ᴥ История о королеве ᴥ
I - L'ange déchuNous sommes le 28 mars 1992 lorsque le couple Saïanov accueille un jeune bébé qu’ils prénommèrent Motya. Ce petit garçon impatient, car né 1 mois plus tôt que prévu, vit le jour dans la belle ville de Saint-Pétersbourg, dans la grande Russie. C’est dans ce pays aussi froid que vaste qu’il vivait, du moins jusqu’à ses 5 ans. Le couple de parents Saïanov n’était pas des plus banals. Ils étaient les extrêmes opposés. Tout d’abord nous avons l’homme à la poigne de fer et au tempérament stricte qui mène sa famille comme bon lui semble, c‘était un russe typique, fier et déterminé. De l’autre côté nous avons Mary, la mère. Originaire de San Diego, c’est une femme douce et fragile qui se laisse très facilement influencer par son mari, et ce depuis le début de leur relation. C’est au nord de Moscou que le couple se rencontre. La mère de Motya ayant choisit de vivre en Russie pour quitter son Amérique natale, elle découvre cet homme au détours d‘un café, charmée par son allure d‘homme sûr de lui. Il fera le premier pas après 1 semaine à la croiser chaque matin au même café, et leur romance débuta. Aux 5 ans de Motya, la petite famille part vivre à Omsk, ville du sud de la Sibérie, car le père du jeune homme porte la culotte dans la famille, et s’il décide que pour son boulot, ils doivent partir, ils le font. Si la famille part s’enterrer dans ce trou perdu, c’est que Vladov, comme il se prénommait, était à la tête d’une des plus puissantes chaîne hôtelière de Russie : Russkiy imperiya (Русский империя), et qu’il envisageait de conquérir l’ensemble du territoire russe. Grâce à lui, la famille vivait très confortablement au niveau financier, donc on ne pouvait que l‘écouter, c‘était la moindre des choses. C’est sûr que ce n’était pas la mère de Motya qui allait nourrir les bouches de la famille. En plus d’être alcoolique depuis le milieu de sa grossesse, elle ne fait aucun effort pour maintenir une situation potable pour sa famille, surtout lorsqu’on a un mari multimillionnaire. Elle ne faisait rien de ses journées, à part admirer sa plus belle réussite : son fils, Motya. C’est donc dans un hôtel particulier aux alentours d’Omsk que la famille emménage. C’est d’ailleurs à cet âge que Motya prit le chemin de l’école. Il était auparavant assisté par un professeur particulier, mais à la demande du jeune garçon, sa mère convint son mari de le scolariser, ce qui est maintenant chose faite. Motya était un garçon très doux et très pur, il était très soigné, respectueux et facile à vivre. En résumé, c’était un ange, et jamais ses parents n’ont eu à se plaindre de lui, ils espéraient que le fait qu‘il aille à l‘école n‘allait pas influencer l‘évolution de son comportement. En allant à l’école, Motya était loin de se douter de ce qui l’attendait. Il n’avait jamais été confronté à d’autres enfants, il n’avait jamais vécu au milieu d’eux. C’est donc plein d’excitation que le jeune partait pour son premier jour de classe.
Sans surprise, le garçon fut très bien accueilli par l’ensemble de son école. Sa petite tête d’ange et son allure soignée faisait très bonne impression. Motya adorait l’école après ce premier jour, marqué par plusieurs nouveaux amis et pleins de bons souvenirs. Cependant, la petite vie si parfaite du jeune homme allait vite changer. Au fil des mois, les uns et les autres apprenaient à connaître Motya. Il s’avère que les passe-temps de Motya étaient de jouer à la poupée, se déguiser en princesse et pleins d’autres activités à la base réservées aux jeunes filles. Son cercle d’amis se réduisait et ses professeurs s’inquiétaient de cette situation, jugeant l’enfant retardé ou psychologiquement détraqué. Lorsqu’il commençait à jouer à la poupée dans la cours de récréation, ce fut le début des moqueries et des insultes. Il n’avait que 6 ans, cette première année d’école n‘était pas une réussite, la réputation du jeune garçon empirant de jour en jour, et ça n’allait pas s’améliorer. Motya allait bientôt avoir 7 ans lorsque l’évènement s’est déroulé. Lors d’une récréation, Motya a été invité à jouer au ballon avec les garçons de sa classe, il accepta bien qu’il n’aimait pas spécialement le sport en particulier. L’un des garçons qui était venu l’inviter l’emmena sur le lieu du jeu, et avant qu’il n’ait eu le temps de réaliser, 5 de ses camarades l’encerclaient dans un coin. Après plusieurs cris et une meute d’enfant qui s’était rassemblée, les professeurs venaient dans ce coin en question, ils retrouvèrent Motya, quasiment inconscient, avec un visage rempli de bleus et d’égratignures, bien loin de l’ange que nous connaissions. Après cette agression, les 5 garçons concernés furent transférés dans une autre école d‘Omsk, après s’être excusé auprès de Motya. Jane, la mère du jeune garçon, n’avait plus que pour seule volonté de quitter Omsk, ville qu’elle n’a jamais aimé, et qui a fait du mal à son fils. Mais comme ça a été dit, c’est le mari qui décide, et il décida de rester pour le moment.
