LES VESTIAIRES DE L'AMOUR ₪ CALYPSO

Depuis la rentrée, Cody faisait partie de la team de football américain. On lui avait dit que ça aidait pas mal à pécho, que ça permettait de tisser des liens avec de nouvelles personnes, de gagner en confiance en soi, de nourrir son esprit d’équipe et la cohésion au sein d’un groupe et surtout, que ça aidait pas mal à pécho. En plus, cette année, chaque joueur de football avait une ou deux cheerleaders attitrées pour se soutenir et se motiver mutuellement. Donc ouais, jouer au football, ça aiderait peut-être Cody à pécho. Après une longue séance d’entraînement, comme d’hab, le dernier dans les vestiaires s’appelait Cody Bleeker. Pourquoi ? Il semblerait que ses talents de chanteur ne soient pas reconnus à leur juste valeur et que ’I will always love you’ de Whitney Houston ne fasse pas totalement partie de la playlist de l’équipe. TANT PIIIIIIS. Le président Lowell se retrouva le dernier sous la douche à se savonner généreusement tout partout puisqu’à avoir passé deux heures à plaquer des gens, il était tout cracra le Coco. Entendant la porte des vestiaires claquer et puisqu’il attendant la visite d’une cheerleader pour un massage sensuelle des orteils, il se retourna face à l’ouverture des douches et s’écria ; « J’arrive dans deux minuuuuuutes, avec des orteils propres comme des sous neufs, tu t’en remettras pa… » Et donc, il se retourna, sauf que la personne qui venait tout juste d’entrer était parvenue jusqu’aux douches et qu’en plus, ce n’était pas la dite intéressée. Donc la voix de Cody partit dans un aigu pas très très viril. « Pa…AAAAAAAAAAAAAAH. » Il cacha son Codinosaure avec ses mains. Et autant vous dire que deux mains ne suffisent pas à le cacher

Et merde. Je venais d'ouvrir mon casier, en temps normal, après ma douche tiède - ça coûte trop cher l'eau chaude apparemment - j'avais l'occasion de trouver mes vêtements, seulement cette fois-ci il me restait une chaussette, super. Je soupirais un bon coup devant la gaminerie dont je ne venais de faire les frais. Les gens avaient que ça à faire, bah ouais c'est vrai à Harvard y'a pas assez de travail. Ma serviette, disons-le beaucoup trop courte enroulée autour de mes 1m80 n'allait pas me permettre de passer inaperçue jusqu'à ma voiture. Je réfléchissais un instant m'adossant au casier, les vestiaires étaient à présent vides, j'étais la dernière. Le bon plan vraiment Caly de venir t'entrainer à l'université, moi qui voulais faire des économies, je commençais à voir l'avantage de faire baisser son compte en banque de trois zéros pour une certaine qualité. J'étais peut-être une petite bourgeoise dans l'âme mais j'pouvais pas supporter des trucs comme ça, déjà que je prenais le risque d'attraper des verrues aux pieds et une mycose en partageant ma douche, fallait pas pousser le bouchon trop loin. Peut-être qu'il restait un mec dans l'autre vestiaire ? Je me faufilais discrètement dans le couloir afin de rejoindre le vestiaire des hommes. L'eau de mes cheveux dégoulinait partout mais j'men foutais royalement de tremper l'université entière. Quelqu'un était là, apparemment il venait de m'attendre arriver mais j'comprenais rien à ce qu'il me disait avec le bruit de l'eau. Tant pis s'il me parlait c'est qu'il était pas à poil, j'me dirigeais donc vers les douches et j'entrais. My gaaaad, en fait le brun était bien nu, et devinez qui c'était ? Cody. Il faillit tomber à la renverse en me voyant, cachant son intimité - mais j'voyais tout quand même, c'est qu'il avait un sacré truc le Cody :perv - Je fixais cette partie de son corps, tournant légèrement la tête, ah ouais quand même. Bref, j'me reprenais, j'pouvais pas m'empêcher de rire, on faisait la paire entre ma serviette trop courte et Cody tout nu. Salut Cody ! lâchai-je. J'suis désolée je savais pas que tu étais euh... à poil, j'te passerais bien ma serviette mais... je faisais la grimace. Mais bon t'es sexy comme ça avec ce petit air perdu dis-je en soulevant les sourcils.

