Le néant. PV Read.

Ce jour là j'aurai mieux fait de ne pas sortir, de rester à la maison avec les petits. J'avais eu cette brillante idée d'aller les promener dans le parc, à 4 mois ils n'auraient même pas vu la différence si je leur avais fait faire le tour du pâté de maison. J'étais partie toute fière derrière ma poussette double, chaussée de mais talons hors de prix et habillée d'une de mes créations, chantant un petit air russe à mes jumeaux. Le parc qui se trouvait près de chez nous était peuplé de famille venant sortir leurs enfants, on serait bien là-bas même si ça me faisait bizarre d'être devenue à mon tour une maman. Mais ça me plaisait tellement, j'avais eu peur les premiers jours de ne pas être à la hauteur mais finalement je me débrouillais plutôt bien. Je repensais à mes années de cours sans enfants et pour rien au monde je ne voudrais changer le court des choses, c'est bien trop beau de donner la vie. J'avais franchit le portail du parc et me dirigeais vers un banc libre à moitié à l'ombre, à moitié au soleil, c'était parfait. Je me suis installée et ai placé Arya et Ewan en face de moi (qui s'étaient endormis pendant le trajet) avant de sortir mais croquis pour bosser un peu.

Le vent venais caresser mes joues rouges et le soleil me réchauffait le coeur, on était bien dans cette grande prairie tous les deux avec Read. Les enfants couraient au loin et avait déjà atteint la taille de l'enfance. Je crois que rien ne pourrait venir assombrir ce moment bien trop beau bien trop précieux. Comment peut-on être si heureux?

J'ai ouvert les yeux parce que le soleil me tapait trop sur le visage, j'avais le front chaud et ce rêve m'avait vraiment sortit de la réalité. Pourquoi la poussette est-elle vide? Je fronce les sourcils l'air surpris et mon coeur s'emballe de façon anormale contre ma poitrine. Je me lève d'un bond, regarde à gauche à droite et encore une fois à gauche, à droite. Rien. Je commence à paniquer, à prononcer leurs prénoms, chose qui ne sert à rien puisqu'ils ne savent pas parler. Je plaque mes mains sur mon visage, mon corps se met à trembler et je commence à hurler en regardant toutes les personnes autour de moi. Et puis je me mets à courir le long du petit chemin pour regarder si je ne vois personnes avec mes bébés. Rien. Je cours dans l'autre sens pour vérifier la même chose. Rien. Je reviens vers le banc complètement terrifiée, je cherche derrière le banc, derrière cet arbre qui me faisait de l'ombre. Rien. Je sors instinctivement mon portable et compose le numéro de mon mari. Pitié sortez moi de ce cauchemar. Ça sonne, ça décroche. Read !! Ils sont plus là. Les bébés je... assoupis... vite viens au parc vite!!!!!! Je me suis mise à crier une seconde fois avant d'aller vers toutes les mamans qui avaient des bébés dans leurs bras pour regarder si ce n'étaient pas un de mes deux anges. Comment j'avais pu laisser faire ça? Comment j'avais pu m'endormir? Comment?!?!

Read était en train de jouer avec la petite Reese. Elle grandissait si vite la chérie, c'était juste incroyable. Lui qui avait pourtant été habitué à élever ses petites soeurs et ses petits frères, il ne pensait pas qu'il serait si gaga devant ses enfants. Snow était allée se balader au parc avec les jumeaux. Elle avait besoin de ce genre de moments, seule avec les bébés, même si à leur âge, elle aurait pu tout aussi bien les emmener faire à peine trois pas devant l'immeuble et revenir. D'ailleurs, le couple avait prévu de bientôt se trouver une maison. Snowy avait nettement les moyens de se le permettre et avec trois enfants, ce ne serait pas de refus. D'autant que les petits allaient vite avoir besoin d'une chambre chacun, les années passent si vite! River, la mère de Reese ne reviendrait pas, et Read l'avait compris. Il déposa un petit bisou sur le front de sa fille, avant d'entendre le téléphone sonner. La petite dans les bras, il décrocha tant bien que mal. Et il crut qu'il allait tomber... C'était la voix de son épouse, elle était terrifiée et pour cause... Disparus! Les bébés avaient disparus! "J'arrive!" s'exclama-t-il. Il descendit aussitôt, Reese toujours dans les bras, le coeur battant. Si elle n'avait été là, dans ses mains, cet être si fragile, il serait certainement tombé dans les pommes. C'est en courant qu'il parvint au parc. Il rejoignit aisément sa femme car l'endroit n'était pas très vaste. "Que... que s'est-il passé?" demanda-t-il subitement. Il n'aurait pu penser que pire cauchemar pouvait arriver...