(+ devyn) parlons lowell!

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Tes grands yeux bleus regardaient ta toute nouvelle chambre avec excitation. Enfin, tu avais été acceptée chez les lowell. Enfin, tu ne l'étais pas encore totalement, tu n'étais qu'une petite bizut mais bientôt, tu deviendrais membre à part entière de cette merveilleuse confrérie. Tu allais t'y amuser comme une folle pendant tes années universitaires, tu en étais certaine. Tu n'avais pas encore fait la connaissance des deux filles qui allaient devenir tes colocataires mais tu n'avais qu'une hâte, c'était de partager tous tes secrets avec elles. Tu étais certaine que vous alliez vous entendre à merveille. Normal, si vous aviez choisi cette maison, c'est bien parce que vous aviez tous un rapport profond avec l'art. En attendant, tu tournais sur toi même, sautillant. Après cinq bonnes minutes à avoir observé tous les moindres recoins, tu décidais de descendre. Tu avais déjà pu croiser des étudiants plus âgés mais tu avais juste été trop excitée pour t'arrêter deux secondes et faire connaissance. Mais là, maintenant que tu avais fait la visite de ta toute nouvelle maison, tu pouvais souffler deux secondes. Du coup, tu décidais d'aller te poser dans le salon. L'un des canapés aménagé te faisait de l'oeil alors sans attendre, tu t'affalais avec toute la grâce d'un hippopotame à côté d'un garçon plus âgé. Et sans attendre, tu te mis à le faire chier. « Oh mon dieu oh mon dieu oh mon dieu, cette résidence est tout simplement géniale. Elle est trop trop belle. Et ya même des salles spéciales pour exercer son art, c'est trop chouette! Je sens que je vais adorer mes années dans cette maison! Oh fait, moi c'est Minnie, j'suis une des bizut de cette année! »

C'était... bizarre d'être dans une confrérie. Tu avais emménagé avec William, faisais partie d'un groupe... mais tu avais encore un peu de mal à t'y faire. Tu avais toujours eu l'habitude de vivre seul, et là, toi qui étais quand même un homme de routines malgré le théâtre, tu voyais toutes tes habitudes se modifier. Dire si cela était en bien et en mal, c'était encore trop tôt pour le dire... mais tu changeais. Tout cela te faisait changer. Tu parlais un peu plus facilement, même si tu restais toujours avec une certaine réserve à la base, mais tu prenais petit à petit confiance, cette confiance qui t'avait manqué une grande partie de ta vie. Ce n'était pas encore très flagrant encore, cela ne faisait que quelques jours que tu étais là... mais tu le sentais. Ceci expliquait sûrement pourquoi tu étais calé dans l'un des canapés de la salle commune, en train de lire un livre sur l'histoire de théâtre, assis en tailleur et en chaussettes. Les cours n'ayant pas encore commencé, tu étais relativement tranquille, et tu avais voulu laisser William jouer de son violon tranquillement. Tu aimais l'écouter, et tu savais que tu ne le dérangeais pas en soi... mais tu savais aussi que c'était son monde, tout comme le tien était la photographie, et la pratique nécessitait souvent la solitude. Ce fut un soufflement et un affaissement assez important du canapé à côté de toi te sortirent de tes pensées... puis ce fut son bavardage. Waouh. Elle parlait vite, très vite, et tout ce que tu retenais était ton enthousiasme pour la maison. Tu ne pouvais pas dire le contraire cela dit, mais de là à l'exprimer à ce point... C'était limite flippant. Elle n'avait même pas besoin de préciser qu'elle était une bizute cela dit. Quel... enthousiasme ! Je suis Devyn, également bizut. Qui s'occupe de ton cas ? Enfin, son cas... façon de parler, c'était juste la gestion de son flot de paroles quoi.

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blablabla lowell blablabla (+ devyn)

Tu avais toujours été une fille extravertie et sociable, un peu pipelette c'est vrai, mais bon, au moins là, c'était quand même un bon point. Après tout, tu ne connaissais encore pas grand monde chez les lowell du coup, vu ton caractère ouvert, tu allais rapidement pouvoir te faire de nouveaux amis. Et la première victime de ton blablatage était ce garçon bien plus âgé que toi. Il avait l'air doux et gentil du coup, tu n'avais pas hésité une seconde avant de te présenter. Il avait l'air carrément surpris, voir même un peu effrayé par ton exubérance mais tu n'en avais que faire. Tu étais toi. Bref. Tu appris rapidement que ce garçon s'appelait Devyn et que lui aussi était un bizut! Du coup, ton regard s'agrandit. « Comment ça se fait que tu sois un bizut? » Ben ouais, il devrait déjà être un membre à part entière de la lowell house vu qu'il était nettement plus vieux que toi. Tu lui avais donc posé la question sans aucun tact... Tout toi quoi. Tu te souvins alors qu'il t'avait également posé une question. « C'est Mace mon bizuteur. Il a l'air vraiment gentil et il m'a tout de suite mis à l'aise. Je suis sûr que les autres lowells aussi sont hyper accueillants. Tu connais déjà des gens de la maison toi? Moi je ne sais même pas encore avec qui je vais occuper ma chambre mais j'suis sûre que je vais vite trouver. »

