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Qu'est-ce que je foutais encore ici ? Pourquoi je ne partais pas pour la France, pour la Bulgarie ou même l'Angleterre ? Là-bas je pourrais repartir à zéro, tout oublier, oublier le passé et aller de l'avant. Mais pour le moment je reste là, j'avais encore décidé de boire ce soir. De toute façon je buvais quasiment tout le temps, je n'étais pas toujours saoul, mais on va dire que je repartais amochée. Je me sentais tirée vers le fond et je n'avais personne, personne pour m'aider à me relever. Non pas que j'attendais que quelqu'un me tende la main, car avec l'épisode que j'ai vécu il y a quoi un mois ? Je n'ai plus envie du tout de me relever. D'après ma mère c'était moi, moi qui l'avait tué, j'étais responsable de la mort de mon frère de huit ans. Mais comment aurais-je fais pour le sauver ? Je n'avais que dix ans, ma mère n'était jamais là, en plus c'est elle qui avait voulu construire cette piscine. Pour moi c'était uniquement de sa faute. J'étais fauchée, mon père m'avait coupé les vivres, je devais bosser en tant qu'assistante vétérinaire et en plus j'avais rompu les fiançailles. En même temps pourquoi Elio voudrait toujours de mort ? Après tout j'étais totalement fauchée, au fond du trou, je ressemblais à une loque avec mes yeux gonflés à force de pleurer et les cernes à force de ne pas dormir. J'en avais marre, je trouvais le monde horriblement cruel. Je fixais mon verre, le regard vide, je n'affichais pas d'expression je n'avais même plus la force de dire ou faire quelque chose. Je tournais légèrement ma tête pour voir ce qu'il se passait autour de moi et je vis Dorian, ah ben tiens tombait vraiment bien ! Cela me faisait plaisir de le revoir, mais mon visage restait inexpressif. « Tiens Dorian, ça faisait longtemps. » dis-je d'une voix éteinte. Mon haleine devait sentir l'alcool, ça devait faire peut-être quatre verres pour le moment ? Bon j'avais une bonne descente donc pour le moment j'étais encore bien. En vérité je buvais pour tenter d’anesthésier la douleur. Et là je sentais à nouveau un pique qui s'enfonçait dans mon coeur. J'étais venue ici pour Dorian et c'est depuis le mois d'Avril que je suis malheureusement. Peut-être n'aurais-je jamais du revenir ? Mais ma vie d'avant n'était pas si joyeuse que ça, j'étais une fille éteinte. Ici j'ai réussi à me faire des amis, à avoir une vie, sortir, rigoler, pleurer. Mais je n'arrivais pas à voir le bon côté des choses et pour le moment j'étais perdue et déprimée.
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