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Mon portable sonne, je regarde mon réveil. Une seule envie : balancer mon téléphone pour qu’il se taise et me laisse dormir. Il est 03h du matin, et je n’ai aucune envie de me lever. Je soupire, me prélasse dans mon lit et garde les yeux fermés. Mon portable sonne une deuxième fois, et ça m’emmerde. Je sais pourtant qu’il faut que je me lève, car cette alarme n’est en rien une erreur, alors je vais le faire, ouais je vais me lever. Mes yeux s’entrouvrent, j’éteins l’alarme qui sonne incessamment et pose mes pieds à terre. Un nouveau soupir s’échappe d’entre mes lèvres, j’ai vraiment la flemme de bouger, mais il le faut. Le poids de mon corps fait pression sur mes jambes tandis que je marche, le pas hésitant. C’est le temps de mettre le moteur en route, surtout à cette heure. Je prends le peu d’affaires que j’ai préparé la veille et entreposé sur le bord de ma fenêtre, ma trousse de toilette et une large serviette et sors de ma chambre sans la fermer. Personne n’ira me voler à cette heure. Je me dirige vers les douches communes, fort heureusement la maison est partagée en deux ailes : une pour les filles et une pour les hommes. Je n’ai donc aucune honte et me balade torse nu et en boxer dans le couloir, de toute façon même si j’étais pudique, qui pourrais-je croiser à part Holden ? Parce que oui, Holden aussi est censé se réveiller tôt ce matin, parce qu’on doit se lever pour la même raison : Nous partons aujourd’hui et nous prenons l’avion alors hors de question d’être en retard. En pensant aux terres australes qui nous attendent, je décroche mon premier sourire de la journée. Cependant, je suis rapidement ramené à la réalité. Il est 03h10 du matin, Holden n’est pas dans la salle de bain commune, je me les caille, et nous avons plus de 20h d’avion devant nous. Quel est l’intérêt de survoler l’Europe et l’Asie avant d’atterrir en Australie alors qu’on a la possibilité de contourner l’Europe en passant par l’Ouest ? Cela prendrait largement moins de temps, mais non il fallait qu’on fasse le grand tour. Je soupirais, laissant disparaître mon sourire enfantin, et pénétrais dans la douche après avoir posé mes affaires au sol. Je tirai le rideau de la douche, bien que n’ayant pas honte de moi, et laissais couler l’eau chaude sur ma peau nue. J’espérais qu’Alice ne prendrait pas trop de temps à se préparer, qu’Holden s’était réveillé, et priais pour que Damen se souvienne du voyage. On avait eu le temps de faire un rapide briefing entre Dunster House hier soir, mais Damen n’avait pas été de la partie. Alors je ne pouvais que prier et espérer que son portable soit en vibreur ou en mode sonnerie. Je me savonnais et me lavais rapidement avant de me coiffer et de me brosser les dents. Parfait, ça suffira. 03h28. Je me rends à nouveau dans ma chambre, ne croisant toujours personne, et vérifie une dernière fois ma valise. Tout y est. Je glisse le billet d’avion que je contemple quelques secondes avec un sourire jusqu’aux oreilles dans mon sac à bandoulière et descend accompagné de ma valise et de mon sac, chargé jusqu'au cou, jusqu’en bas où je les dépose. Par sorte de mécanisme, d’habitude, ma tête se tourne vers la cuisine alors que je me trouve en bas de l’escalier. Je lève les yeux au ciel et me rends compte que je n’ai pas pris de petit déjeuner. Merde ça ne va pas le faire, il va falloir que je mange. Je me mords la lèvre et me dirige vers la cuisine, tant pis je ne ressortirai pas ma trousse de toilette, un chewing-gum fera l’affaire. Je farfouille dans les placards et sors du pain. Je pose deux tartines dans le grille-pain, ayant encore largement assez de temps puisque notre rendez-vous est à 4h, l’avion décollant à 7h et l’enregistrement des bagages devant se faire largement en avance. Alors que mes deux tranches de pain grillent et que je prépare mon thé, j’entends un peu d’activité à l’étage. Ah, un signe de vie, me dis-je. Je n’ose pas dire à Holden de se presser, premièrement car il fait nuit, et deuxièmement car je n’étais pas certain qu’il s’agissait bien de lui. J’attrape mes tartines que je barbouille de confiture et en profite pour appeler mes trois compagnons de voyage avec l’espoir que leur portable les réveille dans leur sommeil, s’ils ne le sont pas encore. Je repose mon portable dans ma poche, range le bordel que j’ai si prestement occasionné et me regarde à travers la vitre du four pour vérifier qu’aucun débris ne gâche mon sourire avant d’entendre un bruit très proche de moi.
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