you keep my sister ▽ leenix

La nuit noire est tombée sur Cambridge depuis quelques heures et je marche dans les rues à la recherche de je ne sais quoi. Effectivement cela fait quelques heures que je suis sur ma route, je me suis autorisé à m'arrêter dans un bar afin de boire un ou deux verres, et maintenant je suis prêt à retourner dans ma nouvelle demeure quand soudain je vois une silhouette assise sur un banc, qui visiblement rumine. Je m'approche alors et m'assois à ses côtés pour ensuite croiser les bras sur mon torse musclé. Cette personne c'est Leevy ma soeur, lors de notre dernière rencontre je l'ai carrément fracassée à tel point qu'elle a encore quelques cicatrices sur le visage, ce qui me fait sourire. Je vois qu'elle a pleuré et cela me réjouis encore plus. Leevy et moi ne sommes pas proches, voire même pas du tout. J'ai toujours eu une haine pour elle, et je pense clairement que c'est réciproque. Plusieurs fois je me suis demandé ce que ça ferait si nous nous entendions bien, si nous avions eu une relation basé sur la confiance, sur l'amour fraternel, rien qu'à cette pensée je déglutis comme pour ravaler une nausée et élève enfin la voix. « Qu'est-ce que t'as à pleurer comme une madeleine ? Ton toutou, enfin Ron t'as plaqué ? » lui dis-je d'un air sarcastique me fichant bien de l'impact qu'auront mes paroles sur elle. Je me fiche tout aussi d'avoir insulté, son copain visiblement il n'est pas assez présent pour voir que sa dulcinée n'est pas bien, ça donne un côté encore plus pathétique à leur couple merdique.

Aujourd'hui était une terrible journée, j'avais l'impression de retrouver les fantômes de mon passé. Pendant toute cette journée j'avais passée ma journée à l'hôpital à faire des examens, pourquoi? Parce que cela faisait plusieurs jours déjà que j'avais du mal à respirer et que je toussais du sang. Je me souvenais bien de ces symptômes, je les avais ressentis juste après la bombe qui c'était explosé sur Harvard et en ayant reçu ces symptômes j'étais partie à l'hôpital pour qu'il m'annonce que j'étais atteinte d'un cancer et aujourd’hui je viens d'entendre exactement la même chose. Apparemment j'avais pris un assez gros choc qui aurait fait revenir le cancer, vous imaginez bien dans quel état j'étais quand j'ai appris la nouvelle, j'avais eu envie de tout abandonner n'étant pas capable de vivre cette maladie une nouvelle fois. J'étais tellement contente en sachant que j'étais guéris et que je pourrai vivre normalement mais non il fallait que mes vieux démons me rattrapent. Après avoir réfléchis j'avais rapidement compris d'où venait le choc, il était pas difficile de me souvenir de mes retrouvailles avec Phoenix mon frère vu que j'avais encore les cicatrices de ce qu'il m'avait fait. Il avait gagné, il m'avait donné la mort sans même qu'il soit obligé de me tuer lui même, le cancer s'en chargerait très bien tout seul. J'étais à présent assise sur un banc dans le parc mes jambes serrer contre mon buste alors que j'essayais de calmer mes larmes, je ne pleurais pratiquement jamais et quand je pleurais ça voulait bien dire que j'explosais et que je n'étais plus capable de retenir mes émotions. Je finis par entendre une voix que je reconnu directement, non pas lui.. Phoenix m'avait déjà achevée il pouvait pas empirer la situation de toute façon. Je tournais alors mon regard vers lui tout en passant mes mains contre mes joues pour enlever mes larmes. Barres-toi d'ici, je veux pas te voir. Dis-je assez froidement tout en le regardant pour ensuite lâcher un soupire en ne le voyant pas bouger. Tu m'as déjà achevé, c'est plus la peine de continuer.

