Quinn ♡ writing is freedom

 
 

Je ne sais pas trop par où commencer. Quelque part, je trouve ça puéril de tenir un journal intime. J'ai l'impression d'être une adolescente désirant parler de ses histoires de coeurs. Mais c'est pas le cas. C'est pas du tout le cas. Paraît que ça pourrait m'aider, que tout ce que je ne décharge pas en réalité pourrait atterir sur ce journal et m'faire du bien en quelque sorte. Je reste sceptique en fait. J'sais même pas vraiment commencer tout ça. Est ce que je fois dire quelque chose en particulier ? Commencer par un stupide "il était une fois " ? Non. C'est pas comme si j'allais raconter une histoire digne d'un comte de fée. Il ne me semble même pas qu'il puisse y avoir une issue heureuse à la fin de tout ça. Alors peut être que je devrais juste écrire quand j'en ai besoin ? Quand y a un trop plein de sentiment qui s'accumule dans ma tête me donnant l'impression de perdre pied. Ouais. Peut être que c'est ça la solution. J'peux rien promettre. J'suis toujours pas convaincue que ça soit une bonne idée. Et si quelqu'un tombait dessus ? J'aurais certainement l'air stupide.

  Alors au final, j'pense que je vais juste me laisser porter par mes envies. Y aller au feeling en somme. Noter les anecdotes, parler des relations, en venir au déception, me rappeler les moments de bonheur, me souvenir des rires et finir par les trahisons. Ce sera sûrement plus un fouillis qu'autre chose. J'pense même pas que y ait un but en particulier dans tout ça. Mais si ça peut me soulager, si ça peut m'aider rien que quelques secondes, j'pense vraiment que je m'y tiendrais. J'ai besoin de me retrouver, besoin de me sentir de nouveau en paix avec moi même et tout les moyens sont bons pas vrai ? A cet instant présent, j'sais même pas ce que je ressens. J'ai peur, c'est tout. Peur de tout perdre, peur de tout anéantir. Il me semble que j'ai tout fait de travers ces derniers mois. Qu'à force de vouloir être comme les autres le voulaient, je me suis perdue. J'ai perdue mon identité et tout ce qui me définissait pour gagner cette maturité qui sois disant me manquait. Et pour quoi au final ? Pour voir tout s'écrouler autour de moi ? C'était sans intérêt. Je me suis enfoncée dans quelque chose que je ne peux contrôler et j'ai l'impression de ne plus être capable de regagner la surface. J'ai peur, j'ai mal et l'pire dans tout ça, c'est que je ne me reconnais pas.
 
 

 
 

Je crois pouvoir dire que mars a été le début de la fin. J'vais commencer par là parce qu'avant, y avait pas grand chose à dire. Fille exemplaire, note parfaite, aucune histoire, aucun problème. A la limite de l'invisible. Un bien pour un mal au final. Et puis il y a eu le spring break. Les années précédentes, par choix, je n'y avais pas participée. Et puis là, je m'étais simplement dis : Pourquoi pas ? Après tout, je n'avais rien à perdre. J'pouvais très bien partir deux semaines faire la fête sans que ça soit vraiment un problème non ? C'était déjà un cap pour cette gentille petite fille que j'étais. Un gros cap. Le début de la fin. J'pense qu'au final, ces deux semaines là pourrait être résumés en deux points. Perte de virginié et premier sentiment. Le plus bizarre dans tout ça, c'est que les deux ne sont même pas associés. Ma virginité, elle s'est envolée sur un coup de tête. Un peu d'alcool, trop peu d'ailleurs pour que ça soit une excuse, un endroit paradisiaque et un homme aux allures de surfeur. J'pourrais pas vraiment dire si je le regrette ou pas. J'sais au fond de moi que je n'aurais pas du mais.. Le regret c'est quelque chose de beaucoup trop fort. Puis de toute manière, puisque c'est fait, autant aller de l'avant plutôt que se morfondre sur quelque chose dont on ne peut changer l'issu. Feliks, c'était son prénom. Je ne l'ai jamais revu par la suite, il me semble que c'est le mieux. Le moment de finalement tourner la page sur un passé beaucoup trop présent. Pour en venir au deuxième point, je citerais son prénom Andrea. J'pense que malgré tout, il restera quelqu'un qui a énormément marqué ma vie. Quelque part, il m'a donné l'impression de pouvoir plaire et de ne pas juste être l'éternelle bonne copine. Les choses se sont pas forcément passé dans les règles de l'art. Défi, jeu, incompréhension. Mais jamais je ne parlerais de lui en mal. Il m'a fait ressentir des choses, m'a apportée beaucoup et j'pense pas pouvoir revenir sur ça. Il était fabuleux à sa manière.
 
