Bienvenue chez nous (feat Maxou)

Voilà. Owen et moi on s'est enfin installés ensemble, je n'arrivais pas encore à vraiment réaliser la situation, mais la bague que j'avais à l'annulaire me rappelait que Owen et moi étions fiancés depuis quelques jours maintenant. Je l'avais annoncé à quasiment tous mes proches, même si nous n'avions pas encore de date de prévue, on allait tout de même fêter nos fiançailles avec nos amis proches.
Il fallait aussi que j'en parler à mon ancien bizut chouchou, du coup quelques jours après notre installation dans notre nouvel appartement j'avais envoyé un sms à Max' pour lui proposer de passer à la maison, et puis on avait tellement de choses à se raconter.
Il y avait encore quelques cartons, de la peinture à faire et c'est avec plusieurs packs de bière au frigo, et moi vêtue dans une vieille salopette pour la peinture que je l'attendais avec une certaine impatience.

Ma bizuteuse à la Eliot House, ma guide parmi tout ces bleus s'était fiancée, et en plus, elle nous quittait pour aller vivre avec lui. c'était beaucoup à digérer, certes : mais j'étais content de voir qu'elle est heureuse, et surtout, que malgré tout ça, son installation et sa nouvelle vie de couple, elle ne m’oubliait pas : j'avais sauté de joie presque en recevant son sms : je ne l'avais pas vue de l'été, puisque j'avais travaillé quasiment tous les jours, mais j'avais plein de choses à lui dire. Vêtue tout simplement, avec uniquement mon téléphone dans ma poche et un bouquet de fleurs dans la main -quand même, faut fêter son installation !- je sonnait à sa porte, un grand sourire aux lèvres.
J'aurais adoré franchir un jour cette étape avec Elysia, m'installer, mais après notre dispute du bal, notre couple restait fragile. Je l'aimais, de tout mon coeur, mais on avait encore des choses à apprendre l'un sur l'autre, et on devait encore ré-apprendre à se faire confiance, totalement. Parce que c'est une histoire de confiance, dans un couple, de choisir de vivre ensemble..

Ça sonnait à la porte et j'essayais d'être plus ou moins présentable même si j'avais de la peinture sur la figure. Je me dépêchais d'aller ouvrir la porte et tombais nez à nez avec mon bizut préféré, fallait avouer que ça me faisait un bien fou de le revoir, j'avais l'impression que ça faisait une éternité que l'on ne s'étaient pas revus lui et moi. Du coup je lui sautais littéralement au cou, trop heureuse de pouvoir l'avoir rien que pour moi pour cet après midi.
« Maaaaaaax !! Bienvenue, purée, j’ai l’impression que ça fait des siècles qu’on ne s’est pas revus toi et moi. J’suis contente que tu sois là, je t’en prie entre ! »

Je le laissais respirer et desserrais mon étreinte, lui laissant la possibilité d'entrer dans mon nouveau chez moi, enfin dans mon chez nous.

J'avais vérifié au moins trois fois l'adresse avant d'oser sonner, de peur de tomber chez des gens qui n'étaient pas May, tout simplement. J'avais l'impression de perdre une petite de moi en tant qu'Eliot. Finalement, j'avais osé sonner, et la porte s'ouvrit quelques secondes après, laissant apparaître May, le visage plein de peinture, qui se jeta sur moi. Je ris en essayant de l'attraper sans la faire tomber, et en essayant de ne pas l'exploser contre le mur en perdant l'équilibre - ça sera bête qu'avec un bras dans le plâtre elle ne puisse pas finir sa peinture ! - La serrant contre mon coeur, je répondis, en la gardant contre moi encore quelques secondes :
"ça fait vraiment des siècles qu'on s'est pas vus, et regarde ça, quand je reviens tu me quittes ! "
Bon, c'était pas moi qu'elle quittait, c'était juste sa chambre chez les bleus, mais elle comprendrait sûrement ce que je voulais dire. Une fois son étreinte relâchée, je pénétrais dans son nouveau chez elle, tout en lui tendant le bouquet :
" Tiens, je me suis dit que ça ferait de la couleur pour ton appart. Et c'est un cadeau d'installation, un peu ! "

Revoir Max ou tout simplement le voir refaisait surgir en moi pas mal de bons souvenirs, il avait été mon tout premier bizut et lui et moi étions devenus très complices lorsqu’on était allés pourrir les chambres de la Mather House rien qu’à nous deux. Je quittais la Eliot House et lui en même temps avec mon installation avec mon fiancé, mais ça ne m’empêcherait pas de revenir là-bas pour le voir.
On entrait dans mon nouvel appartement et je souriais lorsqu’il m’offrit un bouquet, qui au passage était juste magnifique. « Tu es fou, il ne fallait pas. Je te quitte est un bien grand mot tu sais, je repasserais souvent à la EH pour venir te voir. Pour rien au monde je ne t’abandonnerais pas Max. » Parce que oui, il faisait partie de cette belle famille à l’Eliot House, c’était mon complice préféré aussi…
« Désolée pour le bordel, on est en pleine installation encore et tout n’est pas terminé… Tu veux quelque chose à boire ? »

May méritait au moins ses magnifiques fleurs : chaque fois que je songeais à son accueil pour moi à la Eliot House, j'étais ému. Parce que j'avais été super bien acceuillit, malgré mes origines d'étudiant New Yorkais, bien dans son ancienne université, et au calme dans sa petite vie sans confrérie, avec toutes les filles à ses pieds. J'avais changé, mûrit, et elle m'avait aidé à ça, même si à deux on avait régulièrement un comportement de vrai gamin.. " Tu as intérêt à repasser, sinon on viendra tous te chercher et on t'embarquera de force ! " Ce sera un vrai kidnapping. Je souris, et passais un bras autour de ses épaules lorsqu'elle me dit qu'elle ne m'abandonnerait pas : cette fille avait un coeur en or, réellement. Je pense que je ne méritais pas son amitié, mais que la terre entière ne la méritait pas non plus. Je ris en l'entendant s'excuser, et je désignais son appart de la main " C'est original comme décoration au moins. Et ouais, je veux bien : ce que tu as, je suis pas compliqué, tu sais. " Du moment que je pouvais me désaltérer j'allais pas râler !