Calypso, Calypso, Calypso … De ses excuses à la noix, Cody allait en faire de la calypsoupe d’eau brûlante mêlée à de l’acide hyaluronique et la lui balancer au travers la figure. Elle a cru qu’on entrait dans les vestiaires des mecs comme on entre dans un moulin ? NON MAIS. Même dans un moulin on n’entre pas comme ça, on frappe puis on rentre. Il était tellement perturbé – et complexé – par sa nudité qu’il en oubliait carrément de mater Calypso alors que djdhdgfgcgd quoi (Google Traduction ne dispose pas de traduction pour ce genre de dialecte, désolée). « Je-de-du-je … » Mais-où-est-donc-or-ni-car ? Je pense qu’on ne révise pas assez les conjonctions de coordination dans les RP et c’est une honte. Autant une honte que Cody qui tentait tant bien que mal de cacher son appareil reproducteur. Il dégoulinait de partout – Cody hein, pas son petit oiseau qui n’était d’ailleurs pas petit puisqu’il avait l’envergure de l’aigle royal – et Calypso lui fit comprendre qu’elle ne lui passerait pas sa serviette. « SORS DE LÀ CALY ! » s’écria-t-il en pointant du doigt la sortie et en rabattant bien vite sa main vous-savez-où. Puisqu’il avait laissé sa serviette et ses fringues dans la pièce à côté, il utilisa le flacon de gel douche pour mieux se protéger. Dieu merci, il s’agissait là d’un flacon XXL. « Qu’est-ce que tu fous là ? T’es pas un mec, à ce que je sache ! » Sinon, il faudrait féliciter le chirurgien. 

Oula monsieur était en colère, il me criait dessus me disant de partir. Non mais je rêve, alors déjà que je venais de perdre mes affaires - enfin je venais de me les faire voler, mais oublions cet aspect très négatif qui me rendait folle de rage -, en plus j'me faisais crier dessus, c'était ma fête. Plus jamais du sport à l'université, c'était terminé, vraiment. Je levais les yeux au ciel, me dirigeant vers la sortie de la douche. J'allais capituler puisque j'avais besoin de lui. Avant de quitter les lieux, j'me retournais vers lui afin de lui adresser un clin d'oeil alors qu'il attrapait son gel douche. Je criais à mon tour. Ça va, arrête de faire l'autruche, j'ai déjà vu un mec à poil dis-je l'égard de Cody. Mais il s'arrêtait plus, décidément choqué de ce qui venait d'arriver. Bah si tu savais pas ? J'ai un pénis moi aussi ! dis-je en rigolant. Bon tu sors de là oui, j'ai besoin de ton aide. Tu veux que j'te balance tes affaires ? Il ne restait plus qu'un sac sur les bancs du vestiaire, pas besoin d'être ultra intelligent pour comprendre que ce sac était la propriété de Cody. J'hésitais à lui piquer ses fringues pour le coup, les enfiler et partir comme ça, punition pour m'avoir crié dessus, mais bon je l'aimais bien quand même pour faire ça. J'étais pas une voleuse MOI. Je commençais à vraiment avoir froid dans cette petite tenue, j'avais la chair de poule, c'est vrai que ma journée était pas assez merdique. Bientôt mes lèvres allaient devenir bleues.

Spoiler:

Voir un mec à poil, c’est une chose. Mais voir Cody Bleeker à poil, c’est comme voir le monstre du Loch Ness, l’abominable homme des neiges, les Bigfoot des montagnes, une PACES sans son cours de biocell, vous voyez le topo quoiiii ? Et dès qu’elle prononça ses mots, il se retourna machinalement, oubliant pendant deux secondes que rien ne couvrait ses petites fesses – si ce n’est que sa forêt de poils, ben ouiiii, vous croyez quand même pas que Cody avait fait glisser de la cire chaude dans la gouttière du maçon, ohhhh ! Du coup, il se retourna presque immédiatement, préférant affi-cher son gel douche que son popotin de dieu grec. « VA-T-EN VA-T-EN VA-T-EN ! » suppliait-il une nouvelle fois en pointant du doigt la sortie. Sa voix virait dans les aigus ; ADIEU VIRILITEEEE. Mais s’pas grave, c’est Cody quoi, on lui pardonne tout. « T’as pas de pénis … Je vois d’ici que c’est pas un pénis que t’as … » grimaça-t-il de terreur comme si c’était la première fois qu’il voyait un V. « La prochaine fois, prends une vraie servietteeee. Là c’est pas possible, c’est l’essuie-main que tu as enfilé ! » Et à partir d’aujourd’hui, Cody ne verrait plus jamais un essuie-main de la même ma-nière. Il quitta les douches et passa à côté de Caly en restant super méfiant. Il la pointa du doigt, la menaça du doigt pour être plus précis ; « Ne fais pas le moindre geste brusque ou je te mords … » Et surtout, qu’elle arrête de le mater comme çaaaaaa, il perdait ses moyens.

Il était drôle le petit Cody - enfin grand j’vous dirais si vous regardez le machin, m’enfin c'était plus chou de dire le petit -, à me crier dessus comme une folle hystérique. Oui, je disais bien une folle, parce que sa voix avait quelque chose de féminin sur le coup. J’affichais un sourire satisfait devant cette scène, au moins, je n’étais pas seule qui était timbrée. Parce que soyons honnêtes depuis mon mariage comment dire… ouais, bizarre, il devait me prendre pour une allumée complet du cerveau. Loin de dire que je n’étais pas folle, mais quand même, me marier sur un coup de tête ce n’était pas dans mes habitudes. Qui plus est avec Cody comme témoin, pas mon genre de prendre des gens étranges en guise de témoin. Au pire on s’en fiche, tu m’as déjà vu presque à poil lors de mon mariage dis-je en me levant parce que je commençais à vraiment mourir de froid là. Puis je tournais sur moi-même afin d'lui faire rappeler comment on était ce jour-là, avec Elizabeth. Tu te souviens ? Il manque plus que la musique ! dis-je, enjouée. Puis il venait de me dire de ne pas faire un geste brusque, comme si j’étais du genre à écouter ce qu’on me disait, moi Calypso Thomspers Leroy. Bon, tu vas rester planté comme ça 450 ans ? J’ai besoin de ton aide, on m’a piqué mes affaires… d’où l’essuie-main que je porte dis-je avant de faire une mini révérence au jeune homme. Même si j’étais en colère, cette situation m’amusait beaucoup au fond, il bougeait plus, sûrement qu’il savait pas où se changer maintenant, il voulait pas que j’revois le Codinosaure, tellement d’injustice dans ce monde

Calypso rappela à Cody – à juste titre – qu'il l'avait déjà vu presque à poil le jour du mariage. Aaaah, quelle belle soirée d'été ! Que de souvenirs ! Mais maintenant, ça le frustrait un peu parce qu'il ne se souvenait pas du tout qu'il avait vu des moules ailleurs qu'accrochées aux rochers et des noix de coco pas seulement dans les arbres. Mmmmh, il avait dû louper un épisode ! « J'devais avoir un moment d'absence à ce moment-là … Ou alors je tenais l'écharpe du maire pendant qu'il était en train de vomir. Le pauvre, il a passé une sale nuit ... » Et Cody avec, c'était folkloooo. Donc ce n'était pas une raison pour que Caly reste dans la douche à mater Cody làààà, dans d'autres circonstances il aurait été ému, mais elle, elle était presque lesbienne et donc elle avait un certain jugement critique et objectif sur ce qu'elle voyait. Or, Cody ne voulait pas être jugé sur son zibouiboui. Non sans peine, il parvint à se glisser hors de la douche en longeant les murs. « Non, j'essaye de m'habiller là, si tu n'as pas remarqué. Tu serais gréée de te tourner. » Il était arrivé jusqu'à son sac et s'assit brusquement sur le banc. Brrrrr, il était gelé en plus le banc. Ses grelots étaient à deux doigts de tinter en chantant 'vive le vent d'hiver'. « On t'a vraiment volé tes fringues ? Ou c'est une technique pour te rapprocher de moi ? » demanda-t-il par curiosité.