☆ a grave new world. (alexander)

Hendrix venait de mourir. Ce n'était pas quelqu'un à qui j'étais particulièrement proche, mais mon frère si. Je me sentais mal, tellement mal pour lui. J'aurais voulu pouvoir faire quelques choses pour lui, juste lui dire que j'étais désolé ou je ne sais pas... Être là, enfin être une soeur qui puisse être là pour lui. Je craignais pour les relations, en général, je suis doué pour me mettre les gens à dos, ceux auxquels je tiens le plus d'habitude, et j'ai été maladroite dernièrement avec lui, ou même avec la mère de son enfant alors j'avais besoin de me rattraper.. Ouais, j'en avais vraiment besoin et puis je sentais que lui pourrait avoir besoin de moi, d'une épaule sur laquelle pleurée. À sa place, j'en aurais besoin. Il ne manquait pas d'amis, mais j'étais sa soeur, adoptive, mais sa soeur quand même et je n'irais pas bien en sachant que lui ne l'était pas. Donc je débarquais, à l'improviste comme toujours, sans gêne. Ce n'était pas la première fois que j'entrais chez les mathers, c'était comme une seconde maison pour moi. La plupart de mes amis sont mathers, j'ai squatté cette maison plus qu'on ne le croirait. Je me dirigeais instinctivement vers la chambre d'Alex, je marchais aussi vite que mes jambes me le permettaient. Je voyais quelques personnes pleurer, quelques personnes tristes, Hendrix était un ancien membre de la mather house, et j'aime penser que lorsqu'on fait partie d'une maison on l'est toujours un peu et je sentais que c'était le cas. Aujourd'hui tout le monde allait penser à lui, tout le monde allait le pleurer, parler de lui ou juste se rappeler les souvenirs qu'ils auraient pu partager. J'aurais voulu le connaître un peu plus, pour moi il n'était qu'un des amis d'Alexander ou d'Emma, jamais vraiment plus et là et bien il n'était plus là. Tout ce que je pouvais dire c'est que je ne le connaissais pas et que c'était triste, mais je m'en remettrais. Et si certains ne s'en remettaient pas ? Et si mon frère ne s'en remettait pas ? J'étais pleine de pensées noires aujourd'hui, ça craint. Je devais arrêter de m'inquiéter, et juste être là pour lui, donc, je frappais à la porte, juste avant de commencer à l'ouvrir, vraiment lentement, glissant ma tête à l'intérieur de la pièce comme une bête curieuse. J'avais un peu peur, peur de ce que j'allais trouver en ouvrant la porte complètement, j'étais effrayé. Un peu.

Typhène&Alexander ★
family is here, whenever you need her

Je savais pas du tout comment j'allais gérer tout ça. Tout ce dont j'avais envie là, c'était de m'terrer dans mon lit, de boire comme un trou et d'oublier encore une fois la douleur que ça faisait que de perdre quelqu'un. Mon meilleur ami, mon frère, venait de perdre la vie à cause d'une maladie qui a stoppé son coeur. Comment on peut ne pas en vouloir au monde entier quand c'est comme ça ? J'en voulais au monde entier. Pourquoi c'était pas quelqu'un que je détestais qui s'retrouvait six pieds sous terre, hein ? J'avais envie de tout casser tellement la colère me bouffait de l'intérieur. C'était une étape du deuil ça, je crois. Je me suis pas renseigné, j'en avais pas grand chose à foutre. En caleçon, j'étais descendu récupérer plusieurs paquets de chips et j'étais retourné m'enfermer dans ma chambre, foutant une musique dépressive et loin d'être de celles que les gens aiment écouter ici. Cependant, j'étais tiré de mes "rêveries" dépressives par quelqu'un qui frappait à ma porte. Seriously ? Vous pouviez pas me laisser tranquille ? Soupirant, je me relevais du lit pour aller jusqu'à la porte, sauf qu'elle s'ouvrait avant même que je me mette debout. Donc levant les yeux vers la tête qui apparaissait à l'ouverture de la même porte, je découvrais ma soeur qui avait décidé de se pointer. Je me rallongeais dans le lit, sous la couverture que je foutais sur ma tête. « Tu peux partir, j'ai envie d'être seul ! » Ce qui était l'entière vérité puisqu'il m'était impossible de supporter la compagnie de quelqu'un sans que je repense à ce qui se passait dans ma vie. Bordel de chiotte.

« Tu peux partir, j'ai envie d'être seul ! » Je suis quelqu'un de maladroit, en général, je mets souvent les pieds dans le plat et j'aide très peu les gens. Réconforté ? Bof, ce n'est pas une de mes spécialités, mais ce n'est rien d'impossible. Je connaissais mon frère, et donc je savais que dans une période comme celle qu'il devait vivre, il avait autant besoin de soutien que d'être seule. Ses paroles ne m'ont pas découragé, au contraire, elles m'ont persuadé de rester. Je n'aime pas qu'on me donne des ordres, et ce n'était pas mon genre d'obéir il devrait le savoir. Je trouvais ça limite adorable qu'il croit qu'une simple phrase comme ça me fera partir. « Je ne vais nulle part. » Hors de question que je lui tourne le dos, c'était mon frère. Je ferme la porte derrière moi et avance lentement jusqu'à son lit. Je m'assaillais, lourdement, sur le matelas. Je ne savais pas quoi dire, quoi faire, je me contentais de poser mes mains sur la couverture en essayant de la tirer, s'il me le permettait. « Arrête de te cacher, s'il te plait. » J'aurais voulu pouvoir le faire sourire, mais je n'y arriverais pas. Je n'allais même pas essayé, ça serait inutile, il était en deuil, il n'y a rien que je puisse faire pour changer ça. « Je suis au courant Alex, et je suis désolé, vraiment, vraiment, désolé. »

