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27 août, nuit:
C'est fini. Il faut que je l'écrive : c'est fini, tout est fini. J'ai lu le sms une centaine de fois, mais mon corps entier refuse d'y croire, comme si un simple sms, comme si un arrêt cardiaque ne pouvait pas faire cesser nos éclats de rire, nos batailles d'oreiller, nos baisers. Je ne peux pas y croire, tout simplement : la vie est une injustice éternelle, puisque mon amour pour lui le sera aussi. J'arrive pas à croire que le coeur que je sentais battre contre mon oreille durant la nuit se soit arrêté. Je veux pas y croire, je veux pas, je refuse.. Drix, mon Drix n'est pas mort. Jamais. Il aimait trop la vie pour ça : il m'avait promit qu'on repartirait tout les deux à travers le monde, il m'avait promit qu'on serait heureux.
L'homme qui se moquait de moi quand je montais à cheval comme une vraie citadine, celui qui m'enlaçait quand j'étais triste, celui qui m'a pardonné toutes mes erreurs est toujours vivant, dans tous nos coeurs. Son sourire ne pourra jamais quitter ma mémoire, et je ne sais pas ce que je vais faire. J'ai déjà pleuré toutes les larmes de mon corps, et l'instant d'après, je recommence. J'arrive pas à comprendre ce que ça signifie, concrètement, qu'il soit mort. Il est mort. Mort. Parti. Il n'a pas le droit de m'abandonner comme ça, de me laisser sans lui ici. on avait dit qu'on passerait Noël ensemble, j'avais envie qu'on fasse ça, qu'on mange du pain d'épice, qu'on passe toute la soirées devant une cheminée, à se tenir chaud mutuellement, à rire, à parler, à partager. Tout simplement à s'aimer, je ne demandais plus que ça, son amour, et l'injuste vie m'en prive. C'est bête, mais j'espère qu'il n'y a rien après la mort, pour qu'il ne puisse pas avoir mal en nous voyant, nous, ses amis, malheureux : c'est un homme trop généreux pour vouloir rendre des gens tristes. J'écris au présent, il n'est pas encore passé. Il est là, il le sera toujours. Dans mon coeur, dans ma peau, dans ma tête. Drix. J'aurais pas dut commencer à écrire, je suis en train de tremper de larmes le seul papier que j'ai trouvé, mon carnet d'adresse. J'avais pensé que ça me ferait réaliser ce qu'il se passe, que j'évacuerais le douleur cuisante qui déchire ma poitrine, la douleur qui me découpe le coeur et l'âme en morceaux, et qui me détruit. Si j'étais partie avec lui, ça aurait été tellement plus simple. Un accident de voiture à deux, figés tout les deux dans l'éternité. Et pas la douleur de perdre l'autre, d'être seule, de devoir comprendre qu'il part, pour toujours, de devoir se relever, de devoir expliquer. Unis à la vie, à la mort. Attends moi, Drix. Je t'aime.
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