Pour une fois que je veux être gentil, que j'arrive près d'elle et que je ne la frappe, ne l'insulte pas ou du moins pas tellement elle m'envoie sur les roses et ça m'énerve au plus haut point. Elle qui a toujours voulu le meilleur des grands frères, voilà que quand je fais des efforts presque surhumains elle me demande de partir, ça me plait guère. Quand elle m'explique que je l'ai achevé je fais marcher ma mémoire afin de savoir à quand remonte notre dernière rencontre.. Ah oui ! C'était lors de l'enterrement de mon père qu'elle a tué, je fais bien de le rappeler. En fait je l'ai tout simplement mise à terre, et infliger plusieurs coups, je ne sais plus où. Je la regarde donc et je vois qu'elle tient ses jambes contre son corps, comme pour cacher une douleur intérieure. Je ne comprends pas du tout, elle qui est censée être la blonde forte, dont les coups endurés sont chose facile, je la trouve dans un état désastreux. Lorsqu'elle passe ses mains sur ses joues, je comprends qu'elle est en larmes et qu'elle a versé de gros sanglots ce qui me fait drôle, je ne vais pas dire que je compatis à sa douleur et que je vais la soutenir mais voilà dans un sens, je ne pensais pas qu'elle souffrait autant par ma faute. Depuis la mort de Papa j'ai pris conscience de beaucoup de choses, dont le fait que je pourrai enfin me conduire comme un grand frère, même si ça me déchire de devenir quelqu'un de bien. Je la regarde, croise les bras sur mon torse puis pose mes yeux en avant « Nan je ne pars pas. Je vais rester ici tant que tu ne m'auras pas dit pourquoi tu pleurs. » Je lui ai répondu sur un ton assez imposant et froid, pour lui faire comprendre qu'elle n'a pas le choix. Voyant qu'elle reste silencieuse, je sors un mouchoir de ma poche et le lui tends avec une envie de lui jeter à la tête, mais je me retiens « Tiens, tu m'énerves à renifler comme un sanglier. » Ouais bon je ne sais pas si un sanglier ça renifle vraiment comme le fait Leevy. Ma soeur a quand même plus de classe.

Je n'en pouvais simplement plus de cette vie, j'avais l'impression que je n'avais pas le droit à un seul moment de bonheur, après la mort de papa ça allait plutôt bien j'avais juste quelque mafieux à mes trousses mais c'était pas bien grave mais maintenant que je sais que mon cancer est de retour j'avais juste envie de tout bâcler et d'abandonner cette vie merdique. Je voulais pas souffrir une nouvelle fois de cette maladie, c'était tout bonnement impossible, moi tout ce que je me demandais c'était d'être en forme et heureuse, merde c'était trop demander? Mais la pire des choses c'est que je savais très bien que si j'avais récupérée mon cancer c'était à cause de Phoenix et seulement Phoenix. Je savais qu'il me détestait mais cela faisait déjà des mois qu'il me pourrissait la vie et maintenant il avait finit son travail comme il le faut. J'le détestais, pourquoi je n'avais pas eu le droit à un frère qui ne rêve que d'une chose, le bonheur de sa sœur? Et maintenant alors que j'étais entrain de laisser partir toute ma haine et ma tristesse en pleurant qu'il débarqua ensuite face à moi. La situation était horrible, c'était comme si je voyais mon assassin devant moi. Je n'arrivais même pas à me rendre compte de sa pseudo gentillesse tellement je voulais qu'il souffre autant que moi. Il essayait de me demander ce qu'il se passait mais je ne préférais pas lui dire, après tout savoir que j'allais crever ça le rendrait tellement heureux. Une fois qu'il me proposa un mouchoir je relevais mon regard vers lui, arrêt de vouloir faire ton gentil, c'est de ta faute si je suis comme ça pauvre con. Je me levais alors de mon banc pour récupérer son pauvre mouchoir et lui lancer en pleine figure pour ensuite venir lui donner un énorme coup de point dans le nez, franchement ça je l'avais pas sentis venir mais j'avais tellement de haine en voyant sa tête que je ne pouvais pas m'empêcher. Commence surtout pas la gentillesse avec moi Phoenix ! Si je suis comme ça c'est seulement de ta faute, bah tu vois tu voulais me faire crever et bien t'as réussis sans même appuyer sur la gâchette ! Tu te souviens de mon putain de cancer ? Et bien il est revenue par ta faute ! Dis-je en criant de rage tout en étant en sanglot et en le poussant loin de moi à chacune de mes paroles, ouais j'étais clairement entrain de péter un câble mais j'pense que c'est justifié non?