En fait, la Lowell House devait contenir tous les fous exubérants d'Harvard, il n'y avait pas d'autre raison. A chaque fois que tu faisais la connaissance de quelqu'un ici, soit les circonstances étaient étranges... soit il s'avérait qu'ils étaient assez étranges, à leur manière. Était-ce ça, le fameux côté artiste si souvent stéréotypé ? Tu comprenais mieux que cela en effraie certains. Tu ne l'avais pas réalisé avant, vu que tu n'étais jamais dans une grande communauté artistique comme la confrérie, mais tu allais finir par effectivement trouver ça étrange. Que tout le monde se rassure, tu n'allais pas quitter la Lowell pour autant : au contraire, aussi bizarre voire flippant que cela était... Tu avais l'impression d'aimer ça, cette impression de faire partie d'une maison de gentils fous : oui, l'impression, car tu avais du mal à décoder cette émotion naissant de cette intégration qui semblait plutôt bien partie. En tout cas, cette Minnie te ramena vite sur terre, en te demandant directement pourquoi tu étais bizut, sous-entendu sûrement pourquoi je n'étais pas membre à part entière. Un long temps à me décider essentiellement. Mais je ne regrette pas. Oh non, tu n'étais pas du tout en train de regretter, même avec un leprechaun à coté de toi. Elle était directe en tout cas, certainement de par sa jeunesse : elle devait être en première année à ton avis. Tu ne connaissais pas de Mace non plus, mais tu étais loin de connaître tous les Lowells aussi, malgré le fait que ton bizuteur soit relativement populaire. Je connaissais du bizuteur avant de savoir qu'il allait l'être, et j'avais quelques connaissances... et plus aussi. Cela aide mais, comme tu en es la preuve, les Lowells vont facilement vers les autres. Rien de méchant là-dessous, elle ne te dérangeait pas, même si tu l'avais dit d'un ton très sérieux, faussement ironique. Encore heureux que William n'était pas là, il se serait quand même bien fichu de toi et de ton "et plus"...

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Tu avais vraiment bien fait de jeter ton dévolu sur les lowell. Tu étais certaine que tu n'aurais pas apprécier les eliots plus que ça parce que ce n'était pas ton genre de montrer au monde entier à quel point tu avais de l'argent. Tu ne portais pas plus de marques que ça. En réalité, tu préférais même le prêt-à-porter du genre Forever 21 que Dior, par exemple, même si pour les soirées, tu t'habillais toujours avec un de leurs modèles. Il n'y avait que ta voiture qui coûtait vraiment. Un cadeau que tu n'avais pas refusé, bien entendu. Bref. Dans tous les cas, tu te plaisais déjà ici, auprès des autres artistes d'Harvard. Devyn avait donc mis un petit temps avant de rentrer dans une confrérie mais ce n'était pas plus mal que ça. Au moins, il connaissait déjà des gens, ce qui était clairement un avantage. Toi, tu ne connaissais pas encore grand monde mais ça n'allait pas tarder. « J'espère en tout cas que les bizutages ne seront pas trop difficile. C'est ce qui me fait le plus peur. Tu sais que les garçons de winthrops, ils doivent parfois embrasser des filles qu'ils ne connaissent même pas?! Moi je pourrais jamais. Mais je suis sûr que les lowells ne sont pas comme ça. Et sinon, pourquoi tu as choisi les lowell? Enfin, je veux dire, c'est quoi ton talent spécial? Ou ce que tu aimes? Moi j'adore la musique et la danse. Je ne m'y connais pas vraiment en dessin ou quoi même si j'apprécie les peintures et tout. » Tu parlais beaucoup, tu le savais aussi. C'était hallucinant le flot de parole qui pouvait sortir de ta bouche en une minute. Ça pouvait ennuyer certains mais d'autres appréciaient ce côté de ta personnalité. Ça montrait un peu que tu n'avais pas peur de parler en public. D'ailleurs, tu n'avais pas peur de chanter ou jouer devant un public non plus. Le stress, tu connais pas. Sauf pour un examen quand tu ne connais rien mais là encore, tu arrivais à blablater.

