(ft. Andreas) △ mieux vaut éviter la chute.

ANDREAS FEAT. CALISTA

J'avais perdu toute mon habilité du patinage. Non pas que j'étais une de ces professionnelle élégante capable de vous faire des figures de fou, mais du moins, je savais me déplacer sans manquer de tomber. Pourtant, ça faisait à peine 5 minutes que je venais d'entrer en piste et j'avais failli m'étaler à terre plus d'une fois. J'avais complètement oublié comment il fallait faire depuis tout ce temps. Si mes souvenirs sont bons, la dernière fois que je suis venue ici remontait à mon arrivée. Je n'étais pas une très grande adepte du froid qui circulait dans toute la salle. La preuve, je m'étais vêtue comme si je me rendais au pôle nord: gants, écharpe, bonnet, gros manteau. Je voulais à tout prix éviter de tomber malade. Et pauvre comme je suis, j'étais seule à tenter tant bien que mal à patiner. Disons que mon amie m'avait ce qu'on qualifie de "lapin". Je m'étais assurée de venir plus tôt pour ne pas la faire attendre, et voilà que c'était moi qui m'était mise à patienter avant de finalement recevoir un message comme quoi elle ne viendrait pas. Un imprévu, parait-il. Enfin bref, puisque j'étais là, je me voyais mal retourner chez moi, surtout si c'était pour rester enfermée entre quatre murs à rien faire. Sans façon. J'avais envie de m'amuser, même si j'allais devoir le faire en solitude. Par chance, plus je faisais le tour de la piste, et plus je retrouvais un certain équilibre. J'étais désormais en position de m'écarter du bord et de m'aventurer un peu plus vers le centre. Je n'étais pas très rapide dans mes mouvements, mais au moins j'avais trouvé mon rythme pour ne pas finir étaler sur la glace. J'étais de plus en plus à mon aise, accélérant peu à peu le rythme. C'était bon de glisser. J'avais l'impression de me sentir ailleurs, plus libre ou je ne sais quoi. Mon âme d'enfant était sur le point de ressurgir, jusqu'à ce que je finisse à terre. C'était trop beau pour être vrai. Il fallait bien qu'un jour ou l'autre l'humiliation ne s'empare de moi, bien que j'étais innocente. Un fou était sorti de nulle part, embarquant mon pied alors que nos patins s'étaient accrochés. "Et merde!" fut mes seuls paroles, alors que je tentais tant bien que mal de me relever.