Motya retourna à l’école après 1 mois d’absence. Il n’était définitivement plus le même. Ce sourire étant sa signature avait disparu. Lui qui était si bavard ne parlait que lorsque c’était nécessaire, désormais. Il n’avait plus confiance en personne, et commençait à se renfermer sur lui-même. Le psychologue de l’école avait diagnostiqué un léger traumatisme comportemental, dût à la bagarre. Ce ne sera que 2 ans plus tard, aux 9 ans du jeune homme, que la situation s’éclairait. Tant que Motya sera à Omsk, son mal être sera omniprésent. La famille comprit qu’il fallait quitter Omsk, cette ville au climat et au cœur glacial. Le père de Motya fit alors tout son possible pour quitter la ville au plus vite. Ce ne sera qu’aux 10 ans du garçon qu’ils finiront par déménager, 2000km plus loin, dans la capitale de la Mère Russie, à Moscou.
II - Moskva StyleDès son arrivée en Russie, la petite famille mit tout en œuvre pour améliorer la situation de vie de Motya, considérant qu’ils avaient échoué dans leurs rôles de parents lorsqu’ils étaient à Omsk. Pour être franc, seule la mère de Motya avait prit cette initiative, car son père n’en avait pas grand-chose à faire de lui, tout ce qui l’importait c’était la réussite, la richesse et la reconnaissance. C’est donc dans un lycée privé réputé de Moscou que Motya est scolarisé. Et à la surprise générale, Motya s’y sentait bien, il n’avait toujours pas beaucoup d’amis, mais au moins il avait un poids en moins. Contrairement à lorsqu’il était plus jeune, Motya ne prenait pas vraiment soin de lui au niveau esthétique. Il allait chez le coiffeur quand sa mère lui prenait rendez-vous, il piochait des vêtements dans ses placards le matin sans faire vraiment attention si c’était beau, si ça lui allait bien etc. Il allait quitter son enfance pour entrer dans l’adolescence, et Motya a déjà connu certains malheurs de la vie. Sa seule angoisse est de changer, de grandir, et d’affronter d’autres problèmes. Mais une lueur d’espoir naît quand même chez le garçon lorsqu’il commence à découvrir les joies de la musique. À 11 ans, il devient fans des grandes popstars du moment comme Britney Spears ou Beyoncé, et s’empresse de demander des cours de chants à sa mère qui se trouvait dans le salon, une bouteille à la main, comme d‘habitude. Celle-ci accepte sans rechigner dès l’instant où elle voit que ça le rendrait heureux d’avoir ces cours. C’est donc le sourire aux lèvres (chose rare) que Motya se rend dans le conservatoire Tchaïkovski pour prendre ses cours de chants particuliers hors de prix. On se fichait pas mal du prix, c’est papa qui payait. C’est donc seul, dans un immense auditorium, avec sa professeure, que Motya se mit à chanter pour la première fois. Pour juger son niveau vocal, sa professeure lui demande d’interpréter une chanson, il choisit « Everytime » de Britney. Après sa performance, la prof lui demande alors « Est-ce la première fois que tu interprètes une composition ? ». En répondant oui, le jeune homme aperçoit une femme impressionnée. « Tu as un grain de voix magique, en le travaillant nous obtiendrons un talent parfait. ». Motya n’y croyait pas, il se mit à sauter de joie, bien que le lieu n’était pas approprié. « Cependant, lorsque vous grandirez, votre voix changera. Vous avez une voix ravissante, mais celle d’un enfant, il est donc trop tôt pour dire si votre talent continuera dans la durée. ». Il fallait bien quelque chose qui plombe l’ambiance. Mais Motya reste optimiste, et se voit même déjà chanteur dans quelques années. Une ambition qui ravit la mère du jeune garçon.
