Koray et Léonora => A drink with a stranger

Léonora Aiyana Lockhart & Koray C. Fincher
Vendredi soir,
Léonora n'avait pas cours le lendemain matin. Tout allait bien. Les jeunes étudiants partaient tous au People's Republik pour se détendre et s'amuser. Léonora ne s'est jamais rendue là-bas, mais il fallait un début à tout. Elle devait s'intégrer chez les Mathers, mais aussi dans l'université... Même si au fond, ça la faisait chier, mais il fallait qu'elle le fasse. C'était sa santé mental qui était en jeu et rien d'autre. Le commencement sera vraiment dure.
Ce soir, Léonora était vêtue d'un débardeur et d'un jeans noirs, une veste en cuire couvrait ses épaules. La soirée était fraîche, mais Léonora ne semblait pas avoir froid. En même temps, si on n'avait le sang chaud, le froid ne se baladait pas sur la peau. La brune rejoignit la queue. Il y avait beaucoup de monde ce soir. La jeune femme jetait des regards méfiants autour d'elle. Il était vrai qu'il fallait se méfier du monde qui nous entourait. Léo' suivit la foule et paya le videur pour passer. Elle entra à l'intérieur de la discothèque. Il y eut plusieurs mélanges d'odeurs : la transpiration des danseurs, le vomi non loin de l'entrée, le fumigène. Ces odeurs donnaient envie de vomir. Mais Léonora serra les dents, ses yeux furent mitrailler par les stroboscopes. Elle plissa des yeux et observa les alentours. Mon dieu ! Qu'est-ce que c'était dégoûtant de voir deux personnes qui sentaient la mort, dansaient l'un contre l'autre ! La jeune femme se pinça les nez et repéra le bar. Hallelujah ! Le seul endroit où elle souhaitait s'y rendre pour boire un petit verre de whisky.
D'ailleurs, elle marcha en direction du bar. Un danseur s'approcha d'elle et faillit l'inviter de danser que Léonora fit volte-face et lui jeta un regard menaçant. Il ne fallait certainement pas lui chercher des noises ce soir. Elle était fatiguée et pas qu'un peu. Les études l'énervaient depuis quelques jours. L'inconnu cligna des yeux et Léonora lui fit comprendre de s'en aller. Elle en avait assez qu'on vienne vers elle de cette façon. Elle n'était pas d'humeur pour avoir un coup d'un soir. La brune tourna les talons et marcha vers le bar. Là où elle s'assit sur un tabouret, fit signe au serveur pour commander et observa le monde. Bon, ça n'a pas l'air d'être ennuyeux ici !

