Théophyle&Alek - Un vieux char avec le drapeau de la gay pride et un gars en slip dessus...

• J'avais besoin de sortir, de prendre l'air, de me changer les idées, ces idées qui de jours en jours devenaient de plus en plus noir. Me renfermant limite sur moi même, j'avais des envies de meurtres, des envies de pétage de gueule et d'enchainement de nez cassés. Ont avaient pourtant tout fait, tout ce qui nous avait été demandé, on l'avait fait, comme de bon petit chien, mais, sans aucun résultat. Alors, j'allais devoir agir, j'allais devoir faire en sorte d'arranger les choses par moi même. J'étais loin d'être le genre de gars violent, vous savez, moi, j'aimais rire, faire des blagues de cul et m'amuser, sauf qu'en ce moment, mon kiff c'était plutôt regarder des films où tu vois des gens se faire exploser la gueule et rester le cul chez moi à réfléchir. C'était pas moi, tout ça, c'était pas moi... Alors, ce soir, j'avais décidé de sortir, une connaissance m'avait proposé un bar que je ne connaissais pas en ville, alors, j'accepta et, c'est une petite heure plus tard que j'étais là, le cul assis à cette chaise au bar. Y'avait pas mal de monde déjà, des filles, des gars, un peu de tout, y'a même des gars qui ressemble à des filles, et des éspèces de filles qui ressemblent à des camionneurs. Pour l'instant, ça a l'air cool, alors, je commande un verre, et j'attends l'arrivé du gars qui m'a dit de me rammener ici... Bon, niveau ambiance, ça va, j'ai connu pire comme j'ai connu mieux, juste, j'fais pas vraiment attention à ces deux gars qui discuttent à côté de moi et qui ont l'air... Assez proche... Ils doivent être un peu péter j'pense. "Salut beau gosse..." Ah ouais, putain, ils sont bien arraché. Sur le coup, ça me fait rire, mais je ne réponds pas, après tout, si il veut jouer au pd, c'est son problème, mais qu'il fasse attention de pas faire ça à un gars aussi déchiré que lui, car finir avec une bite dans le cul, j'pense pas que ça risque de lui plaire hein. Bref, j'suis là, le cul assis sur cette chaise, entouré de pas mal de monde, et, doucement, je bois mon verre... Est-ce que mes idées changent pour le moment ? Est-ce que je suis le gars le plus heureux de la terre ? Non... Risque de me falloir plusieurs verres encore pour croire ça... •

J'avais le droit de dire fais chier, où est-ce que je m'étais encore fourré ? Non parce que y'a des jours où en fait j'étais bien trop gentil et pendant lesquels je ne savais pas vraiment me souvenir du mot ''non'' ou encore ''va t'faire voir''. Bref, je me retrouvais une fois de plus dans une nouvelle galère, et si celle-ci n'avait pas été au départ pour me déplaire, plus les minutes s'étaient écoulées et plus je m'étais rendu compte que quelque chose d'étrange clochait. Ces derniers temps ma vie ne ressemblaient en rien à un de ces foutus contes de fées que nous pouvions voir à la télé ou dans les livres. Non, au contraire. Ça virait complément noir dans ma vie et je commençais sérieusement à virer barge à mon tour. J'avais tenté d'y mettre fin, de me barrer assez loin, dans un pays étranger bien contaminé afin d'y crever sereinement, si ce n'avait été pour mon ex-fiancée qui m'en avait empêché une fois à l’aéroport. Je n'avais pas non plus prévu déraper en sa compagnie et je devais reconnaître que je savais plus trop vraiment où j'avais la tête. Total, lorsque Roberto m'avait parlé du bar dans lequel il avait l'avait l'habitude de se rendre le soir en compagnie de ses amis alors que je lui prescrivais ses antidépresseur lors d'une journée encore plus pourrie que la précédente, je n'avais pas pu m'empêcher d'accepter, sans trop réfléchir. Ces derniers temps je sortais seul, envoyant tout le monde au diable et mes états d'âmes m'avait finalement valu un petit séjour en cellule glauque en compagnie un autre membre de ma fratrie. Ça avait été l'aventure, Copacabana, quoi...Comme ce soir. Et me voilà donc assit près du bar, à grimacer bizarrement lorsque le barman me déposa ma bière suivit d'un grand clin d’œil et d'un petit sourire. Mais j'haussais les épaules, jugeant que je préférais les bar où il y avait des serveuses et non des serveurs..Et tandis que je buvais un premier trait de ma bière et que je me lamentais sur mon sort tout en me passant une main sur la nuque, un gars sur ma droite commença alors à se faire draguer et un grand sourire se dessina sur mes lèvres. D'ailleurs ce gars m'disait un truc et c'était plutôt amusant à voir..mais lorsqu'un gars passa derrière mon dos tout en caressant celui-ci avec une de ses mains avant de s'asseoir à côté de moi en me souriant de toutes ses dents, je ne pus m'empêcher de lui murmurer un « Casses-toi pour voir ? » avant de secouer la tête. Les choses m'apparurent subitement plus claires et je buvais une nouvelle gorgée de ma bière...Roberto..Rien qu'à son nom et à sa gueule j'aurais du avoir la puce à l'oreille. Je m'étais fourré dans un endroit inhabituel avec des gens étranges et apparemment j'allais pas tarder à m'casser d'ici.