Sérieusement ? Tu savais que certains bizutages pouvaient peut-être humiliants, mais tu n'avais pas pensé que des Winthrops devaient embrasser des inconnues. Tu savais bien que tu n'avais pas la mentalité de cette confrérie... mais quand même ! Avaient-ils vraiment besoin de cela pour montrer leur "virilité", sérieusement ? Il suffisait déjà que le bizut soit gay pour empêcher ce défi, ou qu'il le fasse vraiment à regret, sans parler de la réaction possible des filles. Si certaines pouvaient réaliser que c'était uniquement un bizutage, ce n'était pas forcément le cas, et qui sait si certains n'en profitaient pas pour faire n'importe quoi ? C'était ce genre de choses qui t'effrayaient dans les bizutages, mais Cody semblait au moins respecter les couples, c'était déjà ça de pris. Tu n'étais pas à l'abri des défis ridicules, mais tu ne joueras pas avec le coeur de William et cela te rassurait quand même pas mal. Les Lowells étaient les plus proches de moi à mon avis. J'étudie le théâtre et les arts visuels, cela veut tout dire. Quelle autre confrérie pouvait en effet accueillir un artiste mieux que celle des artistes ? Aucune. Minnie, en tout cas, préférait la musique et la danse, ce qui te tira un sourire. Voilà peut-être une future camarade de William, avec juste un an de différence. Donc tu étudies la musique et la danse de ton côté ? Future star de Broadway ?

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Ce n'était clairement pas dans tes délires d'embrasser n'importe qui. Si tu recevais ce genre de bizutage, tu serais obligée de refuser. Tes lèvres n'appartenaient qu'à Tobias maintenant. D'ailleurs, en parlant de lui, tu ne savais pas encore où en était votre relation. Mais bref, ce n'était pas le moment de penser à ça. Tu lui avais demandé ce qu'il aimait comme art et c'était assez différent de tes passions en réalité. Tu ne t'y connaissais pas trop en théâtre ni vraiment en art visuel à proprement parlé. Bien sûr, tu adorais les comédies musicales ou encore assister à des expositions ou vernissages mais tu ne t'y connaissais pas plus que ça dans ce domaine. Toi, c'était la musique, le chant, la danse. Arriver à exprimer tes émotions par ta voix, par ton corps, par des mélodies. Par contre, tu n'étudiais que la musique en mineure du coup, tu ne pouvais pas vraiment te voir te représenter à Broadway. « Pas vraiment. Je n'étudie la musicologie qu'en mineure, j'étudies les relations internationales en majeure. Et je ne me vois pas vraiment à Broadway, je ne pense pas que je pourrais supporter toute cette compétition. » D'autant plus que tu avais une santé assez fragile du coup, tu ne pouvais pas trop te fatiguer au risque de tomber dans les pommes ou quoi. « Et toi, c'est quoi ton objectif plus tard? Vu que tu étudies le théâtre, ce serait plutôt toi qui finira à Broadway! » Ben ouais, ce n'était pas que des comédies musicales à Broadway! Et puis, le théâtre, ça englobe un tout.

Ah, tu avais donc affaire avec une semi-Lowell, comme tu qualifiais en plaisantant ceux qui ne consacraient pas toutes leurs études aux nobles Arts. Tu n'avais rien contre eux, que cela soit clair et net : l'essentiel était d'aimer les Arts, pas de promettre d'en faire son futur métier. Tu joues de quel instrument ? Oui, pour toi, étudier la musique signifiait jouer d'un instrument, cela te semblait logique. Tu étais toujours intéressé par les musiciens, peut-être parce que William en était un et que tu étais intrigué de connaître ses camarades d'étude. Apparemment, tu étais tombé à côté en parlant de Broadway, mais tu comprenais ce qu'elle voulait dire : c'était l'élite là-bas, alors pour en faire partie, beaucoup se tiraient dans les pieds, sans compte la pression naturelle des producteurs. Serais-tu à l'aise, toi, dans ce genre de situation ? Tu étais stressé de nature, et peu combatif donc tu aurais tendance à dire que non... mais si tu y tenais plus que tout, tu savais aussi qu'il pourrait être difficile de te faire t'écrouler totalement. Du coup, quand elle te retourna la question, tu savais quoi répondre. Broadway serait un beau rêve... si je suis assez tenace pour ça, et assez doué. En attendant, l'essentiel est de pouvoir réussir à en vivre, tout simplement. Je ne cherche pas la gloire, juste de faire ce que j'aime dans la vie. Je ne veux pas aller travailler à reculons, ce serait contre-productif.

(Invité)

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