Surprise [Lexie]

Je rangeai mon cellulaire aussitôt que je fournis une réponse positive à l'invitation de Lexie. Cela faisait deux ou trois fois que nous nous voyons suite aux vacances de cette été. On se collait, se bizutait, mais je n'avais pas pris l'initiative de dormir chez elle encore. C'était trop risqué! Je me positionnai devant mon miroir, replaçant des couettes en bataille avant de me brosser les dents et de m'envoyer un petit coup de parfum sur le corps. J'étais habillé d'un jeans foncé, d'une camisole blanche et d'une chemise carotté rouge et grise par-dessus. Une fois prêt, j'enfilai mes converse rouge et marchai jusque chez Lexie, arrêtant au passage pour acheter du champagne et une rose rouge. Bah quoi? Elle m'avait organisé des surprises, il fallait bien que je sois imprévisible à mon tour.

Lorsque j'arrivai à son appartement, je pris une grande inspiration. Encore une fois, il fallait que je me motive à être en abstinence. Pas de sexe ou de rapprochements trop osés. Je voulais prouver à Lexie que j'avais changé, car je lui avais avoué lors de notre voyage, que je n'étais plus le même mec. Que je ne me souciais plus de la gente féminine, que je les baiser sans demander quoi que ce soit en retour. Je tenais à lui montrer que tout ça, c'était du passé. Sauf que pour ne pas mentir, c'était réellement difficile de ne pas succomber. Elle ne se rend pas compte de l'effet qu'elle me fait, elle est quelque peu naïve et s'est ce qui fait son charme... Un peu trop même. Je me positionnai devant sa porte et cognai, attentant patiemment qu'elle vienne m'ouvrir.

À l'intérieur de ton ventre, tu sentais de petits papillons virevolter comme s'ils cherchaient à t'agacer ou à te faire sentir ce que ton coeur lui-même ressentait à l'instant. Ioann. Un seul petit nom qui commençait peu à peu à modifier ta vision des choses sur la vie en général, et surtout et avant tout ; sur les relations entre un garçon et une fille. Tu étais quelque peu stressée et tu ne l'étais pas à la fois. Ce garçon te faisait passer par toute une gamme d'émotions ou bien de sentiments, depuis le Summer Camp. Ne sachant pas du tout comment t'habiller, alors que ta garde-robes était remplie et débordait presque de vêtements, tu optas finalement pour une chandail t'arrivant au niveau du nombril, ainsi qu'une longue jupe noire, ce qui rendait le tout assez joli.  Jamais tu n'avais invité de garçon chez toi, ce qui rendait la chose peut-être un peu plus énervante qu'elle ne l'était déjà, mais il fallait que tu respires, tout simplement et ce stress passager disparaîtrait bien rapidement. Foutaise. Alors que tu croyais ton stress disparu, il revint au galop dès que tu entendis des coups sur ta porte. Un rose vif prit naissance sur tes joues et c'est en te regardant une dernière fois devant le miroir - comme une vraie idiote d'ailleurs - que tu ouvris finalement la porte, dévoilant un magnifique jeune homme, avec une rose rouge en ses mains, ce qui ne fit qu'augmenter ta gêne, mais fit naître à la fois une joie immense de revoir son joli petit minois. Merde, il était toujours aussi beau. Ça devrait être criminel, d'être aussi beau. Tu soupiras intérieurement en souriant grandement. " Ioann, entre. ", disais-tu d'une petite voix, refermant la porte derrière lui une fois qu'il fut rentré. " Tu..tu vas bien? " Il ne fallait pas t'en demander trop non plus ; cette rose te perturbait, car étrangement, tu te demandais si elle était pour toi. Eh oui, ton petit cerveau naïf te forçait à croire qu'elle ne t'était pas nécessairement destinée, après tout.

J’avalai difficilement ma salive en la voyant apparaître dans le cadre de porte. Authentique. Voilà le premier mot qui m’était venu à l’esprit en l’apercevant. Je lui souris gentiment lorsqu’elle m’invita à rentrer. Nous étions drôles à voir. Sur nos gardes, timides, regards fuyants. Cette scène était digne d’un film d’amour pour ados. Elle me demanda si j’allais bien en bégayant, me faisant sourire d’avantage. Vous comprenez pourquoi c’est difficile de ne pas craquer pour elle en sa présence? J’acquiesçai avec certitude avant de lui répondre aussi de vive voix : « Maintenant, oui, je vais super bien! » Avouais-je avec gêne. Je lui tendis la rose, lui donnant un petit coup sur le bout du nez avant de sourire de toutes mes dents. « C’est pour toi… En guise de gratitude pour l’invitation… Et ça… » Je montrai la bouteille de champagne avec une lueur pétillante dans les yeux. « C’est pour accompagner notre soirée! » Je lui donnai le tout, détachant ensuite mes lacets pour me déchausser. Une fois que je fus à mon aise, je m’approchai délicatement de Lexie pour embrasser le coin de ses lèvres. « Merci pour l’invitation… Je suis très content d’être ici! » Ajoutais-je en la regardant dans les yeux, sincère.