• J'avais besoin de prendre l'air, de me sortir toutes ces idées noirs du crane. J'en avais marre d'avoir envie de péter la gueule au premier gars qui me regarde mal. J'en avais marre de vouloir casser des têtes juste parcequ'elle ne me revienne pas. J'suis pas comme ça, du moins, pas aussi impulsif que ça. J'ai toujours eu le sang chaud, mais, dernièrement, il était plus bouyant qu'autre chose. Ma vie était belle, à la base, j'avais tout pour être heureux, mais, des gens dont je ne connais pas l'identité avaient décidé de venir tout niquer, comme si j'pouvais pas être heureux plus de six mois d'affiler. J'reviens de vacance, j'ai passé des vacances de rêve putain, jai fêté ma première année de mariage, j'ai repris les cours et j'ai fais de nouvelles connaissances, tout était fait pour que ce bonheur dans lequel je vivais continue, mais non. Putain, si j'trouve ces enculés qui s'amuse à kidnaper le père de ma femme, je m'amuse à mon tour à leur enfoncer à chacun la tête dans le cul de leurs potes. Mais pour de vrai, c'est pas une putain de métaphore que j'suis en train de vous faire. Alors, j'avais décidé de me changer les idées l'espace d'une soirée, de me vider l'esprit, et, malheureusement, l'alcool avait été la seule solution que j'avais trouvé. Ce gars là, que j'connaissais depuis quelques semaines, il m'avait dit de venir dans ce bar, qu'il était plutôt cool, mais, pour l'instant, tout ce que je voyais c'était deux gars à côté de moi qui se la jouait un peu trop pédés. J'sais pas si c'est l'alcool qui leur faisait faire ça, mais, c'était bien étrange, et, j'allais pas passer la soirée à côté de deux Elton John, j'vous le dis. Sauf que pour le moment, j'faisais pas trop gaffe, tout ce que je voulais, c'était boire mon verre. J'vis qu'à côté de moi, un gars se retrouvait dans la même situation, il se faisait draguer par un autre gars. Putain mais... Ils se sont tous dit "ce soir on se la joue pd" ou quoi ? J'réalise pas en fait qu'on est vraiment dans un bar gay, pour le coup, c'est juste un groupe de pote qui s'amuse pour moi, rien de plus. Et ça, jusqu'au moment où un gars m'accoste. "C'est quoi ton petit nom à toi mon jolie ?" Hein ? Putain j'ai avaler ma gorgée de travers pour le coup. J'ouvre grand les yeux, il est sérieux celui-là où il se fout de ma gueule ? "Désolé mec, mais c'est trop pd pour moi comme phrase ça..." Et là, j'vois plusieurs regard qui se pose sur moi et qui me fusille. Bah merde, ils ont quoi eux ? J'crois que c'est bon, j'commence à comprendre, du coup, j'me rapproche de l'autre gars qui a l'air d'être dans la même situation que moi, et j'ui demande doucement, histoire qu'on m'entende pas. "Oh... Scuz moi mais... C'est normal qu'ils font tous les pd ici ?" Et là, avec ma chance, lui aussi c'est une baltringue... Mais j'pense pas, il a pas la tête d'un bouffeur de queue ce gars, et puis, j'crois que je l'ai croisé à la Winthrop House quand j'y étais encore... •

« C'est quoi ton petit nom à toi mon jolie ? » Le liquide ambré de la bière que j'avais commandé et qui venait d'apparaître devant moi suivit d'un nouveau clin d’œil du barman, m'arracha une quinte de toux en tournant dangereusement dans ma gorge. Je venais bien d'entendre ce que l'un venait de demander à l'autre ? Comme les apparences pouvaient être trompeuses sérieux..Non parce que bon, ce genre de trait particulier n'est pas porté par tout le monde et le découvrir pouvait rester un sujet assez délicat et si celui qui venait de poser la question semblait porter son homosexualité comme une seconde peau, celui à qui elle était destiné, ne semblait pas du tout être de ce genre là. M'essuyant la bouche d'un revers de main, je tournais mon visage vers le lieu de la conversation, lorsque celle-ci reprit une nouvelle tournure. « Désolé mec, mais c'est trop pd pour moi comme phrase ça... » Et comme je n'avais pas imaginer une seule seconde après avoir compris que je me trouvais dans un bar d'homme à hommes qu'il pourrait y avoir ce genre de réponse dans l'air, j'explose de rire. Remballage numéro un. Néanmoins mes éclats de rire furent subitement stoppé lorsqu'un nouveau type de l'autre bord se rapprocha de moi afin de littéralement me frotter le dos avant de s'asseoir à mes côtés, me