Je tente d'être sympa, je lui tends encore un mouchoir, me montre cool et ne l'insulte pas pas de tous les noms comme je peux avoir l'habitude mais non, elle ne remarque même pas. D'un seul coup elle se lève, jette mon mouchoir en pleine figure et me flanque un coup de poing dans le nez. « Conasse ! » dis-je dans l'élan. Je ne sais pas si c'est la colère, la haine ou les deux qui lui ont donné cette force mais pour une fois que j'ai mal lorsqu'elle me frappe, c'est un exploit. Un filet de sang coule de mon nez, je prends le mouchoir que j'avais tendu à Leevy et le pose sur ma narine pour stopper le saignement. Les paroles qu'elle me dit ensuite me laissent sans voix. Juste un mot me vient à l'esprit : merde. Je ne peux pas savoir moi que son cancer pouvait revenir, ni qu'elle est assez douillette pour faiblir à un coup de poing dans le ventre.. Après je ne mesure pas ma force, mais tout de même. Je me sens con, et je commence à me dire que j'aurais pu prendre davantage soin d'elle, comme lorsque nous étions petits. Effectivement dans notre enfance, elle et moi étions très proches, mais toute la famille sait que j'ai mal tourné, à cause de papa, même si je ne lui en veux pas, bien au contraire. Il a juste fait ressortir le meilleur côté de moi, enfin à mon goût. « Leev... » Oui, j'ai bel et bien dit Leev' le surnom que je lui donnais auparavant. Je m'approche d'elle, mais elle recule. Rien ne m'arrête, alors je me montre insistant, et la prends dans mes bras, au début elle me repousse mais elle finit par accepter mon étreinte. Cela fait des années que je n'ai pas pris ma soeur au creux de mes bras, des années que je n'ai pas eu de compassion pour elle. Et pourtant après l'annonce qu'elle vient de me faire, je me dis que je suis une belle enflure. Je ne regrette pas mes choix, pas le moins du monde même, mais la voir dans un état désastreux me fait de la peine. « Je...je suis là. » A la base je voulais lui dire que je suis désolé mais les mots ne sont pas sortis car ce n'est pas le cas. Certes j'y suis allé un peu fort, mais elle a tué mon père, un lien de sang, alors qu'elle et moi nous n'avons rien en commun. Je lui caresse le dos, tentant d'apaiser ses sanglots, alors que mon autre main appuie sur mon nez ensanglanté.

J'pense que j'étais même pas capable de dire à quel point ça avait pu me faire du bien de frapper Phoenix, j'avais tellement de haine envers lui, je le détestais de m'avoir refiler mon cancer, je le détestais d'être aussi affreux avec moi et je le détestais surtout de ne plus être le frère que je connaissais quand j'étais encore enfant. Parfois, je n'arrivais vraiment pas à le reconnaître avant il faisait tout pour moi et maintenant tout ce qu'il voulait c'était ma mort et ma souffrance et tant mieux pour lui vu qu'il avait réussit à obtenir ce qu'il voulait. Après l'avoir frappé et balancé la vérité j'étais certaine qu'il vienne se venger ou je ne sais quoi, mais non tout ce qu'il fit c'est me prendre contre lui en m’appelant pas mon ancien surnom tout en disant qu'il était là. Je.. Je comprenais vraiment pas. Cela faisait des années que mon frère ne m'avait pas pris dans ses bras et je pense être stupide en disant ça mais ça fait tellement du bien. Après avoir acceptée son étreinte je me serai dans ses bras tout en essayant d'arrêter mes sanglots mais j'en étais incapable, j'étais entre la tristesse, la haine et surtout l'étonnement. Vous allez sûrement me dire que j'suis débile de le laisser m'amadouer mais merde c'était mon frère et je pouvais rien y faire. Je savais qu'on avait pas le même sang mais pour moi ça ne changeait rien, directement après ma naissance j'étais arrivée chez les Cartwith, j'avais donc toujours eu ma place. Mais je me suis sentis tellement seule dans cette famille ces derniers temps entre maman qui voulait me voir seulement pour me raconter ses histoires, papa qui me pourrissait la vie et que j'avais finis par tuer et finalement Phoenix qui voulait juste me détruire. Mais là en étant dans ses bras j'avais l'impression de récupérer une famille et malgré tout c'que je peux dire j'en ai besoin. Pourquoi tu m'as fais tout ça Phoenix.. Moi tout ce que je voulais c'est que tu restes le frère que j'avais avant, je te voulais pas contre moi mais avec moi.. Dis-je en murmurant contre lui pour finalement m'éloigner doucement, c'était typiquement moi de devenir totalement sentimentale quand ça n'allait pas et j'avais presque l'impression d'être la seule avec des sentiments dans cette famille et pourtant on me disait souvent que j'étais la pire des garces alors vous voyez bien le level de la famille. J'essuyais alors mon visage de mes mains tout en inspirant longuement, fallait que je me calme, j'aimais pas pleurer devant lui et ni devant personne d'ailleurs.