Malgré ces cours de chant qui s’avèrent positif pour l’enfant Saïanov au fil du temps, Jane, sa mère, s’inquiète pour les rapports entre son mari et son fils. Ils ne se voient jamais, ne se parlent jamais, et ne savent rien l’un de l’autre. Elle a raison de s’inquiéter, et la faute est en majeure partie du côté du père, qui n’a de vie que pour son travail. Mis à part lorsqu’il était enfant, il n’a jamais parlé à son fils. Depuis que Motya change de caractère, il n’a plus l’envie ni la volonté de le comprendre et de lui parler. Tout ce que possède Motya comme soutien est une mère alcoolique, mais qui cependant, l’aime de tout son cœur.
C’est dans une de leur sortie quotidienne entre mère et fils qu’un trouble va naître au sein de la famille. Alors en pleine sortie shopping, Motya est moins présent que les sorties habituelles, il réfléchit. Sa mère avait bien vu que quelque chose n’allait pas, et ça commençait à l’inquiéter, c’est pourquoi elle se mit à rompre le silence. « Que ce passe-t-il mon chéri ? », et bien loin de tout ce qu’elle imaginait, Motya lui répondit, un peu gêné, « J’aimerai essayer des chaussures à talons et des robes. ». Ce que la mère prenait pour une vaste plaisanterie s’avérait être la vérité, Motya voulait essayer des vêtements pour fille. Sa mère ne comprenait plus rien, son fils de presque 12 ans lui demandant ça, elle ne savait pas quoi répondre, alors elle ne dit rien. Finalement la chose se dissipe est le duo rentre chez eux dans le quartier chic de Moscou.
Nous sommes en 2006, et Motya a 13 ans. Le garçon vit sa vie d’une façon équilibrée, il bascule entre le chant et les sorties entre ses quelques amis, il est entré dans l’adolescence sans trop de dégâts, pour le plus grand plaisir de sa mère. Mais alors qu’il commençait à s’habituer à cette vie à Moscou, Motya va devoir une nouvelle fois faire des concessions. C’est un soir de printemps que le père de famille, Vladov, annonce un déménagement imminent à Kiev, et sans discussion. La famille va être obligée de le suivre, et va surtout devoir non plus s’habituer à une nouvelle ville, mais à un nouveau pays. Motya part de Moscou bien plus apaisé qu’il ne l’était en partant d’Omsk, qui n’est maintenant qu’un mauvais souvenir enfoui. Au revoir la Russie, bonjour l’Ukraine.
III - PerditionEt voilà, c’est un 3e déménagement au palmarès de la famille Saïanov. Encore une fois, c’est Valdov, le père de la famille qui s’est occupé des formalités comme avoir un toit ou dormir par exemple, et encore une fois, c’est Valdov qui a choisi d’emménager dans le quartier chic de la ville où nous arrivons, en l’occurrence Kiev. C’est dans cette ville que Motya va vivre la première partie de son adolescence, et il aime appeler cette ville la ville de la Perdition, car pendant les deux années qui ont suivi son arrivée dans cette ville, Motya n’a rien fait d’autre que de se chercher, comme une majorité des enfants un peu particuliers. Dans sa nouvelle école, publique cette fois-ci, le jeune homme a littéralement changé de comportement. Son entrée dans l’adolescence a été marqué par un passage de l’ange au démon. Le petit garçon chétif que nous connaissions avait laissé place à un garçon snob, rebelle et limite irrespectueux. Rare était les semaines où la mère de Motya (qui a enfin décider d’arrêter de boire, ou du moins qui essaye) ne recevait pas de lettre ou de coup de fil de l’établissement où est scolarisé Motya pour signaler un comportement inapproprié, déplacé ou des absences mystérieuses. Motya avait d’ailleurs arrêté de prendre des cours de chant, jugeant que sa voix avait changé et qu’il ne savait plus chanter. Il a également changé de style de musique, il écoute désormais deux styles opposés, le rap US et le rock. Ce comportement inexplicable est ponctué d’humeurs divergentes de la part du jeune homme. En plus d’être devenu turbulent, il ne communiquait plus, et commençait à s’isoler en rentrant chez lui le soir, étrange pour un jeune homme de 14 ans. Sa mère avait une petite idée de ce qui pouvait expliquer le comportement de son fils.
