appel de jora à aaliyah.

je me mordillais la lèvre en cherchant le numéro d'aaliyah dans mon répertoire, j'avais entendu parlé de ce qu'il s'était passé et j'étais terriblement inquiète.

~ appel en cours.

Je me trouvais dans le salon de la Cabot House entrain de rédiger quelques lignes pour l'édito du journal étudiant dont j'étais la présidente et mon téléphone se mit à jouer "She came to give it to you". Le genre de musique que tu ne peux pas ne pas entendre. Je tournais la tête immédiatement en sa direction pour voir le nom de la personne en question. C'était Jora. Je réponds toute calme et souriante. « Allô ma belle, tu vas bien ? » .

un peu plus rassurée en entendant sa voix douce et calme.

- oui, oui, mais moi on s'en fout pour le moment ? comment tu te sens toi ?

Pourquoi voulait-elle savoir à ce point si je MOI je me portais bien ?« Bah euh moi oui. A part les nausées, ça va. Ca se passe comment avec Nathan ? » .

faisant comme si elle ne savait pas ce dont je parlais, elle niait. je ne voulais pas lui sortir les vers du nez avec force, j'voulais juste qu'elle sache que j'étais présente, comme elle l'était pour moi.

- liyah, on m'a prévenu... bon j'te rassure j't'appelles pas pour t'embêter, juste t'es là pour moi, alors je crois que je dois arrêter de croire que j'suis la seule à qui il arrive des trucs que je ne maîtrise pas et qu'il faut que je fasse gaffe à mes amis. genre à toi, tu vois.

un instant de blanc.

- j'suis là pour toi tu sais.

Je comprenais enfin pourquoi elle insistait pour savoir si j'allai bien. L'histoire de ma tentative de suicide ne lui avait pas échappé. Comme quasiment tout le monde me direz-vous. « Euh...» . Pour le coup, je ne savais pas quoi dire. Ca m'avait un peu surprise pour être honnête. Je ne m'y attendais pas. « Merci ma belle ! Si tu veux tout savoir, se serait tellement compliqué d'en parler. J'étais comme absente quand ça m'est arrivé. J'étais plus là en fait ! Mais bref, merci... ». Toute cette histoire était tellement complexe.

j'étais pas tellement douée pour aborder ce sujet et moi-même j'étais gênée de lui parler de ça.

- ça doit être bizarre... j'suis désolée, moi et le tacte ça fait vingt-deux, mais je savais pas comment aborder le sujet...

faut dire que j'étais vraiment inquiète.

- ça a l'air tellement compliqué.

« Je comprends t'en fais pas, c'est sûr que c'est pas facile de parler de ça avec quelqu'un ! » . Compliqué c'était petit comme mot, bien que je l'avais employé la première. « Si tu savais. Mais disons que ça m'a permis d'ouvrir les yeux sur tout, ma vie, les gens qui m'entourent, etc... Et puis j'ai su en avance que j'attendais des jumeaux aussi ! ». Ce qui expliquait la taille de mon ventre alors que j'en étais qu'à 2 mois de grossesse.

changer de conversation, rire avec elle, parler de la vie et de ces petites choses qu'on aime, c'est ce qui te semblait le plus approprié quant à la situation et c'était aussi beaucoup plus facile. c'était d'autant plus facile puisqu'elle changeait de sujet la première.

- des jumeauuuuuux ?

le tout accompagné d'un petit cri d'hystérie.

- mais ... t'es contente ? tu devais pas t'y attendre, et l'père en dit quoi ?

je posais beaucoup trop de questions.

Impossible de ne pas rire en entendant sa réaction face à mon annonce. « Ouiiiiiiii ! Deux fois plus de douleurs, de cris, de pleures, d'amour et deux fois moins d'heures de sommeil aussi ! » . Waw !Je le réalisais en le disant. Déjà que je ne dormais pas tellement, mais là, ça allait être bien pire. « Le père est super content et il a une jumelle donc j'aurai pu m'y attendre, mais c'est tellement rare que... je sais pas, j'ai pas fait le rapprochement ! Mais au final, j'suis contente. J'aurai pu paniquer mais non ! ». J'avais envie de lui demander à quand le bébé pour elle, juste pour l'embêter mais j'avais peur de la faire plus panique qu'autre chose alors je continuais sur ma propre grossesse.