJANDRO ❥ Les souvenirs se ramassent à la pelle.

Alejandro & Norah

C’est sûr que les étoiles, cela ne passionnait pas tout le monde mais sans regarder le ciel toute la nuit je pouvais au moins lui montrer les principales constellations, et puis si il en avait marre on pourrait faire autre chose, comme des jeux de société ou regarder un bon film. En tout cas même si je n’avais aucun souvenir de lui je serais bien contente d’apprendre à le connaitre, de connaitre ses passions et ce qui lui plaisait à lui aussi. Peut être même que si je me rappelais de lui, je ne saurais pas tout ça mais si on se revoyait c’était peut être qu’il y avait une raison. « Cool ! ». Répondis-je avec un sourire comme une enfant heureuse, je savais qu’il y avait une tour spécialement réservé à l’astronomie mais parfois je regardais mes étoiles dans mon appartement, je m’y sentais plus à l’aise. Il revint ensuite sur un mot que j’avais placé dans même faire attention dans ma phrase, le terme de fauteuil roulant n’était pas passé inaperçu : « En effet, lorsque je me suis réveillé j’étais amnésique mais j’avais également perdu l’usage de mes jambes, il m’a fallut du temps pour réapprendre à marcher…Encore aujourd’hui je ne peux pas marcher très longtemps… ». J’avais vécu pas mal de choses et le pire c’est qu’a cette époque je n’avais pas mon frère jumeau ou mes parents pour m’accompagner. Je ne savais pas qui j’étais et je n’avais pas grand monde pour me soutenir à part les autres étudiants qui s’étaient réveillés éclopés comme moi et qui étaient devenus au fur et à mesure des amis. « Oui, on peut dire que tu as vraiment eu de la chance…Tu es espagnol alors ? C’est ça ton petit accent ? Pourquoi as-tu décidé de venir à Harvard ? ». C’était une bonne question après tout, en Espagne aussi il y avait de bonnes universités, peut être pas aussi prestigieuse qu’Harvard mais tout de même. Je me demandais donc pourquoi Alejandro avait fait ce choix.

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Alejandro & Norah

Norah parut assez enthousiaste à l'idée de lui montrer les étoiles. De son côté, il lui faudra une soirée de libre. Pas qu'elles sont rares, mais enfin, il aime bien les passer à faire autre chose que regarder les étoiles aussi.

En tout cas, elle en avait vécu des choses la pauvre étudiante. Non seulement la bombe l'avait privé de sa mémoire, ce qui n'est pas rien, mais en prime, elle l'avait laissé paraplégique, temporairement du moins, puisque visiblement, elle allait mieux à ce niveau.

-C'est déjà excellent que tu puisses marcher je trouve.

Dit-il d'un ton optimiste. Sans doute qu'elle était heureuse d'en être rendu là oui. Qui sait, un jour, elle pourra peut-être courir? Alejandro était capable d'admirer la résilience et la persévérance de la jeune femme, des qualités qui ne lui sont pas inconnues. Le jeune homme raconta ensuite qu'il n'avait pas vécu de près les deux incidents qui ont frappé Harvard. Il espérait bien ne pas en connaître d'ailleurs. Avec ce qu'il venait de dire, Norah ne mit pas de temps à le démasquer. L'Espagnol eut un léger rire.

-Si, je suis bel et bien espagnol. Je viens de la Galice, de La Corogne pour être plus précis. J'étudiais le droit à l'université de Barcelone et des... comment on dit, échanges? étaient possible avec Harvard, une sorte d'étude équivalente si on veut. J'ai sauté sur l'occasion, d'autant qu'Harvard est une université encore plus prestigieuse. Je ne sais pas d'ailleurs pourquoi je ne m'y suis pas inscrit directement.

En fait, si, il sait, mais cela n'a plus tellement d'importance aujourd'hui. Naturellement, il lui retournait la question, tout en sirotant son café pendant toute la conversation.

-Et toi? Pourquoi être revenu étudier à Harvard? Simplement pour finir ce que tu as commencé?

Il imagine que personne ne lui en aurait voulu de quitter cette université où elle a vécu des moments bien difficiles semble-t-il.

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Alejandro & Norah

C’est sûr que marcher de nouveau avait été une victoire, pendant quelques semaines j’avais eu peur de ne pas pouvoir remarché de rester en fauteuil roulant, c’était plutôt traumatisant comme réveil mais j’avais rapidement fait des progrès, des progrès de plus en plus grands, les médecins avaient été optimistes et à force de me battre j’avais gagné une forme de liberté. Alejandro pensait peut être que c’était une victoire mais malheureusement moi je savais par où j’en était passé pour enfin marcher de nouveau : « Oui c’est excellent mais c’est le prix d’effort incroyable tu sais…De douleurs intenses parfois, de fatigue immense…C’est comme ça… ». Je soupirais, je me disais que de toute façon même en faisant beaucoup d’efforts on ne pouvait pas comprendre ce que cela faisait de se réveiller un jour sans l’usage de ses jambes, sans pouvoir sentir, ni mouvoir ses membres, on se sentait si faible et si démuni, encore plus quand on avait également perdu la mémoire. Ce genre de souffrance, seules les personnes ayant perdu des capacités durant l’attentat peuvent les comprendre. Alejandro m’expliqua alors qu’il était bel et bien espagnol et qu’il avait pu profiter d’un échange entre deux universités, qu’Harvard était une université prestigieuse, un peu comme je l’attendais. Je souriais, je n’avais pas quitté mon pays natal, j’avais de la chance d’être né dans un pays au top : « Très bien et tu as étudié durant combien d’années ? En tout cas c’est courageux de quitter les siens, quitter ses origines pour changer de vie afin d’avoir un diplôme d’Harvard… ». C’est sur que le nom de l’université sur le cv rendait mieux qu’une autre université lambda. Pourquoi j’étais venu là me demanda t-il à son tour ? Maintenant c’était compliqué de le dire alors je répétais simplement ce que mon jumeau m’avait dit : « J’ai toujours été passionné par l’astronomie comme je te l’ai dit, mon rêve ultime est d’être astronaute, comme j’étais intelligente je me disais que si par miracle j’y arrivais un jour, je devais faire un détour par Harvard. Quand je me suis réveillé après l’attentat c’était plus brouillé mais j’adore toujours étudier ! ». Je ne quitterais par Harvard non et comme mes parents avaient gagnés au loto, l’argent n’était plus un problème.