Elle s’était souvenue de ce fameux après-midi où son fils lui a demandé avec une certaine gêne d’essayer des vêtements normalement destinés aux filles, lorsqu‘il avait à peine 12 ans. Elle pensait souvent à cette question, persuadée que ça cachait quelque chose que son fils ne savait pas encore à l’époque : l’homosexualité. L’était-il ? Sa mère se le demandait sans arrêt. Mais plus le temps passe, plus la féminité de son fils ressort, plus il s’isole comme pour cacher un mal être. Elle en était désormais certaine, et c’est donc d’un pas décidé qu’un soir, elle décide d’aller en parler à son mari, qui est fourré sur son ordinateur, et qui ne remarque absolument rien de ce qui se passe en rapport avec son fils. « - Chéri, je pense qu’on doit parler de notre fils. Je crois savoir pourquoi il ne va pas bien ces temps-ci. - Il doit juste avoir du mal à s‘habituer à l‘air de Kiev, pas de quoi s‘inquiéter. - Tu ne vois dont rien depuis 13 ans ? Tu ne vois pas que notre fils est différent et qu‘en ce moment il a besoin du soutien de l‘ensemble de ses parents ? Tu crois que parce que tu amènes le salaire à la fin du mois tu peux te permettre de négliger ton fils et les rapports que t‘entretiens avec lui ? - J‘ai énormément de boulot pour pouvoir, comme tu dis, amener un salaire à la fin du mois pour nourrir ma famille. - Ne fait pas celui qui a fait le Vietnam, s‘il te plaît. Tu es juste porté par ton ambition qui t‘empêches de faire attention à ce qui plane autour de toi. S‘il faut que je m‘occupe de mon fils seul, même dans cette situation, je le ferai, j‘ai appris à me passer de toi. ». C’est donc comme elle s’en doutait, seule, que Jane part voir son fils dans sa chambre, pour éclairer la situation. Elle frappe, elle entre, c’est le moment. « - Coucou mon cœur, je peux entrer ? - Je crois que c’est déjà fait, donc ... - Écoute Motya, je me rends bien compte que ça ne va pas. Ton comportement à l’école est exécrable, tu ne parles plus à personne, tu t’enfermes et tu arrêtes les activités qui te plaisent. Que ce passe-t-il ? - Rien, je change c’est tout. Je vais pas être le petit ange Saïanov toute ma vie. » Un petit blanc s’en suit, Jane entame de nouveau le dialogue. « - Tu te souviens du jour où tu voulais essayer des robes et des talons ? J’y pense souvent. - Aucun souvenir. - Si on arrêtait de tourner autour du pot ? Motya… Si tu aimes les garçons, sache que ce n’est pas un mal. » Il ne réagit pas, et continue de regarder au sol. Avant qu’un malaise s’installe, la maman reprend la parole. « - Mon fils, même homosexuel, je l’aime. » « - Tout comme moi. » dit Vladov, le père de Motya dont Jane n’aurait jamais soupçonné l’arrivée. Et le fait de voir ses deux parents le soutenir dans cette épreuve le fait éclater en sanglots dans les bras de sa mère. Motya venait de retirer un poids énorme et douloureux. C’est une scène symbolique, les parents autour de leur fils venant de dévoiler son homosexualité alors qu‘il n‘a que 14 ans.
Les mois qui suivirent furent tout à fait différents. C’est désormais une famille Saïanov changée, le père devenu proche de son fils, la mère épanouie est presque à bout de son alcoolisme. Un vent de fraîcheur et de bonheur s’élève au dessus de la famille. Et c’est au détour d’un parc à Kiev, en famille, que Vladov fit une annonce. « J’espère que vous êtes prêts pour un quatrième déménagement. » Cela venait de lancer un froid sur la journée qu’ils étaient en train de partager. Comprenant la réticence et la froideur dans les yeux de son fils et de sa femme, le père de famille continuait. « Vous ferez peut-être moins la tête quand je vous direz qu’on s’envole pour Manchester. » Et aussi dingue que cela puisse paraître, il s’était souvenu que Motya rêvait d’aller dans cette ville un jour. La maison à Kiev fut vendue, le père Saïanov ne voulant pas accumuler le nombre de maisons qu’il possédait, il ne restait plus qu‘à partir. Excité et épanoui, Motya embrassait son père et n’attendait plus qu’une chose : l’avion pour Manchester.