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Calista & Andreas

Stay High

L'air presque glacial faisait éminemment penser aux saisons hivernales des pays nordiques, pourtant les températures violentes étaient loin d'être similaires à celle ressentie actuellement. Un léger air frais, accompagné d'une odeur bien caractéristique de cette glace artificielle qui incitait les heureux patineurs à se vêtir plus chaudement. Des pas légers et fluides qui n'effleuraient que cette surface épaisse dans un délai furtif qui délivraient une silhouette légère et volage telle des danseuses étoiles. Déjà une petite heure qu'il était là, tournoyant au rythme effréné des multiples compétitions qui naissaient entre son camarade de soirée et lui. De vrais enfants qui semblaient alors soudainement souffrir du syndrome de Peter Pan, expulsant même les plus petits de la première place en ligne de mire. Tomber? Une crainte pour la majorité qui n'était à leur yeux qu'une simple chute dont se relever relever d'une extrême simplicité. Avoir des bleus et des courbatures, ce n'était qu'un détail qui ne trouvait qu'une intensité assez intense chez les parents inquiets et protecteurs. Sur une dernière danse tumultueuse, tout deux s'élançaient dans une folle course. Le premier qui arriverait de l'autre côté de la patinoire serait le vainqueur. Le grand gagnant de quoi? D'une grande course olympique mondialement connue? Certainement pas. Il serait tout simplement le vainqueur de leur connerie oui. Derniers mètres, seulement ce léger espace les séparant de la ligne d'arrivée invisible qui les motivait plus que tout à adopter une vitesse effrénée, jusqu'à ce que, comme par magie, son rival l'instant d'une course, ne disparaisse en arrière plan dans un boum discret et pourtant bien réel. Freinant aussi vite qu'il le pouvait, il vire-voltait, se dirigeant sans plus tarder du côté où le choc faisait encore office de vérité. Quel naze celui-là, il aurait pas pu l'éviter? Et puis elle, elle pouvait pas non plus faire attention? C'était dingue ce que les gens pouvaient manquer de notion en ce qui concernait l'évidence. "Et merde!" Cette voix. Oui, cette voix ne lui était pas inconnue et il n'avait nullement besoin de voir son visage pour daigner confirmer son identité. Étalés par terre, elle et son pote, tandis que lui ne regardait le spectacle inerte. S'il voulait encore demeurer dans cet état de reproche en ce qui concernait la jeune fille, c'était raté vu la situation qui le qualifiait clairement d'inconscient. "Mec, t'aurais pu faire attention, sérieusement t'as quel âge?" C'était clairement de la provocation envers son ami, sachant pertinemment que lui aussi était bel et bien acteur de cette situation. Il entendait alors sans difficulté des injures qui lui étaient directement adressées, tandis qu'il se postait devant la jeune fille qui tentait tant bien que mal de se redresser, avant de lui tendre sa main après une légère et rapide réflexion. "Est-ce que ça va? Rien de cassé?" L'aidant à se relever, il laissait alors son cher camarade se dépatouiller tout seul, le sourire innocent sur les lèvres.

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ANDREAS FEAT. CALISTA

Si je détestais le froid, j'aimais cependant le patinage. J'avais été confrontée entre l'envie de m'amuser à celui de rester au chaud, mais après avoir pesé le pour et le contre, je m'étais finalement rendue à la patinoire de la ville. Ca me changerait de toutes ces activités qui se répétaient à en devenir lassantes. C'était aussi l'occasion de passer un peu de temps avec mon amie, ou du moins c'est ce qui était prévu jusqu'à ce qu'elle annule alors que j'étais déjà présente sur les lieux. C'était donc officiel, j'avais pour seule compagnie la solitude. C'était presque déconcertant de voir ces quelques jeunes rapides, qui venaient vous frôler à toute vitesse pendant que la majeure partie tentait tant bien que mal à mettre un pied devant l'autre pour glisser. Atteindre un point ne m'avait jamais sembler aussi difficile qu'à cet instant. Je n'osais imaginer à quoi je devais ressembler dans cette posture embarrassante qui laissait clairement paraître ma difficulté à patiner librement. Mon bras restait instantanément tendu, près à attraper le rebord si jamais je venais à basculer par maladresse. Si je pouvais m'éviter de tomber devant tous ces gens, ce serait déjà ça de sauver. Quoi que, en regardant bien autour de moi, je ne ferais que me fondre dans la masse. Beaucoup finissaient par tomber, et autant dire tout de suite que je ne m'empêchais pas de me moquer. Enfin, je commençais à retrouver un peu de mon agilité, osant m'aventurer un peu plus vers le coeur de la piste. La fierté de cet exploit était d'ailleurs visible sur mon visage, au point que je me sentais l'âme d'une professionnelle. Pourtant ce moment de gloire ne dura qu'un bref instant, puisque dans la minute qui suivait, mes fesses étaient venues s'écraser violemment sur le sol dur et glacé. J'aurais voulu me faire toute petite à cet instant précis, priant pour que personne ne m'ai vue. Je voyais déjà ces nombreux sourires s'afficher sur ces visages, le regard se posant sur moi alors qu'ils continuaient leur traversée. Humiliation totale, et tout ça à cause d'un petit emmerdeur qui m'avait clairement percuté dans sa lancée. Et pas de chance, lui aussi se retrouvait étalé à terre. Des patins s'approchaient dans ma direction, alors que tout le monde allait dans le sens inverse. Au moins une personne avait décidé d'avoir l'âme charitable. "Mec, t'aurais pu faire attention, sérieusement t'as quel âge?" Pas besoin de relever mon regard pour deviner de qui il s'agissait. Ces paroles ne s'adressaient pas à moi mais bien à cet imbécile qui m'avait entrainé dans sa chute. A entendre les injures qui avaient suivi, je devinais rapidement qu'ils se connaissaient. Evidemment. Je décidais alors de lever la tête en la direction d'Andreas, persuadé que j'avais affaire à lui. Sa main se tendait vers moi afin de m'aider à me relever alors que je galèrais plus qu'autre chose. "Est-ce que ça va? Rien de cassé?" Je m'emparais de sa main, poussant sur mes jambes pour me relever en évitant de glisser. Je détestais officiellement la patinoire. "Hormis le fait que mes fesses en ont pris un sacré coup, je crois que je n'ai rien." Je l'avais sentie cette chute. Je n'osais imaginer les bleus que j'allais avoir ce soir. "A croire qu'on se croisera à chaque fois dans de mauvaises circonstances." La première fois, lui qui me percutait, maintenant son pote. A quoi ressemblerait notre prochaine rencontre? Si je pouvais rester entière, ce serait préférable.

