Kaya & Kenny - Alors, comment dire.....Parlons peu, mais parlons bien !

5 Septembre, quinze heure trente dans une salle à l’hôpital.

« B-A cela fait BA. » Je tente de suivre le tout et de parler. Le docteur m’a dit que tout ira vite. Normalement, je peux parler rapidement. Vu qu’en fait, je parlais avant…Mes parents m’ont payés l’opération. Je n’ai pas perdu mon don chamanique, et j’ai pu enfin voir l’avenir sous un autre jour. Je retente : « P-A cela PA. » Je regarde en fronçant les sourcils les mots que je vois alors devant moi. Je dois réapprendre à lire bien que je le faisais, mais je dois parler. Je vois l’infirmière me sourire. Elle me dit : « Il y a des bénévoles qui viennent, on va trouver une gentille personne pour vous aider. Attendez. » Je continue de lire le petit livre : « Le chat est monté sur l’arbre pour aller manger l’oiseau. » Je souris fière de moi, je regarde l’image et cela m’aide pour lire la phrase. Cela fait déjà deux heures par jour que je fais ça avant la rentrée scolaire pour parler. Je lève mon nez ma feuille, et je vois l’infirmière me présenter une jeune femme rousse : « Kaya, je te présente Kennedy, elle va t’aider avec la lecture. » Je souris, et je dis en hésitant un peu : « Enchantée Kenny. » Je lui ai donné un surnom de suite pour éviter de dire le D. L’infirmière me regarde et me réprimande : « Tout ça pour ne pas dire le D petite maligne. »

Aujourd'hui, j'avais rendez vous à l'hôpital non pas pour un examen médical mais pour aider une personne à parler grâce à la lecture. Depuis mon arrivée à Harvard, j'aimais m'impliquer dans toutes sortes d'initiatives comme celle ci pour aider les autres, j'aurai pu aller chez les Quincy mais c'est finalement les Dunster que j'ai choisi car mes études passent avant tout. Aider les autres n'est qu'un passe temps à mon sens. Alors après une matinée de cours, je me rendis donc à l'hôpital pour y être aux alentours de quinze heures et une fois sur place, je partis saluer l'infirmière qui me confiait chaque fois des personnes désireuses de reparler, j'avais dans mon sac quelques livres d'Irlande facile à lire. L'infirmière me présenta une jeune femme qui était en train de tenter de lire un livre parlant de chat et d'oiseau. Elle m'appela par mon surnom, ce qui ne me dérangeait pas du tout car on m'appelle tout le temps par ce surnom et il faut reconnaitre que mon prénom n'est pas simple à prononcer. Alors je lui répondit.

Enchantée Kaya, tu peux m'appeler Kenny si tu veux. Je sais que mon prénom n'est pas simple à prononcer. Alors tu lis quoi de beau ? Si tu veux lire autre chose, j'ai ramené des livres sur des histoires irlandaises.

J'évitais de lui parler trop comme une enfant au risque de la vexer car elle me semblait plus âgée que moi. Malgré tout, je voulais l'aider à reparler, bien qu'elle était sur la bonne voie. Je lui adresse un sourire, attendant une réponse.

5 Septembre, quinze heure trente dans une salle à l’hôpital.

Je me tourne vers Kennedy, et je lui dis : « Bonjour. » Je ne sais pas trop quoi dire, je préfère essayer de trouver une petite chose à lui répondre. Je lui réponds : « C’est un conte pour enfant avec un chat et un oiseau. » Je ne sais pas vraiment si je fois avancer ou pas dans cette direction. Mais bon, je sais que je dois avoir une petite chance pour parler. Je l’écoute, et je tente de lui répondre : « Je ne les connais pas ces contes. Cela parle de quoi ? » Je souris et j’essaye de lire ce qu’il y a décrit sur la couverture. Je vois un paysage irlandais et des petites lettres qui bien entendu ne vont pas vraiment m’aider. Je prends du recul, et je dois essayer de comprendre. Je regarde mon interlocutrice, et je me dis qu’elle pourra bien m’aider.