IV - ManchesterValises prêtes et rêves prêts à être réalisés. Motya est désormais en route pour une de ses villes rêvées. Changer de ville une quatrième fois ne le dérange pas, il a prit l’habitude. Et puis à presque 15 ans, on a à peine profité de la vie. Motya le sait, sa vrai vie va commencer à Manchester. Il est peut-être encore jeune, mais Motya a fini par comprendre qui il était réellement, ce qui a apaisé son esprit et l’a aidé à faire le point dans sa vie actuelle et sa vie future. La vie cachée & complexée, c’est terminée. Maintenant que ses parents sont au courant de son homosexualité, il ne sera pas compliqué pour lui de dévoiler son ambition de devenir androgyne. Il le sait, il est spécial. Sa vie ne dois pas dépendre d’un vagin ou d’une paire de testicules, Motya va être un homme et une femme en même temps. Il est bien dans son corps d’Homme, mais il a décidé de vivre sa vie selon ses propres mœurs, et s‘il veut être une femme ET un homme, ainsi soit-il. C’est donc rempli de volonté que Motya atterri sur le sol britannique. Il entend déjà « God save the Queen » résonner dans ses oreilles rien qu’en posant les pieds à Manchester. Tout est bénéfique pour lui maintenant. Il va pouvoir approfondir son niveau d’anglais, lui qui a pour ambition d’aller étudier à Harvard.
La petite famille arrive dans une villa immense. Le père de la famille n’a rien laissé au hasard pour ce déménagement-là. Motya choisit la plus grande chambre, chambre qu’il habitera au moins jusqu’à ses 18 ans, ce qui lui laisse 3 ans pour évoluer de la manière la plus parfaite à ses yeux. En attendant, il doit aussi y avoir de mauvaises choses pour compenser tout le plaisir que vient de connaître Motya : L’école reprend. Encore une fois, Motya va dans le publique, et c’est une école avec plusieurs options liées à l’Art, domaine que Motya commence à apprécier depuis qu’il a été voir une exposition de tableaux en Ukraine avant de partir pour le Royaume-Uni. C’est donc un nouveau départ au niveau scolaire également. Et celui-ci se fait merveilleusement bien. Motya a changé, il est maintenant beaucoup plus ouvert aux gens, mais aussi beaucoup plus soigné, beaucoup moins faible et surtout beaucoup plus déterminé.
Motya a désormais 16 ans, et il se transforme tous les jours un peu plus. Sa garde robe enfle, sa féminité est désormais à son maximum, et il possède une palette de maquillage dont il ne se sert pas pour le moment, car il n‘a pas encore avoué son souhait de devenir androgyne. En parlant de ça, il a rendez-vous avec sa meilleure amie pour un relooking extrême. C’est décidé, ce soir il rentrera chez lui transformé. Il a d’ailleurs appelé ses parents pour les prévenir que ce soir, ils devront être présents tous les deux pour une annonce officielle de sa part (même si tout ce qu’il aura à faire sera de se montrer).
Et c’est parti pour une journée historique dans la vie de Motya, car celle-ci influencera toutes celles de son futur. Cheveux décoloré, ajout d’extensions et coloration rose fluo. Maquillage qu’il se fait lui-même, s’étant déjà maquillé plusieurs fois pour s’amuser dans le passé. Il ne reste plus que la tenue qu’il a déjà préparé. Armé de sa petite robe typiquement British et ses chaussures qu’il a symboliquement acheté à Kiev avant de partir, il se cache dans la salle à manger, la pièce juste à côté du salon, et patiente avec sa meilleure amie. Il est paniqué, ses parents sont arrivés et sa meilleure amie les installe sur le canapé. C’est l’heure de la révélation. « Papa, maman, j’espère que vous m’aimerez toujours, car tel que je suis aujourd’hui, ça le sera pour toujours. » Il se montre finalement, et c’est le choc pour les parents de Motya, du moins pour son père. Sa mère essaye quant à elle de détendre le choc de son mari « Voilà pourquoi tu voulais essayer des robes et des chaussures ! ». Décidemment, cette journée l’aura marqué. Son père se lève, et avant de partir lui dit. « Je ne suis pas sûr de pouvoir supporter la vue de mon fils dans cet état. ». Un froid est lancé dans la pièce, mais bizarrement, Motya semble être la personne la plus heureuse du monde. Il va enfin pouvoir vivre avec son androgynisme au quotidien. Et depuis ce jour, rien n’était jamais comme avant. Motya vivait pleinement, et était la star de son lycée. Il était devenu la personne la plus populaire en un rien de temps, et surtout la mieux habillée. Maintenant qu’il pouvait s’habiller de la façon dont il voulait, il pouvait enfin dépenser tout l’argent de son père de façon exorbitante. Sa garde-robe était devenue énorme en un rien de temps. Motya est devenu(e) un(e) fils/fille à papa en un rien de temps. Des défauts comme des qualités naissaient. Il est devenu snob et narcissique, mais aussi beaucoup plus sûr de lui, indépendant et fabulous.
