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Je sais que je blesse continuellement ma soeur, j'aimerais m'excuser mais les mots ne sortiront jamais de ma bouche, malheureusement. Je m'éclaircie la gorge et dis « Ton regard pourra toujours changer. » Je fais un sourire assez absent et rapidement on en vient à parler de Papa. Le souvenir de la puissance paternel, de mon modèle sur terre me dévore l'intérieur. Tous les jours je passe au cimetière pour le voir, lui parler mais avouer cet faille à l'image parfaite de mafieux que je tente de garder intacte serait un déshonneur. Alors que les larmes sont montées et que nous nous sommes posés sur le banc, Leevy me tend quelque chose. Je l'attrape d'un geste brusque. C'est une photo de Leevy et moi avec notre père au milieu, sur la photo nous devions avoir à peine à cinq ans, mais nous étions tous les trois très heureux, grands sourires, yeux qui brillent et on voit la ressemblance entre mon père et moi. Leevy n'est pas pour autant mise à part. Cette photo a été prise devant le lac près de notre chalet, je m'en souviens encore. Une larme coule sur ma joue et atterrit sur la photo. Je remarque aussi la broche de maman, jusqu'à maintenant je n'avais pas le souvenir que c'est Papa qui l'avait. Mes yeux humides se posent sur ma soeur, je fais un sourire et dans un murmure à peine audible je lui dis « Merci Leev'.. » Je tire une dernière taffe et jette ma cigarette loin de moi. Je prends ensuite Leevy dans mes bras, et je la sers tout contre moi dans une étreinte fraternel, bien plus que la précédente puisque mon coeur est douloureux. Cette fois ce n'est pas seulement elle, qui a besoin de réconfort mais nous deux. Autant profiter de cet instant, car des instants comme ça se font rarissimes, c'est une fois tous les cent ans. Je mets fin à notre étreinte puis la regarde. Je regarde ensuite la photo et souris. Je range ma nouvelle propriété dans la poche intérieure de ma veste du côté gauche pour qu'elle soit près de mon coeur. J'essuie mes joues encore mouillées puis me lève du banc. Je réajuste ma veste, et comme si rien de tout ce qui venait de se passer s'était produit je reprends mon attitude hautaine qui me colle à la peau. « Bon, je t'invite à boire un verre, enfin s'il n'est pas trop tard. » Je lui fais un petit sourire, gentil mais froid.
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