" Tu serais capable de venir me kidnapper ? Je ne pense pas que Owen sera d'accord, mais ça peut toujours être drôle." On se comprenait parfaitement lui et moi, et c'était ça qui faisait qu'on était devenus rapidement complices durant son tout premier bizutage. Max' était un peu devenu comme un frère pour moi, comme quoi la Eliot House était une grande famille. Et ça, ça faisait chaud au coeur. Puis il se moquait ouvertement de la décoration pas encore terminée dans notre appart, je souriais, amusée "Bon essaie de t'installer là où y'a pas de cartons, y'en a encore tellement pleins qui vont arriver, je ne sais pas si j'arriverais à tout vider d'ici le mariage..." Je le laissais s'installer alors que je me dirigeais dans la cuisine, y'avait aussi tout un tas de cartons, mais une chance que les bouteilles de bières étaient déjà au frais, j'aurais pas à les chercher dans un des cartons.

J'en attrapais deux bien fraîches et je revenais dans la salle à manger, ravie de voir qu'il ne s'était pas perdu parmi tous les cartons "Et voilà, deux bières, ça te va ?"

" Bien sûr que je peux ! Je peux tout faire, tu le sais bien, et toute façon, ton homme ne pourra pas m'en empêcher ! " May m'appartient, elle a reçu le titre de bizuteuse officielle dans mon coeur, éternellement ce titre lui appartiendra. Comme suite à sa proposition, je m'asseyais dans un coin, sur un tabouret traînant un milieu des nombreux cartons, contenants sa future vie. Elle allait vivre ici avec Owen, elle allait vivre heureuse, pour toujours. Comme dans les contes de fées ! Elle le méritait amplement, même si j'avais hâte de la voir revenir parmi nous de temps en temps, à la maison des bleus. Observant toute la pièce du regard en attendant ma pière, je lançais, alors qu'elle cherchait une boisson dans la cuisine : " May, si t'as besoin de mes bras forts d'ailleurs n'hésite pas, mon corps reste à ton entière disposition ! "

Prenant ensuite la bière qu'elle venait tout juste de m'apporter, je trinquais avec elle en souriant. " Parfait ! Et on porte un toast : à toi, à ta future vie, à ton mariage, à ton futur mari.. et à tes futurs projets ! " buvant une petite gorgée, je portais mon attention sur elle. " J'admire le fait que tu arrives à vivre heureuse, à.. à vivre en couple. Moi, j'ai du mal, avec Elysia, si tu savais.. J'ai l'impression de toujours me louper. "

Je revenais donc dans la salle à manger, du moins ça y ressemblait, mais à voir l'état de la pièce, on aurait pu croire qu'une tornade était passée par là, et que tout avait été déplacé. "Ton corps tout entier ? Attention je pourrais te prendre au mot."
Puis on trinquait enfin, on trinquait à mon bonheur, à mon futur mari, bref la soirée promettait d'être agréable, puis à chaque fois que je passais du temps avec mon Maxou, ça se passait toujours très bien. Je buvais aussi une gorgée de ma bière fraîche, ça faisait du bien, surtout que j'avais passé tout l'après midi à peindre les murs de la chambre, donc une petite pause était plus que la bienvenue.

Puis il me parlait de son couple à lui, qu'il avait l'impression de toujours se louper, quoi qu'il fasse, je posais ma bière, prenant un air sérieux... Il m'avait souvent parlé d'elle mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir la demoiselle en question. "Dis pas ça... j'suis certaine qu'un jour ça va s'arranger, que vous filerez aussi le parfait amour. Parole de May !"

Je ris avec May : en effet, j'avais mal choisit mes mots, en disant que je lui offrais mon corps tout entier. j'aurais plutôt dire mes bras tout entier, ou mes muscles : parce que je doute qu'Elysia partage vraiment, en fait.

Une fois ma bière en main, je lui confiais ma crainte à propos de justement la femme qui avait tout droits sur mon corps, celle que j'aimais, mais avec qui j'arrivais toujours à compliquer les choses, ou avec qui j'étais perdu. Avant cet été, j'avais bousillé notre bonheur, et là, je faisais tout pour que ça fonctionne mais depuis la rentrée elle était étrange, tout simplement. "Mouais, j'espère que tu te trompes pas.. tu sais, j'doute quand même là. Mais bon.. on verra bien, j'dois aller lui parler de toute façon. " Il fallait bien que je le fasse un jour, alors soit, j'irais à la Quincy House la chercher. Frappant mes mains sur mes genoux, je souris à May : " Mais j'suis pas là pour parler de ça, je suis là pour m'éclater avec toi ! " Me levant, je la prit dans mes bras en la forçant à faire un pas de danse de tango, ou du moins... ça y ressemblait franchement. " Bon, t'as l'choix : karaoké, ou j'te porte dans tout l'immeuble en hurlant que t'es folle ! " Personne n'aurait de mal à me croire, je hurlait, de toute façon !