2 ans se sont écoulés. Motya a désormais 18 ans, et son diplôme lui tend les bras. Même s’il passe le plus clair de son temps à s’admirer et s’occuper de lui, Motya a beaucoup bossé pour pouvoir intégrer Harvard et étudier le Design de mode et les Arts visuels. Pouvoir accomplir son rêve d’être styliste et mannequin grâce à un diplôme d’Harvard serait le plus bel accomplissement à ses yeux. Mais au-delà du boulot, Motya a beaucoup évolué en 2 ans. Très grand fervent des tatouages, il en possède une dizaine qu’il a fait avec l’accord de sa mère, et il compte en avoir beaucoup plus. Son père ne lui parlant que très peu à cause de sa transformation d’androgyne/drag queen, leurs rapports en sont revenus au stade du néant. Et finalement, le Motya discret et renfermé a complètement disparu. Motya passe ses week-ends en soirée à faire la fête jusqu’à en devenir dépravée, mais attention, devenir dépravé tout en restant chic, mademoiselle la biatch ne boit que des bouteilles à minimum 50£. Il faut savoir que Motya n’a pas touché au porte-monnaie de papa depuis toujours, il a du retard à rattraper. Et ce n’est pas son père en question qui va l’arrêter. Car à défaut de ne pas vraiment accepter son changement, Valdov le laisse dépenser son argent, comme pour lui dire qu’il l’aime quand même.
Quelques mois plus tard, Motya obtient son diplôme. Et grâce à ses bons résultats (et un peu grâce à son papounet), Motya intègrera Harvard en septembre 2011. Et c’est rempli de fierté que Motya, en regardant le passé et en visionnant le futur, en se disant que malgré les entraves il est enfin devenu ce qu’il était supposé être (LA REINE DES DRAG QUEEN/ANDROGYNES, BITCH !), s’envole vers le Massachussetts après les au revoir presque déchirants de sa mère … Et de son père, qui a finalement réussi à aimer son fils malgré sa façon d‘être.
V - HarvarderÀ travers le monde, toutes les familles ont toujours rêvées de voir un jour leurs enfants partir à Harvard. Pour la famille de Motya, ce rêve est devenu une bien belle réalité. Fouler le sol de la plus prestigieuse Université du monde fait naître en Motya, la plus fabulous des transgenres, un sentiment de fierté immense. D’autant plus qu’il étudie ses passions : la mode et l’Art. Et à peine arrivé à Harvard, beaucoup de monde connaissait Motya. Une drag queen russe on voit pas ça tous les jours dans le coin faut bien avouer. Sa personnalité impressionnante lui a valut d’être une des personnes les plus populaires de Harvard en un rien de temps. Ses ami(e)s faisaient parti soit des dépravés, soit des pétasses, car il faut bien avouer que la majorité des amis de Motya étaient soit Mathers ou soit Cabots, Motya étant un vif mélange des personnalités trônant dans ses deux maisons. Quel beau monde d’apparence. Motya est désormais une icône, et pas pour ce qu’il a fait, mais bien pour ce qu’il est et ce qu’il représente.