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Alejandro ne doutait pas que la réadaptation de Norah avait été aussi difficile que ce qu'elle lui racontait en ce moment et cela pour une raison dont il ne parlait pas à tout le monde: son père souffre de paralysie cérébral infantile. Il peut se tenir debout, mais il ne peut pas vraiment marcher, alors oui, il pouvait comprendre. Sourire en coin, l'Espagnol s'était cependant contenté d'hocher de la tête.

Par la suite, il avait l'occasion de parler de lui un peu, ce qui ne le gênait jamais. Il était assez fier comme personne. Quand Norah demandait depuis combien d'années, il faisait un petit 2 en v avec ses doigts et ajoutait « Un an en Espagne et un an à Harvard ». Puis, à ce qu'elle ajoutait, sur un ton presque trop solennel, il eut un sourire amusé.

-J'ai l'impression que nous sommes bien nombreux à faire ces sacrifices par-ici. Il faut croire que le jeu en vaut la chandelle.

Si Norah étudiait toujours à Harvard, c'était, disait-elle, pour poursuivre sa passion de l'astronomie. Par contre, son rêve d'être astronaute s'est évanoui avec l'explosion de la bombe à Harvard. Dommage sans doute, ceci dit, pour être astronaute, il faut aussi faire une carrière comme militaire, notamment pilote ou ingénieur. L'astronomie est plutôt la science d'observer les étoiles et autres phénomènes stellaires, mais Norah le sait sûrement.

-Tant mieux.

Puis, il finissait son café. Il ne comptait pas vraiment en prendre un autre pour être honnête, même s'il était heureux d'avoir pu le prendre en agréable compagnie.

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Alejandro & Norah

C’était difficile de juger pour moi la place que pouvait prendre la famille dans la vie, je ne connaissais mes parents que depuis quelques mois ainsi que mon frère et même si nous étions très proches avec ce dernier je ne savais pas si je pourrais me détacher de ma famille si facilement. Mon frère me manquait depuis son départ à l’étranger mais c’est différent encore une fois car il s’agit de mon frère jumeau et on dit souvent que les jumeaux ont un lien particulier que même la génétique, la médecine et la biologique ne peuvent expliquer. C’est certain que cette université faisait partie de l’élite, il fallait avoir de l’argent pour y rentrer et c’était déjà comme cela que s’effectuait la première sélection. « Tout le monde rêve d’Harvard, tout le monde en parle, même à l’étranger tu en es la preuve vivante. Je sais aussi qu’il faut profiter de sa famille quand on le peut, j’en suis également la preuve vivante. » Maintenant même mes parents me paraissent inconnus et c’est bien triste, c’est même horrible d’avoir l’impression d’appartenir à personne, j’espérais me souvenir un jour de mes parents et de mon enfance car il y avait des moments que je voudrais me rappeler vu leur description alléchante de certaines des farces ainsi que celles de mon frère. Je lui expliquai ensuite pourquoi j’avais poursuivis mes études à Alejandro, il avait finit son café et regardait sa montre, peut être l’avais-je retenu plus longtemps que prévu. J’avais l’impression en tout cas qu’il n’avait plus grand-chose à dire : « Je ne vais pas te retenir plus longtemps, tu as sûrement à faire… ». Je ne voulais surtout pas le dérangeais, je lui souriais. J’espérais tout de même le revoir car il avait l’air assez sympathique comme garçon.

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Alejandro & Norah

Après qu'il eut avouer que les sacrifices n'étaient pas bien grands quand on les fait pour une université comme Harvard et même, certains vous diraient que quitter la maison s'avère être une bénédiction, Norah se lançait dans un monologue sur le rêve que représente Harvard, ce qui est vrai. À la fin, Alejandro fit juste un sourire et acquiesça. Que dire de plus après tout? Tout avait été dit.

À la fin, l'Espagnol finit son café et s'apprêtait à annoncer ces intentions de partir et de retourner à sa routine. C'est que la discussion avec Norah était intéressante, mais en même temps, il avait ses réserves sur la demoiselle. Cette histoire d'amnésie était plutôt un repoussoir pour lui. N'empêche, il s'était bien comporté, poli comme toujours avec cette ouverture d'esprit qui est la sienne. Avec la bénédiction de la demoiselle, il put se lever.

-Si, c'est la mi-session, il y a quand même beaucoup d'examens à préparer. À la prochaine Norah.

Avec ce beau sourire craquant qui est le sien, il se rapprochait de l'étudiante pour déposer un baiser sur sa joue, posant sa main brièvement sur l'épaule de celle-ci, avant de ramasser son manteau et de la quitter pour retourner vaquer à ses occupations.

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