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Calista & Andreas

Stay High

Tentant de conserver cet équilibre directement associé aux lames éraflant la glace, il parvenait à venir en aide à la jeune fille en toute honnêteté et absence de blessures. C'était comme si ce qui l'avait amené à se braquer s'était envolé pour rejoindre cette symbiose de l'oubli parfois nécessaire dans la révélation du pardon. A dire vrai, la laisser étalée sur la glace en plein milieu de cette patinoire s'était dévoilée comme une alternative intéressante, au plus profond de lui même. Il ne s'était pas vu depuis de nombreuses années et depuis que le contact était rétabli, le choc semblait inévitable. Violent, brutal et inattendu. La différence? Cette fois-ci, ce n'était pas lui qui l'avait percuté sans retenu, mais son pote, qui s'il ne s'était pas risqué à s'impliquer dans cette course sans valeur nationale, n'aurait certainement pas provoqué cette altercation. Bon d'accord, c'était vrai que patiner comme des fous sur une patinoire bondée n'était pas non plus une idée brillante, mais elle avait tellement été source de curiosité, que résister n'avait pu être concevable, germant dans son esprit encore enfantin. D'ailleurs son dit pote qui s'était alors transformé en tank, venait avec peine de se relever, pour aussitôt se diriger vers la terre ferme. Vu la position qu'il adoptait, nul doute ne planait quant au fait que la douleur devait l'habiter. "Hormis le fait que mes fesses en ont pris un sacré coup, je crois que je n'ai rien." C'était presque une évidence : elle aurait sans doute des difficultés à s'asseoir pendant quelques jours, les hématomes étant inévitables. "A croire qu'on se croisera à chaque fois dans de mauvaises circonstances." Elle n'avait pas tord, déjà qu'il ne possédait pas spécialement l'envie de la revoir, les seuls fois où le hasard semblait vouloir les réunir, il maniait l'art de la maladresse avec aisance. Lui avait-il pardonné? Disons qu'il était encore trop tôt pour daigner affirmer cela mais que la phase haineuse et furieuse était en cours de retrait direct, laissant place à une attitude plus mesurée et propice à l'effacement partiel. Il n'oublierait pas, malgré le temps, cette histoire resterait ancrée en lui, malgré tout les efforts qu'il pourrait faire pour l'enliser. De par sa simple nature, cette histoire demeurerait un souvenir et encore plus depuis que cet aveu ne lui avait été fait. Il n'avait toujours pas appelé ses parents comme il se l'était promis, mais il n'oubliait pas et ses paroles échangées par informatique avec eux pour des raisons banales n'étaient pas munies de tendresse, leur faisant clairement comprendre que quelque chose n'allait pas. Il attendait tout simplement le bon moment, ne souhaitant aucunement laisser une chance à ses parents de se voiler derrière un maudit téléphone ou écran pixelisé. Rien ne valait le face à face. Et si après ça ils comptaient encore s’immiscer dans sa vie, ils n'auraient strictement rien comprit à la vie et surtout à la sienne. "Ouais tu risques de ne plus pouvoir t'asseoir pendant quelques temps!" Oui au moins deux jours, avec un tel choc pareil. Le seul point positif c'est qu'elle, ne semblait pas avoir perdu de neurones, contrairement à son pote, qui actuellement se lamentait sur un banc isolé. Quel clown. "Ouais, la prochaine fois vient avec une combinaison de sumo, ce sera plus prudent!" Et sa connerie, elle était prudente? Bah ouais, après tout, on ne savait pas ce qu'il pouvait se produire. Qui savait. La prochaine fois peu être qu'elle finirait à l'hôpital.