 

 
 

Il me semble évident de parler des gens de temps en temps. Les gens qui ont marqués ma vie. Dans le bon comme le mauvais sens. Alors pour le coup et pour rester dans la suite de mon précédent passage, j'parlerais de lui. Andrea. J'crois qu'à aucun moment, les choses ont été facile. Un désacord dès le début et pourtant, j'me suis accrochée. Peut être trop. Un jeu de séduction, une attirance évidente. Il était le premier qui m'intéressait vraiment depuis que j'étais à Harvard. Le premier et le seul. Parce qu'il m'avait accordé de l'importance et que malgré notre différence notable d'âge, j'me sentais différente en sa compagnie. Y a sûrement des choses que je n'aurais pas du faire. Des moments plus difficile que d'autre, mais à quoi bon vivre dans le passé ? J'préfère garder les meilleurs moments. Me rappeler que dans tout ça, y a eu des moments que je pourrais partager avec personne d'autre que lui. Que des souvenirs heureux, y en a bien plus que ce que je pensais. Alors même si aujourd'hui, on a plus rien en commun. Même si nos chemins se sont séparés et qu'il est peu probable qu'ils se recroisent un jour, faudrait peut être que je pense à te dire merci. Merci d'avoir été toi, de m'avoir rendu meilleure que je n'étais, d'avoir cru en moi et surtout de ne pas m'avoir laissé tomber. Toute sa vie, on passe son temps à dire adieu à ceux qui partent jusqu'au jour où on dit adieu à ceux qui restent.
 
 

 
 

Avril aura été mouvementée dans bien des sens. Que ça soit au niveau personnel comme dans le reste. L'plus notable c'est l'arrivé de Dorian. Il était certes, déjà là depuis longtemps mais par le hasard des choses, de véritable ami, il a prit le statut de petit ami en peu de temps devançant ainsi Andrea. Je ne regrette pas mon choix. Pas une seule fois. Certes, j'ai eu mal de faire mal mais, préférant l'honnêteté au double jeu, il fallait bien que je mette les choses aux clairs des deux cotés. Premier amour. Que je pensais aussi être le seul pendant longtemps. Idiot, naïf et tant d'autre chose à la fois pour qualifier mes pensées. Etrangement, j'ai eu l'impression de revivre pendant ce mois-ci. Comme si ma vie prenait un nouveau tournant et que j'arrivais enfin à donner un vrai sens aux jours sans goûts. J'étais plus heureuse, plus vivante, plus moi en somme. J'avais ce que j'avais toujours voulu. J'étais bien. Que demander de plus ? Mais, comme dans chaque bonheur, il y a la part d'ombre. L'obscurité qui finit par nous rattraper. En prenant du recul, j'pense pouvoir dire que le bonheur n'est pas fait pour moi. Pas parce qu'il me fuit mais parce que chaque fois que je le touche du bout des doigts, je prend un malin plaisir à le détruire. Un peu comme si je me punissais moi même. Et y a pas eu d'exception. J'ai tout brisée encore une fois. J'ai lamentablement écorchée chaque parcelle de positif se trouvant dans ma vie me laissant plus seule que jamais. J'avais la personne qui me correspondait le plus et je l'ai brisée, je l'ai réduite en lambeaux sans même essayer de comprendre pourquoi. Et une fois que tu as brisé cette personne une fois que tu lui as fait du mal, il est difficile de le retrouver comme tu l'as connu.
 