Adorable. C'est le mot qui décrivait le mieux Ioann dans toute sa splendeur, dans son entièreté la plus complète. Pourquoi? Parce qu'il arrivait à te faire rire, sourire, rougir, stresser comme une dingue, parce qu'il t'offrait une rose, parce qu'il était charmant et te disait qu'il allait bien maintenant qu'il était ici. Peut-être allais-tu être le genre de fille qui craquerait aux moindres douces paroles. Peut-être oui, et ça te rendrait vulnérable, mais tu ne préférais pas y penser, car tu pouvais bien être vulnérable avec Ioann ; tu te sentais déjà comme ça. Et puis, tant pis! Tu te sentais bien, ainsi. Tu souris, puis te mets à rire délicatement lorsqu'il te tend la rose. Doucement, tu la portes à ton nez en la sentant, puis tu dis, sans gêne et avec sincérité : " Elle sent aussi bon que toi. " Sans un mot, tu te diriges vers la jolie petite cuisine de ton appartement, puis tu trouves un vase afin de l'y déposer, le remplissant d'eau afin que la fleur reste jolie un moment. Au moins quelques jours. " Du champagne? Tu prévoyais célébrer quoi ce soir? ", demandes-tu en riant, alors que Ioann s'approche de toi et déposer un bref baiser au coin de tes lèvres, ce qui te donne des frissons dans tout le corps. Et pourtant, tu te surprends à répliquer un truc face à ce baiser, entourant le cou du jeune homme de tes bras. " T'appelles ça un baiser, toi? " Tu avais bien beau ne pas savoir ce que vous étiez l'un pour l'autre de façon très claire, et pourtant, tu n'allais pas t'empêcher de l'embrasser comme tu en avais envie. Serrant sans douleur sa nuque, sur rapprochas ton visage du sien afin de déposer tes lèvres contre les siennes et de l'embrasser avec une fougue timide, mélangée à un trop-plein de douceur ; d'accord, c'étaient deux opposés, mais tu arrivais tout de même à les mélanger. " Et moi, contente que tu sois ici. Tu m'as tout de même un peu manqué, faut dire. ", soufflais-tu en rompant le baiser, un sourire aux lèvres.

Je souris à son commentaire. Je ne sens peut-être par la rose, mais mon parfum fait souvent tourner des têtes! « Et bien… On fête tout simplement le fait d’être ensemble! Tu sais qu’on n’a pas besoin de raison précise pour boire du champagne!» avouais-je en souriant davantage! Je finis par l’embrasser sur le coin de la bouche et, lorsqu’elle me provoqua en m’embrassant de plus belle, je déglutis. Mes mains se positionnèrent sur ses hanches, l’attirant contre moi pour sentir ses courbes contre mon torse. Puis, elle s’écarta légèrement pour admettre son contentement. J’esquissai un nouveau sourire, accotant mon front contre le sien tout en fermant mes paupières. C’était tout simplement magique! D’entendre des paroles touchantes de la part d’une fille aussi formidable me comblait de bonheur. Pour moi, il était pratiquement impossible de pouvoir vivre une réelle histoire d’amour. Car celles que j’avais expérimentées ont toujours eu une fin malheureuse. Mais cette fois-ci, c’était totalement différent! À peine avions nous décidé la définition de notre relation que je sentais que rien ne pouvait se mettre entre nous. Je me redressai quelque peu avant de haussai un sourcil. « Alors… Mise à part que tu te sois ennuyée de moi, pourquoi m’avoir invité ce soir? » Évidemment, ma curiosité était toujours aussi intrigué par ce petit texto qui me disait qu’elle avait des surprises à mon intention! « Et quelle sorte de surprise me réserves-tu? » rajoutais-je en affichant un large sourire. Disons que cela fait déjà un bon petit bout de temps qu’on se fréquente et, de savoir qu’elle ose par elle-même mettre un peu de piquant dans notre relation, ça me fait… Tout drôle. Je ne sais pas à quoi m’attendre.