regardant comme si j'étais comestible, me foutant froid dans le dos. C'est ainsi que ce déroulait le remballage numéro deux alors que j'observais l'individu s'éloigner d'un œil mauvais. J'allais pas tarder à me tirer de cet endroit étrange et plus vite que je n'y avais mis les pieds. Je rebuvais alors tranquillement une gorgée de ma bière lorsqu'une voix me fit froncer les sourcils. « Oh... Scuz moi mais... C'est normal qu'ils font tous les pd ici ? » Me retournant alors, je découvrais celui qui avait provoqué mon hilarité et je le regardais un peu de travers. « Possible. Ça m'a tout l'air d'être un foutu bar gay. Enfile une bonne combi s'tu veux pas choper quoi que ce soit d'chelou. » Méchant ? Probablement mais je n'en avais rien à foutre. Puis pour ma tournée générale, plusieurs visages se tournèrent dans ma direction, avec l'omission de l'expression qui voulait dire ''bonjour''. Je devais probablement avoir parlé trop fort mais je n'en avais que faire. Les problèmes ces derniers temps, était mon rayon fétiche. Une bonne baston dehors avec un demi-mâle ne comptait pas me faire le moindre mal, sans parler du terme physique évidemment. Mais me permettrait une nouvelle fois de me défouler, bien que je n'ai rien contre les gays et leur monde de bisounours. D'ailleurs c'était moi ou la musique avait la même voix que Cher ? Horreur quand tu nous tiens. Me tournant alors complément dans la direction de mon nouvel ''ami'' remballeur numéro un, je lui jetais un regard suspicieux avant que la lumière ne termine par s'allumer à tous les étages. « Hé ! Mais tu n'étais pas le président ou le vice de la maison Quincy à Harvard ? J'te fais pas le coup d'la drague mais ton visage me dit vachement un truc. » Je marquais une pause, creusant ma mémoire comme je pouvais alors que plusieurs visages nous dévisageaient toujours. « J'crois qu'ils ont tous la dalle... » dis-je alors en regardant autour de nous avec un soupir.

• Dans quelle merde je me suis encore foutu ? J'aurais pas pu faire comme tout le monde ? Aller dans un putain de bar que je connais depuis pas mal de temps, boire quelque verres pour décompresser, pour me vider l'esprit l'espace d'une soirée et rentrée chez moi, retrouver ma femme endormi dans le lit, paisiblement, et, faire un tour par la chambre de mon fils, le trouver lui aussi endormi. J'aurais été le seul debout, le seul à réfléchir encore et encore, le seul avec toutes ces envies de violences qui m'habitait depuis que ces connards avaient enlever le père de Neva. J'me retrouvais dans un cercle vicieux que je ne pouvais contrôler. J'voulais juste sortir de tout ça, reprendre notre vie comme elle l'était avant, commencer cette nouvelle année d'une façon positive. Non, j'voulais plus que ça dur. P'tête que j'allais rien pouvoir faire, p'tête que j'étais impuissant face à cette putain de situation, mais, je n'avais pas le choix, mon rôle en tant que mari n'était pas de protéger ma femme et de tout faire pour la rendre heureuse ? Ce n'est pas les phrases que j'ai dit sur cette plage il y a plus d'un an ? Que j'la rendrais heureuse et que j'le protégerait tout au long de ma vie ? Si. Alors putain, si j'le fais pas, c'est vraiment que ce soir j'me fais gober les couilles par un putain de pd qui se balade dans ce bar gay. Mais merde, pourquoi j'suis là ? L'autre là, dès que j'le croise, j'ui fou mon poing dans la gueule juste pour m'avoir parlé de ce bar. C'est pas que j'suis homophobe, non, si tu veux te foutre des bites dans le cul avec ton pote sur un fond de George Michael, fait toi plaisir, mais perso, si tu me touches où si t'essayes quelque chose, j't'en décolle un en pleine gueule. J'crois que ça vient du côté de mon père ça, vous savez, tout le côté Russe. « Possible. Ça m'a tout l'air d'être un foutu bar gay. Enfile une bonne combi s'tu veux pas choper quoi que ce soit d'chelou. » Je n'étais pas le seul à me retrouver dans cette situation, j'avais trouvé quelqu'un qui avait l'air de s'être fait baiser tout comme moi, et, pour le coup, j'me sentais un peu moins seul, car il était loin de mâcher ces mots. Et j'sent que si on continue comme ça, des chaises vont voler et j'vais foutre des pieds de table dans le cul de certains gars qui se trouve ici. "Putain fait