Je venais d'arriver à l'hôpital pour tenter d'aider des personnes à reparler grâce à la lecture. C'est un excellent moyen qui a fait ses preuves pour apprendre à parler de nouveau. Je me suis présentée comme toujours depuis que je fais ce bénévolat depuis 4 ans à l'infirmière en chef qui me connait bien maintenant et elle sait qui me confier. Alors elle m'amène à une jeune femme qui semblait plus âgée que moi de quelques années, je dirai 26 ou 27 ans à vue d'oeil. Je la salue et lui demande ce qu'elle lisait avant de lui montrer mes livres irlandais. Elle me répondit tout en me saluant et en parlant du peu qu'elle pouvait que le livre parlait de chat et d'oiseau avant de me demander de quoi parle mes livres. Je voyais bien qu'elle trouvait l'écriture petite mais je suis persuadée qu'avec le paysage d'à côté, elle allait y arriver. Alors je lui répondit.

Oh il a l'air pas mal comme livre. Et bien cela parle de contes et légendes traditionnels d'Irlande, il faut les lire pour comprendre. Ne vous en faites pas, j'ai l'habitude de les faire lire à des personnes comme vous qui réapprenez à parler et même avec les petites lettres, les personnes y arrivent toujours avec un peu de difficulté au début certes mais ils y arrivent.

L'infirmière qui se trouvait à côté de moi acquiesça mes dires et j'adresse un sourire à la jeune femme qui avait un peu le même regard que moi, ce qui me perturbait un peu car je ne connaissais rien d'elle et je ne pouvais donc pas déduire qu'elle était ma cousine de suite.

5 Septembre, quinze heure trente dans une salle à l’hôpital.

J’écoute avec attention ce que me dit Kenny. Je ne sais pas trop ce qu’elle va me dire par la suite, mais bon, pour le moment, j’essaye de comprendre ce qu’elle me raconte. Je ne sais pas à quoi m’attendre, mais bon, pour le moment, je préfère essayer de lui répondre : « Hum….Je peux essayer alors….» Je réfléchis un peu comment dire ou lire la suite. Je ne sais pas vraiment comment continuer. De plus, je tente alors de lire le titre : « Contes….Et….Légendes….D’Irlande…. » Je ne vois pas trop si je peux réussir ou pas la suite. Enfin, je ne sais pas non plus si la jeune femme va me donner un coup de main. L’infirmière part pour reprendre son travail. Je continue de regarder la couverture du livre. Je ne sais pas comment est-ce que je peux alors continuer si les lettres se mélangent comme ça dans ma tête. Enfin, je comprends que pour le moment je dois être patiente…

Je venais de lui dire que les personnes que j'aidais également à reparler comme elle réussissaient à les lire au bout d'un certain temps évidemment. Cela ne se faisait pas en un jour mais plutôt des semaines, des mois voire dans des cas plus rares des années. Mais je la sentais motivée pour tenter de lire mon livre alors elle commence par dire le titre avec encore de l'hésitation, ce qui était normal. L'infirmière reprit son travail et venait de nous laisser toutes les deux comme elle a l'habitude de faire car c'est ce qu'il aide les patients qui veulent reparler à parler que pour une seule personne en général. Alors je décide de lui faire lire le premier paragraphe de la première page du livre. Alors je lui répondit.

C'est très bien d'avoir essayé de lire le titre, cela montre que tu veux vraiment reparler et c'est bon signe. Alors maintenant je vais te donner un nouveau petit défi, tu dois me lire le premier paragraphe de cette page. Aide toi de l'image à côté si tu as un souci, cela aide pas mal d'après ce qu'on me dit à chaque fois. Prête ?

