devyn › you owe me an apology!

Fin de journée de travail aujourd'hui pour toi : tu avais rempli ton travail à la bibliothèque, et tu avais eu la permission de partir vu que peu de monde venait déjà en ces lieux alors que les cours n'avaient pas commencé. En plus, cela te laissait un peu de temps pour voir William, c'était donc que du positif. Après avoir d'ailleurs envoyé un SMS à ce dernier, tu eus un léger sourire avant de sortir du bâtiment. Tout allait tellement bien dans ta vie maintenant, bien mieux qu'à de nombreux moments, et tu te sentais plus en forme que jamais, prêt à entamer une nouvelle année scolaire mouvementée et très chargée. T'arrêtant quelques instants lorsqu'une connaissance te héla, tu discutais avec elle lorsque tu aperçus une silhouette que tu connaissais du coin de l’œil. Charlie, ton ancien coéquipier du Summer Camp. Tu l'avais senti te regarder, puis détourner le regard... et tu comprenais pourquoi. Tu avais été odieux comme jamais à son égard, parce qu'il avait eu le malheur de faire des études de psychologie et tenter de te faire un peu parler alors que tu allais mal. Tu n'aimais pas cela certes, mais tu aurais très largement pu rester ferme sans lui hurler dessus comme tu l'avais fait. Même si tu avais voulu te persuader du contraire, tu n'avais pas de réelles excuses à ton comportement, mais tu lui en devais. Tu n'avais pas vraiment trouvé le courage de les lui donner pendant le Summer Camp, mais vu qu'il était là... Pourquoi ne pas en profiter ? Saluant ton interlocuteur, tu te plaças ensuite devant Charlie. Salut. Ta voix était hésitante et assez faible, et tu avais gardé les yeux baissés vers le sol. Charlie lui-même ne semblait pas tellement comment agir avec toi, vu sa salutation qui ne vint pas aussitôt. Ecoute Charlie... Je sais que tu dois m'en vouloir de t'avoir quasiment agressé oralement pendant le Summer Camp... Et je souhaiterais m'en excuser. Oui, tu ressemblais à un gosse qui avait fait une bêtise, mais tu ne savais pas réellement comment faire autrement. Tu étais assez gêné de la situation comme ça.

Tu n'étais pas toujours dans l'état où tu avais été lors de votre rencontre au Summer Camp, c'était tout ce que tu voulais qu'il comprenne. Ce jour-là, tu étais vraiment dans une mauvaise passe, et le plus mauvais en toi était un peu trop ressorti à tes yeux. En temps normal, tu ne l'aurais pas traité de la sorte, et c'était bien là tout le problème. Là, il semblait surtout surpris de tes excuses, alors que tu étais comme cela en temps normal : pas très doué, mais sachant reconnaître ses torts lorsque ceux-ci étaient avérés. Oui, tes excuses étaient honnêtes, encore fallait-il qu'il ait la même capacité à voir cela que de voir tes problèmes. Je ne suis pas dans tous mes états. La dernière fois j'y étais... mais pas là. Tu étais gêné, mais tu n'étais pas en mode "alerte rouge j'ai fait une connerie". Non, ce stade était passé depuis un certain temps maintenant, tu relativisais. Si tu étais gêné, c'était plus parce que tu ne savais pas tellement comment faire pour te faire pardonner, tu avais peur d'aggraver la situation en quelque sorte. Je ne sais juste... pas comment faire pour que tu comprennes que je m'en excuse vraiment. Ce n'est pas dans mes habitudes d'être aussi virulent.

Il semblait... en attente. De quoi ? De plus d'explications ? Tu tâchais de lui en fournir, même si tu ne savais pas si tu t'y prenais bien. Tes paroles semblaient le détendre en tout cas, tu n'étais peut-être pas si mauvais que cela... à moins qu'il ait juste senti la sincérité de tes excuses ? Toujours était-il qu'il les avait acceptés, expliquant même qu'il n'avait juste pas l'habitude des rejets. Cela pouvait se comprendre : pas mal de gens aimaient avoir une oreille disponible pour s'épancher sur leurs problèmes. Toi, tu avais du mal à faire ce genre de choses, tu étais plutôt du genre à tout garder pour toi, hormis avec William envers qui tu ne pouvais conserver de secrets. Je dois bien avouer que j'y suis allé un peu fort pour le coup. Un simple "non merci" aurait pu suffire. Mais c'était tout toi ça, pas capable de faire simple et mesuré lorsque tu perdais le contrôle. Tout n'était pas réglé cela dit, et cela prendrait sans doute du temps avant que cela ne le soit, vu la manière dont te parlait toujours Charlie, qui semblait prêt à partir. Juste que ce n'est pas toi qui est la cause de mes problèmes avec les psys, cela date d'avant. Mais si tu as autre chose à faire... Je n'avais pas l'intention de te retenir plus longtemps.

Cette attente te rendait tendu, il fallait bien l'avouer. Tu étais habitué à t'aplatir, là n'était pas le problème, même si tu voulais tenter d'arrêter cette mauvaise habitude. Là, tu avais senti que c'était nécessaire, car la faute était réellement tienne, ce n'étaient pas des torts imaginaires, sortis de sous le chapeau d'autres personnes qui aimaient te voir ainsi. Mais là, le silence de Charlie te faisait te demander si tout allait réellement bien, cette fois. Il ne ressentait pas d'agressivité ni de contentement, juste... rien en fait. Et ça, c'était franchement déstabilisant. Enfin, quand il finit par prendre la parole, c'était pour accepter finalement tes excuses et te présenter en partie les siennes, sur le fait que ce n'étaient pas ses affaires. Il n'avait pas tort en plus, ce n'étaient définitivement pas son problème... mais tu n'allais pas le dire à voix haute pour envenimer de nouveau la situation. Tout était calme maintenant, et c'était bien mieux ainsi. Il te proposa même de venir un peu avec lui, histoire de bavarder. Bavarder dans quel sens aussi ? Rien n'était précisé, tu le pris donc au sens littéral. Cela me va. On n'a pas vraiment appris à se connaître au Summer Camp, hormis les généralités d'usage. Souriant très légèrement, tu lui emboîtas donc le pas. Ta rentrée à Harvard se passe bien ? Je crois que tu n'as plus de cours avec ton doctorat, je ne me trompe pas ?