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Trois semaines à Londres, trois semaines seule avec Coraleen, et ma famille. Téléphone éteins, sans internet, sans moyen de me contacter... Juste moi, ma famille et mes pensées. J'avais besoin de ce retour aux sources je suppose, avant de faire un retour à Cambridge, un retour à la rentrée. Je n'avais pas eu envie de me présenter aux élections même si on m'avait encouragé... Je n'en avais pas envie. J'ai pris des résolutions pour cette année : Il fallait que je me fasse plus "petite". Moins de drame, m'attacher le moins possible aux garçons que je fréquente, sortir plus souvent avec mes copines, consacrer le plus de temps possible à ma fille, à Aby, Anaëlle et Kenny... Ce qui m'a fait le plus grand de bien à Londres, c'est de réaliser que je n'ai pas de sentiments pour Royce. Ou plus, du moins. L'amour est vraiment passager, donc ? Peut-être qu'un jour mes sentiments pour Andy s'éteigneront, qui sait. Peut-être que la plaie est plus lente à cicatriser, puisqu'elle était bien plus creuse. Mais pour le moment... Même si je comprends certaines choses, comme par exemple qu'Andy est avec Briony désormais, que ses sentiments pour moi se sont éteins, eh bien... Ce n'est toujours pas mon cas. Je l'aime, Andy. Et je sais que ce n'est pas demain que je vais réussir à oublier ce qu'on avait.

Faire le vide dans ma tête a vraiment été bénéfique pour moi. Mon retour ? Beaucoup moins.

Bonjour, je viens annoncer la mauvaise nouvelle, désolé du sms, mais je n'ai pas le courage d’appeler, n'y les mots pour le faire. Hendrix est décédé de sa maladie, étant présente au moment du drame et étant de sa famille, je pourrais vous donner plus d'informations plus tard, ou bien si vous voulez me voir au retour du Summer Camp il n'y a pas de problème. Je tiendrai informer tout le monde pour l'enterrement.


SMS datant d'il y a une semaine. Une semaine. J'ai manqué cette nouvelle... d'une semaine. J'aurais pu assister aux funérailles, à son enterrement... J'aurais pu le voir une dernière fois... Mais j'l'ai manqué. Je ne sais pas comment prendre cette annonce, alors j'éteins de nouveau le téléphone et je passe mon visage entre mes mains. Je ne pense à rien. Enfin si... Je pense à comment mes mains tremblent, à ce que je devrais faire pour calmer cet ouragan d'émotion qui m'envahi tout d'un coup. Est-ce que je devrais crier dans un oreiller ? Casser quelque chose ? Frapper quelque chose ? Je prends une grande inspiration et je me redresse. Il faut que je gère, il faut que je me contrôle. J'ouvre de nouveau mon téléphone et j'envoie un SMS à Romane, mon meilleur ami. Mais ensuite, je reçois un message de Dorian qui me propose de sortir et j'accepte, tant que ça implique un mojito bien corsé.

• • •

J'ai mis du temps à émerger. J'avais les yeux collés, la tête dans l'oreiller et je pouvais sentir le marteau cogner sur mon crâne, là pour me rappeler que j'avais trop bu la veille "Réveille-toi salope !". Je me suis finalement levé à 10h26 selon mon téléphone, j'avais rendez-vous avec Romane dans l'après-midi, alors j'avais plutôt intérêt de me mettre à bouger. La salle de bain est mon meilleur ami ! Oh, aurais-je oublié de mentionner que Roxanna, les filles, Aaron et moi avions déménagés tous ensemble dans une toute nouvelle maison que nous avions nous-même dessiné ? Ma chambre était magnifique, la pièce qui me vendait probablement le plus de rêve dans cette maison de rêve. Une chambre aux murs de couleur blanches et lilas, avec un style urbain, salle de bain et dressing attaché. La chambre de Coraleen était juste à côté, pas la peine de mentionner qu'elle était tout aussi stylé.

Bref, je me suis habillée pour la journée : Petite robe un peu vintage, chaussure Chanel, sac Givenchy, j'étais prête. Du moins, j'étais prête une fois que j'avais attaché mes cheveux dans une queue de cheval haute. J'ai laissée Coraleen chez ma mère au passage, c'était un peu l'entente qu'on avait eue pour qu'elle m'autorise à partir à Londres sans me poser trop de questions... Et ça m'arrangeait pour le coup. J'avais besoin de ce petit moment de solitude.

J'ai fait un saut rapide à Starbucks pour me prendre un café. Il fallait que je me réveille un peu, et je me sentais un peu déshydraté aussi après avoir autant bu d'alcool hier soir. J'avais enfin tout ce qu'il me fallait, je pouvais maintenant aller voir Hendrix.

• • •

Il y avait des pierres tombales à perte de vue. Où est-tu Hendrix ? Je me met à la recherche jusqu'à ce que je croise un jardinier qui me donne des directives. En dix minutes, je me suis retrouvée où reposait mon ami. Il y a énormément de fleurs, la terre est encore frais et mon cœur se resserre dans ma poitrine. C'est comme dans un mauvais rêve, je suis dans un mauvais rêve.

C'est dégueulasse. Il n'aurait pas dû partir aussi jeune... Il ne le méritait pas. Il aurait dû vivre vieux, devenir le genre de vieux monsieur croulant jamais content. Je soupire, je m’assois au pied de sa pierre tombale et je regarde le trou fraichement refermé. Et là, la douleur se ressens. J'ai envie de pleurer mais je sais que je ne le ferai pas. Est-ce que je dois dire quelque chose ? Ou est-ce qu'Hendrix sait lire dans les pensées maintenant qu'il n'est plus là... Si ça se trouve, il n'y a pas de Dieu, ni de Lucifer, de ciel et d'enfer... Il n'y a pas d'ange, pas de démon et pas de vie après la mort.

Je pris une grande inspiration en restant assise un long moment. Je ne me sentais pas de parler... je n'y croyais plus. Je n'y crois plus. Les trois dernières semaines loin de tout m'ont fait du bien et j'ai cru que je pourrais réussir à gérer les évènements tragiques dans ma vie mais là... Ça... C'était hors de mon contrôle. L'univers essayait vraiment de me faire comprendre que ça n'arrêtera jamais.

Ouais. Comme on dit, c'est toujours les meilleurs qui partent en premier. Je me relève, n'ayant plus aucune envie de rester. Je me retourne néanmoins une dernière fois vers l'endroit où est enterré mon Hendrix et je lui fais un faible sourire.

Un jour, on se retrouvera, c'est certain. Je me pince les lèvres et me remet à marcher. J'avais envie de m'effondre et de pleurer... Mais je ne pouvais pas le faire ici. Comme si ici, il pouvait me voir. Et j'avais l'impression que je n'avais pas le droit d'être triste... Pour lui. Parce que je n'étais jamais triste quand j'étais avec lui.
(Invité)