Je lui adresse un sourire après avoir tourné la page qui faisait découvrir la première page du livre et le début d'un conte. J'espérais qu'elle allait relever le défi car même si elle n'allait pas réussir du premier coup, cela allait être encore un grand pas de fait et il fallait avancer à petits pas.

5 Septembre, quinze heure trente dans une salle à l’hôpital.

Kenny se met à côté de moi, je sais que je vais devoir être calme et surtout ne pas m’énerver. Je sais aussi que pour le moment, je dois juste avoir le temps de trouver des choses à dire. J’ouvre le livre, je trouve la première image avec le texte. J’écoute ce que Kenny a me dire, je hausse les sourcils. Je lui réponds : « Je vais essayer…. » Je regarde la page, et je vois alors patiemment le texte. : « Le leprechaune marche……Dans la forêt….Il cherche son ami l’ours… » Je regarde l’image, je ne sais pas trop quoi dire en plus, je me contente d’essayer de suivre les choses. Je sais que je dois aussi essayer d’avoir une petite chance de réapprendre à lire. Ensuite, pour l’instant, je comprends qu’il est nécessaire que je fasse encore des efforts. Je ne sais pas si je vais y arriver. Je sais juste que je dois essayer de faire tout mon possible pour réussir. Je regarde alors les phrases. Les lettres restent au même endroit, sauf que j’ai comme la sensation que tout serait compliqué par la suite.

Je vins me mettre à côté de Kaya tout en lui demandant de commencer à me lire le premier paragraphe de la première page de mon livre, elle me fit savoir qu'elle allait essayer et commence à lire. Elle se débrouillait plutôt bien malgré quelques petites hésitations mais c'était parfaitement normal après tout. Alors je décide de l'encourager un peu.

C'est très bien, je suis sure que tu peux aller jusqu'à la fin du paragraphe mais si tu ne t'en sens pas capable, ce n'est pas grave ? Sinon tu peux me parler de ta famille, cela peut faire un bon entrainement aussi.

Après tout, je ne voulais pas la brusquer ou la forcer car il fallait que ses progrès viennent d'elle avant tout. Je lui proposais alors au cas où elle ne voulait plus lire le livre, de me parler de sa famille car souvent cela aidait les patients d'en parler rien qu'en repensant à leurs proches. Alors je lui adresse un sourire.

J’entends Kenny me parler. Je l’écoute attentivement, je me dis qu’il faut que je lui réponde, je tente de finir la phrase. « L’ours doit parler au lepreuchaun……Pour…..Pour…Prendre le thé avec lui ! » J’ai dit cela contente de pouvoir finir une phrase sans déprimer. Je l’entend me dire que je peux lui parler de ma famille, je lui dis : « On est nés dans la réserve amérindienne en Arizona. On est une famille de chamans, on aime les contes et légendes de notre peuple. » Je souris, je ne sais pas trop si j’ai fait un progrès ou pas, mais en tous les cas, j’arrive à mieux parler. J’y arrive un peu plus, je souris, et je tourne la page du livre pour voir une nouvelle image et des nouveaux mots.

Je venais d'encourager Kaya sur ses capacités à arriver à lire le paragraphe qu'elle venait de commencer dans mon livre et la vis tenter de finir la phrase, ce qui fut une réussite malgré une petite hésitation. Après ce petit moment lecture, je lui demande de me parler de sa famille et là elle arrive à m'en parler sans bégayer alors je lui réponds en la félicitant.

Hey bravo miss pour la phrase et j'adore aussi les contes et légendes de mon pays natal. Ma mère aimait me lire des contes quand j'étais petite et depuis j'ai toujours adoré. Ta culture doit être aussi intéressante que la mienne, tu peux m'en dire plus.

J'étais de nature curieuse et cela allait la pousser à parler de mieux en mieux, bien qu'il va falloir plus de pratique sur le long terme pour qu'elle arrive à reparler fluidement mais elle était sur la bonne voie. Alors je lui adresse un sourire.