Je suis une belle ordure, je le sais, nul besoin de me le rappeler puisque ça ne fait que gonfler mes chevilles et acroitre ma sur-estime. Merci Leevy. Les actes qui nous poussent à agir son parfois incompréhensibles alors je ne comprends pas pourquoi je la prends dans mes bras. En souvenir des temps passés sûrement. Notre étreinte prend fin, puisque nous l'arrêtons tous les deux, trop de sentiments, ce n'est pas pour moi, ça ne l'a jamais été et ça ne le sera jamais. « T'as toujours été la préférée de Papa. Avoir un fils c'est bien, c'est cool, mais une fille c'est mieux plus coquette, plus gentille.. » Je fais une pause, réfléchissant à la manière dont je peux lui expliquer comment Papa aimait Leevy. Je suis le seul qui le connaissait assez pour pouvoir témoigner de tout l'amour qu'il avait pour sa fille adoptive. D'un ton calme et serein je reprends « Papa était discret dans ses mauvaises affaires, tout comme il l'était en amour. Jamais il ne disait à maman qu'il l'aimait, ni à moi et encore moins à toi. Papa aurait tout fait pour toi, en t'intégrant dans la mafia il voulait sûrement te protéger avoir un oeil sur toi.. Moi je ne voulais qu'une seule chose, qu'il se détache de toi, qu'il voit que j'existe que je suis là que je ne suis pas juste le toutou à son papa qui lui rapporte qui sont les méchants et qui sont les gentils. » Je n'ai jamais fait de tels aveux à ma soeur, mais peut-être que c'est le moment. Je pourrais aussi lui parler de ce que j'ai fait à Poppy ? Enfin c'est peut-être trop dangereux.. « J'ai fait des choses horribles pour te faire souffrir. Mais je ne regrette aucune d'entre elles, le regret c'est pour les faibles Leev'.. Alors pour te répondre clairement, si j'ai fait ça c'est pour te détruire car tu as détruits à ton insu une partie de ma vie. » Je m'attends à ce qu'elle me frappe de nouveau, éclate en sanglots ou que sais-je, là, plus rien ne m'atteint.

Je savais que j'étais trop sensible et que je me faisais des films en me disant que peut-être bientôt j'allais récupérer mon frère mais au fond je savais très bien qu'il n'était pas fait pour aimer ni pour faire le bien, je courais après le vent, jamais je n'aurai le frère que j’espérais. Après m'être éloignée de lui j'écoutais chacune de ses paroles et en écoutant ça je me disais bien que j'avais raison, on ne pouvait rien en faire, mon frère était un monstre et je n'étais pas certaine qu'il puisse changer un jour. Je finis par rire nerveusement en passant une main dans mes cheveux, j'essayais de ne pas m'énerver et de rester calme comme il l'était, mais c'était pas facile, après tout il pouvait faire n'importe quoi ça me faisait du mal ou ça m’atteignait parce que c'était ma famille et recevoir autant de mal d'un frère c'était toujours plus difficile que de se faire trahir par un ami par exemple. Qu'est c'que je suis bête.. Pendant rien qu'un instant je pensais que j'allais pouvoir récupérer mon frère et que pour une fois j'allais avoir ton soutiens. Dis-je en secouant légèrement ma tête, je me sentais tellement stupide, j'avais l'impression de plus me reconnaître, merde, elle est où la Leevy qui ne fait confiance en personne et celle qui n'a peur de rien? Tu sais quoi? J'sais même plus quoi te dire, j'abandonne, t'as gagné, je peux plus rien faire contre toi. Dis-je en inspirant légèrement, oui je me comportais comme une lâche parce j'avais simplement envie de quitter cette vie merdique. Je voulais juste te dire que je suis désolée d'avoir tuée papa, c'était ton père avant tout. Dis-je en haussant doucement mes épaules, je finis par m'asseoir à nouveau sur le banc pour sortir une cigarette que j'allumais afin de tirer plusieurs taffes, je devrais pas fumer vu que j'avais un cancer des poumons mais là j'en avais juste rien à foutre, j'étais juste au bord du gouffre.