 

 
 

A y réfléchir, je reste persuadée qu'il aurait du être la première personne dont j'aurais du parler dans ce journal. Mon premier amour. Le seul et unique. Si on reprenait depuis le début, j'aurais aussitôt parlée d'un coup de foudre amical. Maintenant, je sais que ça a toujours été beaucoup plus que ça. Internet fait parfois des merveilles. Presque trois ans à se parler jour et nuit, à s'envoyer des messages et à rire de nos conneries sans pour autant se voir et puis, vint un jour le moment tant repoussé. Et malgré la bizarreté de la chose, j'trouve qu'on s'est plutôt bien adaptés. Une complicité évidente, des rires et surtout, l'impression d'être constamment en sécurité quand il se trouvait à proximité. J'pourrais jamais tirer un trait sur tout ça. Même quand je le souhaite plus que n'importe quoi d'autre, je ne peux pas. Meilleur ami, premier amour. J'reste consciente que le mal a été fait, et qu'il est certainement trop gentil pour me détester mais.. Je remets tout sur moi. J'ai merdé dès le départ me retrouvant dans l'incapacité de faire les choses bien. Je sais tellement pas quoi dire comme ça, j'pense que le mieux, ça serait de rédiger une lettre en fait. Une lettre qu'il ne lieras jamais puisqu'elle restera ici mais.. Ce sera plus simple comme ça. Ouais, j'ferais comme ça maintenant.

 
 

AEn me regardant en premier lieu, on ne pourrait pas dire que je suis le genre de fille dépressive. Bien au contraire même. Toujours souriante, la bonne copine, blagueuse et marrante. Que du positif en somme. Mais les façades, c'est ce que je construis de mieux. Les apparences peuvent être trompeuse, surtout quand il s'agit des miennes. J'pense que personne n'aurait pu prédire que je sombrerais à ce point là. Les disputes avec Dorian beaucoup plus fréquentes comme s'il était impossible pour nous de bien s'entendre. Les baisses de moral, les anciens démons qui refont surface. J'y suis allée en progression en fait. Une pâleur extrême, une malnutrition évidente. C'était mon appel au secours, le premier. Une perte de poids beaucoup trop conséquente et pourtant, personne ne semblait vraiment le remarquer. La deuxième phase est arrivée juste après. Trahison. Un jeu, une erreur et le magnifique don de tout foutre en l'air. Dorian mettait un terme à notre histoire et je me sentais plus vide que jamais. De l'aide, j'avais terriblement besoin d'aide et j'en venais à la dernière phase. Le final. Perdu dans un trop plein d'émotion que je ne pouvais exprimer autrement, je tentais de mettre fin à mes jours. Parfois, j'me dis que les choses seraient beaucoup mieux si personne n'était venu m'aider. Parfois, j'regrette d'être encore là. J'avais juste besoin de m'en aller. D'partir de ce monde que de toute évidence je ne comprend pas. C'était peut être pas mon heure alors que j'ai tant priée pour que ça soit la fin.
 
 

 
 

Puisque j'ai dis faire des lettres désormais, je ne ferais pas d'exception. Et que serait ma vie si je ne parlais pas de toi ? Mon frère, mon jumeau, ma moitié. T'as toujours été au dessus de tout le monde pour moi. Celui qui me protégeait même quand il ne fallait pas, celui qui prenait constament ma défense ne pouvant s'empêcher de m'idéalier. Tu te trompes sur une chose Drew.. Je ne suis pas parfaite. Bien au contraire. Et je ne mérite pas cette attention que tu sembles me donner. J'ai toujours eu un don pour tout foirer, tu le sais. Que ça soit au niveau familial ou bien même dans l'amitié. Alors parfois, j'me demande pourquoi est ce que tu restes là à me soutenir même quand il ne le faut pas. J'pense pas pouvoir demander un jour mieux que toi. Tu m'as tant apporté par ta maturité et tes conseils que bien souvent je n'ai pas écouté. J'me dis que si j'avais arrêtée de faire ma tête de mûle en écoutant ce que t'avais à dire, j'en serais peut être pas là. J'me dis qu'à trop vouloir être indépendante, j'ai foirée encore une fois et en commençant par toi. Il me semble que ces derniers temps, je t'ai reproché beaucoup trop de chose. Ton comportement, tes paroles, ta façon d'être avec moi.. Au final, j'passe mon temps à t'en envoyer pleins au visage sans chercher à reconnaître que tu fais tout ça pour moi. J'suis désolée. J'ai ma fierté, peut être que jamais je ne te le dirais en face mais.. Je suis fière de toi. Fière de ce que tu as accomplis et fière de faire partie de ta vie. J'me doute bien qu'un jour, je pourrais plus me reposer sur toi. J'ai eu trop tendance à prendre les choses pour acquises alors que forcément, tu pourras pas toujours être là. Mais j'te remercie d'être encore avec moi, d'tenir le coup alors que j'suis parfois la pire personne qui soit. Je t'aime.