A drink with a stranger

C’est le brouillard total dans mon esprit, je me retrouve au milieu d’une piste de danse au milieu de gens que je ne connais pas et je me rends compte que j’ai dû avoir un blackout en dansant pendant quelques secondes. J’ai jamais été un danseur exceptionnel, mais je me débrouille. Et quand je dis que je me débrouille, c’est qu’au moins je ne fais pas le moulin avec les bras sur la piste. Enfin, j’espère. Je me fraie un chemin hors du groupe d’amis qui m’appellent. Comment est-ce qu’ils connaissent mon nom ? Comment je suis arrivé ici, déjà ? Meerde, depuis combien de temps je suis là ? C’est d’ailleurs bizarre que je ne sois pas venu avec Zoé.. Je vais devoir m’expliquer, je le sens. Je monte à l’étage du dessus, et sors sur une espèce de balcon. J’arrive à lire « People’s Republik » dans le reflet de la vitre d’une boutique de l’autre côté de la rue, en face de la boîte. J’ai des bribes de souvenirs de moi parlant aux gens en bas, mais rien de plus. Je me tiens le front et rentre à l’intérieur. Il fait frisquet et je ne porte qu’une chemise ouverte de plusieurs boutons. Je veux la reboutonner et remarque que les boutons ont sauté. What the… On a essayé de me violer ? J’ai l’air complètement débraillé et mes cheveux sont lâchés et ils commencent à boucler pour de bon avec toute cette humidité… J’ai envie d’éclater de rire, c’est tellement ridicule, je dois être complètement bourré. Enfin pas complètement si j’arrive encore à réfléchir. Je ne me souviens pas de tout mais j’ai dû avoir envie de bouger ce soir. C’est bizarre que j’ai eu envie de venir ici plutôt que d’aller taper dans un sac de sable. Je redescends et commande une Killkenny, pensant ralentir la cadence avec une bière. J’ai enchaîné les shots depuis que je suis arrivé, ça au moins je m’en souviens, et j’ai l’impression que je ne pourrai plus jamais boire de whisky. Je m’appuie sur le bar et regarde la foule en plissant les yeux dans la pénombre. J’ai pas mes lunettes et je ne porte pas mes lentilles. Chelou. Une fille s’assied à côté de moi et je ne bronche pas jusqu’à ce que j’entende sa voix commander un verre. Je la regarde, enfin j’essaie, et… Putain mais c’est Annie? Énorme ! « Annie ! » Je l’appelle plusieurs fois avant qu’elle se retourne. Ça me fait vraiment plaisir de la voir, pourtant. Les mots ont l’air de ne pas vouloir quitter ma bouche et j’ai l’impression de parler suuuper lentement tout d’un coup. « T’as teeeeeeeeellement changé depuis la dernière réunion de famille, Annie ! Fraanchement… Je te ferai le plus gros câlin au monde si c’était pas.. » Je fais un geste vague de la main pour désigner l’atmosphère humide.

Léonora Aiyana Lockhart & Koray C. Fincher
Ce n'était pas du touuuuuut ennuyeux ici ! Il fallait l'avouer, lorsqu'un inconnu vous baptise Annie, ce n'était pas ennuyeux. D'ailleurs, c'était vraiment suspect !
Le garçon était persuadé que Léonora s'appelait Annie. Pourtant, elle ne le connaissait pas. Alors pourquoi ce prénom ? Bon, il parlait hyper lentement. Un fait que Léonora mit sur le coup de l'alcool, c'était sûrement ça. Super, elle va se mettre à ramasser les alcooliques au passage et ils vomiront sur ses chaussures ! Elle n'est pas belle la vie ? Léonora se mordit intérieurement la joue pour ne pas s'énerver. Elle continuait à l'observer sans lui répondre. Qu'est-ce que ça changerait ? Il ne l'entendrait pas avec cette musique assourdissante. Léonora secoua la tête et soupira. Elle se tourna vers son whisky et le but cul sec. Elle posa délicatement le verre et se leva sagement.
«  Je crois que mon père aurait dût m'appeler Mère Theresa et m'envoyait au couvent depuis toute petite. Je serai peut-être devenue infirmière comme il le souhaitait... » pensa-t-elle.
Elle faillit marmonner, mais elle s'en abstint. Le mec était trop bourré pour la reconnaître et puis s'il n'était pas bourré, il ne l'a reconnaîtrait pas. Ils ne se connaissaient même pas, alors...
Mais Léonora était très gentille pour ça. Du moins, façon de parler. Il lui faisait juste pitié à regarder. La brune se tourna vers le barman et sortit un billet de vingt dollars de sa poche pour lui donner.
- Gardez la monnaie, lui dit-elle calmement.
Elle se tourna enfin vers le nouveau garçon. Elle fronça les sourcils et se souvint qu'elle l'avait déjà vu sur le campus, mais pas chez les Mathers ni les Eliots, certainement pas chez les Cabots. Mais elle l'avait déjà vu. Peut-être chez les Students ou dans une autre maison. La demoiselle soupira et passa une main sur son visage.
On va bien rigoler...
- Bon, je ne suis pas super Nany et certainement pas Annie. Ils sont où tes potes ? Lui demanda-t-elle pour l'aider à l'emmener vers eux.
Il était trop bourré pour se souvenir de quoi que ce soit, va savoir...