Décidément, elle ne comprendra jamais rien à rien. Je lui avoue mes peines, et ma jalousie maladive face à l'amour qu'avait notre père pour Leevy et c'est moi encore l'ordure ? Certes, je suis franc, je ne pèse pas mes mots mais même quand je tente de faire comprendre mes doutes, ça me retombe dessus. Mais je suis Phoenix Cartwith alors je vais me reprendre et me dire que je suis au dessus de tout, Leevy compris. Je sers les poings enfonçant mes ongles dans ma chair, espérant que la cicatrice sur l'une de mes paumes de mains ne s'ouvre pas tant je peux être parfois, en mesure de ne plus contrôler ma force. Je ne dois pas m'énerver mais c'est très difficile pour moi de rester calme. « Qui t'a dit que tu ne pouvais pas me récupérer ? » dis-je en m'énervant. « Personne. » la coupais-je ayant la réponse à ma propre question. Je mets la colère dans un coin de ma tête pour ne pas que ça soit pire, que je me retrouve à la frapper comme la dernière fois. Je sais que je n'ai que la violence comme moyen de défense, mais depuis quelques temps je tente de parler, avec des mots blessants c'est vrai mais il n'y a plus de douleur physique. Leevy me dit qu'elle abandonne, que j'ai gagné et tout un baratin qui me fait sourire. J'ai gagné bien avant qu'elle abandonne voyons.. Je ne réponds même pas et à la place, hausse des épaules dans un soupire. La phrase qu'elle lance avant de s'asseoir sur le banc et d'allumer une cigarette fut comme un pieu dans le coeur. C'est rare que les mafieux, et plus précisément qu'un Cartwith s'excuse même s'il en fait parti à moitié. Je ne m'en rends pas compte mais une larme perle le long de ma joue, pour venir s'écraser sur le sol. J'en essuie une autre sur le point de tomber d'un revers de la main et me pose sur le banc à côté d'elle priant pour qu'elle n'ai rien remarqué. A mon tour j'allume une cigarette, certainement que ça va m'aider à retenir mes larmes qui me donnent l'impression de trancher ma peau comme des coups de couteau, hélas. Je renifle alors, et détourne les yeux pour ne pas croiser le regard de ma soeur. Impossible d'avouer que je pleurs, que la mort de mon père me détruit de plus en plus chaque jour.

Oui je pouvais totalement comprendre que Phoenix me détestait parce qu'il était jaloux de la relation que j'avais avec papa, mais cela n'était pas assez pour comprendre pourquoi il avait décidé de me pourrir la vie. Il avait beau faire le malheureux et dire que ce n'était pas un enfant aimé par son père mais cela ne changeait rien, il avait pas le droit de me faire autant de mal simplement à cause de ça. Oui personne ne me la dis et j'ai d'ailleurs pas besoin qu'on me le dise, j'ai qu'à te regarder. Dis-je d'un léger soupire, après tout j'avais tellement eu de faux espoir envers Phoenix croyant à chaque que j'allais récupérer mon frère pour ensuite me rendre compte que je me trompais, j'voulais pas que ça recommence, j'voulais plus me laisser berner. Il me détestait et il voulait ma mort, c'est tout ce que je retenais. Mais j'avais quand même fait un effort assez énorme pour lui faire des excuses sur le mort de papa, après tout je n'oubliais pas que c'était son modèle et sûrement l'une des personnes les plus importantes pour lui alors que pour moi il n'était rien. D'un certain côté je m'étais vengée de tout ce qu'avait pu me faire Phoenix en tuant papa mais la différence entre moi et mon frère c'est que ce n'était pas voulu, en tuant notre père je n'avais pas penser une seconde à faire du mal à Phoenix alors que lui tout ce qu'il avait fait c'était dans le seul but de me détruire. J'étais donc revenue m'installer sur le banc une cigarette à la main où je pouvais apprécier chaque taffe que je prenais, et c'est finalement que je retournais mon regard vers mon frère pour me rendre compte qu'il pleurait, enfin c'était à sa façon mais je le connaissais assez bien pour savoir que c'était le cas. J'inspirais alors longuement jetant mon mégot au sol pour ensuite récupérer mon porte monnaie dans mon sac afin d'y sortir une photo et une petite broche que je venais tendre à Phoenix. Tiens, je pense que t'as le droit d'avoir ça. La photo représentait nous trois, Phoenix et moi quand nous étions petits ainsi que notre père qui avait l'air si heureux de nous avoir et cette broche était à maman mais elle n'avait jamais eu l'honneur de la porter vu que papa la garder constamment sur lui et il disait que c'était son porte-bonheur, je me souvenais bien l'avoir récupérée quand j'avais dû rendre le corps de papa. Je savais très bien que ce n'était pas grand chose mais ça me faisait plaisir de donner ça à Phoenix, il en avait sûrement plus besoin que moi.