- Aller salope enlève ton string. On a pas que ça à foutre.
La jeune fille avança, dévoilant ses courbes parfaites qu'elle avait dissimulé sous une nuisette de soie. Le regard avide de l'autre adolescent la scrutait d'un oeil critique, puis semblant satisfait, apposa ses mains vagabondes aux corps de la brune qui se dévoilait pour la première fois. Les deux jeunes gens s'adonnèrent à un rapport bestial, le jeune homme n'éprouvant aucun respect pour sa partenaire, qui retenait ses plaintes en les muant en de faux plaisirs.
Interminable valse. Les corps s'adonnent au plaisir et au déplaisir sous toutes leurs formes. Qu'elles soient physiques ou mentales, l'être humain a certes des limite. Mais qui sont plus ou moins aisément repoussables. L'amour de son inverse n'est que la toute première limite.
2 ans plus tard.
- Retourne-toi, j'te dis !
- Vas te faire foutre !
La marque rougeâtre d'une main s'apposa alors sur la joue de la brune, qui ne cilla pas, écoutant juste sa propre douleur en fixant son interlocuteur d'un regard assassin. Son poul avait beau battre la chamade, elle ne flanchait pas. C'est alors que la main de l'homme en face d'elle se glissa dans ses cheveux pour la faire plier, lui arrachant un gémissement plaintif. Jetée au sol, la jeune femme se recroquevilla sur elle-même, essayant tant bien que mal de protéger son crane des coups que lui infligeait son propre frère. La seule personne pour laquelle elle avait de l'estime et un amour si puissant qu'il en était incomparable. C'était dans ces moments là que la brune se souvenait de tous leurs bons moments, avant que la drogue, l'alcool, la délinquance et l'argent n'arrivent dans leur vie, deux ans plus tôt. Leur mère, morte d'un cancer, avait fait boulversé toute la famille. Au bout de plusieurs minutes de coups, Dreiden se décida enfin à s'arrêter. La brune releva alors les yeux vers le visage de son frère, logée dans un coin de la pièce. Celui-ci se baissa pour la prendre dans ses bras.
- Je suis désolé petite soeur. Je t'aime.
La brune l'observait d'un oeil humide. Et il l'embrassa. Ensemble, une fois de plus ils s'unirent dans l'amour que l'un et l'autre se portait.
L'amour ne connait ni limite corporelle ni mentale. Il peut contaminer tout un être, teinter toute une âme. Il peut donner la lumière alors que l'on est plongé dans le malheur. Le tout est de trouver la bonne dose au bon moment.
Quelques mois plus tard.
- Sale petite garce, tu as déjà affaiblis ta mère après ta naissance jusqu'à ce qu'elle tombe malade et maintenant tu t'amuses à baiser ton sale merdeux de frère ?!
Le poing de leur père s'abbatit en plein sur la tempe de Trinity, qui valsa quelques instants avant de retrouver ses esprits, mais déjà son frère avait prit sa défense. Trinity voyait bien que son frère retenait ses coups. Il avait toujours voué une profonde admiration envers leur géniteur. Mais elle aurait voulu qu'il se défende. Qu'il la défende. Qu'il les défende tous les deux.
Quelques heures plus tard, le corps de leur père gisait, un trou perçant son front. Dreiden avait été obligé de l'abbattre. Il pleurait dans les bras de sa soeur, abbatu par leur vie qui ne ressemblait à rien. Ensemble, ils buvèrent à s'en rendre malade, et Trinity, trop éprise par l'alcool, ne pouvait même pas aider son frère qui lui ne s'arrêtait pas comme elle l'avait fait. Etalée sur le lit, nue, elle observait son frère tourner son visage vers lui, le flingue dans la main.
- Arr..
Mais elle ne pu rien dire de plus, ses paupières se fermant. Elle eu juste le temps de voir son frère, son Dreiden, lui sourire.
Il y a parfois des moments où la vie nous rend impuissants. Car quand celle-ci attrape les infimes faiblesses des coeurs les plus forts, elle aime les exploiter. Et il est rare que cela soit une récompense. Comme si dans une autre vie nous avions passé notre temps à semer le chaos. Alors la vie sème le chaos dans notre esprit.
Quand Trinity se réveilla, le corps ensanglanté de son frère était étalé au sol. Elle partit de chez elle, abbatue. Elle se fit loger chez des amis. Changea de nom, garda juste le deuxième prénom de son frère, River. Et se rebaptisa Odwen. Sa situation ne cessa de se dégrader, mais la seule chose qu'elle n'abandonna jamais furent ses études dans lesquelles elle excellait. Elle finit par entrer à Harvard.