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ANDREAS FEAT. CALISTA

Ma chute n'était pas passée inaperçue à en voir tous les regards posés sur moi. Cette fois-ci, ce n'était plus moi qui me moquais des gens qui tombaient mais bien l'inverse. J'aurais clairement préféré éviter ça, surtout que je commençais peu à peu à trouver le bon équilibre pour enclencher la vitesse supérieure de mes mouvements. Mas je n'avais pas eu le temps, puisque cet imbécile avait été trop inattentif pour m'éviter cette humiliation. Je m'étais retenue de ne pas lui lancer des injures en plein visage alors qu'il s'était éclipsé en un rien de temps pour exprimer ses souffrances. Pas même une excuse, pas même une attention à mon égard. Ce mec était définitivement égoïste et se foutait des dégâts qu'il avait pu causer. A la place, c'était quelqu'un d'autre qui s'était inquiété de mon état alors que je grimaçais à cause du choc, mais aussi du froid. Il avait bien évidemment fallu que ça tombe sur Andreas, qui à en croire ses échanges d'insultes entre eux, connaissait le responsable dans toute cette histoire. Il m'avait gentiment tendu la main afin de m'aider à me remettre sur pieds, voyant que j'avais difficile à le faire de moi-même. Instinctivement, mes mains étaient venues se frotter à mes fesses pour enlever ce surplus de glace usée accroché à mon pantalon. S'il voulait s'assurer que j'allais bien, mon arrière-train sentait clairement la douleur du choc. "Ouais tu risques de ne plus pouvoir t'asseoir pendant quelques temps!" C'était un fait et une réalité. J'allais désormais souffrir à la seconde où je poserais mes fesses sur une surface solide. Nos rencontres partaient toujours d'une maladresse, faisant toujours de moi la victime. A croire que telle était ma punition pour avoir mal agi avec lui. "Ouais, la prochaine fois vient avec une combinaison de sumo, ce sera plus prudent! Ces paroles m'arrachèrent un rire, m'imaginant dans cette combinaison horrible. J'ignorais où il avait été cherché ça comme réponse, mais j'en concluais qu'il avait gardé son imagination débordante de l'époque. "Je doute avoir encore du charme dans un costume de sumo." Mais peut-être que c'était plus prudent de faire comme tel avant de réellement finir dans un lit d'hôpital. Avec un peu de chance, mes fesses finiront pas se remettre de cette chute d'ici la fin de la journée et je serai à nouveau dans la capacité de vivre normalement. Mon attention fit alors interceptée par les grimaces que faisaient son amis, assis sur un banc en se courbant de douleurs. "J'crois qu'il y en a un qui n'aura pas que du mal à s'assoir." Je tournais à nouveau la tête vers Andreas, m'en fichant un peu de ce qu'il avait puisqu'il ne s'était pas intéressé à mon cas. "Vous faisiez quoi pour patiner aussi vite?" Il devait bien y avoir une raison à tout cette embuscade.

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