ALEK NOLAN MATHESSON ✗ Thomas Dekker

De là où je viens la vie n’est pas toujours belle. Enfin, on m’a dit que c’était comme ça partout, peu importe où on pouvait aller. Il me semble pourtant que là-bas, il n’y avait que des ombres et la mort qui régnait en maître. Je m’en suis tiré vivant, mais j’ai des cicatrices dont je me souviendrai toute ma vie, jamais je ne pourrai les oublier.

Lorsque j’étais gosse, être riche n’avait rien de particulier. Tous les gamins qui étaient à la même école que moi étaient des enfants de riche et ils se servaient tous de leur puissance pour une chose ou pour une autre. Moi, je faisais profil bas. J’avais appris à me taire lorsqu’il le fallait –et même lorsqu’il ne le fallait pas- et je ne passais pas mon temps à me faire valoir ou à faire valoir l’argent que possédait mes parents. J’étais un bon élève, très intelligent et j’apprenais très rapidement. Je suivais tous les cours particuliers auquel mes parents m’inscrivaient et jamais je ne disais un mot lorsque quelques mecs me prenaient appart pour me foutre une raclé ou me prendre un de mes vêtements. Je ne disais rien, parce que pour moi c’était presque normal. À la maison, je vivais pratiquement la même chose. Mon père était un homme très autoritaire auquel il ne valait mieux pas tenir tête. Je ne sais pas exactement dans quoi il était impliqué, mais je suis persuadé qu’il avait pas mal de sang sur les mains. Je ne sais pas ce qui l’a poussé à être ainsi, à être violent et sans cœur. Mais quelque chose au fond de lui le rendait mauvais et c’est moi et ma mère qui subissions ce qu’il avait à extériorisé, soit sa colère et sa violence.

Croyez-vous que le silence fait d’un homme ce qu’il est? Nous avons tous nos terreurs et nos démons à combattre, mais comment étions nous supposé vivre dans un tel environnement alors que nous étions paralysé? Il venait nous prendre dans notre lit et, chaque soir, ses mains s’enroulaient autour de notre cou et il nous jetait violemment contre un mur. Est-ce là ce que je méritais pour les choix que j’avais fait? Pour mon choix de garder le silence? Je ne savais plus quoi faire et j’étais complètement terrorisé par lui. Qu’avions nous fait pour mériter ça?

J’étais entrée à l’université et la situation à la maison était presque toujours la même. Je ne disais pas grand-chose et je subissais simplement. Il n’avait certes plus la force de me jeter contre les murs, mais il savait encore se servir de ses poings ou même de ses pieds. Lorsqu’un soir je sortis de ma chambre après avoir passé des heures sur un travail important et que je découvris le corps de ma mère inerte sur le sol, je compris qu’il était temps que je m’en aille d’ici. « Maman! Non… MAMAN! Ne t’en va pas! Reste avec moi…. Maman…. Je ne peux pas faire ça tout seul maman…. Je ne peux pas vivre sans toi alors reste avec moi! MAMAAAAAAAAAAAN! » Ma voix déchirait le silence froid et sanglant qui régnait dans la maison. Pour la première fois, je m’exprimais. Pour la première fois, j’étais prêt à parler. Cet homme devait payer pour ce qu’il avait fait….

Pourtant je ne dis rien. Pour la première fois il ne tenta pas d’être violent. Il n’essaya pas de me tuer et jamais je ne su pourquoi il avait finalement assassiné ma mère. Cette femme qui avait toujours été là pour moi. Celle qui m’avait comprit et soutenu durant toutes ces années. Ce jour là, il acheta mon silence et le jour suivant l’enterrement j’étais dans un avion pour les États-Unis. Un transfert en milieu d’année dans une autre université. Cette fois, j’irais étudier à Harvard, loin de cet homme, loin de mon passé.