Depuis l’an dernier, Motya est devenu un symbole des droits homosexuels dans le coin. En plus d’être gay et androgyne, Motya est russe. Pour certains sa façon d’être est une façon de faire un doigt d’honneur à la Russie, qui ne supporterai pas de voir un de ses natifs vivre d‘une manière aussi lointaine des valeurs propres à la « Mother Russia ». Mais Motya se considère surtout comme une de ces biatch californiennes populaires qui sont respectées par tous les loosers du campus et qui se font suivre par les capitaines de l’équipe de Football américain, mais version drag. Motya est un Mather qui est fier d’apporter un peu plus de lumière à sa maison déjà largement plus lumineuse que toutes les autres.
Alors en plein milieu de ses études à Harvard, Motya apprit une nouvelle exceptionnelle concernant ses parents. Alors déjà infiniment riches, les Saïanov vont désormais le devenir encore un peu plus. Alors que nous sommes en 2012, le groupe hôtelier du père de Motya a entamé une collaboration avec le groupe Caesars Entertainment Corporation, groupe propriétaire de nombreux hôtels de Las Vegas, et en particulier l’un des plus mythiques : le Caesars Palace. Suite à cette nouvelle les Saïanov achetèrent la plus grande maison qu’ils n’aient jamais eu aux frontières de Vegas, dans le Nevada. Motya avait deux nouvelles raisons d’être vaniteux : Son père est devenu l’un des gérants du Caesars Palace, et il possédait désormais une 3e maison (Une à Moscou, une à Manchester et maintenant une à Las Vegas).
Motya est souvent l’une des personnes phares d’une soirée, et sa façon d’être extravagant fait que s’il est absent lors d’une soirée, on le remarque en 4 secondes montre en main. Cependant Motya évite un maximum de fréquenter les coincés de l‘Eliot, il a quand même besoin d‘être entouré par des personnes avec un minimum de personnalité et d‘originalité, ce qu‘on ne trouve pas à l‘Eliot, eux qui sont aussi fades qu‘un yaourt nature sans sucre. Certes il est un garçon très riche et qui s‘en vante, mais il sait faire la fête et sortir du lot. Cela dit certains Eliots sont braves et plutôt amusants si on les compare à des Encyclopédies, il ne met pas tout le monde dans le même panier, même si ça fonctionne comme ça à Harvard. Motya est l’exception, il est tellement unique avec sa dégaine de dégénéré, ses cheveux explosifs, son caractère de feu et ses tatouages de fous qu’il pourrait avoir UNE house rien que pour lui. Cela dit, même s’il dénigre désormais beaucoup l’Eliot House, ce n’était pas le cas lors de sa première année à Harvard. En effet, Motya a passé 6 mois à l’Eliot House lors de sa première année avant de se rendre compte de l’étendue des dégâts causés par l’emmerdement et la lourdeur des membres de cette house. Après ça il a définitivement changé pour la Mather House, bien qu’il regrette que sa demande d’admission à la Cabot ait été refusée. Malgré sa grande féminité, son sexe restera un obstacle pour entrer dans cette cage à poufs.
Son originalité fait de lui une icône pour beaucoup d’étudiants. Mais s’il en est là aujourd’hui, c’est grâce à sa force et sa rage de vaincre les aléas de la vie depuis toujours. La confiance en lui qu’il possède aujourd’hui n’a pas toujours été là, et Motya peut être fier du chemin qu’il a parcouru. Chemin rempli de courage, d’audace et de ténacité. Il n’a pas la carrure d’un footballeur, ni la virilité d’un basketteur, mais lui au moins peut porter des talons sans avoir l’air ridicule, bitches. Et plus que tout, Motya est parfait, alors que tout le monde s’incline et au galop. Désormais, il a 22 ans, le bébé Saïanov a grandit. Motya est maintenant membre des cheerleaders d’Harvard, redonnant au club et à cette discipline toute la folie qu’il lui manquait. Ses études avancent doucement mais sûrement, il n’en est qu‘à la moitié mais à la chance de travailler sa passion au quotidien. Il a pourtant l‘impression d‘avoir toujours vécu ici, ils sont énormément à se connaître, c‘est comme une très grande maison familiale, et il s‘y plaît énormément. Bien qu’ils pensent souvent à ses parents qui lui manquent, le jeune transgenre va tout faire pour les rendre fier (mais en profitant quand même de tous les putains de moments que Harvard lui fait vivre). Motya espère maintenant que son futur sera à l‘image de ce qu’il veut en faire, autrement dit parfait, fabulous, et complètement taré. Bref, un futur à son image.