Tu n'es pas une personne qui juge les autres, cela dit, tu sais te fier à ton instinct lorsqu'il s'agit d'un bon
feeling. Avec les années, l'expérience et les études que tu as faites, tu sais désormais reconnaître avec un peu plus de précision les gens avec qui tu es susceptible de bien t'entendre. On récolte ce que l'on sème, en d'autres termes et on finit souvent par se former un cercle d'amis qui correspond à nous-même. Tu ne connaissais pas encore très bien le jeune homme qui se trouvait face à toi, cela dit tu avais un très bon pressentiment. Plusieurs personnes pourraient croire que tu es simplement naïf de toujours vouloir voir le meilleur chez les autres, mais cette fois-ci, il ne s'agit pas de ça. La façon avec laquelle il parle, les blagues qu'il choisit de dire, la confiance qu'il te fait sans réellement te connaître... Tous ces signes ne prouvent qu'une chose : un climat sain s'est déjà installé entre vous. Sans l'avoir forcé. D'où la beauté de la chose. Il te raconta une partie de sa vie et tu ne fus pas insensible à celle-ci. Tu tentas de le rassurer avec une petite phrase déjà toute faite et il ne tarda pas à te répondre.
« C'est sur. De toute façon ce n'était pas mon premier accident et ne sera probablement pas le dernier non plus. » Tu hochas doucement la tête. Tu ne savais pas trop s'il s'agissait d'une pensée positive ou plutôt d'un réalisme effrayant. C'est vrai que nous ne sommes jamais à l'abri. Même les immortels ont leurs faiblesses qui les fait mourir de l'intérieur. Pour être quitte, tu lui parlas un peu plus de toi. Tu ne te sentais même pas gêné ou honteux de le faire. Ta vie est ce qu'elle est et le mieux c'était de vivre en harmonie avec celle-ci.
« Je suis désolé d'apprendre ça... Je préfère la dernière partie de ta phrase. » Tu lui souris en prenant une gorgée de ta boisson.
« Je préfère aussi la seconde partie. On ne choisit pas toujours, hein ! Parfois on ne peut éviter l'inévitable. Mais dans tous les cas, il faut se relever. Comme un bon dicton le dit si bien : tomber est permis, se relever est ordonné. » dis-tu avec un petit sourire en coin.
« Par contre...Je pense avoir saisi quelque chose, mais je préfère te demander plutôt que de penser de mauvaises choses..Tu es gay ? » Sa question te fit sourire d'autant plus. Il ne semblait te demander cela sans aucun malaise, sans jugement. C'était une question toute banale qu'on poserait à n'importe qui.
« Oui. Depuis biens des années déjà ! » répondis-tu en souriant, tout bonnement. La question ne te gênait pas et la réponse encore moins. Après quoi, vous retourniez rapidement au vif du sujet. C'est ce qui est bien, en fait. Vous pouviez vous égarer du topo principal, mais finissiez toujours par y revenir. Tu lui demandas donc quel genre d'éducation il avait reçu concernant la sexualité par ses parents. Il ne tarda pas à répondre par un « aucune » très franc. Tu notas rapidement cette information sur ta feuille de papier.
« À vrai dire, mes parents étaient toujours du genre absent, trop absorbés par leur travail pour se soucier de leur fils, préférant limite laisser mon éducation aux mains d'autres personnes. J'ai grandi seul en bon solitaire et mon éducation s'est faite un tantinet à l'école puis par moi-même. » Tu notas quelques mots-clés sur ta feuille avant de relever les yeux vers lui. Tu hochas doucement la tête en guise d'écoute.
« Une fois l'âge de l'adolescence atteint, les filles deviennent très intéressantes. » Une fois de plus, tu ne pus t'empêcher de laisser un léger rire s'échapper.
« Sur ce point, c'est partout pareil ! » dis-tu en prenant en compte qu'à l'adolescence, il est vrai que les femmes - ou les mecs - deviennent soudainement très, très intéressants !
« Et à l'école ? Vous aviez des cours d'initiation à la sexualité ou un équivalent ? Ils vous sensibilisaient aux relations protégées, aux MTS et ce genre de chose ? » demandas-tu, intéressé par la réponse. Il est vrai que ton domaine d'étude t'intéressait énormément et c'est peut-être pour cette raison que tu aimes le mettre en pratique. Cette thèse allait être ton bébé, ton plus grand projet à vie et tu en étais déjà très fier, même s'il n'était encore, à ce stade, que des notes gribouillées dans un cahier. ~
electric bird.