chier... Dans qu'elle merde j'me suis foutu encore..." Ouais, j'vous dit, ça sent une odeur bizarre dans ce bar, une odeur que je ne connais pas. C'est pas la merde, c'est pas l'alcool, c'est pas le cul, c'est pas le parfum... Putain, j'crois que ça sent le pd en fait, ça doit dégager une odeur... « Hé ! Mais tu n'étais pas le président ou le vice de la maison Quincy à Harvard ? J'te fais pas le coup d'la drague mais ton visage me dit vachement un truc. [...] J'crois qu'ils ont tous la dalle... » Ah, donc je n'étais pas le seul à l'avoir déjà vu quelque part, c'était pareil pour lui. Sauf que ce dernier avait vu juste, j'étais pas le président non, mais le vice-président. J'haussais la tête pour lui donner raison. "Ouais c'est bien ça ! Le vice-président l'année passé... Et toi, t'es à la Winthrop non ? J'crois t'avoir croisé là-bas une ou deux fois quand j'y étais encore... Et le premier qui m'approche, j'le fume." C'était limite dangereux en fait, on vient dans un repère d'enculeur de chèvre, et, c'est limite si on va pas les provoquer. Oh et puis merde, j'm'en branle, après tout, ça fait du bien des fois de se lâcher non ? •

Peut-être au final que les hommes avaient raison de finir gay et pd ensemble. Parfois j'en venais limite à me dire que chaque humain devait finir avec un autre humain du même sexe que lui, car ça devrait probablement apporter moins d'emmerdes. Non mais sérieusement, vous aviez jamais constater comme les filles s'étaient chiant et ça cassaient bien les couilles avec leurs conneries à l'eau-de-rose ? Tomber amoureux c'était pour les ignorants et les affronts au bon sens. Total, valait probablement soit rester seul, soit finir avec une personne dans le même genre que soit...Bon et même si je pensais ça c'était pas pour autant que c'était ce que j'allais appliquer, car j'avais déjà bien envie de me barrer de ce lieu. Mais on me pousse jamais quand j'ai une bonne bière entre les mains et je comptais bien la finir en mode tranquille. Ça c'était sans compter évidemment sur la séance tripotage et la rencontre avec un autre hétéro dans mon genre qui semblait tout aussi perdu et incrédule de se retrouver dans un tel endroit. « Putain fait chier... Dans qu'elle merde j'me suis foutu encore... » disait-il d'une façon qui me laissa penser qu'être un aimant à emmerdes devait aussi être l'une de ses superbes qualités. Ou fardeau. Buvant un trait de ma bière, je reprenais la parole en ponctuant mes mots d'un mouvement de tête. « Ça a l'air de t'arriver souvent de tomber sur de grosses emmerdes non ? Parce que si c'est le cas bienvenue au club buddy. » Je levais même ma bière dans sa direction. Attends, il parlait quand même avec un ancien amnésique qui avait tout perdu et était en train de foutre sa vie en l'air. Puis finalement, je vins à lui demander si nous nous étions pas déjà croisés quelque part. Non pas parce qu'il avait une gueule hors du commun et que du coup je pensais déjà l'avoir vu, mais plutôt parce que j'avais fait parti de la présidence et que du coup je pensais déjà l'y avoir croisé. « Ouais c'est bien ça ! Le vice-président l'année passé... Et toi, t'es à la Winthrop non ? J'crois t'avoir croisé là-bas une ou deux fois quand j'y étais encore... Et le premier qui m'approche, j'le fume. » me répondait-il alors en confirmant mes dires. J'étais pas passé loin donc. « C'est ça. Mais j'en étais aussi le vice-président l'année dernière..mais tout ça c'était avant...s'tu verrais la présidence de cette année on s'demande s'ils ne sont pas préalablement passé par ici... » S'il voyait où je voulais en venir. C'était mal ça Théo, très mal. « J'songe à quitter cette maison. C'est la merde. » Néanmoins, j'avais esquivé un sourire lorsqu'il m'avait parlé du fait d’assommer le premier qui viendrait encore l'aborder. Et lorsque deux tafioles se rapprochèrent de nous, je songeais qu'il allait pouvoir appliquer des gestes sur ses paroles. « Qu'est-ce que deux bels hétéros viennent faire dans un tel endroit ? Chercher le moyen de changer de bord ? » Pardon ? Je m'étouffais limite avec le liquide ambré de ma bière avant de regarder le blond platine bizarre qui avait osé nous parler. « Et mon uppercut dans ta gueule pour voir si elle change de bord ça te tente ? »