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« Je ne vais nulle part. » A vrai dire, le contraire m'aurait plus étonné. Mais j'étais loin d'être d'humeur à vouloir taper la discut, même si c'était de Typhène qu'il s'agissait. En plus, on était loin d'être en bons termes vu ce qu'elle a dit à Milena, qui m'avait rapporté des trucs à son sujet. Enroulé sous ma couverture, je ne réagissais pas quand je la sentais s'installer dans mon lit. Elle était là, présente, mais je n'allais pas me forcer à prétendre que tout allait bien alors que rien n'allait. Non, je voulais juste me terrer et oublier tout le monde, vivre dans ma bulle et oublier ma peine. « Arrête de te cacher, s'il te plait. » disait-elle en tirant la couverture. Je ne luttais même pas, je la laissais la tirer si c'était ce qu'elle voulait. J'avais une boule dans la gorge, ayant encore du mal à m'y faire. Il est parti si soudainement que.. non, je ne pouvais pas y arriver, je pouvais pas vivre sans lui. « Je suis au courant Alex, et je suis désolé, vraiment, vraiment, désolé » Je m'étais retourné, positionné sur le dos pour regarder ma petite soeur. J'avais les yeux rouges, gonflés et j'avais pas envie qu'elle me voit comme ça. Parce que la seule fois où elle m'a vu pleurer, c'est quand on avait été séparé il y a maintenant seize ans. Même quand nous étions martyrisés par la famille Strudwick, j'avais toujours fait en sorte qu'elle ne voit pas mes pleurs. Je restais silencieux, à la regarder, ne sachant pas quoi lui répondre.

Le regard d'Alexander me brise le cœur. Je ne l'avais jamais vu comme ça, enfin si une fois... Mais je m'étais appliqué à oublié ce moment, cette séparation. Ça me plonge dans des mauvais souvenirs, mais rien d’insurmontable, j'avais retrouvé ma famille. Alors que lui ne pourrais pas retrouver Hendrix, il devais faire face à la mort d'une personne qu'il aimait comme un frère, son meilleur ami. Tu sais que tu peux tout me dire pas vrai ? Je dépose une main sur lui, doucement. J'essayais d'être prévenante, d'être aux petits soins. Ce n'est pas mon genre, de caresser les gens dans le sens du poil et de leur donner une épaule sur laquelle pleurer, mais je fais des exceptions parfois, pour les gens que j'aime. Et j'aimais mon frère plus que tout.

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C’était vraiment dur de perdre quelqu’un et même si c’était la première fois que j’étais vraiment confronté à la mort, ça restait le même principe : j’avais perdu quelqu’un et j’avais aucun moyen de le récupérer. Il était mort. Mort. J’avais encore du mal à m’y faire tant l’idée de ne plus jamais revoir mon meilleur ami m’était insupportable. « Tu sais que tu peux tout me dire pas vrai ? » J’étais encore sous la couverture, incapable d’en sortir. Je n’avais pas envie de voir ma sœur – triste vérité à avouer malheureusement – mais elle insistait. J’avais senti sa main sur moi et j’en avais fermé les yeux. « Je sais ouais.. mais j’ai pas envie de parler là. » S’il te plait Typhène, respecte le. Je me retournais, sortant simplement la tête pour regarder ma petite sœur. Certes, nous ne partagions pas le même sang mais nous avions vécu les mêmes horreurs par le passé. Et ça, ça fait de nous une famille. On s’épaulait quoiqu’il arrive.

« Je sais ouais.. mais j'ai pas envie de parler là. » D'accord, s'il le souhaitait on allait juste rester là en silence. C'est pas ce que je faisais de mieux, j'étais une vraie pipelette, mais je pouvais le faire. Je ne pourrais rien dire qui effacera sa douleur, alors j'allais juste le soutenir. « D'accord. » Je le poussais un peu, il était super lourd franchement, et je me couchais. Je ne le voyais pas, il était enfoui dans sa couverture, comme une tortue. Il se cachait du soleil, de moi, du monde, terni dans l'obscurité d'une chambre d'étudiant. J'ai vu Robyn l'autre jour... De loin. Je n'ai pas osé l'approcher. Elle m'a vu elle aussi, enfin je crois... Je ne sais pas si elle m'a reconnu, mais il y a eu ce petit moment où j'ai ressenti une connexion tu sais. Elle est adorable. Le silence ce n'était pas mon fort, je n'avais pas tenue plus de trois minutes. Je ne dis pas ça pour te faire réagir ou parler... J'aime bien parler seul. J'avais juste envie de dire que tu avais une petite fille superbe, génial, belle, un futur canon et qu'elle sourit en permanence. Elle a l'air tellement heureuse, insouciante. Un rayon de soleil. J'espérais que lui parler de Robyn, que lui parler de sa fille lui remonterait un peu le moral... J'espérais. Je regrette de ne pas pouvoir l'approcher... Je suppose que je n'ai plus qu'à présenter des excuses à Milena. Toi tu devrais y aller. La faire rire en lui disant quelle idiote de tante elle a, mais que son père est tellement génial et bien entouré qu'elle ne le remarquera peut-être même pas.